Quand il évoque les entreprises haut-marnaises — qu’il connaît bien —engagées dans la logique de l’usine du futur, David Biguet , président du Cluster Nogentech , (grand témoin de ce dossier) cite volontiers Deguy-Conge. Parmi d’autres, c’est un bel exemple d’adaptabilité aux évolutions de marchés, en quête de qualité.
Augmenter la durée de vie des produits et en mettre au point de nouveaux toujours plus performants sont les mots d’ordre que fait passer Jean-Luc Deguy. Le président de la SAS, représentant la 6e génération de dirigeants de l’entreprise, est entouré d’une équipe de 35 salariés réceptifs au message. Avec eux, la PME fabrique de A à Z (découpe laser, forgeage, usinage, meulage, traitement thermique…) quelque 600 000 pièces par an (couteaux de toutes formes, toutes tailles, composés d’alliages divers) déclinés dans environ 350 références différentes.
Malgré les dents de scie de la conjoncture agricole — principal débouché avec l’agroalimentaire —, Deguy-Conge réalise plus de 4 M€ de chiffre d’affaires (dont 66 % à l’export) et se montre proactive. L’industriel n’a plus de concurrents de sa trempe en France, mais il doit être affuté face aux allemands, autrichiens ou américains, notamment. Afin de poursuivre sa marche en avant, il élargit ses horizons commerciaux via les grands salons internationaux. « Cela fonctionne puisque nous décrochons de nouveaux clients, turcs, indiens ou chinois…, révèle Jean-Luc Deguy. Dans ces pays les constructeurs veulent progresser plus vite. Nous les intéressons car ils peuvent bénéficier de techniques d’avant-garde mises en œuvre pour nos clients historiques, lesquels se nomment Claas, New Holland, John Deere… » Pour leur part, ces poids-lourds du secteur sortent régulièrement de nouvelles machines et manifestent de nouveaux besoins en pièces auprès de Deguy-Conge, dotée de moyens pour répondre.
Pour améliorer ses flux, l’entreprise s’est engagée dans le lean manufacturing. Elle a aussi intégré la démarche “usine du futur Grand Est” mettant à profit l’outil de diagnostic proposé par la Région. Cela doit faciliter l’insertion de nouveaux investissements suggérés à la suite d’une étude du Cetim (Robot-Start-PME). A la clé, de nouvelles pistes d’automatisation tant du côté de la forge que du traitement thermique ou encore du rechargement de pièces.
Par ailleurs, Thibaut Perrin, un thésard issu de l’UTT a été recruté en contrat Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche). Il a rejoint la cellule de R&D de la société pour participer au développement de nouvelles techniques en matière de métallisation et de traitement thermique. « Il nous faut définir les aciers et traitements adaptés aux conditions d’utilisation de chaque couteau. Les traitements au carbure de tungstène répondent par exemple aux besoins d’agriculteurs œuvrant sur des terres silicieuses. La nature des sols et bien d’autres facteurs sont pris en compte. Chez nous, Thibaut peut mener des essais en labo et observer les résultats grandeur nature », remarque le dirigeant, héritier d’une coutellerie traditionnelle haut-marnaise qui a su prendre de nouvelles orientations et se démarquer.
Philippe Schilde
Pour en savoir plus :
– David Biguet : « Il n’y a pas une, mais des industries du futur »
– Répondez à l’enquête : "Offreurs de solutions-usine du futur"
– Priorité à la technologie : Deguy-Conge ne cesse d’innover le 22 janvier 2016
– Matinale technologique n° 13 : Le contrat Cifre et le crédit d’impôts recherche le 08 mars 2017 à Nogent.
– Deguy-Conge affûte ses atouts avec la R&D
– Pragmalean au service des opérateurs, de la production et de la performance industrielle.
– 23 PME intègrent la deuxième promotion de l’Accélérateur PME Grand Est le 01 octobre 2019 à Oberschaeffolsheim
– Le CIFRE, bon plan par excellence pour les entreprises haut-marnaises le 11 mai 2021
– Deguy-Conge parie sur la matière grise le 18 mai 2021