Atelier Canopé 52 à l’occasion du lancement de la semaine école-entreprise le 18 novembre 2019 Le pôle technologique Sud Champagne : creuset de l’innovation au cœur de l’écosystème des Matériaux en Haute-Marne.

, par Christophe Juppin

Atelier Canopé 52 à l’occasion du lancement de la semaine école-entreprise au pôle technologique de Nogent le lundi 18 novembre 2019 de 14h à 17h

Introduction :

Aperçu historique du bassin d’emploi : un exemple de reconversion industrielle réussie : Patrice Logerot

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Aperçu historique du bassin d’emploi : un exemple de reconversion industrielle réussie : Patrice Logerot (Photo : CJ)

Les savoirs faire industriels et présentation du cluster Nogentech : Delphine Descorne

Données économiques du bassin : Claude Cousin, proviseur du lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont

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Académie de Reims @academie_reims· 18 nov.2019 Semaine #EcoleEntreprise à l’@AnteUTTNogent52
Nogent (52) avec l’appui de @Canope_52. Accueil de Claude Cousin, proviseur du lycée Decomble de Chaumont, en présence de Bertrand Lemaitre, IA-IPR sciences et techniques industrielles, IEN ET/EG. IA-IPR sciences et techniques industrielles, Sophie Reinert, DAFPIC adj. et Abdoulaye Sow

Le pôle technologique Sud Champagne : Christophe Juppin

Aperçu des formations industrielles du bassin dans l’antenne de l’universerité de Technologie de Troyes (UTT) à Nogent 52800 : Fréderic Sanchette.

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une partie de l’assistance de l’Atelier Canopé 52 à l’occasion du lancement de la semaine école-entreprise le 18 novembre 2019 (photo Canopé)

Présentation de la plateforme ETINCEL par Canope : Quand l’école et l’industrie se rencontrent : https://www.reseau-canope.fr/etincel/ Cette nouvelle plateforme propose une multitude de séquences d’apprentissage du collège au lycée dans le domaine de l’industrie.

Emission radio : Rencontre avec des industriels du cluster Nogentech et des étudiants de l’UTT :
le lien de l’émission, http://canope-haute-marne.esidoc.fr/record/view/id/1487820

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Maryse Chrétien, directrice de l’atelier Canopé de la Haute-Marne et Claude Cousin, proviseur au lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont ( photo CJ)

Dans le cadre de la semaine « Ecole-Entreprise » ; Maryse Chrétien, directrice de l’atelier Canopé de la Haute-Marne a reçu Claude Cousin, proviseur du lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont ; Eric Mansuy, directeur de production chez MAIRE DIDIER à Chaumont ; Yves Lombard, responsable QSE, responsable qualité de la société GILLET GROUP ; Frédéric Sanchette, directeur de l’antenne UTT à Nogent (en Haute-Marne) ; Delphine Descorne-Jeanny, directrice développement et performance industrielle MARLE ; ainsi que Arianna, Vincent et Yoann, 3 étudiants de l’antenne de l’Université de Technologie de Troyes (UTT) de Nogent.

Musiques (générique et virgule)
Titre : New Andromeda Theory
Auteur : Wasaru Source : https://www.facebook.com/Wasaru
Licence : http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/
Téléchargement (7MB) : https://bit.ly/2HoxN13

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Atelier Canopé 52 @Canope_52· 18 nov.2019 Table ronde menée par @ChretienMyse à l’#UTT @CNogentech
sur les parcours diversifiés de chacun #orientation #passerelle #Emploi #passion #voietechnologique

Ils ont évoqué leurs parcours professionnels respectifs.

Maryse Chrétien, directrice de l’atelier Canopé de la Haute-Marne acceuille les auditeurs :
Bonjour à tous. Bienvenue au Pôle technologique de Nogent pour assister à l’émission de web radio consacrée au lancement de la semaine école/entreprise. Merci aux différentes personnes réunies autour de la table pour leur présence et leur participation.

Monsieur Claude Cousin, vous êtes proviseur au lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont, en quoi consiste la semaine école et entreprise ?

Claude Cousin, proviseur du lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont :
L’objectif de cet événement est de développer les passerelles entre l’école et l’entreprise pour une meilleure connaissance de l’entreprise et de ses évolutions, des métiers émergents, des compétences attendues dans un contexte de mutation économique.

Maryse Chrétien : Monsieur Eric Mansuy, je vais vous laisser vous présenter et dire ensuite, en quelques mots, votre parcours et pourquoi avoir choisi de travailler dans l’industrie mécanique.

