Photo : Près d’un millier de visiteurs sont venus sur deux jours au salon des savoir-faire industriels de la Haute-Marne à Chaumont. © Traces Ecrites.
On ne parlait que de ça dans les allées du salon des savoir-faire industriels de Haute-Marne, vendredi 17 juin 2016 à Chaumont. L’américain Zimmer Biomet vient de prendre le contrôle de LDR Médical, le fabricant d’implants rachidiens de Troyes, pour 1 milliard de dollars, soit environ 888 millions d’€.
Le fonds d’investissement IK Investment Partners a également fait la culbute en valorisant à 350 millions d’€ un autre fabricant de prothèses, Marle à Nogent, qui réalise un chiffre d’affaires de 85 millions d’€ avec 280 collaborateurs, et que contrôlait déjà un autre fonds d’outre-atlantique Carlyle Europe Technology.
« Les Américains sont friands de la technologie française dans le secteur de l’orthopédie et mettent le prix car ils ont un marché interne potentiel énorme », commentait David Biguet, le dirigeant de Biotech Ortho., à Nogent, lui même propreté de l’américain Wright Medical.
Si un fabricant sur trois de prothèses est haut-marnais, cette belle représentation le doit à l’évolution du savoir-faire historique en métallurgie, encore bien représenté dans l’Est du département avec les forges (2.000 salariés) et dans le nord, avec la fonderie (2.500 salariés).
- Chez Marle, on assure avoir en continu deux alternants étudiants ingénieurs de l’Université de technologie de Troyes et Nogent (l’un d’eux à gauche). © Traces Ecrites.
De quoi se forger l’image qui manque à ce département et qu’appelle de ses voeux Anne-Marie Nédélec, maire de Nogent où l’industrie du médical est concentrée.
David Biguet, également président du cluster Nogentech qui regroupe 50 entreprises (3.000 salariés) dans la métallurgie résume le poids de l’industrie par deux chiffres vendeurs : « une forge française sur trois et une fonderie sur trois sont basées en Haute-Marne ».
Ce qui fait dire à Michel Auer, président de la CCI de Haute-Marne que l’avenir des jeunes se trouve aussi ici, et pas seulement, regrette t-il en pensant aux migrations des étudiants et diplômés à « Reims, Nancy, Dijon ou Paris ».
Des poteaux d’incendie bleus et d’autres rouges
Parmi les autres savoir-faire métallurgiques du territoire, les 26 salariés d’AVK Haut-Marnaise à Joinville produisent des poteaux et bouches d’incendie, des bouches de lavage et des fontaines à eau. Qui ne s’est jamais désaltéré en se penchant au bec verseur de ces gros engins vert wagon après avoir fait tourner longuement le volant pour faire arriver l’eau ?
Cette unité industrielle de la filiale française du Danois Aage Valdemar Kjaer (AVK), également présente avec son service commercial à Blois (Loir-et-Cher), sort 4 à 5.000 unités toutes références confondues, dont la moitié à destination des marchés étrangers. En France, la clientèle se compose principalement de collectivités et de gros sites industriels.
Question : pourquoi des poteaux d’incendie bleus et d’autres rouges ? Ce code couleur à l’attention des pompiers indique que les rouges sont positionnés sur un réseau sous pression, alors qu’il faut une motopompe pour les bleus connectés à une réserve d’eau.
Dans le même registre, la Haute-Marne accueille à Sommevoire, près de Saint-Dizier, le fondeur GHM, spécialisé dans le mobilier urbain, les luminaires et les Fontaines Wallace…
Ces fameuses fontaines du nom de ce philanthrope américain qui après le siège de Paris par les Prussiens et l’épisode sanglant de la Commune de Paris offrit aux habitants de la capitale, à partir de 1872, la possibilité de boire de l’eau potable . La guerre avait en effet détruit de nombreux aqueducs et la population pauvre, voire indigente, avait pour seul choix une eau impure ou la tentation des marchands de vin.
Bocaux de conserve et technique du PVD
La société d’une cinquantaine de salariés spécialisée dans l’affûtage et la fabrication d’outils (forêts, fraises) avec la technique du PVD (Dépôt Physique en phase Vapeur) - un procédé de revêtements de dépôts métalliques durs depuis longtemps utilisés dans le secteur horloger -, compte maintenant cinq entreprises dans l’Est, entre Langres, Besançon et Mulhouse.
Spécialiste du travail du fil métallique, Artifil qui emploie une cinquantaine de personnes à Semoutiers-Montsaon, près de Chaumont, laisse une trace de ses compétences un peu partout dans la vie quotidienne. La PME familiale de 60 salariés cambre le fil d’acier pour les fermetures des bocaux de conserve, dresser les serres des maraîchers, fixer les radiateurs.
En 2015, elle a racheté une entreprise d’injection, Geiss basée à une vingtaine de kilomètres, qui lui permet de faire des sous-ensembles combinant le plastique et le métal pour l’industrie automobile.
Satisfaite de cette nouvelle édition, la CCI de Haute-Marne parle déjà de la prochaine qui devrait se dérouler les 15 et 16 juin 2018, certainement à Nogent, où ce salon lancé dans le milieu des années 2000 avait été redémarré l’an dernier après cinq années d’interruption.
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Article de Traces Ecrites par Christiane Perruchot, le 22 juin 2016
- @SIndus52 savoir-faire indus52 17 juin 2016
Christophe JUPPIN, Katia JOSEPH, Philippe THOQUENNE et Florent PEROLAT au salon des savoir faire #industriels
La Haute-Marne vante ses savoir-faire industriels les 17 et 18 juin 2016 à Chaumont
Pour en savoir plus :
– Le salon des savoir-faire industriels de Haute-Marne les 12 et 13 juin 2015 à Nogent (52800)
– La Haute-Marne vante ses savoir-faire industriels les 17 et 18 juin 2016 à Chaumont
– Entreprises : nos savoir-faire à découvrir les 17 et 18 juin 2016
– Start-up made in Haute-Marne
– Le Pôle techno grandit bien
– Les inscriptions sont ouvertes pour les exposants au 6 ème salon des savoir-faire industriels de Haute-Marne les 15 et 16 juin 2018 à Nogent (52)
– Le Haut-Marnais GHM, inconditionnel fondu de la fonderie d’art meuble, équipe et agence les villes du monde entier
– Le groupe haut-marnais ASP remet son site industriel de Saint-Vit, près de Besançon, au goût du jour