Chaque renard est une source d’économie pour les agriculteurs.

, par Anne-Cécile DURY

Encore malheureusement classé en nuisible, le renard n’en finit pas de nous émerveiller. La commune de Vals des Tilles en Haute-Marne a proposé aux chasseurs de ne plus les tirer dans les presque 1000 hectares de bois communaux. Tous les candidats s’y sont engagé. Une avancée qui donne de l’espoir.

Étant considéré comme un nuisible, il est possible de chasser le renard toute l’année. Accusé de faire de nombreux dégâts dans les élevages et de transmettre certaines maladies, il semblerait pourtant que le renard soit plus bénéfique pour les cultures qu’il ne crée de problèmes. Selon de nombreux écologistes, ces animaux pourraient même faire gagner de l’argent aux agriculteurs !

Yves Verilhac, le directeur de la LPO France, a déclaré :

« Chaque renard pourrait faire économiser entre 1 000 et 2 400 € à l’agriculture. » Bien que cela puisse sembler surprenant, son raisonnement est tout simplement logique : « Un seul renard mange entre 4 000 et 5 000 micromammifères (campagnols, mulots…) qui sont catastrophiques pour l’agriculture.

Et quand il n’y a plus de prédateurs, c’est là qu’il y a des pics de campagnols et tous les dégâts agricoles. Et là, qu’est-ce qu’on fait ? On met du poison, alors que la solution est naturelle et efficace : c’est le renard.  »

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Pour observer la faune sans la déranger, le Parc national de forêts a disposé quelques pièges photographiques dans des lieux stratégiques. Un bon moyen d’étudier les animaux, de jour comme de nuit, en toute discrétion et d’illustrer leur présence au sein de nos forêts.

chasser les renards serait beaucoup plus nuisible que les renards eux-mêmes

Ainsi, chasser les renards serait beaucoup plus nuisible que les renards eux-mêmes, car cette espèce est d’une grande utilité pour les agriculteurs en éliminant naturellement les ravageurs.

Grâce à sa bonne vision nocturne, à son odorat très fin et à son ouïe très performante, il est capable de détecter les petits rongeurs dans l’épaisse végétation, comme les campagnols.

Les agriculteurs ont donc deux solutions possibles pour éliminer les ravageurs dans leurs cultures : soit on laisse les renards les éliminer sans avoir à débourser un centime, soit on élimine les renards et on pulvérise du poison coûteux, également nuisible pour d’autres espèces.

Il faut reconnaître que ce raisonnement est tout à fait censé. Pour Yves Verillhac, il n’y a plus de doute possible : « La réalité, c’est que le renard est hyper utile. »

De plus, les renards participeraient également à la diminution des tiques infectées responsables de la maladie de Lyme !

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Yves VERILHAC @YVerilhac · Oct 24, 2021
Même pas peur !
Ce matin sans les marais de Rochefort

Voici d’autres idées reçues sur le renard qui sont totalement fausses :

Il n’est pas responsable de la disparition d’autres espèces

Le renard joue simplement le rôle de régulateur et n’est pas responsable de la diminution de la population de certaines espèces. Ce sont les modifications des paysages, les pratiques agricoles intensives et la fragmentation des habitats qui en sont responsables.

Selon une étude allemande, l’amélioration des habitats serait bien plus efficace que la régulation des renards pour restaurer les populations de lièvres, lapins et perdrix.

Le renard ne transmet pas la rage

Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, les renards ne transmettent plus la rage ! L’espèce n’est plus porteuse de la rage grâce à une vaste campagne de vaccination menée à partir de 1986. La France métropolitaine est indemne de rage sauvage . La rage du renard est totalement éradiquée depuis 2001.

Nous n’avons pas besoin de réguler leur population

La population de cette espèce s’auto-régule, elle n’a pas besoin de notre intervention . En effet, chaque année, le nombre de jeunes par portée s’adapte au nombre de proies qui sont disponibles. Par ailleurs, la renarde est fertile seulement quelques jours dans l’année, en janvier-février.

De plus, le renard est un animal territorial et ne laisse aucun concurrent s’installer sur son territoire, limitant ainsi le nombre d’individus sur une superficie donnée.

Mme Anne-Cécile Dury, maire de Vals-des-Tilles.

Publié par Cyril Renault , le jeudi, 21 juillet 2022 sur https://sain-et-naturel.ouest-france.fr


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Parc national de forêts @parc_nat_forets · 21 juillet 2022
🦊👱‍♀️🌳 Le Parc national de forêts, site de rencontres : un tendre regard tendre échangé entre une Mater hominum (Maman de petits d’hommes) et un adorable bébé Vulpes vulpes (renard roux). 😁
#parcnational #foret #bourgogne #cotedor #champagneardenne #hautemarne #nature
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Parc national de forêts @parc_nat_forets · 20 août 2022
📸 Événement soutenu par le Parc > "Le Parc en images" aux Villas du Parc en Bourgogne (Vanvey) les 1er et 2 octobre. Venez y découvrir l’expo photos valorisant le patrimoine du Parc national de forêts sous l’œil de 13 photographes d’ici et ailleurs.
Jardins ouverts de 10h-18h
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Le Média Positif 🍀@LMPositif · 3 septembre 2022
🦊 Une renarde et ses petits dans leur milieu naturel, immortalisés par Philippe De-Bruyne !

Pour en savoir plus :

 Salle comble pour la dernière AG du GIP parc National de forêts Bourgogne Champagne le 26 septembre 2019 à Châteauvillain.
 À la veille de la naissance du Parc national de forêts le 26 septembre 2019
 « Mission accomplie, exploit collectif »
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