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Eric Mansuy, directeur de production chez MAIRE DIDIER à Chaumont ; Frédéric Sanchette, directeur de l’antenne UTT à Nogent (en Haute-Marne) ; Delphine Descorne-Jeanny, directrice développement et performance industrielle MARLE (Photo CJ)

Eric Mansuy : Travailler dans l’industrie mécanique, ça ne s’est pas passé comme ça. Alors, je vais me présenter, je suis Éric Mansuy, je suis Directeur de production d’une entreprise de 50 personnes, Maire-Didier, qui fait de l’instrumentation chirurgicale. Je ne voulais pas faire technique, souvent c’est le cas, on en a parlé tout à l’heure en disant que les jeunes ne voulaient pas rentrer dans les domaines de la mécanique générale, et moi j’étais plus intéressé par le littéraire. Pas de bol, j’étais meilleur en maths, donc on m’a poussé vers la fabrication mécanique et tout ce qui était un peu technique. Je me suis retrouvé dans ces métiers, après un parcours assez atypique, puisque j’ai fait à peu près une dizaine de métiers. J’ai démarré policier auxiliaire, ça n’a rien à voir, je vais un peu faire le fil pour vous montrer le parcours après un bac mécanique générale. À l’issue du bac, j’ai fait deux ans de BTS, et j’ai échoué au BTS. Ça, ce n’était pas bien, mais j’en avais marre de l’école, je n’aimais pas ça et j’ai voulu me débarrasser de l’armée, à l’époque on était encore obligé d’aller faire son armée, et puis au retour de l’armée, l’entreprise Landanger m’a embauché. Je m’étais inscrit à l’ANPE, j’avais mis les espadrilles, mais avec une formation technique, on m’a embauché immédiatement. Avec un BTS, juste le niveau, je n’avais pas le BTS. J’ai travaillé chez Landanger pendant une dizaine d’années, mais j’ai évolué au fil des années, en étant simplement à l’écoute des besoins de chacun, en essayant de travailler au mieux de ce que l’on me demandait de faire. J’ai évolué au fil du temps dans l’entreprise où j’ai démarré en tant que simple contrôleur réception, progressivement je suis passé technicien méthode, technicien qualité, responsable magasin et responsable logistique-distribution pour la société Depuy qui avait, entre-temps, racheté Landanger. Là, je gérais déjà une quarantaine de personnes au bout de dix ans de carrière. Comme quoi, la mécanique générale peut amener à différents métiers, simplement en étant ouvert et attentif à ce qui se passe autour de nous.
Ensuite, j’ai quitté l’entreprise pour différentes raisons. J’ai été gérant de bar trois ans. Alors ça, je ne le mets pas sur mon CV quand je recherche un travail dans la mécanique générale ou avec des responsabilités, je ne mets plus que j’ai été gérant de bar. J’ai été agent commercial, Là, très difficile, j’étais dans la chimie. Quelque chose que je ne connaissais pas du tout, qu’il a fallu que je découvre. Chimie, il y avait toutes sortes de produits à apprendre, et puis la partie commerciale que je ne connaissais pas non plus. J’ai découvert ces métiers de commercial. Ensuite, j’ai été technico-commercial pour une forge automobile, où là j’allais voir des grands donneurs d’ordres de l’industrie, alors autant les voitures, camions, tracteurs, etc. donc encore un métier complètement différent, où là il a fallu apprendre d’autres technologies, la forge que je ne connaissais pas. Ensuite de ça, j’ai été responsable industriel chez LDR Médical, qui était une licorne il y a deux ans, puisqu’elle a été vendue un milliard. C’est une PME, je suis rentré on était une quarantaine de personnes et je suis parti de l’entreprise, parce que tous les cinq ans j’aime bien changer, donc je suis parti de cette entreprise qui allait très bien, et qui a d’ailleurs été racheté par un leader mondial Zimmer. Pour finir, et là j’aurais terminé, aujourd’hui Directeur de production d’une structure. Donc demain, je ne sais pas, parce que je suis chez Maire-Didier depuis cinq ans, donc là j’ai l’étincelle qui se réveille. Voilà un petit peu le parcours assez long. Donc bac F1, mécanique générale, peut mener à tous types de métiers. Il ne faut pas s’arrêter à un métier, une formation. Ce n’est que le début du parcours.

Maryse Chrétien : Monsieur Yves Lombard, et vous ? En quoi votre parcours personnel vous a-t-il conduit à une carrière dans l’industrie ?

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Yves Lombard, 58 ans, a fait une longue carrière dans l’industrie en Haute-Marne. (photo CJ)

Yves Lombard
Je m’appelle Yves Lombard, j’ai 58 ans. J’ai, effectivement, fait une longue carrière dans l’industrie et que dans l’industrie et qu’en Haute-Marne. Je suis régional de l’étape. Mon parcours il commence à l’âge de sept ou huit ans, au siècle dernier. Je pense que je suis tombé dedans, j’ai eu le virus en m’approchant de machines. Et puis après, je pense que ce qui peut me caractériser, je crois que c’est le côté rebelle. A l’âge de 15-16 ans, je me suis rebellé, réellement rebellé, contre mes parents qui s’étaient laissés convaincre par les gens de l’éducation nationale de m’embarquer dans un truc où je n’avais pas envie d’aller. Je me souviens très bien, et ça fait bientôt 45 ans, je me souviens très bien d’avoir dit à mon père : «  Écoute, il est hors de question que tu m’embarques dans ce machin, où je vais finir comme un planeur dans les nuages. Je veux faire mon métier les pieds sur terre.  » Il a dit : «  OK, tu es grand, je te fais confiance, vas-y. » J’ai donc passé un bac pro, un BTS, à l’époque de fabrication mécanique, et puis je me suis arrêté là.
Je suis arrivé, un peu comme Eric Mansuy, à l’issue du service militaire, avec quelques idées sur le métier. Je me souviens que mon premier employeur, il m’a attrapé pour me dire : « Dis donc, ça fait combien de temps que tu es rentré de l’armée ? » Ça faisait une semaine exactement. « Tu aurais pu venir postuler avant, j’ai besoin de toi. » Aujourd’hui, j’ai fabriqué du matériel d’élevage, du matériel médical, du matériel pour la première marque automobile, de l’outillage général, de l’outillage spécifique. J’ai eu au moins une bonne douzaine de métiers dans ma vie, je me suis occupé de conception, de méthode, de production, de qualité, de mise au point et j’ajouterais une anecdote. J’ai toujours eu, et j’ai toujours un peu un caractère de cochon, et sur les cinq entreprises avec lesquelles j’ai travaillé, avec lesquelles j’ai participé, je suis parti trois fois en claquant la porte. Qui dit claquer la porte, ça veut dire vous rentrez à la maison, et vous dites à votre femme, « demain matin, je suis au chômage », en général elle fait la gueule. Excusez-moi du terme, mais ça ne se passe pas bien. Sauf qu’en 44 ans de vie active, je n’ai pas pointé une seule journée au chômage. Ma formation, le fait que j’étais adaptable, que j’étais technique, que j’étais un peu reconnu, le vendredi je quittais une entreprise en claquant la porte et le lundi matin je reprenais dans une autre.

