Sur les traces de la Grande Guerre le 29 septembre 2018 à Hartmannswillerkopf
Cent ans après, les Français comme les Allemands n’ont pas quitté le lieu. Une chose a changé, pourtant… Ils sont venus en amis et non plus en ennemis pour prendre conscience de ce que la guerre a laissé.
- Le mont Hartmannswillerkopf en arrière-plan et les tombes des soldats français morts à ses pieds
- Français et Allemands ont pu échanger autour d’un repas typiquement alsacien.
Le mont Hartmannswillerkopf. 27 000 victimes. 7 000 morts. Pour quel objectif ? Gagner quelques mètres. "J’espère que vous avez bien pris conscience qu’elle ne sert à rien… la guerre", intervient Oskar Rapp, l’initiateur de la journée pour le Rotary après les explications du guide.
Pourtant, quand on lève les yeux, force est de constater que le lieu niché au coeur de l’Alsace cache bien son jeu. La forêt a repris ses droits et ne laisse rien paraître au drame qui s’est joué il y a cent ans à cet endroit. Seule une croix au sommet laisse planer le doute. Doute vite oublié, lorsque l’on baisse les yeux au pied du Mont et que l’on constate une succession de croix blanches, sous lesquelles reposent les corps des soldats français, parmi eux des combattants haut-marnais du 21e Régiment d’infanterie et leur devise : “Je passe quand même”. A côté de ce cimetière, la crypte dans laquelle, sous le “Bouclier de la patrie”, reposent les ossements de soldats allemands et français.
Le lieu est solennel. Il a pourtant failli ne jamais pouvoir témoigner des actes passés car les Allemands lors d’une reconquête de l’Alsace souhaitaient le faire exploser.
Un devoir de mémoire
Au sein du musée on replonge dans cette guerre sans fin. Par les films qui rappellent les origines de ce conflit mondial et ce que peut engendrer le nationalisme. Par les témoignages de soldats français comme allemands, qui gagnent puis perdent, puis regagnent puis reperdent leur territoire.
- Lorsque l’on glisse un oeil dans le stéréoscope, on découvre des plaques de verre qui représente le champ de bataille, ses soldats.
Lorsque l’on glisse un oeil dans le stéréoscope, on découvre des plaques de verre qui représente le champ de bataille, ses soldats, et son quotidien, puis il suffit de tourner la tête pour découvrir des canons, des obus de la taille réelle... Une artillerie spécialement conçue pour les assauts en montagne. A quelques pas, certains élèves sont regroupés devant un écran. Sur celui-ci, les noms des morts pour la France et l’Allemagne et leur âge. Ils sont stupéfaits de voir que certains n’étaient pas plus vieux qu’eux. Célia, en première économique et sociale trouve cette visite "très touchante", ce qu’elle apprécie particulièrement ce sont les écrans sur lesquels elle peut avoir des informations de manières plus interactive.
De son côté, Léa qui est en première scientifique trouve elle aussi le lieu poignant mais elle a été plus encore marquée par les atrocités de Verdun où il y a eu beaucoup trop de morts.
- Français et Allemands ont pu échanger autour d’un repas typiquement alsacien.
Après cette matinée de visite, les élèves et accompagnateurs des deux nationalités se sont retrouvés dans une ferme-auberge pour partager un repas typique et échanger leurs impressions sur les musées et l’histoire de Hartmannswillerkopf.
M. P.
L’Europe pour avenir
Dans la continuité des activités du matin, Oskar Rapp, a organisé une conférence sur le thème "L’Europe est votre avenir", animé par Lukas Macek, directeur du campus Sciences politiques à Dijon. Ce dernier est revenu sur les origines de l’Europe et en a déduit que le prix Nobel de la paix aurait dû lui revenir bien avant avec des conflits limités depuis sa mise en place. Pour preuve, il a fait visualiser une évolution des territoires depuis les premiers siècles jusqu’à maintenant.
- Sur l’invitation d’Oskar Rapp (à droite), Lukas Macek a tenu une conférence sur les origines de l’Europe et son importance.
Dans un second temps, il a mis en avant les qualités d’un tel système (une unification qui apporte plus de poids dans les prises de décisions, une démocratie assumée, plus de liberté pour les Européens, etc.) Et que l’image de force malfaisante que l’on donne à l’Europe, notamment avec des expressions comme "le diktat de Bruxelles" était loin de la réalité. Le conférencier a rappelé que l’Europe s’occupait de ce que lui confiaient les Etats, soit avant tout l’aspect économie. Pour autant, nul n’est parfait et l’Europe suit la règle et mériterait quelques corrections. Mais comme l’a rappelé Lukas Macek : "mieux vaut être malade en Europe qu’ailleurs, mieux vaut être vieux en Europe qu’ailleurs...", avant d’énumérer toutes les bonnes raisons d’être européens.
Il a également rappelé que le vote pour le parlement européen se faisait en 2019.
M. P.
Publié par Marine Prodhon le lundi 01 octobre 2018 dans Le journal de la Haute-Marne en page 17
Pour en savoir plus :
L’Europe pour avenir le 29 septembre 2018 à Hartmannswillerkopf
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https://rotaryclubdelangres.blogspot.com/2018/10/hartmannswillerkopf-le-vieil-armand-sur.html