(JHM du 07 février 2017)
À Saint-Dizier, Valopneu valorise le caoutchouc de pneus usagers pour en faire des plaques de protection haut de gamme. (JHM du 20 décembre 2016)
L’idée première du projet consiste à valoriser des granulats produits dans la Meuse à partir de pneus usagés. L’entreprise transforme cette poudre en plaque de 10 mm d’épaisseur, qui mesurent 1 m x 0,80 m. Ces plaques possèdent d’étonnantes qualités de souplesse, de résistance, d’amortissement etc.
La force de Valopneu a été de mettre au point la “recette” qui permet d’obtenir ces plaques sans adjonction de produits chimiques et à froid.
Valopneu est un “bébé” du Pôle de coopération que préside Benoît Deboos. Ont collaboré au projet la CCI, l’UIMM, mais aussi un laboratoire universitaire nancéen réputé. Car la présidente de Valopneu, l’excellente Marie-France Clerc-Girard, se trouve être aussi enseignante dans une école supérieure de commerce de renom en Lorraine.
Il a fallu pas moins de 18 mois de recherche pour le jeune ingénieur pour mettre au point le produit. Le choix déterminant du moulage à froid implique de la main-d’œuvre, autre volet important du dossier. Il s’agit bel et bien de créer de l’emploi à Saint-Dizier. La technologie retenue y contribue.
Valopneu est aussi parvenu à mettre au point le moule en acier et aluminium, conçu pour résister à une pression de 25 t. Valopneu est donc désormais dans la phase de pré-industrialisation. Il importe donc de trouver les premiers débouchés pour les fameuses plaques. On songe d’abord à des tapis de sols, qui pourraient être aussi des protections pour les installations d’élevages (boxes pour chevaux). On songe aussi à un revêtement pour les cloisons de salles de sport (dojos).
Valopneu veut aussi développer des protections sur mesures pour coffres de voitures ou d’utilitaires.
Le projet était crédible : pour se lancer, Valopneu a bénéficié d’une avance remboursable de BPI et de diverses aides d’organismes régionaux. Le défi de l’entreprise consiste désormais à réduire ses coûts de production afin de dégager des marges pour créer d’autres emplois.
Valopneu va intégrer deux nouveaux moules durant ces prochaines semaines puis d’autres en juin, époque qui verra la société déménager vers des locaux beaucoup plus spacieux.
Un bon Tremplin
N’imaginez pas que le projet Valopneu est sorti subitement des cartons, tel une start-up à génération spontanée. Le dossier est en fait porté par Tremplin 52 depuis plusieurs années. Las, les moyens financiers ont longtemps fait défaut. L’arrivée de CIS – Pôle de coopération économique de Champagne-Ardenne – a changé la donne en déclenchant l’éclosion et en rassurant des partenaires. Une structure messine a apporté 70 000 euros au capital, ce qui a permis d’attendre le prêt-relais de la BPI.
Tremplin est actionnaire. Didier Cognon démontre ainsi, dans le nord du département, qu’il est toujours prompt à monter des dossiers, à faire germer des idées innovantes lorsqu’il s’agit de créer de l’emploi pour les publics les plus variés.
Une boîte qui déboîte
La société bragarde Valopneu est lauréate du concours ID boîte, “Le Challenge des boîtes qui déboîtent”, coorganisé par le Réseau Régional de l’Innovation (RRI) et l’Incubateur d’ID Champagne-Ardenn. Ce concours était ouvert aux entreprises qui dynamisent l’économie champardennaise. Les organisateurs affichaient leur volonté de récompenser et valoriser les startups et les TPE/PME du territoire dont l’innovation est un vecteur de valeur ajoutée. Une quarantaine de projets avaient été reçus, quinze ont été retenus. Trois lauréats ont été désignés dont Valopneu, dans la catégorie “Essor”. Des contacts ont été déjà noués avec les sponsors du concours : EDF, Vinci etc.
7 février 2017 Dominique Piot
http://economie.jhm-blogs.fr/economie/2017/02/07/valopneu-demarre-fort/
Pour en savoir plus :
– Valopneu démarre fort
– Team 3A aux manettes
– L’incubatrice prise d’assos le 15 juin 2019 à Saint-Dizier.