Une tête de pont pour le Japonais Saraya Le Leader des produits de désinfection des hôpitaux et de l’hygiène publique au Japon.

, par Christophe Juppin

En quête de développement en Europe, le groupe Saraya Europe spécialisé dans l’hygiène publique et de la santé a misé sur la reprise du fabricant de détergents Avenir détergence Lorraine.


Les produits d’hygiène publique et de la santé de Saraya sortiront de nouveaux ateliers qu’il faut construire, complétant les chaînes de production des détergents. Photos Jean-Noël PORTMANN

L’enseigne Saraya Europe, sur les bâtiments de la zone de la Praye, à Velaines, a vite remplacé l’ancienne. Se confirme ainsi le passage sous pavillon japonais d’Avenir Détergence Lorraine (ADL).

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Les produits d’hygiène publique et de la santé de Saraya sortiront de nouveaux ateliers qu’il faut construire, complétant les chaînes de production des détergents. Photos Jean-Noël PORTMANN

S’il avait sollicité des Espagnols, des Américains et des Allemands pour devenir ses partenaires, qui n’ont pas donné suite, Richard Clutier, le patron du fabricant de produits vaisselle et ménagers, n’imaginait pas alors que la solution viendrait d’Asie. « C’est grâce à la Chambre de commerce de Saint-Dizier et Hubert Luchier que ça s’est fait », raconte le désormais directeur général de Saraya Europe. «  Il m’a appelé pour savoir si ça m’intéressait, et nous a mis en relation en septembre 2016. »

Les premières discussions ont eu lieu par Skype, un logiciel de communication vidéo sur Internet. « Mes interlocuteurs me disaient oui, souriaient », se souvient Richard Clutier. Il les a invités à venir en France visiter l’entreprise et se rendre compte par eux-mêmes de ce qu’il leur racontait.

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L’entreprise va d’abord commercialiser les produits d’hygiène publique et de la santé avant de les produire.

Yusuke Saraya, le grand patron du groupe éponyme, a «  débarqué » un jour de mars 2017 à Velaines. Ce spécialiste des solutions de l’hygiène publique et de la santé, savons et désinfectants, et de la santé, a vu tout ce que qu’un fabricant de détergents pouvait lui apporter, malgré ses difficultés. « Il a compris qu’on avait un potentiel de savoir-faire.  »

Saraya a été convaincue par la possibilité que lui offrait ADL dans son aspiration de développement international pour enfin prendre pied en Europe.
Nouveaux ateliers opérationnels d’ici fin 2019

« On a discuté une bonne année avant que ça ne se concrétise », précise Richard Clutier. « Le projet était conceptualisé, il fallait le mettre en musique. » Les avocats de Saraya ont aussi approfondi le dossier afin de le sécuriser.

De retour à Velaines, en novembre dernier, Yusuke Saraya a rencontré les responsables politiques et dirigeants économiques meusiens à qui il a pu préciser ses intentions. S’il s’agit d’abord d’assurer la commercialisation et la distribution des produits, en européanisant les formules, Saraya Europe les produira à terme. «  Les ateliers doivent être opérationnels d’ici la fin 2019, on démarrera les livraisons dès 2020 », indique Richard Clutier. « Le fer de lance, ce sera un atelier de désinfectants des systèmes médicaux.  »

Pour son développement, Saraya envisage de bâtir. La proposition de racheter les anciens locaux de Cabanes, aujourd’hui inoccupés, pour s’étendre, ayant été repoussée, la construction se fera sur le site actuel. Il y a l’espace suffisant : «  On utilisera la surface disponible de façon rationnelle. »

La première tranche d’investissement se situera entre 7 et 12 M€. On trouvera une partie consacrée à la fabrication de nouveaux produits et une autre dédiée au stockage. « Il conviendra de développer notre recherche. »

À 55 ans, Richard Clutier porte « un challenge  » avec l’ambition de créer des emplois. Outre le besoin de constituer une équipe commerciale, « il faut aussi accompagner la montée en compétences de notre personnel. »

Une nouvelle histoire démarre, avec satisfaction : « Saraya, c’est bien, il y a de vraies valeurs, le respect, la confiance, le dialogue. »

François-Xavier Grimaud

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Certains des flacons, pour des petits volumes, sont fabriqués en interne.

Publié par François-Xavier Grimaud le 06 mai 2018 dans www.estrepublicain.fr


Pour en savoir plus :

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 Covid-19 : Saraya en manque d’approvisionnement le 15 mars 2020
 Covid-19 : Dans l’Est, des entreprises qui reconvertissent leur outil de production pour faire du gel hydroalcoolique le 23 mars 2020
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