GIP Haute-Marne : Un accompagnement important en mai 2010 La volonté de développement de l’économie du territoire meusien et haut-marnais.

, par Christophe Juppin

A l’heure où la perspective d’un centre d’enfouissement en couche profonde sur le site de Bure-Saudron ne semble plus faire de doute pour personne, l’accompagnement économique bat son plein dans les deux départements. Le point sur les subventions et aides versées par les principaux émetteurs de déchets nucléaires.

EDF, CEA et AREVA présentent leurs résultats aux membres du GIP 52


Dans un contexte marqué par la crise économique, les trois partenaires industriels poursuivent leurs efforts pour accompagner durablement entreprises, artisans, collectivités et bailleurs sociaux, en collaboration avec les élus, les Conseils généraux, les GIP et les Services de l’État, dans leur volonté de développement de l’économie du territoire meusien et haut-marnais.

1- Accompagner la Meuse et la Haute-Marne dans leur projet de devenir un territoire de référence pour une nouvelle offre en énergie renouvelable valorisant la biomasse.

• Pour son projet d’unité semi-industrielle de gazéification du bois pour la production de biocarburants de 2ème génération à Bure-Saudron, le CEA a obtenu, fin 2009, le feu vert pour lancer une première phase d’études de 16 mois qui débouchera sur l’avant-projet détaillé. EDF et AREVA apporteront leur contribution à cette phase.

• EDF a lancé un appel à projet avec les Chambres d’agriculture, à destination des agriculteurs de la zone de proximité, pour la construction de hangars équipés de panneaux photovoltaïques en toiture.

Prévision pour le projet du CEA : création d’une centaine d’emplois.

2- Accompagner la Meuse et la Haute-Marne dans leur volonté de devenir un territoire pilote pour la Maîtrise de la Demande en Énergie et la réduction des émissions de CO2 par les bâtiments

• A plupart des objectifs fixés pour fin 2010 déjà largement dépassés.
• Amélioration de la performance thermique des bâtiments : depuis fin 2006 plus de 15 000 opérations réalisées chez les particuliers, 4 200 logements sociaux et 560 bâtiments publics aidés par EDF.
• 178 M€ de chiffre d’affaires généré depuis 2006 (dont 69 en 2009) pour les 250 artisans et entreprises du territoire conventionnés par EDF.

+ 200 emplois environ dans le secteur à fin 2009 et 143 créations d’emplois aidés directement par EDF (29 en 2009). Potentiel de 300 emplois à terme.

3- Valoriser le potentiel industriel de Meuse et Haute-Marne, en particulier la métallurgie

• Collaboration consolidée avec Energic Sous-Traitance 52/55, rassemblant près de 80 entreprises.
• Ouverture d’un Bac professionnel « Environnement nucléaire » au lycée Blaise Pascal de Saint-Dizier.

Pour 2009 : 32 M€ de commandes passées en direct ou en sous-traitance aux entreprises des deux départements (dont 16,4 pour les implantations d’EDF et AREVA sur le territoire). Hors implantations ce chiffre est donc supérieur à celui de 2008 (15,5 M€ contre 13,3 M€ en 2008) en dépit d’un contexte de diminution des achats industriels et de concurrence accrue parmi les fournisseurs du nucléaire. Plus de 5M€ passées sur le 1er trimestre 2010.

4- Appuyer le développement ou l’implantation de PME-PMI et accompagner les collectivités locales dans leurs projets de développement

• Pour 2009 : prêts participatifs (1 315 k€) et bonifications de prêts (284 k€) qui aideront 17 entreprises à créer ou maintenir plus de 323 emplois. Depuis 2007 ce sont près de 50 entreprises qui ont ainsi été aidées pour créer près de 1 100 emplois
• Le bâtiment des archives industrielles d’EDF à Bure sera en service en octobre 2010. Les entreprises du territoire ont remporté 90% du montant des travaux. 16 emplois seront crées localement
• Le permis de construire du bâtiment de stockage de pièces de rechange de centrales nucléaires d’EDF à Velaines a été délivré. Les travaux de construction ont commencé en janvier 2010 (près de 60% pour les entreprises du territoire).
• La base logistique de transport Areva à Void Vacon a créé 15 emplois (10 autres d’ici mi 2010).