Maryse Chrétien : Monsieur Frédéric Sanchette, il semble que vous ayez eu un parcours scolaire exemplaire, m’a-t-on dit. Vous avez passé des concours. Pouvez-vous en dire plus sur votre parcours ?

Frédéric Sanchette
Alors, on vous a menti.

Maryse Chrétien : Je n’ose pas vous dire qui me l’a dit.

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Frédéric Sanchette, directeur de l’antenne UTT à Nogent (en Haute-Marne) (Photo Canopé)

Frédéric Sanchette
J’ai eu un parcours un peu chaotique par rapport au métier que je fais actuellement. J’ai un métier académique et j’ai commencé par faire beaucoup de sport et de redoubler mon bac. Je n’ai pas eu le bac du premier coup, donc il a fallu travailler un peu après. C’est après le bac, et même assez longtemps après, que j’ai trouvé ma voie deux ou trois ans après le bac, que j’ai passé deux fois, j’ai pu rester à l’université, j’ai passé un Doctorat. Et puis après le Doctorat, au bout de dix ans, j’ai fait une habilitation à diriger les recherches, et voilà j’ai avancé comme ça. Mais j’étais loin d’être un élève brillant. Monsieur Eric Mansuy disait tout à l’heure, « j’étais meilleur en maths », moi je n’étais meilleur nulle part. Et ça, c’est important, c’est qu’il a fallu attendre longtemps pour trouver.

Maryse Chrétien : Mais c’est rassurant quelque part. Madame Descorne-Jeanny, est-ce que votre parcours professionnel du moment a été votre premier choix ?

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Delphine Descorne-Jeanny, directrice développement et performance industrielle MARLE (Photo CJ)

Delphine Descorne-Jeanny
Alors, j’ai passé un bac qui était C à l’époque, qui serait un bac S maintenant. J’ai passé mon bac à 16 ans, je l’ai eu avec une mention bien. J’ai fait une filière de classes préparatoires aux grandes écoles, maths sup, maths spé, les concours des écoles d’ingénieurs et une école d’ingénieur. Ce que j’ai toujours su c’est que j’aimais la technique, c’était clair, net et précis. Quand j’étais en terminale, ce que je préférais c’était la physique, les maths parce que ça servait en physique, mais c’était la physique. En classe préparatoire, même chose. Et lorsqu’il a fallu choisir une école d’ingénieur, j’ai forcément choisi une école d’ingénieur qui correspondait à ce que je cherchais. J’ai fait électrochimie, électrométallurgie avec un DEA, à l’époque, ce qui s’appellerait maintenant une Master 2 en sciences ingénie des matériaux. Moi je voulais toucher la matière, faire du traitement thermique, voir les structures métallurgiques. Ça m’a toujours passionné, et après j’ai fait une carrière essentiellement dans la métallurgie.

Maryse Chrétien : J’ai une autre question pour vous, madame. Pensez-vous que les femmes puissent occuper tous les métiers dans l’industrie ?

Delphine Descorne-Jeanny
Oui, franchement oui. Ce n’était très certainement pas le cas au XXe siècle, au XXIe siècle oui, parce qu’il y a des moyens de manutention qui sont très importants donc on n’a plus besoin de force physique. Il y a, on en a parlé, une réglementation sur la sécurité qui fait que la pénibilité ou la dangerosité des postes de travail est quand même très fortement réduite. Maintenant, on peut avoir des femmes à tous types de postes. Dans l’industrie où moi je travaille, en forge c’est encore assez rare, par contre dans tous les métiers d’usinage, de polissage, de finition, il y a énormément de femmes.

Maryse Chrétien : Alors, ça tombe bien puisque nous accueillons des étudiants de l’antenne UTT à Nogent. Vous, vous êtes étudiante à Nogent, est-ce que vous pouvez dire votre parcours scolaire ?

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Vincent et Ariana. Elle viens de Montpellier. Elle a effectué un DUT à Lyon, Génie mécanique et productique et maintenant en formation élève ingénieur en matériaux et mécanique, à l’antenne de l’UTT Nogent et en entreprise chez Renault Trucks, à Lyon en alternance. Deux semaines en cours, deux semaines en entreprise. (Photo CJ)

Ariana : Je m’appelle Ariana, j’ai fait un bac S, SVT. Je viens de Montpellier donc dans le Sud, j’ai fait un DUT à Lyon, Génie mécanique et productique et maintenant je suis ici. La formation c’est matériaux et mécanique, ici à l’UTT, en alternance, et je suis chez Renault Trucks, à Lyon en alternance. Donc c’est deux semaines en cours, deux semaines en entreprise.

