Entretien avec Delphine DESCORNE-JEANNY, directrice des opérations chez Marle, sur la mixité professionnelle

, par Delphine DESCORNE-JEANNY

La mixité professionnelle. – Entretien avec Delphine DESCORNE-JEANNY : "Je suis fière de ce que j’ai réussi à Faire ! Je suis directrice des opérations chez Marle. Pour me faire respecter, j’ai dû prouver que je connaissais mon métier et que j’avais les compétences. J’ai dû faire beaucoup plus qu’un homme. Et, finalement, les hommes acceptent de se faire commander par une femme si on prouve ses capacités. On peut réussir dans l’industrie même si on est une femme et je veux motiver ces dernières en ce sens.".


Première parution / 2016

10 octobre 2016 la Gazette d’Emilie.

Egalité Femmes - Hommes.
Pour concrétiser sa volonté de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité dans ses politiques, la Région Champagne-Ardenne a signé la Charte européenne pour l’Egalité dans la vie locale en 2007.


Quel est votre parcours jusqu’ici ?

J’ai fait mes études d’ingénieur à Grenoble. Ensuite, j’ai toujours travaillé en Haute-Marne dans les milieux dits "masculins", en commençant par Forgeavia à Biesles.

Après quelques autres étapes, ça fait maintenant six ans que je suis chez Marle. Je suis directrice des opérations.

Y-a-t’il des femmes chez Marle ?

ça dépend des postes, mais oui. Elles sont par exemple 100% au magasin, 35% au parachèvement et 40% en usinage.

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crédits : © Usine nouvelle - 2014
Delphine DESCORNE-JEANNY, directrice des opérations de MARLE et maître d’apprentissage de Lucille DUPORT, étudiante ingénieure MM promotion 2014 de l’UTT.

En tant que femme, avez-vous rencontré des difficultés particulières dans ce métier ?

Au début de ma carrière, quand je passais des entretiens, j’ai parfois eu du mal. C’était notamment le cas de ma première entrevue. Lorsque j’ai visité les locaux et que j’ai vu et surtout senti les regards des hommes de l’atelier sur moi, je me suis dit qu’ils ne me rappelleraient jamais pour le poste. C’est exactement ce qu’il s’est passé.

Ensuite, j’ai rencontré mon premier employeur qui m’a clairement dit qu’il se moquait que je sois une femme. Il m’a donc embauché.

Pour arriver à ce poste, avez-vous dû vous battre plus qu’un homme ?

Au départ, je faisais très attention à la façon dont je m’habillais car je savais qu’on m’observait. Quand j’arrivais dans l’atelier, tout le monde le savait car il n’y avait plus le bruit de la forge. Je ne mettais donc que des pantalons pour gommer mon aspect physique et cacher ma féminité, la faire oublier. Pour me faire respecter, j’ai dû prouver que je connaissais mon métier et que j’avais les compétences. J’ai dû faire beaucoup plus qu’un homme.

Aujourd’hui, je suis beaucoup plus sûre de moi. D’ailleurs, ça se voit, je suis presque tous les jours en robe ou en jupe. Et, finalement, les hommes acceptent de se faire commander par une femme si on prouve ses capacités.

Vous avez deux enfants. Comment trouvez-vous l’équilibre entre votre vie de famille et votre emploi ?

Ce n’est pas facile de trouver le juste équilibre. J’ai de la chance d’avoir une fonction où je peux gérer mes horaires alors, en général, j’essaie de ne pas rester trop tard le soir.

Au besoin, je travaille de chez moi quand mes enfants sont couchés. De toute façon, même lorsque je suis en vacances, je travaille toujours en faisant de la veille de mon ordinateur.

Trouvez-vous que les rapports hommes / femmes évoluent dans le monde de l’entreprise ?

Non, je ne vois pas réellement de différences de mentalités depuis mes débuts. Ou alors, l’évolution est très lente.

Pensez-vous avoir une fonction de représentation de l’égalité homme / femme ?

Oui, je suis fière de ce que j’ai réussi à faire. On peut réussir dans l’industrie même si on est une femme et je veux motiver ces dernières en ce sens.

Première parution / 2016

10 octobre 2016 la Gazette d’Emilie.


Emilie du Châtelet était une mathématicienne et physicienne du XVIIIe siècles ( 1706-1749), qui a passé de nombreuses années au château de Cirey-sur-Blaise en Haute-Marne.

Femme brillante, d’esprit et de conviction, elle caractérise la force et la volonté de faire ce qu’elle aimait et d’être ce qu’elle voulait.

La Gazette d’Emilie.

Egalité Femmes - Hommes.


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de droite à gauche : Pascal Gillet , président du cluster Nogentech le 21 juin 2018 (Gillet-outillage) , Delphine Descorne-Jeanny, vice présidente puis présidente le 25 avril 2019 (MARLE) , Christophe Juppin secrétaire suppléant représentant M. Michel AUER (CCI Haute-Marne) . (Photo : Orianne Roger)

Pour en savoir plus :

 la filière du Médical en Haute-Marne
 Marle a racheté fin juillet 2017 la société suisse SMB Médical.
 Entretien en octobre 2016 avec Delphine Descorne-Jeanny, directrice des opérations chez Marle, sur la mixité professionnelle
 Une école d’ingénieurs à la campagne : Article dans l’Usine Nouvelle du 26 novembre 2014.
 Delphine Descorne Jeanny est vice-présidente du cluster Nogentech depuis le 14 mai 2014.
 Entretien en octobre 2014 : Delphine Jeanny, diriger les hommes
 Bernard Marle, forgeron de la prothèse médicale de 1978 à 2011
 Delphine Descorne-Jeanny : Une nouvelle présidente pour Nogentech le 25 avril 2019
 Newsletter du cluster Nogentech n°04 du 15 juillet 2019
 Delphine Descorne-Jeanny, femme éco de l’année le 07 janvier 2020
 Delphine Descorne-Jeanny a été réélue présidente du cluster Nogentech le 02 juillet 2020.
 Le cluster Nogentech poursuit ses projets le 20 juillet 2020
 Delphine Descorne, engagée pour l’industrie locale le 31 juillet 2020
 Delphine Descorne-Jeanny : consultante en amélioration de la performance le 03 décembre 2020
 Nogentech : la presse nationale en parle le 20 janvier 2021
 Conférence avec Delphine Descorne-Jeanny, présidente du cluster Nogentech, à Strasbourg le 23 juin 2023