Handicap visuel : les normes à respecter dans un lieu public

, par Christophe Juppin

Pour la sécurité et le bien-être des personnes atteintes de déficience visuelle, il est impératif de leur faciliter l’orientation, la traversée des trottoirs, etc. Quelles sont alors les normes à suivre dans les lieux publics ? Cet article vous renseigne sur le sujet.

Les clous podotactiles et bandes d’éveil de vigilance pour un maximum de sécurité

Les personnes malvoyantes ont souvent besoin de soutien pour retrouver le chemin et mieux s’orienter. Pour les aider à y arriver tous seuls, certaines dispositions sont à prendre dans les lieux publics. Au nombre de celles-ci figurent les clous podotactiles. Ces derniers sont destinés à alerter les personnes à déficience visuelle des obstacles sur leur chemin pour mieux les guider. Il s’agit entre autres des escaliers, des trottoirs, des passages piétons, des feux de signalisations, des quais de gare, etc.

Plusieurs sites existent aujourd’hui si vous voulez en savoir plus afin d’intégrer à votre projet d’aménagement les clous podotactiles répondant aux normes NFP 98-351. Installés sous forme de balisage au sol, ils sont revêtus d’une texture détectable sous les pieds ou par canne blanche. Ils avertissent les personnes malvoyantes à 50 cm du danger.

Quant aux bandes d’éveil à la vigilance (BEV), elles s’inscrivent dans le même ordre. Outre les chaussées et quais, elles peuvent être placées en haut d’escaliers pour prévenir les chutes. La norme veut que la BEV ait une largeur de 0,4 m à l’intérieur et de 0,6 m à l’extérieur en haut des escaliers et au droit des passages piétons. De plus, elle doit être située à 50 cm du trottoir afin d’être facilement détectable.

Le guidage sonore pour les personnes malvoyantes

Les bruits et sons sont beaucoup utilisés par les personnes à déficience sonore. Par exemple, les balises télécommandées peuvent servir dans les gares, musées et nœuds d’échange de réseaux de transports pour l’information et l’orientation d’un handicapé visuel. Le message diffusé devra être le plus clair possible. Pour ce qui est des ERP, l’utilisation de ces balises nécessite que le bâtiment ait une superficie de plus de 300 mètres carrés.

Les bandes de guidage

L’emplacement des bandes de guidage exige une étude environnementale aussi physique qu’humaine. En effet, elles permettent de donner un axe de trajectoire lorsque ce dernier n’est pas possible avec des éléments auditifs ou tactiles. Constituant des signes de guidage au sol, elles contribuent à rendre plus fluide le déplacement et à simplifier la lecture des grands espaces.

Ces bandes ne semblent pas nécessaires dans les couloirs d’autant plus que des informations sonores y sont données pour permettre aux handicapés visuels de s’orienter convenablement.

Pistes cyclables et traversée piétonne

Les personnes à déficiences visuelles font une certaine analyse avant de traverser le trottoir. De ce fait, il est interdit de rouler dans le contresens sur les allées à sens unique pour éviter de les surprendre. De même, les mouvements rapides et surtout silencieux ne leur permettent pas d’anticiper le danger.

La norme donne la priorité absolue aux piétons sur le trottoir. Ainsi, si l’espace est assez grand et une piste cyclable y est associée, cette dernière doit être séparée du passage piéton par un contraste tactile et visuel. La commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité (CCDSA) doit approuver les dérogations à l’exclusivité du trottoir par les piétons.

Pour protéger ceux-ci au moment de la traversée, il est recommandé que l’angle du trottoir abrite une barrière type croix Saint André. De plus, le passage piéton devrait se rapprocher vers l’amont de la rue à traverser. Cela permet d’avoir une longueur de traversée plus courte.

Cheminement vers les issues de secours

En cas d’incendie ou de danger dans une enceinte publique, les règles d’accessibilité aux escaliers doivent être minutieusement respectées. Généralement, on procède à l’évacuation des victimes selon l’ordre enfants, femmes, handicapés et hommes. Une bonne signalétique des espaces protégés, du chemin vers la sortie et des informations sonores est indispensable dans de tels cas.

Dispositions relatives à l’éclairage

La sécurité des personnes à handicap visuel requiert un éclairage plus intense des coins et des signalisations du passage piéton. Il est recommandé que le niveau d’éclairage soit au moins de 100 lux. De cette façon, un panneau sera vu s’il est illuminé de jour comme de nuit.

Aussi, il est conseillé d’opter pour un éclairage qui surligne les éléments à mettre en évidence. Pour les locaux communiquant entre eux, prévoyez une homogénéité de l’éclairage dans les deux pièces.

Signalétique visuelle : les panneaux et pictogrammes

La signalétique a pour objectif de fournir une information. Pour ce faire, elle doit être ciblée et tenir compte particulièrement des personnes à handicap visuel. En ce qui concerne les informations transmises par pictogramme, il est recommandé de s’assurer de leur lisibilité. Vous devrez doubler le message pour un meilleur accès aux personnes malvoyantes.

Pour ce qui est de la calligraphie, elle doit respecter les normes AFNOR  : police arial ou verdana par exemple. Veillez à la simplicité et surtout la clarté de votre signalétique. Pour un panneau installé en hauteur hors regard, il est conseillé de créer un rappel de cette dernière à la limite des yeux juste à l’équerre de ce panneau. Votre signalétique ne doit présenter en aucun cas un danger de heurt pour la personne à déficience visuelle.

Le choix des couleurs de la signalétique

L’association de plusieurs couleurs crée la confusion chez les handicapés visuels. De ce fait, nous vous recommandons d’opter pour un mélange de deux couleurs au plus dans les lieux publics. Privilégiez les plus franches à cause de leur indice de réflexion. D’ailleurs, il est demandé d’utiliser des couleurs qui ont un indice de réflexion de 70 % minimum (rouge : 13 %, blanc : 85 %, etc.).

Notez également que les motifs de revêtements sont proscrits. Le contraste par rapport au fond doit être observé. Pour finir, les codes de couleurs selon lesquels le rouge signifie un danger ou un interdit sont à respecter scrupuleusement. Si le vert désigne l’accord ou la sortie de secours, le marron quant à lui renvoie aux informations touristiques.

Voilà donc quelques-unes des normes pour faciliter la vie des personnes présentant des déficiences visuelles dans nos lieux publics. Chaque fois que nous en croisons, ne ménageons aucun effort à leur apporter de l’aide humaine pour mieux les orienter et leur éviter le danger.

Publié par Etienne le 24 septembre 2020 dans http://www.ateliersantevilleparis19.fr

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