La Lune, puis objectif Mars pour Trump et la NASA, le 21 mars 2017 Retour sur la Lune dès 2024 : La Nasa a besoin "20 à 30 milliards de dollars" de plus

, par Christophe Juppin

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé mardi 21 mars 2017 une loi définissant l’objectif central de la NASA sur les décennies à venir. Selon le texte adopté - fait rare - à l’unanimité par le Sénat et la Chambre des représentants, l’agence spatiale américaine devra travailler vers l’objectif « d’une mission habitée vers Mars au cours de la décennie 2030 », lors de la fenêtre de tir de 2033 ou 2037.
Le véhicule spatial qui sera lancé à destination de Mars sera vraisemblablement assemblé en orbite basse, depuis un avant-poste cislunaire, d’où il s’élancera avec un équipage international d’au moins quatre personnes.

Objectif Mars pour Trump et la NASA le 21 mars 2017

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé mardi 21 mars 2017 une loi définissant l’objectif central de la NASA sur les décennies à venir : les missions habitées vers l’espace lointain, avec la planète Mars en ligne de mire.

Selon le texte adopté - fait rare - à l’unanimité par le Sénat et la Chambre des représentants, l’agence spatiale américaine devra travailler vers l’objectif « d’une mission habitée vers Mars au cours de la décennie 2030 ».

La loi insiste sur l’importance du programme Orion, capsule dont l’objectif affiché est de voler plus loin qu’aucun engin spatial jamais construit pour transporter des humains. Orion sera propulsée vers l’espace par une puissante fusée baptisée Space Launch System.
« La NASA devra poursuivre le développement du SLS (...) afin de permettre l’exploration humaine de la Lune, de Mars et au-delà au cours du siècle à venir », indique le texte.
Cette loi « réaffirme notre engagement sur la mission centrale de la NASA : l’exploration spatiale humaine », a souligné le président américain en signant le texte en présence de nombreux élus dont deux de ses ex-rivaux à la primaire républicaine : Ted Cruz (Texas) et Marco Rubio (Floride).

Saluant « le rôle héroïque » des astronautes américains au cours des décennies écoulées, Donald Trump a évoqué les premiers pas de l’homme sur la Lune, en juillet 1969, « un grand moment dans notre histoire ».
« Notre nation est prête à être de nouveau la première dans l’espace », a-t-il ajouté, appelant de ses voeux la multiplication des partenariats avec le secteur privé et s’inscrivant, sur ce thème, dans la droite ligne de son prédécesseur démocrate Barack Obama.
Quelques semaines avant son départ de la Maison-Blanche, ce dernier avait énoncé « un objectif clair pour le prochain chapitre de l’histoire de l’Amérique dans l’espace : envoyer des humains sur Mars dans la décennie 2030 et les faire revenir sur Terre en sécurité ».

Les experts sont unanimes : atteindre la planète rouge, qui se trouve à une distance de 225 millions de kilomètres de la Terre, et y vivre, nécessitera une véritable prouesse technique et un budget immense.
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Publié le mercredi 22 mars 2017 sur https://www.lesoleil.com

La Nasa détaille Artémis, son programme de retour sur la Lune

"Les 20 à 30 milliards de dollars sur cinq ans représentent les sommes additionnelles dont nous avons besoin principalement" pour l’alunisseur, a déclaré le patron de la Nasa.

La Nasa juge "réalisable" l’objectif que lui a fixé la Maison blanche d’envoyer des Américains sur la Lune dès 2024, a assuré mardi Jim Bridenstine, le patron de l’agence spatiale américaine. Elle a toutefois précisé qu’il lui faudrait de "20 à 30 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans" pour y parvenir.

Saisissant l’opportunité du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (région parisienne), Jim Bridenstine est venu expliquer le projet américain d’envoyer à nouveau des humains sur la Lune dont pour la première fois une femme, dès 2024. Un calendrier accéléré qui a dérouté certaines agences spatiales, prêtes à coopérer à ce grand retour.

Un budget conséquent pour l’alunisseur

Le problème majeur de la Nasa vient de l’alunisseur, chargé de déposer les astronautes sur la Lune et les ramener ensuite à la station. Il n’a pas encore été financé. "Les 20 à 30 milliards de dollars sur cinq ans représentent les sommes additionnelles dont nous avons besoin principalement pour cet ’atterrisseur’", a précisé Jim Bridenstine.
Mais le Congrès américain acceptera-t-il cette nouvelle demande budgétaire ? Le patron de la Nasa se dit "très" confiant. "Je travaille chaque jour à bâtir un soutien bipartisan" (républicain mais aussi démocrate), déclare-t-il.

"Nous voulons laisser ce projet en dehors de la politique", ajoute cet ancien représentant républicain de l’Oklahoma. "Nous allons envoyer la première femme sur la Lune, et tout le monde, des deux côtés, est intéressé à ce que cela se réalise", assure-t-il.

Pourquoi le projet a-t-il été accéléré ?

