Le « diagnostic innovation » : Mikroland, l’innovation au service de la chirurgie

, par Christophe Juppin

Interview de Lionel MUGNIER, dirigeant/fondateur de la start’up Mikroland. Le « diagnostic innovation » permet d’accompagner les PME dans une première démarche d’innovation impliquant une prestation de conseil et/ou technique et leur permettre d’intégrer cette dimension dans leur stratégie de développement. L’entreprise Nouvelle Société Mikroland, basée en Haute-Marne et spécialisée dans la conception d’instruments chirurgicaux, a pu développer son activité dès 2011, grâce au dispositif « diagnostic innovation » appelé à cette époque « Prestation Technologique Réseau » (PTR) financé par Bpifrance. Rencontre avec son dirigeant, Lionel Mugnier.

Objectif du « diagnostic innovation » :
Accompagner les PME dans une première démarche d’innovation impliquant une prestation de conseil et/ou technique et leur permettre d’intégrer cette dimension dans leur stratégie de développement.

Cible du « diagnostic innovation »
Les PME (selon la définition européenne) n’ayant pas bénéficié d’aide à l’innovation depuis au moins 2 ans inclus (à l’exception du Diagnostic Innovation « 1er Brevet » ouvert à toutes les PME déposant leur premier brevet).

Les modalités de financement du « diagnostic innovation » sont :

Subvention de 8 000 € maximum, pour une prise en charge de la prestation de « diagnostic innovation » à hauteur de 50 % de son montant HT

plus d’informations sur :
https://www.grandenov.fr/appels-a-projets/diagnostic-innovation/

Portrait PTR en 2011 : Mikroland, l’innovation au service de la chirurgie :

Katia JOSEPH : Pouvez-vous nous dresser un portrait de votre entreprise ?

Lionel MUGNIER : La start’up Mikroland est née en 2009 autour de la fabrication de matériel de chirurgie mini-invasive. La première année j’ai fait 80 000 euros de chiffre d’affaires. J’étais convaincu qu’il y avait d’autres produits à développer que les pinces et les trocarts fabriqués jusqu’ici.

Sur quoi a porté votre axe de développement principal ?

LM : Un peu plus tard, sur un salon à l’étranger, j’ai rencontré un fabricant américain qui m’a interrogé sur les possibilités de conception et de fabrication d’un instrument particulier : un écarteur à foie. Autrement dit, un outil qui permet d’atteindre l’organe via une incision de cinq millimètres seulement, et qui une fois à l’intérieur de la paroi abdominale, prend la forme d’une spatule pour soulever le foie sans le léser. Nous devions étudier la faisabilité d’un tel dispositif. C’est là que le dispositif d’aide est entrée en jeu. Nous étions en 2011.

Comment avez-vous connu l’outil de développement PTR ? Que vous a-t-il apporté ?

LM : C’est la Chambre de Commerce et d’Industrie de Haute-Marne qui m’a guidé vers Christophe Juppin de l’Agence pour la Recherche et l’Innnovation en Champagne-Ardenne (Champagne-Ardenne Research and INNovation Agency CARINNA) pour la mise en place d’un dossier « diagnostic innovation » appelé à cette époque « Prestation Technologique Réseau » (PTR).

L’objectif était de développer un produit innovant, d’améliorer un concept existant en utilisant des moyens de fabrication dernière génération. Et l’une des conditions, outre le fait de valoriser une production française, c’était de s’entourer d’un prestataire externe. J’ai donc confié la réalisation du prototype à la plate-forme technologique Usinage à Grande Vitesse du lycée technologique Belin, à Vesoul, qui disposait des moyens adaptés pour la modélisation et la fabrication des composants de cet écarteur.

Par la suite, comment s’est déroulée l’industrialisation du produit ?

LM : Après cette première étape, j’avais alors en main des croquis, un prototype, mais ce n’était pas suffisant. Il nous fallait tester et fiabiliser le produit autant que sortir une gamme complète d’une dizaine de modèles pour couvrir les besoins des futurs clients. On a alors sollicité une deuxième PTR, en 2013, pour mettre au point le process de fabrication et évaluer les coûts de production. Une personne a été recrutée pour finaliser la conception suite à la phase d’industrialisation et mettre au point les opérations d’assemblage et de contrôle. Si la partie assemblage des composants pouvait être assurée chez nous, grâce à la mise en place d’un atelier d’usinage et le recrutement d’un technicien, nous n’avions pas les moyens d’en réaliser l’usinage et avons dû sous-traiter.

Et aujourd’hui, quel bénéfice en avez-vous tiré ?

