L’AG du GIP du futur Parc National des forêts de Champagne et Bourgogne le Mercredi 10 juillet 2019 AG du parc national : des élus quittent la salle

, par Orianne Roger

Mercredi 10 juillet 2019 se tenait une assemblée générale du GIP du futur Parc National des forêts de Champagne et Bourgogne à la salle des fêtes de Châteauvillain. Le choix récent de l’État sur la commune d’accueil du siège était dans toutes les têtes. Marcel Jurien de la Gravière a demandé à la préfète d’obtenir des réponses sur les motivations du choix du siège.

En attendant la création du parc national et de l’établissement public qui va le gérer, une élection des membres de conseil d’administration du GIP du futur Parc National des forêts de Champagne et Bourgogne a eu lieu le mercredi 10 juillet à Châteauvillain. Ensuite de quoi les membres du CA élus par l’assemblée se sont retirés pour, à leur tour, élire les présidents et vice-présidents du GIP PN FCB. Sans surprise, Marcel Jurien de la Gravière est resté président et Marie-Claude Lavocat, 1ère vice-présidente.

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Le maire de Villote-sur-Ource, Christophe Fouilland attend des explications sur le choix du siège du parc. - Photo : Orianne Roger

Pendant ce temps-là, différents intervenants se sont succédé au micro pour faire patienter l’audience. Chacun a vanté les mérites d’une telle structure et les opportunités de développement offertes par le parc. Pas de quoi apaiser les tensions dans le public malgré tout. Une partie des élus de Côte-d’Or et de la communauté de communes Auberive Vingeanne Montsaugeonnais étaient remontés à bloc après l’annonce de l’installation du GIP du futur Parc National des forêts de Champagne et Bourgogne à Arc-en-Barrois.

À peine Marcel Jurien de la Gravière annonçait que "tout restait à créer", que le maire de Villote-sur-Ource (31), prenait la parole. Christophe Fouilland démarre : "J’ai été surpris de ne pas avoir reçu de courrier de l’État ni de mail pour expliquer les raisons de son choix". Il ajoute : "Le GIP PN FCB avait mis en avant deux dossiers intéressants (le sien et celui d’Auberive ndlr.). On pensait se battre contre un concurrent de notre niveau et d’un coup c’est un dossier pas très lisible qui sort". Notamment sur les coûts à engager pour rénover les bâtiments selon Christophe Fouilland qui questionne : "Qu’est-ce qui a motivé votre choix Madame la préfète ?"

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Patrick Berthelon, de la CCAVM (communauté de communes Auberive Vingeanne Montsaugeonnais), a montré son importante déception quant au choix du siège du parc. - Photo : Orianne Roger

Élodie Degiovanni, préfète de Haute-Marne depuis novembre 2018, s’est empressée de rappeler que c’était "le choix du ministre" et que par conséquent "c’était le bon". Elle n’a pas d’explication à donner, surtout, elle n’en demandera pas. Cette intervention a fait bouillir d’autres élus qui ont besoin de comprendre. "Notre déception est à la hauteur de l’investissement des élus dans le montage de notre projet", soulignait Patrick Berthelon. Il pointe le travail réalisé pour répondre à un cahier des charges stipulant que "le bâtiment devait être sur un site unique". C’est l’incompréhension aujourd’hui pour l’élu : "Finalement, le ministre choisit un site éclaté". Il regrette une "décision opaque et non motivée". Un élu de Côte-d’Or a pris la suite, très en colère : "Je voulais vous alerter Madame la préfète sur le fait que la Côte-d’Or existe. La Haute-Marne a la réserve intégrale, maintenant le siège, si rien n’arrive pour la Côte-d’Or, est-ce que le parc pourra se faire ?"

La menace d’une scission entre les deux départements, dont le rapprochement était jusqu’alors fragile, est bien là. Fabienne Bécot-Ansault, présidente de l’association Oui au Parc et membre du CA, s’inquiète. "Il ne faut pas que cette affaire du siège du parc vienne gâcher tout le travail que nous réalisons depuis dix ans. Je comprends la déception mais il faut passer à autre chose". La préfète renchérit, rappelant maintenant que les acteurs locaux devaient s’intéresser au vrai sujet : les Maisons du parc. Même si la suite de son discours a étonné l’assemblée. "Rêvons un peu, on peut même imaginer que tout le département s’en saisisse et qu’on ait une Maison du parc à Chaumont ou Saint-Dizier".

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Jérôme Devilliers regrette un vote trop rapide de la charte "sans garanties" et est suivi par bon nombre d’élus sur le sujet. - Photo : Orianne Roger

Jérôme Devilliers, maire-adjoint à Auberive et très impliqué sur le dossier de candidature pour le siège, s’insurge : "Pour l’instant, la pilule n’est pas digérée, elle n’est même pas avalée !". Il note un manque d’écoute de l’État vis-à-vis du GIP PN FCB et des décisions prises au sein du territoire. Concernant le futur établissement public, il lance : "On nous a toujours dit que ce serait un outil d’État avec une gouvernance de territoire." Les interventions d’Élodie Degiovanni indiquant que l’établissement aurait pu s’installer dans un bâtiment appartenant à l’État et sans concertation avec les communes ni appel à projets ne rassurent pas. L’adjoint s’emporte :"Aujourd’hui, l’État change les règles du jeu. On a dit Oui à un parc national selon la loi de 2006. Je pense qu’on a approuvé trop vite la charte, sans garanties".

Avec bon nombre d’élus de Côte d’Or et du secteur d’Auberive, il s’est alors levé pour quitter la salle. Marcel Jurien de la Gravière a toutefois pu dire un mot avant que le groupe ne prenne la porte. "Ce que je souhaite c’est qu’il y ait une explication et ils y ont droit. Les questions posées par les porteurs de projets, doivent être posées au ministre Madame la préfète. Ils ont besoin d’éléments pour pouvoir faire le deuil de leur projet". La question du siège est un "sujet aigu" et il ne faudrait pas que cela débouche sur une "fracture du territoire".

Publié par Orianne Roger le 11 juillet 2019 dans https://www.lavoixdelahautemarne.fr


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Carte des zonages approuvées à l’AG du GIP Parc National le Mercredi 10 juillet 2019

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