"C’est important d’accélérer car il y a deux risques pour une agence spatiale. Le premier est technique et la Nasa et ses partenaires savent bien se débarrasser de ce risque", a-t-il dit lors d’une table-ronde avec les chefs des principales agences spatiales mondiales (Chine comprise), organisée par l’agence française Cnes.
"Le second risque est le risque politique, celui qui nous a empêché d’être sur la Lune actuellement (...) Plus les programmes sont étalés dans le temps, plus vous risquez des changements de priorités, de budget, de Congrès", a-t-il argumenté. "Donc si vous voulez vous débarrasser de ce risque politique, vous devez aller plus vite. En 2024 nous aurons une femme et un homme sur la Lune. Et en 2028, nous y serons de façon durable".
"C’est réalisable", a assuré Jim Bridenstine. La Nasa travaille depuis des années sur la mega-fusée SLS et le vaisseau Orion qui abritera les astronautes. Elle va aussi s’appuyer sur l’industrie privée pour fournir les éléments d’une mini-station en orbite lunaire.

La Nasa détaille Artémis, son programme de retour sur la Lune

Une première mission non habitée est prévue pour 2020, avant un retour sur le sol lunaire en 2024

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Image de synthèse de la bande-annonce de la mission Artemis de la Nasa, qui vise un retour sur la Lune en 2024. — NASA

Huit lancements de fusées et une mini-station en orbite lunaire d’ici 2024 : le patron de la Nasa a présenté jeudi le calendrier du programme « Artémis » qui doit ramener des astronautes sur la surface lunaire en 2024, pour la première fois depuis 1972, comme exigé par Donald Trump.

L’administrateur de l’agence spatiale américaine a confirmé qu’Artémis 1 serait une mission non habitée autour de la Lune, planifiée pour 2020. Puis viendra Artémis 2, mission autour de la Lune avec des astronautes à bord, « en 2022 environ ». Enfin, Artémis 3 emmènera des astronautes sur la Lune, dont la première femme à fouler le sol lunaire, en 2024 – ce serait l’équivalent de la mission Apollo 11, qui a emmené Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune en juillet 1969.

Retard du lanceur

Ces trois missions Artémis seront lancées par la plus grande fusée de tous les temps, le Space Launch System (SLS), construite en ce moment mais dont le développement a pris beaucoup de retard, au point que le premier vol prévu en 2020 devrait être décalé, selon de nombreux experts. A son sommet se trouvera la capsule habitée Orion.
A ces missions « 100 % Nasa » s’ajouteront cinq livraisons des éléments de la « Gateway », la mini-station en orbite lunaire qui attendra les astronautes et leur servira de point d’étape. Ces cinq lancements seront réalisés entre 2022 et 2024 par des sociétés spatiales privées, que la Nasa rémunèrera.

La station sera dans un premier temps minuscule : un élément propulsion/énergie, et un petit élément d’habitation. En 2024, les astronautes en provenance de la Terre s’y amarreront.

Puis ils descendront sur la Lune à bord d’un véhicule appelé atterrisseur, qui aura été livré à la station préalablement. Une partie de l’atterrisseur restera sur la Lune, et une autre leur permettra de redécoller afin de rejoindre la station, d’où les astronautes pourront remonter dans le vaisseau Orion et revenir sur Terre.

Contrairement au programme Apollo, la Nasa veut une présence durable sur la Lune.

Jim Bridenstine a annoncé jeudi 23 mai 2019 que la Nasa avait choisi la firme Maxar pour construire le premier module de la station, celui qui fournira de l’énergie, grâce à de grands panneaux solaires. Dans les prochains mois, la Nasa devra choisir qui construira l’alunisseur. Tous les grands groupes aérospatiaux, comme Boeing ou Lockheed Martin, mais aussi de nouveaux entrants comme Blue Origin, sont sur les rangs. «  Nous ne posséderons pas le matériel, nous achèterons un service  », a dit Jim Bridenstine de l’alunisseur. « Le but est d’aller vite ». « Nous ne construisons pas une nouvelle Station spatiale internationale », a-t-il aussi prévenu.

Contrairement au programme Apollo, la Nasa veut une présence durable sur la Lune.

Avec une gravité six fois moindre par rapport à la terre, il faudra 40 fois moins d’énergie pour décoller de la lune.

La station durera 15 ans, et l’agence spatiale veut, en partenariat avec d’autres agences spatiales et des sociétés privées, construire une infrastructure sur le sol lunaire pour extraire de l’eau, de l’oxygène et de l’hydrogène.

Reste à trouver du combustible. En théorie, il suffira donc d’extraire de la glace des cratères du pôle sud de la lune, de séparer l’oxygène et l’hydrogène pour fabriquer du combustible pour des engins spatiaux en partance pour le cosmos.

« Notre but final est d’aller sur Mars, et non d’être coincé sur la Lune ».

Le véhicule spatial qui sera lancé à destination de Mars sera vraisemblablement assemblé en orbite basse, depuis un avant-poste cislunaire, d’où il s’élancera avec un équipage international d’au moins quatre personnes.

Nous ne nous contenterons plus de contempler ces planètes qui portent les noms de nos Dieux, nous nous y établirons un jour.

Publié le vendredi 24 mai 2019 sur https://www.20minutes.fr

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Cinétech n°40 « Lune, le huitième continent »

Pour en savoir plus :

 Cinétech n°40 « Lune, le huitième continent » Mercredi 06 novembre 2019
 La Lune, puis objectif Mars pour Trump et la NASA, le 21 mars 2017
 Les yeux tournés vers la lune le 06 novembre 2019
 Le planétarium plébiscité idée inspirée : vers le 2e futuroscope de France ? le 13 décembre 2022