Jusqu’à quelques décennie avant la colonisation française, l’île de Montréal est occupée par les Iroquoiens du Saint-Laurent.
Jacques Cartier, le premier explorateur européen à fouler l’île à l’automne 1535, décrit Hochelaga dans son récit de voyage, un village iroquoien fortifié de « plus de mille personnes » construit au pied d’une colline qu’il nomme Mons realis. Il raconte : « Et parmi ces campagnes est située et assise la ville de Hochelaga près d’une montagne aux alentours labourés et fort fertiles et sur laquelle on voit fort loin. Nous nommâmes cette montagne le mont Royal. »
En 1603, près de 70 ans plus tard, l’explorateur Samuel de Champlain rapporte que les Iroquoiens n’occupent plus l’île de Montréal. Un poste de traite saisonnier temporaire est construit en 1611 à la place Royale (aujourd’hui Pointe-à-Callière).
Jeanne Mance, née le 12 novembre 1606, représente un personnage exceptionnel du XVIIème siècle. Deuxième d’une famille de douze enfants, elle se dévoue pour suppléer son père disparu en 1630 et sa mère en 1632. La maison familiale se situe au 11 rue Barbier d’Aucourt à Langres (à l’époque rue de l’Homme sauvage).
Pendant ses années langroises, elle se dévoue à ses compatriotes pour faire face à la guerre (de Trente Ans), à la peste (5 500 victimes à Langres et aux alentours), à la misère.
À partir de 1636, la seigneurie de l’Île-de-Montréal est concédée à des nobles français, d’abord Jean de Lauson, président de la Compagnie des Cent-Associés, puis Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière, qui en prend possession au nom de la Société Notre-Dame de Montréal en 1640.
Les Européens du XVIIe n’ont qu’une idée en tête : convertir tous les « sauvages » du monde à leurs propres croyances. En France, la publication des Relations des Jésuites suscite un zèle apostolique et, à la suite d’une vision mystique dont il est l’objet, un modeste percepteur d’impôts du nom de Jérôme Le Royer de la Dauversière se met à rêver de la fondation d’une mission chrétienne sur l’île de Montréal.
La Société Notre-Dame, née du mouvement de la Contre-Réforme, souhaite l’établissement d’une colonie missionnaire catholique sur l’île de Montréal.
Au contact des Jésuites de la cité et des nouvelles des premiers missionnaires français en Amérique, Jeanne Mance part de Langres, sa ville natale, en 1640, pour répondre à un appel à la mission.
Après quelques mois à Paris, Jeanne Mance embarque à la Rochelle en mai 1641 avec 47 hommes, 2 femmes et quelques enfants. Arrivés de France à Québec à l’été 1641, ils passent l’hiver à Québec, se préparant à remonter le fleuve malgré les avertissements des autorités.
Le 8 mai 1642, dès que le fleuve Saint-Laurent est enfin libéré de ses glaces, l’expédition se met en route. Finalement, l’expédition débarque sur une île déserte du Saint-Laurent, Montréal, le 18 mai 1642 : Ville-Marie - premier nom de la cité devenue Montréal - est fondée.
- La statue de Jeanne Mance (1606-1673) née à Langres le 12 novembre 1606. Pendant ses années langroises, elle se dévoue à ses compatriotes pour faire face à la guerre (de Trente Ans), à la peste (5 500 victimes à Langres et aux alentours), à la misère. Jeanne Mance est co-fondatrice de Montréal, le 18 mai 1642 . © Jean-François Feutriez
Un soleil radieux inonde l’île de Montréal en cette matinée du 18 mai 1642. Les aubépines et les cerisiers sauvages sont en fleurs et le pré, où quelques colons français ont installé un autel, est parsemé de trilles et de violettes. Le père Vimont célèbre la messe et déclare que le nouveau village, baptisé Ville-Marie, n’est « qu’un grain de sénevé [...] », en ajoutant « mais je ne doute nullement que ce petit grain ne produise un grand arbre, qu’il ne fasse un jour des progrès merveilleux ».
Les deux membres de la société, l’officier Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) et la soignante Jeanne Mance (1606-1673), ont pour mission respective de prendre possession de Montréal et d’y fonder une chapelle et un Hôtel-Dieu. Maisonneuve est nommé gouverneur de Montréal et Ville-Marie est fondée au printemps, le 18 mai 1642.
Tous s’entendent pour dire que l’île de Montréal est extrêmement propice à l’implantation d’un village. Les cours d’eau qui y convergent font de l’île un magnifique carrefour géographique en Amérique du Nord.
Soignante et intendante, bras droit du gouverneur Paul Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Mance déploie ses talents au service des Français et des Amérindiens, sans distinction.
Le récit de la fondation de Montréal est peut-être unique dans l’histoire, note l’historien Gustave Lanctôt, qui décrit « la naissance d’une ville consacrée à la Vierge, à la seule fin de la gloire de Dieu et de la conversion des indigènes ».
