Sido versus Abba sur Syndièse

, par Celine CLEMENT

Heureusement que le sénateur de Haute-Marne et la secrétaire d’État à la biodiversité ont eu la bonne idée au Sénat le 5 novembre 2020 d’échanger sur le sujet. Ça nous a donné l’occasion d’avoir des nouvelles du projet Syndièse du côté de Saudron... qui est au point mort.


Traditionnelles questions orales au gouvernement. Ce jour-là, au Sénat, deux Haut-Marnais sont face à face. D’un côté le sénateur Bruno Sido et de l’autre Bérangère Abba en sa qualité de secrétaire d’État à la biodiversité.

Bruno Sido a interrogé la membre du gouvernement sur le projet Syndièse. Il introduit son propos en rappelant que le gouvernement a assorti ses aides à Air France à des exigences en matière d’émission de CO2 et d’utilisation de carburants propres. Air France doit en introduire à hauteur de 2 % à l’horizon 2024 comme la compagnie doit réduire de moitié ses émissions de CO2 pour ses vols intérieurs.

Le projet Syndièse, développé sur une plateforme dédiée du côté de Saudron, ambitionnait justement d’élaborer un procédé pour transformer la biomasse forestière en carburant liquide. Ce projet était porté par le CEA (commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et a finalisé sa première phase. Pour Bruno Sido, il est urgent que l’État remette en selle, via le CEA, ce projet qui vise à la production de carburants propres.

Bérangère Abba a rappelé les éléments de la première phase (le choix des composants) en indiquant que la deuxième phase n’a pas été enclenchée. Pourquoi ? Parce qu’une étude a montré que le projet n’était pas économiquement viable. «  le comité de haut niveau de l’époque a décalé de cinq ans la phase 2 », a rappelé Bérangère Abba au sénateur de Haute-Marne. Les cinq ans sont bientôt révolus et la question de la poursuite des travaux du CEA se pose donc légitimement. On en saura plus fin 2021 a souligné Bérangère Abba, rappelant que le CEA n’a pas déserté le site de Saudron et qu’il porte toujours le projet Cicéron (production de pièces métalliques pour l’aéronautique, la défense et la santé).

La secrétaire d’État a aussi évoqué l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour des projets de création d’unités de production de biocarburants. Bruno Sido a insisté sur le fait qu’il fallait que Syndièse passe à la phase d’expérimentation. « La question économique est autre », a souligné le sénateur.

Publié par Céline CLEMENT en page 4 du jhm n°9582 du vendredi 13 novembre 2020 dans https://www.jhm.fr


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