LM : Fin 2015, Mikroland a six salariés. Les premiers écarteurs à foie sont sortis fin 2013 à destination du marché américain avec comme partenaire distributeur, celui rencontré trois ans plus tôt. La France et l’Allemagne constituent aussi de bons débouchés. Côté développement, nous sommes actuellement en phase finale d’étude pour intégrer à notre atelier les moyens d’usinage nécessaires à la réalisation des pièces les plus complexes aujourd’hui sous-traitées. L’investissement devrait avoir lieu fin 2015-début 2016 pour nous permettre une maitrise complète de la fabrication. Nous avons, en 2015, réalisé 700 000 euros de chiffre d’affaires.

https://www.grandenov.fr/appels-a-projets/diagnostic-innovation/

Consultez le site Internet de MIKROLAND http://www.mikroland.com/index.php/produits-et-activites/instrumentation-chirurgicale

Publié par Katia JOSEPH le 15 décembre 2015 sur le site de ID Champagne-Ardenne


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Communauté French Tech Troyes » Auxerre-Sens-Troyes-Chaumont-Nogent.
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Le 25 juillet 2016 à Laval, le cluster Nogentech, et son département Prosthesis Valley, a intégré le "réseau thématique Healh Tech" pour les dispositifs médicaux . Nogentech a été distingué parmi les écosystèmes les plus favorables aux start’ups de la santé de la French Tech.

Historique des organismes de soutien à l’innovation en Champagne-Ardenne :

En 1967 l’agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) a été créé pour valoriser, principalement auprès de l’industrie, les résultats de recherche des grands laboratoires publics et/ou universitaires français (transfert de technologie).
En 1979, l’ANVAR s’est vu confier la gestion de l’aide à l’innovation.


14 décembre 1988 en Conseil des Ministres, Monsieur Hubert CURIEN , Ministre de la Recherche et de la Technologie, a présenté une communication préconisant le lancement d’un réseau de diffusion technologique. Ce projet a pris forme et a été officiellement lancé par le Ministre dans deux régions : en Lorraine le 4 décembre et en Limousin le 5 décembre 1988. L’ANVAR et le CEA participer activement à cette opération. L’objectif est d’améliorer l’action en faveur des petites et moyennes entreprises et en particulier pour faire ressortir leurs besoins en matière de technologie et ainsi leur offrir la réponse la plus appropriée.


- 8 février 1991 : annonce officielle à Châlons-sur-Marne de la mise en place du Réseau de Diffusion Technologique par Mr CHEREQUE, Ministre délégué à l’aménagement du Territoire et des Reconversions.
 14 mars 1991 Assemblée Générale Constitutive avec 35 personnes, dont 27 membres fondateurs, et Yves BONNET, Préfet de Région. Le nom de l’association est Champagne Ardenne Technologie . Le président de l’association élu est Monsieur Eugéne VOISIN, PDG de la SODEMAT à TROYES. L’Etat et la Région financent l’association à 50/50%. La coordination et l’animation nationale de l’ensemble des RDT ont été déléguées à l’ANVAR.
 18 mars 1991 Récépissé de déclaration de constitution de l’association
 Le 23 août 1993, embauche d’une animatrice Réseau Virginie NIVIERE
 Le 7 décembre 1993, Jacques DOCHEZ nommé Président.
 Le 7 juin 1999, Alain VALLET, de REIMS AVIATION, nommé Président.


- Le 21 août 2000, embauche d’un nouvel animateur du Réseau de Diffusion Technologique, Christophe JUPPIN Directeur de Champagne Ardenne Technologie en remplacement de Virginie BERLIOZ démisionnaire, qui suit son mari en Charente-Maritime (LVMH).
 ICAR, l’incubateur public, a été officiellement créé en décembre 2000.


- 8 juillet 2005 la Banque du Développement des PME fusionne avec l’Anvar pour créer le groupe Oséo.


- L’Agence pour la Recherche et l’Innnovation en Champagne-Ardenne (Champagne-Ardenne Research and INNovation Agency CARINNA) a été créée le 29 janvier 2007 par la fusion de l’incubateur ICAR, Europol’Agro et Champagne-Ardenne Technologie (Réseau de Développement Technologique (RDT) Champagne-Ardenne) et a exercé son activité de juin 2007 à décembre 2014.


-La loi du 31 décembre 2012 a créée la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui résulte de la fusion du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), de CDC Entreprises et d’Oséo.
 Depuis le 15 juin 2013, Nicolas Dufourcq est le Président du Conseil de l’établissement public BPI-Groupe


- L’Agence ID Champagne-Ardenne a été créée le 18 décembre 2014 par la Fusion par absorption des agences CARINNA (agence d’innovation) et CADev (agence de développement) et a exercé son activité de juillet 2015 à décembre 2017. En quelques mois aprés la fusion, la quasi totalité du personnel de CADev a quitté la structure.


- L’Agence Grand E-nov, l’Agence Régionale d’Innovation du Grand Est, a été créée le 26 juin 2018. Cette fois, il n’y a pas eu fusion, mais fermeture des structures préexistantes : ID Champagne-Ardenne à Reims, le Centre de Ressources Régional à Metz en Lorraine ( qui comportait le Réseau de Développement et d’Innovation (RDI) en Lorraine) et Alsace Innovation, à Mulhouse en Alsace. Sur les 18 ex-collaborateurs d’ID Champagne-Ardenne 6 anciens collaborateurs d’ID ont été repris dans l’effectif de Grand E-nov.


Pour en savoir plus :

 Le « diagnostic innovation » : Mikroland, l’innovation au service de la chirurgie
 Christophe Juppin valorise et développe l’écosystème innovant de Haute-Marne
 Accompagnement : « La région devient la plus attractive de France pour les start-up » le 03 décembre 2018 à Reims
 Mikroland : Du Made in Nogent jusqu’aux USA