Maryse Chrétien : J’ajouterais peut-être quelque chose, puisque tout à l’heure nous avons parlé de l’attractivité du territoire, est-ce que vous pensez rester en Haute-Marne ?

Ariana : Sincèrement, je ne pense pas. Par contre, on a neuf étudiants, il me semble, dans la promo qui sont en Haute-Marne en entreprise. Moi, je cherchais un peu partout en France, pour l’entreprise, et j’ai trouvé finalement à Lyon, mais en alternance j’aurai bien cherché dans la région. Après, pour rester ici ensuite, personnellement j’ai des projets qui font que je veux partir à l’étranger, donc je ne pense pas rester ici. Après, il faut voir avec les autres étudiants.

Maryse Chrétien : Alors, on va donner la parole à votre voisin, pour nous dire aussi votre cursus scolaire.

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Vincent a un DUT génie mécanique et productique (Photo Canopé)

Vincent : Bonjour, je m’appelle Vincent. J’ai toujours eu des facilités en mathématiques donc de manière standard je suis parti sur un bac S. Ça a été un petit plus compliqué pendant le bac S. J’étais plus concentré, comme Monsieur Frédéric Sanchette, sur le sport que sur les mathématiques. J’ai fait option sports, dans le 78, dans les Yvelines. On avait sept heures de sports dans la semaine, donc ça prenait pas mal de temps, ça englobait les autres options. Ça m’a permis d’avoir le bac sans le rattrapage. J’ai gagné 36 points grâce à cette option, ce n’est pas négligeable. J’avais envie de me reprendre, j’étais un peu ric-rac avec le baccalauréat donc j’ai cherché une classe préparatoire. Je suis parti des Yvelines à Dijon, en province là où ils m’ont pris, c’était mon 36e vœu, mais j’avais été pris dans une prépa donc ça m’allait. Je suis parti, j’ai fait une année en préclasse préparatoire, j’ai donné le maximum, mais ça n’a pas fonctionné. On m’a conseillé, grandement, l’IUT pour continuer ma formation. J’ai acquis de très bonnes bases en technique, mathématiques, physique. En DUT tout s’est très bien passé. Je suis parti en DUT génie mécanique et productique parce qu’on me l’avait conseillé, je n’avais pas forcément l’idée que c’était ce qui me plaisait vraiment. Au final, c’est vraiment en deuxième année, où l’on a eu un projet de robot marcheur avec un concours national DUT qui m’a vraiment plu. Ça nous a vraiment investis, on était un groupe de trois et on créait un projet de A à Z, avec un fonctionnement final, on avait une course. On a fait un bon classement pour notre groupe, c’était très sympa. Derrière, je cherchais une école d’ingénieur en alternance et l’UTT m’a pris après un entretien à Troyes et je suis très content d’être ici à l’antenne de Nogent.

Maryse Chrétien : Alors, la parole à notre dernier étudiant qui, je crois, a un cursus un petit peu atypique ?

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Ariana et Yoann . (Photo CJ)

Yoann : C’est clair. Moi c’est Yoann, j’ai 39 ans. J’ai repris mes études en formation continue. Pourquoi la reprise d’études ? Parce que quand on est bac +2 et que l’on veut évoluer au sein d’une entreprise, c’est compliqué. On est obligé de repartir en formation. J’ai trouvé la formation d’ingénieur mécanique et matériaux qui était tout à fait dans ma voie. Je suis chargé de projet dans une forge chez NTN Transmission. J’ai commencé là-bas à 21 ans, après un DUT que j’ai fait en trois ans. C’était en trois ans parce que j’ai fait une année sabbatique. Quand on a des facilités, forcément on reste dessus et on fait un bac +2 et une fois que l’on commence à nous engager, on dit « c’est parti » et on ne continue pas. Il y a cinq-six ans, j’ai voulu évoluer et on m’a dit : « Non, Yoann. Tu n’as qu’un bac +2, il faut que tu sois ingénieur. » C’est là que j’ai commencé à demander à passer mon diplôme d’ingénieur. J’ai commencé il y a deux ans et demi, j’ai repris une licence ici à l’UTTde Nogent que j’ai obtenu et là je suis en deuxième année de diplôme d’ingénieur.

Maryse Chrétien : c’est un très bel exemple en tout cas que l’on peut poursuivre ses études. Justement, Monsieur Cousin, quels sont aujourd’hui les enjeux de la formation professionnelle et technologique ?

Claude Cousin
Les enjeux, ils sont au moins à deux niveaux, les enjeux effectivement pour le territoire, c’est-à-dire que l’objectif des formations professionnelles c’est d’arriver à générer, créer les compétences qui vont pouvoir répondre au besoin d’emplois sur le territoire. Et avec ce que l’on évoque aujourd’hui, on se rend compte que l’objectif par rapport à tout ça, c’est de rendre les choses très positives et de montrer que l’orientation vers la voie professionnelle et technologique doit se faire de façon à ce que les jeunes puissent se projeter en avant, par une meilleure connaissance des besoins, des réussites, des parcours, pour que la rotation se fasse de manière très positive.

