Sous sa première casquette, celle de kiné, Bernard Brulez avait acquis une solide réputation d’extrême compétence pour tout ce qui touchait au genou. C’est ainsi que le Haut-Marnais est devenu membre fondateur de LARS, à Arc-sur-Tille en Côte-d’Or (21). La société a été confrontée à de grandes difficultés. En 1995, il en prend la direction.
Au terme de quinze années d’un travail acharné, il transforme LARS en un laboratoire exemplaire. L’entreprise compte aujourd’hui une grosse dizaine de salariés, tous cadres. LARS (Laboratoire d’application et de recherche scientifique) excelle dans un secteur de pointe ultra-sophistiqué : les ligaments artificiels utilisés en chirurgie orthopédique, et surtout arthroscopique. Aujourd’hui, largement plus de 100 000 ligaments LARS ont été posés dans le monde par les meilleurs spécialistes. Asie (Chine), Europe, Amériques… Seuls les États-Unis ultraprotectionnistes refusent encore le principe du ligament artificiel sur leur sol.
C’est l’un des dossiers ouverts par Bernard Brulez : pénétrer aux States, y être reconnu. Un dossier est désormais à l’étude outre-Atlantique. Plus de cent publications scientifiques rédigées par des universitaires du monde entier et l’appui des meilleurs arthroscopistes y pourvoiront.
Les groupes américains géants de la santé se sont “rapprochés” de lui ; il vit toujours en Haute-Marne, taille les arbres de son verger, les pieds solidement plantés sur cette terre qu’il aime tant.
Aujourd’hui, LARS, qui exporte 97 % de son chiffre d’affaires, vient de déposer un énième brevet sur un ligament dit de quatrième génération : liga2bio : simplifions : le ligament posé, biactif et biodégradable, laissera lui-même la place à du tissu vivant naturel, régénéré, sain et fonctionnel. On mesure l’ambition du projet, véritable révolution dans le monde des biomatériaux qui peut prendre une dizaine d’années.
Bernard Brulez cultive à dessein la discrétion. Il travaille et il travaille. Seulement lorsqu’il lui reste un peu de temps, il travaille encore.
Sa société bourguignonne a attiré plus de préfets, de ministres ou de grands élus que de journalistes dont il se défie. Il n’a pas fait de gorges chaudes lorsqu’il est devenu actionnaire majoritaire de Lasserteux (Nogent en Haute-Marne) qui fabrique de l’instrumentation. Il n’y a dailleurs pas prélevé d’émoluments. Il y favorise l’investissement technologique.
L’entreprise haut-marnaise d’une quinzaine de personnes a investi dans un centre d’usinage à grande vitesse – avec la participation du "GIP Haute-Marne". Dans le cercle extrêmement réduit des initiés, on évoque aujourd’hui l’hypothèse d’une nouvelle usine, à Nogent, pas très loin de chez Marle.
À 67 ans, beaucoup d’autres songeraient à profiter d’une retraite méritée. Vous voyez Bernard Brulez faire une pause ? C’est mal le connaître.
Verbatim
« Un projet qui réussit ne peut être que le fruit d’un travail de toute une équipe : des partenaires, des collaborateurs de haut niveau. Il faut aussi avoir de la chance et rencontrer les bonnes personnes »
- Bernard Brulez est devenu membre fondateur de LARS, à Arc-sur-Tille en Côte-d’Or (21).
Publié par Dominique Piot le 3 mars 2015 dans Le Journal de la Haute Marne n° 8724 http://www.jhm.fr/
Pour en savoir plus :
– Claude Lasserteux : « Il n’y a pas de secret, c’est le travail » en août 1985.
– La haute couture du laboratoire Lars le 1er mars 2011
– Bernard Brulez, leader mondial de l’implant ligamentaire artificiel le 03 mars 2015
– Bernard Brulez : la consécration modeste le 17 mars 2017
– Le « Tour de France #HealthTech » a fait étape à Nogent le 15 juin 2018
– Lasserteux : le déménagement commence en juillet 2018
– Visite de la societe LASSERTEUX le 04 décembre 2019 à Nogent.
– Bernard Brulez cède LARS et explique son choix le 02 mars 2021
– Bernard Brulez : disparition d’un industriel visionnairele le 26 avril 2022