- Les Iroquois apprennent l’existence de Ville-Marie de bouche à oreille. Le village représente une menace pour leurs voies de commerce. Ils y viennent en reconnaissance le 9 juin 1643, tuant trois hommes et faisant trois prisonniers. Rapidement, la colonie est constamment assiégée par des expéditions guerrières iroquoises.
- Plan de Montréal de 1650 à 1672
A l’occasion du mois du film documentaire, la médiathèque de Nogent organise la projection du film "La Ville d’un Rêve", d’Annabel Loyola, le jeudi 17 novembre 2022 à 19h30 à la Médiathèque Bernard Dimey, 15 Rue du Maréchal de Lattre 52800 Nogent (en Haute-Marne).
suivi d’un verre de l’amitié avec la réalisatrice
Pour tous les détails 👉🏻 https://moisdudoc.com/programme/films/la-ville-dun-reve
- film "La Ville d’un Rêve", d’Annabel LOYOLA
La ville d’un rêve
Avec Pascale Bussières et Alexis Martin
Québec. 2022. 74 minutes.
Version originale française (disponible avec sous-titres anglais).
Réalisation, recherche, scénarisation, narration : Annabel Loyola
Cinématographie : Franck Le Coroller, Annabel Loyola
Montage : Annabel Loyola, avec l’aide de Monique F. Fournier et Michel Langlois
Conception et montage sonore : Simon Plouffe
Prise de son : Marco Fania, Annabel Loyola
Mixage : Bruno Bélanger
Musique originale : Fabienne Lucet
Production : Arabesque Films (Annabel Loyola)
Distribution : Arabesque Films
- Peu de gens savent qu’avant sa fondation et la venue de ses premiers habitants en 1642, Montréal fut un projet de société rêvé, imaginé et conçu par une poignée de personnes qui faisaient partie d’une société secrète.
Synopsis officiel
Montréal est née d’un rêve, celui de personnes qui croyaient en la possibilité de créer un monde meilleur en Nouvelle-France. Qui étaient ces gens ? Quel idéal poursuivaient-ils et pourquoi ? Les réponses se trouvent dans un manuscrit du XVIIe siècle qui, de toute évidence, serait les mémoires cachés de Jeanne Mance. Avec un regard original et personnel, la cinéaste revisite ce récit où le passé entre en résonance avec une volonté toujours d’actualité de créer un monde plus près de valeurs humanistes.
« Le manuscrit original Histoire du Montréal, conservé à la Bibliothèque Mazarine à Paris, est ainsi devenu le fil d’Ariane du film. J’ai souhaité lui redonner vie, lui prêter une voix. Deux voix pour être plus précise, car l’idée m’est venue de faire appel au comédien Alexis Martin pour interpréter la voix du sulpicien François Dollier de Casson, celui qui écrit, et à la comédienne Pascale Bussières pour interpréter la voix de Jeanne Mance, celle qui dicte et raconte l’histoire, de son point de vue. » – Annabel Loyola, cinéaste
Après La folle entreprise, sur les pas de Jeanne Mance (2010) et Le dernier souffle, au cœur de l’Hôtel-Dieu de Montréal (2017), écrits, réalisés et produits par Annabel Loyola, La ville d’un rêve constitue le dernier volet d’une trilogie sur la fondation de Montréal. Produit et distribué par Arabesque Films, ce nouvel opus prendra l’affiche en mai 2022.
Page Facebook : facebook.com/lavilledunreve
La ville d’un rêve
La ville d’un rêve a été produit grâce à la participation financière du Conseil des arts du Canada, des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Crédit d’impôt cinéma et télévision (Gestion SODEC), de la Fondation Lucien-Labelle, de PRIM, de la Congrégation de Notre-Dame, de l’ACIC – Aide au cinéma indépendant de l’ONF, de la SODEC et des Archives départementales de Maine-et-Loire.
À propos de la cinéaste Annabel Loyola
Annabel Loyola a travaillé dans l’industrie du documentaire, du cinéma et de la télévision à Paris et à Montréal avant de se lancer dans la production, la réalisation et la distribution de ses propres projets.
À propos de Arabesque Films
Établie à Montréal, Arabesque Films est une société de production et de distribution de cinéma d’auteur fondée par Annabel Loyola dont la mission artistique est de créer des ponts entre les époques et les générations.
Pour en savoir plus :
– Les Langrois étaient déjà confinés en 1635, article du 29 mars 2020
– "La Ville d’un Rêve", le dimanche 13 novembre 2022 à 18h au New Vox de Langres (52)
– Cinétech n°47 : « Divine Emilie » le mardi 15 novembre 2022 à 18h à Nogent (52)
– "La Ville d’un Rêve", le jeudi 17 novembre 2022 à 19h30 à la médiathèque à Nogent (52)