Maryse Chrétien : Monsieur Yves Lombard, pensez-vous que l’Éducation nationale devrait inciter davantage les jeunes à choisir les filières techniques ?

Yves Lombard : Effectivement, je pense que c’est une question très intéressante. Les filières techniques sont clairement celles qui donnent la meilleure employabilité à la sortie. C’est tentant de se dire «  on fait de l’élitisme, on pousse les jeunes vers des filières qui ont une aura, qui ont une image d’Épinal un peu surfaite  », mais à la fin, si ces jeunes-là n’ont pas tout à fait le niveau, ça fera des gamins qu’il faudra réorienter, qu’il faudra rattraper par les cheveux pour les ramener dans la vie de tous les jours. Il y a une chose qui est sûre, je suis persuadé qu’il vaut mieux sortir d’une filière, même moins valorisante théoriquement, dans le haut du panier, que de ramer dans une filière ingénieur ou dans une filière encore plus compliquée, et d’en sortir dans le milieu voire dans le bas du panier. Clairement, si vous avez choisi une filière où il y a de l’employabilité, et que vous avez la chance ou que les orienteurs vous ont aidé à prendre celle où vous allez sortir avec le bon niveau, parmi les meilleurs, vous n’aurez jamais de toute votre vie, et je suis quasi certain que ce sera encore vrai au XXIIe siècle, vous passerez au travers des problématiques d’emplois, j’allais dire, comme une lettre à la boîte.

Maryse Chrétien : Madame Descorne-Jeanny, à votre avis, comment les industriels peuvent-ils aider l’Éducation nationale à communiquer auprès des jeunes ?

Delphine Descorne-Jeanny : C’est une action, donc nous Nogentech avec la CCI, que l’on a démarrée il y a déjà quelques années, on a tourné dans les entreprises des films de trois minutes, donc relativement courts et dynamiques, pour qu’ils soient diffusés dans des collèges auprès des élèves de 5e et de 4e, essentiellement pour communiquer par rapport à nos entreprises, revaloriser aussi l’image de l’industrie. En complément de ces films financés par la CCI , tous les industriels ici présents, membres du cluster Nogentech et également non membres de Nogentech, on est bénévoles pour participer dans le cadre de certains parcours pédagogiques que les enseignants souhaiteraient organiser pour aller témoigner dans les établissements d’enseignement, pour faire part de nos expériences, de ce que l’on a fait, de nos études, nos métiers, multiples et variés, parce que moi aussi comme Eric Mansuy, j’ai varié, j’ai souvent changé d’entreprise. On est vraiment, nous les industriels, tout à fait moteurs dans ce sens pour essayer de transmettre notre passion, je pense que l’on est tous très motivé, que l’on aime nos métiers quels qu’ils soient, et l’on aimerait vraiment transmettre cette passion aux jeunes et leur faire comprendre qu’à côté de chez eux il y a de très belles industries et de très belles carrières à faire, à tous niveaux, on va dire, de formation qu’ils pourraient avoir.

Maryse Chrétien : Pour compléter votre information, je tiens à signaler que les films sont sur votre chaine Youtube French Tech Sud Champagne, et qu’ils sont aussi sur le site de rectorat via Rcom. Un grand merci à vous tous pour la réalisation de ces films, je sais combien vous y avez participé. Monsieur Eric Mansuy, quels conseils donneriez-vous à un jeune, dans son travail, pour qu’il évolue tout au long de sa carrière professionnelle ?

Eric Mansuy : Je vais peut-être un peu surprendre, mais il faut, quelque part, être un peu fainéant. Fainéant dans le bon sens, c’est-à-dire qu’il faut toujours chercher, quand on travaille, à être plus efficace, à en faire moins, pour pouvoir prendre d’autres missions. Dans une entreprise c’est très important, parce que l’on est en concurrence avec tous les pays low cost, que ce soit l’automobile, le train. Tous les secteurs, aujourd’hui, sont touchés, dès lors que l’on est dans la production. C’est vrai que les métiers du service ne sont pas concernés, mais dès lors que l’on est dans la production, pour évoluer, on doit se retirer des tâches pour pouvoir faire d’autres choses. Forcément, les gens au-dessus de vous, à un moment donné, si vous montrez que, je ne sais pas, aujourd’hui, telle opération vous coûte deux heures par jour tous les jours et que l’on pourrait le simplifier en mettant un autre circuit en place dans l’entreprise, changer une procédure, etc. on peut toujours trouver des choses pour gagner de la productivité. Au final, c’est ça. La fainéantise amène à réfléchir à comment ne plus faire ce travail-là, du coup vous mettez un robot, ou vous changez un système, et vous pouvez faire d’autres travaux. Progressivement, vous pouvez faire progressez l’entreprise et rester en concurrence avec es pays low cost où là c’est par rapport aux salaires. Un patron qui va voir quelqu’un qui arrive à se débarrasser de son travail et que l’entreprise travaille toujours aussi bien, il va se dire qu’il a eu de bonnes idées et que ça a permis de faire progresser l’entreprise petit à petit. Je pense que c’est la meilleure solution pour évoluer.

Maryse Chrétien : Monsieur Sanchette, diriez-vous que tout est acquis ? Et vous, par exemple, que vous ne rencontrez plus de difficulté ?

