Le plan Rempart de Langres au pied du mur

, par Philippe LAGLER

Signé en décembre 2018, le plan Rempart va pouvoir être lancé au second semestre de l’année 2021. La programmation des travaux pour les six ans à venir a été réalisée. Elle va conduire à investir un million d’euros par an pour supprimer les brèches.


On ne peut rester de marbre en voyant le nombre de brèches encore présentes sur les remparts de Langres. La plus grande fortification d’Europe a du plomb dans
l’aile et malgré des travaux incessants. « On investissait entre 300 000 et 400 000 €
par an, ce qui ne permettait pas de rattraper les dégradations qui se poursuivaient
 », illustre Nicolas Fuertes, adjoint en charge du patrimoine.

Aussi, la précédente mandature avait eu l’opportunité de signer avec l’Etat un engagement financier fort, sous l’appellation de plan Rempart. L’Etat, au travers de la Direction régionale des affaires culturelles, apportait un engagement pluriannuel sur initialement sept ans. Mais entre le temps incompréhensible de l’instruction du dossier et la période de confinement, plus d’une année s’est passée sans qu’un maçon n’arrive au pied de la muraille langroise. «  L’appel à maîtrise d’œuvre a été désigné. Il s’agit du cabinet Bortolussi qui connaît bien les remparts », souligne Nicolas Fuertes. En effet, Pierre Bortolussi a été architecte en chef des Monuments historiques sur la région. Il a par exemple achevé la toiture en tuiles vernissées de la cathédrale de Langres.

Avec le plan Rempart, c’est une enveloppe globale de six millions d’euros qui est prévue jusqu’en 2026. Un million d’euros par an pour les remparts, c’est le coup d’accélérateur que voulait donner l’Etat en proposant ce plan.

Le cabinet d’architectes Bortolussi a donc fait un état des lieux et surtout, il a priorisé les travaux à entreprendre.

Cette présentation a été faite le 9 octobre 2020 aux élus de la majorité. « On aimerait commencer rapidement, certainement le second semestre de l’année 2021  », indique l’adjoint au Patrimoine. Le programme de restauration fera l’objet d’une présentation aux financeurs le 30 novembre 2020.

Dans les grandes lignes, le programme va s’attacher à restaurer des secteurs qui jusque-là avaient été repoussés. C’est le cas des remparts du quartier Sous-Mur qui présentent des désordres importants (lire par ailleurs). Il sera question aussi de ce chantier qui sera emblématique à savoir celui de la toiture de la tour Navarre. Ce
chantier s’annonce spectaculaire.

Ph. L.
p.lagler@jhm.fr

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Le dernier chantier sur les remparts remonte à mars 2017 et il concernait la restauration de la tour Rouge.

Navarre et Sous-Mur

Deux sites importants se dégagent du programme proposé par le cabinet Bortolussi. Le premier chantier va d’ailleurs y être inauguré, il s’agit du quartier Sous-Mur.

Depuis plusieurs années, les remparts sont déstabilisés par des infiltrations qui ont engendré des désordres importants. Ils ne sont pas visibles car cachés par la végétation, malgré le travail de débroussaillage des chèvres de l’éco-pâturage. Et c’est donc un chantier à 675 000 € HT qui est prévu pour 2021 sur la partie “Champ des Sœurs” des remparts de Sous-Mur. En 2022, les échafaudages seront installés après la tour Saint-Jean afin de terminer ce qui avait été entrepris. « Nous allons également nous attaquer à la Porte Romaine et à un bout de rempart après la tour Rouge », précise Nicolas Fuertes. L’enveloppe prévue est de 870 000 €. En 2023, retour à Sous-Mur pour 750 000 €. L’année suivante, c’est la tour du Petit Sault qui fera l’objet d’une restauration « extérieure et intérieure puisque le plan l’autorise. Nous souhaitons mettre en valeur l’intérieur de cette tour qui est très beau », souligne Nicolas Fuertes. En 2025 verra un gros morceau arriver puisqu’il concerne la tour Navarre. Sa charpente part en vrille, c’est le cas de le dire. Et pour la redresser, il faudra injecter 1,5 million d’euros. «  Ce qui va coûter cher, c’est la mise en place d’un échafaudage parapluie », fait remarquer l’adjoint. Et en 2026, le plan achèvera ce qui avait été débuté en 2021 avec l’achèvement de la restauration de la dernière partie des remparts de Sous-Mur, côté parking Sous-Bie cette fois, pour 840 000 €.

Publié par Philippe LAGLER dans le journal de la Haute-Marne (JHM) n°9567 page en page 12 du jeudi 29 octobre 2020. http://www.jhm.fr

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Publié par Philippe LAGLER dans le journal de la Haute-Marne (JHM) n°9567 page en page 12 du jeudi 29 octobre 2020. http://www.jhm.fr

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