Inauguration de la Médiathèque Bernard Dimey à Nogent

, par Philippe Savouret

Cabu était venu à Nogent, en Haute-Marne, pour inaugurer la Médiathèque Bernard Dimey le 10 mai 2007, à l’invitation de Philippe Savouret, son directeur.


Jean Cabut, dit Cabu, victime parmi les 12 de Charlie Hebdo, était venu à Nogent, en Haute-Marne, à l’invitation de Philippe Savouret, le directeur de la Médiathèque Bernard Dimey , pour son inauguration le 10 mai 2007 .

Né le 13 janvier 1938 de parents professeurs, Jean Cabut passe son enfance et son adolescence à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne auj.) dans une famille catholique de la petite bourgeoisie. Son père Marcel Cabut (1913-2007), est professeur de forge à l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Châlons-sur-Marne.

Jean Cabut, dit Cabu, fait ses études au lycée Pierre-Bayen, ainsi qu’au lycée nationalisé mixte, avenue de Champagne à Épernay. Ce lycée est visible dans un ouvrage de Cabu, bâtiment très reconnaissable avec ses deux cours, inférieure et supérieure, la salle de gym et l’amphithéâtre. Jean Cabut a 14 ans, en 1952, lorsqu’il remporte le premier prix d’un concours de dessin organisé par le magazine Cœurs vaillants pour les stylos Meteore, il gagne une bicyclette et voit son dessin publié dans la revue Publimondia.

Inspiré par le dessinateur Dubout, il continue donc à dessiner sous le nom de J.K-Bu dans le journal du lycée « Le Petit Fum’s » tiré à trois cents exemplaires.
Le Petit Fum’s est un journal satirique qu’il a créé en réaction à l’appellation de « fumistes » donnée aux élèves des sections classiques par ceux des sections techniques, dont les horaires étaient plus chargés.

Sa double vocation de dessinateur et de journaliste s’affirme lorsque, à l’âge de quinze ans, ses dessins sont publiés par L’Union, quotidien de Reims, grâce à Jean-Marie Boëglin, alors chef de l’agence de Châlons, qui lui met le pied à l’étrier en publiant ses dessins dans les pages locales. Dès cette époque, il assiste au conseil municipal de sa ville et en propose des croquis. Cabu collaborera avec L’Union jusqu’en 1961.

Il quitte le lycée à seize ans et devient apprenti dans l’atelier de création d’une imprimerie d’emballages publicitaires à Paris et suit en alternance des cours d’art graphique à l’école Estienne, puis à l’Académie Julian. Il signe désormais « Cabu » toutes ses productions graphiques.

Hara-Kiri étant provisoirement interdit par le ministère de l’Intérieur, en 1961, pour outrage aux bonnes mœurs, Cabu travaille avec René Goscinny qui le prend dans son équipe pour la nouvelle formule du journal Pilote. Il y crée son personnage fétiche Le Grand Duduche, lycéen lymphatique et maladroit inspiré par ses souvenirs de lycéen à Châlons. Ce personnage apparaît dans le premier numéro de l’année 1963. Cabu quitte le journal Pilote en 1974 avec le départ de René Goscinny.

Cabu se lance dans le reportage dessiné pour Paris Presse avant de couvrir, en 1966, le procès Ben Barka pour Le Figaro. Il publiera également dans L’Enragé, journal éphémère de Mai 68 ne publiant que des caricatures. Il reçoit en 1969 le Crayon d’or du dessin de presse, qui lui est remis par Pierre Dac. La même année, il fait partie du groupe de dessinateurs de Hara-Kiri hebdo22, jusqu’à l’interdiction du journal, pour sa couverture satirique « Bal tragique à Colombey : 1 mort » dans son n° 94, daté du lundi 16 novembre 1970. Il rejoint une semaine plus tard, le tout nouveau Charlie Hebdo à raison de deux pages par semaine jusqu’en 1981.

Cabu rencontre un grand succès dans les années 1970-1980 et publie de nombreux albums. Il oriente alors son art vers la caricature politique en dessinant pour Le Canard enchaîné, à partir de 1982. Il y transpose le Beauf, qui connaît une actualisation en 1995

Il était l’un des piliers du Canard enchaîné et de Charlie Hebdo ; il a été assassiné lors de l’attentat du 7 janvier 2015. Près de quatre ans après sa mort, un lieu a été consacré au dessinateur et caricaturiste de presse Cabu. Cet espace culturel créé en son honneur ouvrira ses portes samedi 1er décembre 2018 dans le centre de Châlons-en-Champagne (Marne), sa ville natale, où se trouve aussi sa tombe.

Sa veuve, Véronique Cabut considère Châlons-en-Champagne comme le « laboratoire d’idées » de son défunt mari, « là où tout a commencé ».

La médiathèque de Châlons-en-Champagne est baptisée Duduchothèque, en référence au Grand Duduche, personnage créé par Cabu, archétype de lycéen du fond de la classe et évocation de la jeunesse du journaliste.
Ouverte au public depuis le 1er décembre 2018, la Duduchothèque de Châlons-en-Champagne est un espace dédié aux dessins de jeunesse de Jean Cabut dit Cabu (1938-2015). On y découvre comment K-Bu est devenu Cabu...

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Jean Cabut, dit Cabu, à Nogent le 10 mai 2007 . (Photo : Philippe Savouret)
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Jean Cabut, dit Cabu, dédicasse à Nogent le 10 mai 2007 . (Photo : Philippe Savouret)
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Jean Cabut, dit Cabu, et Philippe Savouret en gare de Chaumont le 10 mai 2007 .

Publié par Philippe Savouret le 10 mai 2007 le http://www.villedenogent52.fr/


Pour en savoir plus :

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