« Nous n’avons pas de visibilité ». Patrice Torres, directeur industriel et des activités de l’Andra dans le Grand Est ne peut pas répondre à la question : à quand la Déclaration d’utilité publique pour le projet Cigéo ? « L’instruction par le conseil d’Etat est en cours », précise toutefois le directeur, « nous pouvons espérer un décret dans les semaines ou les mois qui viennent. » Rappelons que le Conseil d’Etat rend un avis mais ensuite c’est le premier ministre qui prend un décret et qui déclare ou non l’utilité publique du projet.
- Patrice Torres, directeur industriel et des activités de l’Andra dans le Grand Est fait un point sur le projet Cigéo.
Avec les élections – présidentielle et législatives – qui arrivent, pas sûr l’Etat se positionne tout de suite. En tout cas, la DUP est attendue en cette année 2022. Si elle est prise, qu’est-ce que ça va changer, hormis le fait que ce serait « un signe politique fort », comme l’indique le directeur ? Là, on aborde un volet plus technique.
- En attendant la déclaration d’utilité publique (DUP), les expérimentations se poursuivent dans le laboratoire.
L’outil de l’expropriation
Les procédures ont leur importance bien sûr mais elles sont moins intelligibles par le grand public. La DUP « permettrait la mise en conformité des documents d’urbanisme », indique Patrice Torres. Elle peut aussi permettre à l’Andra de lancer des procédures spécifiques pour les acquisitions foncières nécessaires au projet. Pour le dire clairement, avec la DUP, l’Andra aura l’outil de l’expropriation en main « même si on envisage encore des acquisitions à l’amiable. »
Ce qui est d’ailleurs un passage obligé dans le lancement d’une procédure d’expropriation. L’Andra est propriétaire de 84 % des 665 hectares dont elle a besoin pour le projet. En attendant la DUP, l’Andra travaille toujours sur son dossier de demande d’autorisation de création (DAC) qui devrait être déposée en 2023 et qui va nécessiter une instruction de plusieurs années par l’Autorité de sûreté nucléaire.
Céline Clément
De nouveaux essais technologiques
Au fond du laboratoire aussi, les choses avancent. Arrivée en octobre, Emilie Huret est cheffe du centre Meuse-Haute-Marne, comprenez du laboratoire de l’Andra à Bure. « Le chantier de creusement commencé en 2019 va se poursuivre », souligne la nouvelle responsable. Une centaine de mètres linéaires supplémentaires vont être creusés pour accueillir de nouveaux essais technologiques et expérimentations scientifiques. Notamment les alvéoles de stockage des MAVL (déchets de moyenne activité à vie longue) qui ont des dimensions impressionnantes : 10 mètres de diamètre et 100 mètres de long.
- Pas de temps mort pour l’Andra dans le sous-sol. Les essais technologiques se poursuivent.
Publié par Celine Clement le jeudi 03 mars 2022 dans Le journal de la Haute-Marne n°9706 en page 4. http://www.jhm.fr
Pour en savoir plus :
– GIP Haute-Marne : Un accompagnement important en mai 2010
– Bure - Saudron - Aucun bémol pour Syndièse en juillet 2011
– Lecornu : « Moins mauvaise solution » à Bure-Saudron le 29 janvier 2018
– A Bure, l’Andra perfectionne son projet de stockage des déchets nucléaires dans son laboratoire grandeur nature le 04 avril 2018
– Le GIP Haute-Marne veut réhabiliter les friches industrielle le 8 mars 2018 à Chaumont
– Le Comité de haut niveau de Cigéo : des décisions pour poursuivre l’insertion territoriale du projet le 6 mars 2019
– GIP Haute-Marne : où est passé tout l’argent ? le 21 mars 2019
– « On n’a pas trouvé mieux que le nucléaire pour produire de l’électricité sans trop polluer » le 17 juin 2019
– 2020, Année décisive à Bure pour Cigéo le 04 janvier 2020
– Les dotations du GIP acquises jusqu’en 2022 le 14 janvier 2020
– Nicolas Lacroix : « le GIP est le partenaire privilégié du Département de Haute-Marne » le 23 octobre 2020
– CIGEO, les GIP jusqu’en 2025 le 16 mars 2021
– Cigéo : en 2022, ça va avancer sur et sous terre le 03 mars 2022