Frédéric Sanchette : Pour rebondir sur ce qui vient d’être dit, je dirais qu’il faut quand même avoir une valeur. C’est un peu le travail. Quel que soit le parcours, c’est-à-dire qu’il peut y avoir des parcours chaotiques, des rebondissements que ce soit en termes de formation et en termes de carrière, de toute façon les générations qui vont arriver vont changer cinq, six fois d’emploi, on a tous changé d’emploi ici. J’ai commencé dans l’industrie puis j’ai continué dans un truc un peu moins industriel et aujourd’hui j’ai plus une carrière académique. Je crois que, quel que soit le moment dans sa vie, que ce soit pendant les formations ou après dans la carrière professionnelle, c’est vraiment de croire en soi. Je disais tout à l’heure, sur le ton de la plaisanterie, que j’avais, pendant mes années lycée ça ne fonctionnait pas parce que je faisais autre chose, je me rappelle bien qu’il y a des enseignants qui y croyaient. Alors qu’autour de moi, je voyais qu’il y avait un certain doute, et je l’entretenais ce doute. Je pense que, même après, croire en soi et croire que l’on peut toujours rebondir et avancer à partir de n’importe quel point, à mon avis c’est le message à faire passer.

Maryse Chrétien : Nous entrons maintenant dans la dernière partie de notre émission. Ariana, vous en tant qu’étudiante, quelle promotion feriez-vous de la filière technologique à une jeune fille en classe de 3e ?

Ariana :
Étant une fille, quand j’étais en DUT Génie mécanique et productique, on était 25 filles sur 350 étudiants, ce n’était pas beaucoup. Pareil, en deuxième année on est seulement quatre filles, sur une promo de 31. Je pense qu’il ne faut pas que ça démotive les filles parce qu’entourée de garçons, de toute façon, il y a une bonne ambiance. Ça n’a jamais été un problème, au contraire, je n’ai jamais eu de problèmes par rapport à ça. Au niveau travail, c’est la même chose, je trouve que c’est une ambiance qui est assez motivante. Il y a de l’entraide, et ça, c’était autant en DUT qu’ici. Il ne faut pas avoir peur, en tant que fille, de se lancer dans ce genre de formation. Pareil, plus tard, dans les métiers comme on a dit, je pense que les filles peuvent tout faire. Je ne sais pas encore, je serais plus en bureau d’études, je pense, plus tard, mais j’ai beaucoup d’amies qui sont dans la production, et ça se passe très bien. Je pense qu’après il faut trouver sa place aussi dans l’entreprise, mais il n’y a pas de problème pour les filles, pour s’insérer dans un milieu comme ça.

Maryse Chrétien : Alors, toi, maintenant, comment tu formulerais pour accompagner un élève, ou une élève, de 3e à aller dans cette voie professionnelle ?

Vincent :
Avant tout je dirais qu’il faut que cette personne-là ait révélé un côté technique et que ça lui plaise déjà, que ce soit dans les constructions. Je sais que j’avais un petit doute, mais quand je faisais des forums des choses comme ça, pour voir ce que j’allais faire plus tard, on m’orientait généralement sur ce côté technique de résolution et il faut savoir que ça attire un peu, au moins que ça ne nous repousse pas. Après, c’est le travail. On trouve toujours un projet qui va nous porter, qui va nous plaire. Par exemple, je travaille sur un projet de skate-board électrique. Je sais que j’ai envie après d’être tranquillement sur ma planche et qu’elle roule toute seule. Je pense que si on a le côté technique qui nous plaît un petit peu, derrière on trouve forcément des projets qui nous plaisent énormément et ça va tout seul.

Maryse Chrétien : Justement, vous avez choisi de vous reconvertir, en tout cas de poursuivre vos études, est-ce que c’est facile ? Et est-ce que vous diriez à d’autres de ne pas hésiter à poursuivre des études ou à se reconvertir ?

Yoann : Au bout de 18 ans de ne pas avoir fait d’école, c’est compliqué. Il ne faut pas se le cacher, mais je pense qu’il n’est jamais trop tard. On peut toujours apprendre, pour celui qui en a envie, il faut se donner les moyens et aller au bout de ce que l’on veut faire. J’ai un autre exemple dans ma famille, j’ai un oncle qui, a 55 ans, a repris ses études d’avocat. Il n’y a pas d’âge. Il faut faire ce dont on a envie, c’est ce que je dirais.

Maryse Chrétien : Madame Descorne-Jeanny, est-il possible d’avoir une carrière évolutive sur le même territoire ?

