Bernard Brulez : la consécration modeste

, par Dominique PIOT

L’horizon se dégage pour Bernard Brulez : Désormais seul maître à bord de LARS, l’industriel a convaincu La Banque Publique d’Investissement France (BPI) de l’accompagner dans son projet de Recherche et Développement. Porté par Lars, une PME de huit personnes installée à Arc-sur-Tille, le projet “Liga2Bio” va être financé à hauteur de 6,4 millions d’euros par BPIFrance (sur un montant total de 9 millions d’euros). Une aide exceptionnelle. Ce programme devrait permettre de développer un ligament artificiel de nouvelle génération. Il n’arrête pas…



Cette première consécration est tout sauf le fruit du hasard  : accompagner l’instruction de son dossier, défendre son bébé a pris près de deux ans à Bernard Brulez. À maintes reprises, il a dû convaincre des experts des sciences, de l’Université, de l’industrie et des finances sur la pertinence de son projet.

La seconde missive lui confirme la très prochaine visite du Professeur Jean-Marie Lehn à son cher labo. En toute modestie, un Prix Nobel de chimie intéressé par la visite d’une TPE de mois de 10 collaborateurs, ça n’est pas si fréquent.

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Bernard Brulez (à droite) reçoit Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie, dans un laboratoire flambant neuf. Le scientifique, spécialiste de la chimie supramoléculaire, qui travaille aujourd’hui sur les matériaux autoréparants désormais utilisés en chirurgie cardiaque, s’est montré vivement intéressé. (Photo Philippe BRUCHOT)

La concomitance des deux événements est pleine de cohérence. Les annonces sont indubitablement liées, avec une troisième d’ailleurs  : Bernard Brulez détient plus de 99 % de LARS grâce au rachat des actions détenues jusqu’alors par des actionnaires minoritaires évitant ainsi l’entrée d’actionnaires étrangers. Cet autre intense combat a duré des années. Son épilogue heureux fait définitivement du patron haut-marnais un homme libre.

Ce début d’année 2017, singulièrement favorable, n’est rien d’autre que l’aboutissement d’années d’obstination, de labeur, de publications scientifiques. Aujourd’hui encore, Bernard Brulez travaille 13 heures par jour. L’attribution de la Légion d’Honneur­ pour son engagement au service de la Recherche relève de la même logique, vient récompenser le même homme, la même conscience, les mêmes options.

Bernard Brulez persiste, par exemple, à ne pas distribuer de dividendes, au profit de l’investissement dans la recherche scientifique et l’outil de production ; à preuve les considérables travaux en cours pour faire de son nouveau labo un des plus novateurs technologiquement et au regard des nouvelles normes internationales. Il demeure ce que ce journal avait perçu il y a quelques années  : un visionnaire.

Et c’est cet homme, ce “terrien” viscéral, enfant du Bassigny, qui se prépare à annoncer la construction d’une nouvelle usine d’instrumentation chirurgicale à Nogent !
Mais chut !


photo : Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat chargé du Numérique. - STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Publié par Dominique PIOT le 17 mars 2017 dans Le journal de la Haute-Marne (JHM)

Publié le Le 05 mai 2017 dans www.bienpublic.com

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Publié par Dominique PIOT le 17 mars 2017 dans Le journal de la Haute-Marne (JHM)

Pour en savoir plus :

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