Industrie : avec AMTA (Chevillon) l’imagination est au pouvoir

, par Dominique PIOT

A chevillon, Arnaud Milly fait croître la société AMTA en tablant sur le spécifique et en appliquant les méthodes du nucléaire à l’industrie traditionnelle.


Arnaud Milly prétend, malicieux, qu’il est dépourvu de compétences, mais qu’il lui arrive d’avoir des idées et qu’il sait s’entourer. C’est un peu réducteur…

Arnaud Milly est une sorte de phénomène dans le monde de l’industrie haut-marnaise. Il a créé AMTA, son entreprise, fin 2018. Aujourd’hui installé à Chevillon, il compte déjà 16 salariés ; il envisage de doubler les effectifs l’an prochain.

Tout a commencé par un CAP-BEP en mécanique auto. Mais le garçon originaire de Vitry est curieux, intelligent. Il travaille pour TMN à Lyon et y découvre l’univers du nucléaire. Il y reste huit ans, histoire d’acquérir une solide expérience renforcée par des formations.

Arnaud Milly est alors embauché par Westinghouse Electric, le géant américain. Là, il oriente résolument ses acquisitions de compétences dans l’univers du nucléaire. Repéré par ses pairs, il devient chef de projets. La grande maison qui l’emploie lui confie la maintenance des pompes de refroidissement des réacteurs.

Désormais très compétent, très expérimenté, Arnaud Milly est resté entreprenant ; préférant un petit chez-soi qu’un grand chez-les-autres, il décide de tout plaquer pour se mettre à son compte.

Lorsqu’il crée AMTA, fin 2018, il est seul et propose de l’assistance technique sur des projets de gros composants, toujours pour les centrales nucléaires. On n’entre pas dans ce monde très particulier «  comme ça  ». Il faut montrer patte blanche et acquérir des certifications. Il les prépare ; il les passe. Sa première salariée est justement une ancienne collègue, spécialiste de radioprotection.

L’idée-force d’AMTA consiste à appliquer en tous domaines de l’industrie classique la rigueur, l’expérience, les méthodes qu’il a développées dans le secteur du nucléaire. Arnaud Milly a transposé dans un logiciel intégré maison tout ce qu’il utilise dans tous les secteurs de son entreprise. Tout y est mis en cohérence, de la gestion à la production.

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A chevillon, Arnaud Milly fait croître la société AMTA en tablant sur le spécifique et en appliquant les méthodes du nucléaire à l’industrie traditionnelle.

Arnaud Milly préside aux épousailles de l’imagination et du spécifique industriel

Quant à la production classique, elle excelle vraiment dans le prototypage, la réalisation de moutons à cinq pattes ou de reconstruction de pièces devenues introuvables. Dans ce dessein, AMTA s’équipe avec une rare constance de moyens qui sortent de l’ordinaire dans le secteur. La semaine dernière, est arrivée dans les ateliers une imprimante 3D capable de réaliser des pièces de 1 m3 ! Certaines des machines outils que restore AMTA présentent des capacités pour le moins intéressantes. Tout cela permet à AMTA de proposer à ses clients un service complet qui va de l’étude à la livraison du produit fini. De toute évidence, cette jeune entreprise a beaucoup à apporter à ses consœurs…

On peut d’ailleurs dire d’Arnaud Milly qu’il préside aux épousailles de l’imagination et du spécifique industriel. Dans son bâtiment de 1000 m2 de Chevillon, il se sent déjà à l’étroit. C’est un signe.

Que la France se lance dans la construction de nouvelles centrales nucléaires ou qu’elle privilégie le démantèlement des anciennes, ou les deux, AMTA trouvera aussi à s’exprimer, en fabriquant par exemple des procédés ou des machines spéciales.

Aujourd’hui, AMTA travaille avec des clients dans toute la France et à l’étranger… mais ne développe pratiquement aucun chiffre d’affaires en Haute-Marne.

Dominique Piot

Polyvalence

On peut ranger dans cinq grandes familles les compétences susceptibles d’intéresser les entreprises de notre territoire :

1.- La maintenance industrielle avec une forte composante nucléaire.
2.- L’usinage de précision.
3.- L’impression 3D (avec notamment une machine capable de produire des pièces de 1 m3)
4.- Un pôle machines-outils avec du négoce, de la remise en état, la reconstruction et la mise en conformité
5.- Un pôle Qualité-Hygiène-Santé-Sécurité-Environnement-Radio-Protection (QHSSERP).

Publié par Dominique PIOT dans le journal de la Haute-Marne (JHM) du lundi 14 février 2022. https://www.jhm.fr/


Pour en savoir plus :

 Le Salon des savoir-faire industriels va rayonner bien au-delà de la Haute-Marne le 14 juin 2022
 Industrie : avec AMTA (Chevillon) l’imagination est au pouvoir le 14 février 2022