Delphine Descorne-Jeanny : Oui, tout à fait. On en a parlé tout à l’heure, Éric Mansuy a déjà donné son témoignage, il est quand même resté assez local, Yves Lombard également est resté purement local, et moi également donc je suis aussi une pure Haut-Marnaise. Comme je l’ai dit, j’ai un diplôme d’ingénieur, j’ai commencé ma carrière dans une forge, je suis restée cinq ans dans cette forge. J’ai voulu changer de travail. À l’époque, j’ai eu deux contrats au même moment donc j’en ai choisi un sur les deux. Un pour sortir temporairement de l’industrie, je suis partie dans une agence de développement économique où je suis restée pendant un an et demi. J’ai voulu retourner dans l’industrie. J’ai eu à nouveau deux contrats qui m’étaient proposés, donc j’ai encore fait un choix. Je suis partie dans une entreprise du médical chaumontaise, où je suis restée également cinq ans. Au bout de cinq ans, j’ai encore voulu changer et là je suis allée chez Marle , donc j’ai retrouvé le métier de la forge et du médical à la fois. Ça fait quand même neuf ans et demi que j’y suis, c’est étonnant. En général, tous les cinq ans je pars, moi aussi. Non seulement un changement d’entreprise, mais aussi un changement de poste. Comme on l’a dit, on a tous fait aussi de multiples postes, c’est-à-dire que moi aussi j’ai fait de tout. Quand on a un profil technique, finalement tous les postes à entreprise nous sont ouverts, mis à part la finance ou les ressources humaines, tous les autres nous sont ouverts. J’ai fait des méthodes, j’ai fait de la qualité, de la production, de la qualité fournisseur, du relationnel client et forcément à un poste de Direction également, puisque j’ai été Directrice des opérations et là, actuellement, je suis directrice développement. Vraiment, on peut occuper tous les postes d’entreprise, dans tous secteurs d’activités. J’ai fait de l’aéronautique, du médical, des méthodes, de la qualité, de tout. Et de la direction de sites et d’entreprise. On arrive jusque-là, mais on peut y arriver très facilement. Je suis arrivée directrice d’opérations, je dirigeais le site Marle à Nogent, j’avais 39 ans. 200 personnes à 39 ans, c’est pas mal. Après, on peut vraiment faire une très belle carrière. Il ne faut pas hésiter à changer, mais on l’a dit, il y a une densité industrielle très importante en Haute-Marne, donc c’est très facile de changer d’entreprise en Haute-Marne et d’avoir une très belle carrière sans sortir du département. J’ai fait toute ma carrière en Haute-Marne et elle n’est pas finie. Peut-être qu’une autre entreprise de Haute-Marne me verra dans ses effectifs. On ne peut pas savoir.

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Eric Mansuy, directeur de production chez MAIRE DIDIER à Chaumont ; Frédéric Sanchette, directeur de l’antenne UTT à Nogent (en Haute-Marne) ; Delphine Descorne-Jeanny, directrice développement et performance industrielle MARLE et Yves Lombard, responsable QSE, responsable qualité de la société GILLET GROUP. (Photo CJ)

Maryse Chrétien : À vous écouter tous, de véritables passionnés, ça donnerait presque envie de changer de métier, je vous le dis. Monsieur Eric Mansuy, votre meilleur souvenir professionnel, jusqu’à maintenant, parce que vous avez encore de belles années derrière vous ?

Eric Mansuy : J’espère. Le meilleur souvenir, ce sont des moments où il y a des mouvements, où les choses bougent. C’est un peu dommage parce que nous sommes sur un territoire où les choses ont un peu tendance à être figées, mais le meilleur moment c’est lorsque nous avons été rachetés par une entreprise et il a fallu déménager un site complet. Là, effectivement, on est dans l’hyperactivité et c’est vraiment extra parce que l’on a des projets, un budget et plein de choses se passent. Ce sont des bons moments, mais ils sont souvent éphémères. Le meilleur moment c’est de partir, pour moi.

Maryse Chrétien : Monsieur Sanchette, votre meilleur souvenir ?

Frédéric Sanchette : Là encore, je me rapprocherais de ce qui vient d’être dit. Ce sont ces moments d’incertitude où l’on change complètement de métier. J’étais dans l’industrie et je suis parti dans l’académique en passant dix ans au commissariat de l’énergie atomique et à chaque changement j’avoue que je ressentais une certaine excitation de découvrir un autre métier derrière.

Maryse Chrétien : Madame Descorne-Jeanny ?

Delphine Descorne-Jeanny : Je confirme. C’est vrai que c’est beaucoup de stress, d’appréhension, mais quand on change d’entreprise, de poste, c’est un nouveau challenge, on remet tout en question, mais c’est tellement motivant et tellement exaltant que ce sont de très bons souvenirs. En effet, à chaque fois que j’ai changé d’entreprise c’était pour moi un pas en avant, une nouvelle aventure et c’est excitant, passionnant, parce qu’une entreprise quand on la voit de l’extérieur, on en a une certaine image. Quand on arrive à l’intérieur, l’image n’est pas la même. Et puis c’est partir vers l’inconnu, c’est se remettre en question, se forcer à développer de nouveaux talents, parce qu’on doit savoir s’adapter. Ce sont toujours de très beaux challenges.

Maryse Chrétien : Monsieur Lombard ?

