« Tous les ans, les jeunes peuvent déposer leur candidature sur 3UT Ils ont jusqu’au 20 avril 2018. Ils seront convoqués à un entretien avec un psychologue, le but étant de les aider à s’orienter le mieux possible, afin qu’ils mettent toutes les chances de leur côté », explique Sandrine Sanchette, ingénieur développement à l’antenne de Nogent qui suit les jeunes tout au long de leur cursus.
La licence se fait en un an et le diplôme d’ingénieur s’obtient en trois ans. Les deux premières années à Troyes ou Charleville-Mézières et la dernière sur le campus de Troyes. « Il est important de faire une année à l’UIT pour leur montrer ce qu’est leur université d’origine », précise Sandrine Sanchette.
Le recrutement est national. Les jeunes viennent de partout, pour cette promotion, Tematuanui a Tehei, dit Tem’s, vient même de Tahïti. Tous ont fait le choix de l’alternance, 15 jours à Nogent en Haute-Marne et 15 jours en entreprise. Peu de vacances donc pour ces jeunes qui se forgent ainsi une solide expérience professionnelle tout en suivant un cursus post-bac.
Les entreprises sont situées sur toute le France dont 40 sur le Grand Est avec une forte proportion sur un secteur proche à l’antenne (6 licences et 38 ingénieurs). « Ça va de la TPE locale Smac à Chanoy aux grandes entreprises internationales comme Safran ou Airbus en passant par des PME comme Marle ou Lisi, des groupes locaux, très impliqués ».
Accompagnés par le réseau de l’UTT, plus de 60 des jeunes trouvent un stage grâce à leur établissement d’accueil. Les domaines sont variés : médical, spatial, aéronautique, automobile, énergie ou ferroviaire, tout comme les postes occupés par les jeunes. Leurs formateurs et responsables veillent étroitement à ce que les missions proposées soient à la hauteur des exigences de la formation. Car oui, à Nogent, on est pointilleux. Le niveau est élevé. Ce n’est pas pour rien que l’UTT a été classée 10e sur 106 écoles dans le classement de L’Usine Nouvelle.
Il faut aussi noter une « forte mobilité à l’international pour les futurs ingénieurs qui partent en général entre 3 et 9 mois à l’étranger ». Sans oublier la présence de six doctorants, qui encadrent les TP, se déroulant à Nogent et à Decomble, à Chaumont. Le laboratoire et tous les outils performants qu’il contient sont d’ailleurs à la disposition des étudiants.
Dans une petite commune de moins de 3800 habitants, avoir une centaine d’étudiants et des chercheurs, ce n’est pas anodin ...
20 apprentis supplémentaires ?
« On fêtera notre 100" ingénieur à la rentrée prochaine ! », se réjouit Sandrine Sanchette. L’antenne de Nogent a fait une demande pour obtenir 20 places supplémentaires, ce qui porterait à 50 le nombre de jeunes par promotion.
Les entreprises sont demandeuses. « Nous ne pouvons que saluer cette initiative, de nature à fournir à nos entreprises haut-marnaises les ressources de qualité dont nous avons un impérieux besoin », déclare Christophe Pinay, directeur général de la SFF, société des forges de Froncles dans une lettre de soutien pour l’accroissement du nombre d’élèves ingénieurs adressée à l’antenne de Nogent.
Rester sur le territoire
« Nous éprouvons aujourd’hui la plus grande difficulté à intéresser les profils à hauts potentiels, à venir dans notre département. La présence d’une école est le meilleur moyen d’attirer des profils dont une partie trouvera un intérêt pour notre territoire », précise le directeur qui rappelle avoir toujours soutenu l’installation de l’antenne de l’VTT à Nogent. La SFF a accueilli des stagiaires. De vrais projets, bénéfiques au développement de l’entreprise, ont pu être montés. « Certains d’entre eux sont en passe de rejoindre durablement les effectifs de la SFF », se réjouit le directeur.
En effet, après leurs études, il n’est pas rare de voir un ingénieur continuer dans l’entreprise qui l’a formé. Jérémie, de la première promo, est resté 4 ans avant de partir pour d’autres aventures hors département. Caroline de la 2ème promo, formée aux Forges de Bologne, y a passé deux ans avant de rejoindre Aesculap et Charlélie de la troisième promo est chef de projets aux Forges de Courcelles.
Les licences pro peuvent aussi s’attarder sur notre territoire. Beaucoup poursuivent leur cursus post-bac ou une formation dans l’entreprise qui les a accueillis. D’autres restent. Exemple avec Nicolas qui a été embauché à Artifil, où il avait été formé.
Diplômes recherchés
« On est plus que plein emploi ! Nous avons même plus de postes que de candidats à placer. C’est une bonne période pour l’industrie » ·Sandrine Sanchette cite en exemple un ancien élève Romain.
Après une licence pro, il a abandonné sa formation d’ingénieur pour être technicien. En une semaine, il a eu cinq entretiens, tous positifs. Philippe, lui était un quadra qui ne trouvait pas d’emplois. Il est passé par Nogent et. .. « La licence m’a ouvert beaucoup de portes. Les cabinets de recrutement s’affolent sur mon cv Notamment un cabinet qui m’a proposé trois postes. J’ai eu le choix à la fin de mes entretiens. C’était moi le décisionnaire et c’est un privilège que j’apprécie. Ce n’est pas donné à tout le monde désormais. »
Preuve, s’il en fallait, qu’un diplôme UTT est très côté et concret pour les employeurs, d’autant plus en alternance. Le secteur des matériaux est très porteur. « Lors de la crise, beaucoup d’entreprises ont tenu en faisant du développement et aujourd’hui, il faut produire, c’est une période exceptionnelle. Ingénieurs et techniciens spécialisés sont très demandés »
Pour en savoir plus :
– Une école d’ingénieurs à la campagne : Article dans l’Usine Nouvelle du 26 novembre 2014.
– La recherche à Nogent : Nicci (Nogent international center for CVD innovation).
– Anne-Marie Nédélec Maire de Nogent (Haute-Marne) Elle crée un campus au fin fond de la Haute-Marne.
– Accueil des nouveaux étudiants à l’antenne de l’UTT à Nogent les 4 Septembre et 9 Octobre 2017
– 712 diplômes de l’UTT seront remis samedi 18 novembre 2017
– Une école d’ingénieur qui a su adapter son cursus au besoin de l’apprentissage et des entreprises
– Licence, Ingénieur & Cie sur l’antenne de l’UTT à Nogent
– Mercredi 31 janvier 2018, Nicolas Lacroix à la rencontre des étudiants à Nogent
– A l’UTT (Nogent) : de 30 à 50 (sept 2018)
– Vers un nouveau BTS ?