Où va Nogent ? Le grand entretien : Anne-Marie Nedelec

, par Dominique PIOT

Commerces, travaux, santé, étudiants etc. Les dossiers ouverts à Nogent ne manquent. L’occasion est belle d’inaugurer notre rubrique “Grand entretien” avec Anne-Marie Nédélec.


La longueur des travaux du centre-ville a défrayé la chronique…
« Ils ont commencé en avril 2016 et devaient s’achever fin juin 2018. Aujourd’hui, on prévoit qu’ils se termineront en juillet. Le décalage n’est pas énorme pour des travaux de cette ampleur ! De février à mai 2018 nous traiterons du monument aux morts jusqu’à la rue Dimey. Après une courte interruption pour cause de ponts et de Cavalcade, les travaux reprendront de fin mai à juillet de la rue Dimey à la rue Astier. D’autres opportunités se sont présentées : l’ex-terrain Cafaro sera aménagé avec un parking et une activité professionnelle supplémentaire. L’achat d’une maison rue de Lattre va permettre de gagner une dizaine de places de stationnement dans cette section de la rue principale. »

Vous ne faites que de la voirie ?
« Bien sûr que non ! C’est une vraie requalification du centre-ville. Hamaris va démarrer à la fin de l’année la construction d’un petit immeuble rue Carnot. Le stationnement sera sous les 12 logements prévus. »

Et à plus court terme ?
« Les travaux d’enfouissement vont se poursuivre fin février rue Malaingre, entre la rue Astier et la rue Dimey. La circulation sera maintenue. On va profiter des travaux de l’école maternelle pour aménager deux parkings à immédiate proximité. La ville change et gagne en attractivité ; on nous en fait souvent la remarque. Aux dernières statistiques INSEE, Nogent est la seule des 5 villes du département de plus de 3 000 habitants à ne pas perdre de population. Ce n’est pas suffisant mais c’est un début, et d’autres projets arrivent... »

Vous songez à quoi ?
« Aux projets portés par le Conseil départemental. La gendarmerie doit être rénovée et agrandie pour accueillir correctement bureaux et logements. Le Centre d’exploitation et la nouvelle caserne des pompiers seront réunis dans l’ancien site de TD3E. »

À propos de projets, celui de la Maison médicale a singulièrement contrarié certains des professionnels de santé de Nogent…
« J’ai en effet découvert leur position dans vos colonnes alors que je leur ai écrit il y a 7 mois pour les consulter sur le projet … sans succès. J’apprécie l’élégance de leur procédé. Pour ce dossier comme pour d’autres, je m’attache au réel : nous avons quatre médecins généralistes, tous dans la même tranche d’âge. Dans le meilleur des cas, si aucun ne part avant, que se passera-t-il dans 10 ans ? Aucun d’eux n’est maître de stage, donc pas d’accueil de jeunes futurs médecins. Le réel, c’est qu’ils sont aujourd’hui tous débordés. Ils ne peuvent plus prendre de nouveaux patients ; la moitié d’entre eux ne va plus dans nos maisons de retraite. Le réel, c’est que beaucoup de Nogentais n’ont plus de médecin référent. Le réel, c’est que les 26 et 27 décembre 2017, il n’y avait aucun médecin à Nogent. N’auraient-ils pas pu se concerter ? Certains jours, les Nogentais n’ont pas d’autres solutions que d’appeler le 15 ou d’aller aux urgences. C’est ce réel, auquel je suis confrontée en tant qu’élue, préoccupée par ce que vivent tous les Nogentais, qui fait que l’article paru le 28 janvier dans le JHM m’a profondément choquée. »

Pour quelles raisons ?
« Parce que depuis près de 10 ans nous essayons en vain de travailler avec les professionnels de santé pour qu’ils nous aident à enrayer la désertification médicale qui nous menace tous. Je n’ai jamais cru qu’une maison médicale était la solution miracle et je trouve d’ailleurs anormal que les collectivités se voient contraintes d’investir de l’argent public pour des professions dites « libérales ».C’est notre seul point d’accord. Alors s’ils connaissent des collègues prêts à venir s’installer par eux-mêmes nous sommes preneurs !
Mais soyons réalistes ! Nous ne pouvons rester indéfiniment sans offre, sans solution à proposer à un médecin qui voudrait venir ici, alors que partout les autres s’organisent.
S’en prendre ainsi à la municipalité leur permet de camoufler à peu de frais les rivalités qui existent entre eux.
Nous n’obligeons personne à déménager et nous pratiquerons des loyers corrects .
Notre seul but est que l’accès aux soins soit assuré à chaque Nogentais(e)aujourd’hui et plus encore demain. »

Vous avez aussi des sujets de satisfaction ?
« Le Pôle par exemple. Le Président de Région a prévu de venir car nous avons entamé des démarches afin d’obtenir 20 places supplémentaires d’apprentis ingénieurs, donc de nouveaux étudiants à accueillir et à loger. Nous songeons déjà à quelque chose qui pourrait être une “Maison des étudiants”. C’est ce que j’appelle des problèmes « positifs »
L’activité “recherche” du Pôle va aussi se renforcer : du matériel très pointu va bientôt compléter l’équipement existant. On s’en réjouit pour l’avenir. »

Vous parlez beaucoup d’avenir
« Il m’obsède. C’est pour l’anticiper que j’ai été élue maire. Avec toute mon équipe, je suis responsable de l’avenir de Nogent. C’est pour l’attractivité de Nogent que nous avons lancé tous ces travaux. C’est pour l’attractivité de Nogent que je me préoccupe des questions de santé, de logement, d’activité, de formation. J’aurais pu ne rien faire, ne contrarier personne. Et après moi le déluge. Ce n’est pas ma conception du rôle d’élue. »

Dominique Piot

Journal de la Haute-Marne


Pour en savoir plus :

 Une école d’ingénieurs à la campagne : Article dans l’Usine Nouvelle du 26 novembre 2014.
 La recherche à Nogent : Nicci (Nogent international center for CVD innovation).
 Anne-Marie Nédélec : "Laissez-nous respirer"
 Marle a racheté fin juillet 2017 la société suisse SMB Médical.
 Anne-Marie Nédélec Maire de Nogent (Haute-Marne) Elle crée un campus au fin fond de la Haute-Marne.
 Start-up made in Haute-Marne
 Le Pôle techno grandit bien
 2018, Cinetech : le programme continue.
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 Anne-Marie Nédélec : Les maires en première ligne le 30 novembre 2020