Yves Lombard : Une carrière industrielle riche c’est n’est que de bons souvenirs. Je vais essayer de vous en sélectionner deux. Quand j’étais dans le médical, un jour est tombé un dossier pour fabriquer une prothèse spéciale pour une dame. La déontologie m’oblige à cacher le nom, mais je m’en souviens encore, ça fait pourtant 24-25 ans. Le cas opératoire c’était cancer osseux. Cette dame avait une jambe visiblement fort abîmée et on lui a fabriqué une prothèse qui commençait au niveau de la hanche et qui finissait au niveau de la cheville. Elle a été terminée au niveau de qualité et au niveau de délai souhaités, c’était déjà un beau souvenir. Mais le meilleur souvenir, c’est que quatre ans après, on a vu tomber un nouveau dossier avec le même nom, c’était la même dame, qui s’était fait opérer de la jambe gauche et qui se faisait opérer de la même chose pour la jambe droite. Là, on s’est dit, « notre produit lui a peut-être sauvé la vie, mais il lui a au moins permis de revivre des beaux jours alors qu’elle était sans doute plus ou moins condamnée à finir en fauteuil roulant ». Je peux vous dire, quand on est dans l’industrie, le summum c’est de produire quelque chose, c’est vraiment une fierté. Mais quand on peut mesurer quel est l’impact de ce que l’on produit, ce que cela apporte à la personne, ou au groupe de gens, pour qui on a travaillé, c’est vraiment un super souvenir. Aujourd’hui, j’en aurai presque encore les larmes aux yeux.
Je vous en propose un deuxième, qui est un souvenir tout récent, et qui est presque plus un souvenir familial qu’un souvenir professionnel. Mes premiers petits-enfants ont un peu grandi, ils en sont au stade de l’orientation. Le premier d’entre eux, fils de ma première fille, un jour m’a branché sur le sujet, il est un peu syndrome Greta Thunberg, il m’a branché sur le sujet écologie. On a eu une bonne discussion de deux heures et je lui ai démontré que dans l’industrie, on n’est pas que des tueurs d’environnements. On a aussi la fibre verte. Je lui ai rappelé que quand j’ai commencé mon métier, on sortait de l’année 68 et on avait aussi la fibre écolo parce qu’on venait de faire les hippies, etc. J’ai essayé de lui démontrer qu’il aurait besoin, lui et les jeunes du même âge, de la vieille industrie, on va dire, pour financer la transition écologique. Ce gamin, six mois après, il vient en stage chez nous et je pense qu’il va entrer dans une filière technique. C’est, peut-être, mon plus beau souvenir professionnel.

Maryse Chrétien : Monsieur Cousin, le mot de la fin. Comment imaginer la suite à cette semaine école/entreprise ?

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Dans le cadre de la semaine « Ecole-Entreprise » ; Maryse Chrétien, directrice de l’atelier Canopé de la Haute-Marne interroge Claude Cousin, proviseur du lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont (Photo CJ)

Claude Cousin : Aujourd’hui, on se rend compte que les acteurs du territoire, comme les acteurs de l’école, poursuivent des objectifs communs et partagent des valeurs. Ce qu’il faut espérer aujourd’hui, c’est que la meilleure connaissance réciproque entre nous tous, permette de mieux accompagner des jeunes sur des choix qu’ils fassent en connaissance de cause réelle par des actions toutes simples de visites, de rencontres, d’échanges humains pour aller plus loin que la construction de projet sur des livres. Je crois que l’on ne fait des choix que lorsque l’on a une parfaite connaissance des choses, quand on va un peu à l’épreuve, quand on se donne la peine de bouger les choses, de favoriser la mobilité aussi et je crois que l’on a de la chance de travailler sur le territoire avec des partenaires qui sont ouverts, ouverts à l’école, on l’a vu aujourd’hui. C’est une chance que l’on a, il faut en profiter pour bien accompagner nos élèves.

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Atelier Canopé 52 à l’occasion du lancement de la semaine école-entreprise le 18 novembre 2019. De gauche à droite : Eric Mansuy, directeur de production chez MAIRE DIDIER à Chaumont ; Frédéric Sanchette, directeur de l’antenne UTT à Nogent (en Haute-Marne) ; Delphine Descorne-Jeanny, directrice développement et performance industrielle MARLE, Yves Lombard travaille chez Gillet Group, Maryse Chrétien, directrice de l’atelier Canopé de la Haute-Marne, Claude Cousin, proviseur du lycée professionnel Eugène Decomble à Chaumont (poursuivons le tour de table de droite à gauche :) Vincent est titulaire d’un DUT génie mécanique et productique, Ariana de Montpellier, titulaire d’un DUT à Lyon, aujoud’hui élève ingénieure à l’antenne de l’UTT Nogent et en entreprise chez Renault Trucks, à Lyon en alternance, et Yoann , 39 ans, a repris ses études en formation continue à l’antenne de l’UTT Nogent. (Photo : CJ)

Maryse Chrétien : Un grand merci à tous pour votre participation. Merci à Sandrine et Frédéric Sanchette pour leur accueil et merci à tous les acteurs du monde de l’éducation, du monde de l’entreprise pour que les chemins se croisent et permettent aux jeunes de mieux comprendre le monde professionnel dans lequel ils vont travailler. Je remercie aussi la technique, et les services du Rectorat de Reims pour la diffusion de l’émission.


Publié par Maryse Chrétien le 07 novembre 2019 dans http://canope-haute-marne.esidoc.fr


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PoleTechnologique 52 @poleTechno52 · 10 janvier 2020
10/01/2020 visite de @AnteUTTNogent52 par 23 jeunes et accompagnés de deux professeurs : photo : Séverine Foissey du lycée Bouchardon et Aline Dideloy du collège la Rochotte. Visite pilotée par Sandrine Sanchette @AnteUTTNogent52 @FrenchProsthesi @FrenchtechT @CCIHauteMarne !

Pour en savoir plus :

 Delphine Descorne Jeanny est vice-présidente du cluster Nogentech depuis le 14 mai 2014.
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