En 2010, les trois industriels s’attachent particulièrement à tracer des perspectives de moyen terme sur la MDE, à appuyer les collectivités dans la mise en œuvre de projets destinés à répondre aux besoins de l’ANDRA, en particulier dans la zone proche de Bure-Saudron, à intensifier la promotion des entreprises du territoire auprès de leurs acheteurs et fournisseurs de rang 1 et à favoriser l’émergence de groupements d’entreprises pour répondre à des appels d’offres complexes.

Réaction de Monsieur SIDO : « Arrêtons d’avoir peur »

C’est la réponse de Bruno Sido faite à une élue à proximité de la base de Saint-Dizier qui craint que les panneaux photovoltaïques sur les toits des hangars agricoles n’éblouissent les pilotes.

C’est aussi la réponse qu’il fait aux Haut-Marnais et aux meusiens avec qui il se sent « solidaire ». La population locale craint en effet de voir dilapider ses forêts comme au XIXe siècle, avec la révolution industrielle.

Le pilote de biocarburant de deuxième génération, il est vrai, fonctionnera essentiellement à base de biomasse forestière. Mais le Président du Conseil Général relativise : 75 000 tonnes, c’est la moitié de la consommation de l’ancienne fabrique de pâte à papier Isoroy.

Concernant le financement du projet, il interpelle Thierry Pussieux, responsable du projet au CEA, sur les négociations avec l’Etat dans le cadre du « Grand emprunt  » s’élevant à 35 milliards d’euros (dont 13 milliards proviennent du remboursement des banques), dont la commission d’attribution est présidée conjointement par Michel Rocard et Alain Juppé. En tant que sénateur, il a été confronté dans l’hémicycle à une tentative de récupération des 300 millions destinés au développement des énergies renouvelables (dont les biocarburants de deuxième génération font explicitement partie) au profit du canal Seine - nord de l’Europe prévu également dans le Grenelle 2. Les 300 millions sont toujours là, mais est-ce que le CEA en aura sa part ? L’engouement pour le projet syndièse est tel dans le département, qu’il ne faudrait pas que le soufflet retombe, s’inquiète Bruno Sido.

Thierry Pussieux se veut rassurant. Le CEA est en effet candidat au grand emprunt afin de sécuriser le budget de syndièse. En rendez-vous avec René Ricol, commissaire général à l’investissement pour suivre le Grand emprunt national quelques jours auparavant, le chargé de développement évoque l’intérêt suscité par le projet auprès de la commission, en raison du modèle économique viable qu’il induit.

Il s’agit en outre d’un projet prioritaire pour le CEA, qui va au-delà de l’accompagnement économique de la zone Bure-Saudron. Bruno Sido renouvelle son soutien en tant que sénateur auprès de la commission Ricol.

«  C’est avec de tels projets qu’on pourra tirer le département vers le haut, notre industrie locale doit se tourner vers l’avenir. Nous ne devons pas nous contenter des fleurons du passé. »

Les voyages forment la jeunesse, et pas que la jeunesse…précise le Président du Conseil Général de retour d’un voyage d’étude dans la région de Grenoble où il a visité les projets de recherche du CEA à Chambéry et Grenoble sur les batteries automobiles et les panneaux photovoltaïques. Il verrait bien les applications industrielles à grande échelle s’implanter dans notre département. « Il n’y a aucune raison que la production industrielle reste dans cette région où la pression foncière est telle qu’elles ne peuvent se développer ». Bruno Sido imagine un cluster (grappe) d’entreprises qui fonctionneraient en symbiose sur un même site industriel, autour des énergies renouvelables.


Publié par F.Thevenin le 28 mai 2010 dans L’AVENIR agricole et rurale de la Haute-Marne http://www.avenir52.com


Pour en savoir plus :

 GIP Haute-Marne : Un accompagnement important en mai 2010
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