« la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? » le 03 novembre 2022 à Reims Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir

, par Dominique LEBRUN, Patrick FOSTIER

Découvrez en quoi la région Grand Est est un terrain propice à l’innovation au travers de retours d’expériences d’entrepreneurs et projets ayant réalisé le choix de s’implanter sur ce territoire : les initiatives qui les ont marqués, les acteurs avec qui ils travaillent, les suites…

Table ronde organisée par START&UP #3, un événement phare dédié aux startups le jeudi 03 novembre 2022 à Reims, de 9h à 19h, à Sciences Po Reims, 1 place Museaux à Reims (51100).
Débat animé par Dominique LEBRUN

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Dominique Lebrun, Manager chez Champagne Ardenne Business Club, CEO Tercom

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« Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? » le 03 novembre 2022 à Reims

Dominique LEBRUN
« Lancer, développer, industrialiser des solutions innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? » On va regarder en quoi ce territoire est capable d’accompagner un certain nombre de projets, et pour en parler, on a justement des start-ups qui sont implantées ici et des représentants du monde politique qui sont également présents. Ils vont nous apporter leur regard et nous dire de quelle manière, ce qui se passe déjà aujourd’hui, puis peut-être qui peut se passer demain, avec des territoires différents, mais qui ont aussi des combats communs à relever pour simplifier au maximum la création et l’innovation.

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Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ?
Olivier Kerrec, CEO, Inergeen
Patrick Fostier, Vice-Président au développement Economique, Ardenne Métropole
Caroline Viault, projet Manager, Urban Radar
Animé par Dominique Lebrun
Patricia Durin, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur, Grand Reims
Marouane Marchoud, fondateur , Plastilib
(Photo : Christophe Juppin)

Dominique LEBRUN
Pour vous parler de mes invités, je vais vous les présenter à tour de rôle. Immédiatement à ma gauche,
Patricia Durin, qui est vice-présidente de la communauté urbaine du Grand Reims, en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, ça tombe bien !

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Patricia Durin, Vice Présidente COMMUNAUTE URBAINE DU GRAND REIMS

À ses côtés,
Marouane Marchoud qui représente Plastilib. Merci, Marouane. Plastilib qui est suivi et incubé par Innovact, mais on va y revenir plus avant.

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Marouane Marchoud, CEO & Founder Plastilib

À ma droite,
Caroline Viault, projet manager pour Urban Radar. Là encore, elle va tout nous dire sur Urban Radar.

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Caroline Viault, Project Manager France and Europe Urban Radar

Patrick Fostier, vice-président d’Ardenne Métropole, en charge du développement économique et du numérique.

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Patrick Fostier, Dirigeant sociétés Élu local Ex-Assureur @VilledeCMz @08metropole »

Et puis, pour compléter cette table ronde,
olivier Kerrec qui est CEO d’Inergeen, également suivi par Scal’E-nov , incubateur.

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Olivier Kerrec, CEO d’Inergeen,

Peut-être peut-il commencer tout de suite, déjà, à nous dire ce qui est Inergeen tout simplement, comment est né ce projet et que représente-t-il aujourd’hui ?

Olivier KERREC
Bonsoir ! Inergeen, notre métier, c’est de concevoir, de construire et de commercialiser des écoquartiers, des espaces de vie avec une spécificité : c’est la construction durable, 100 % biosourcé, et avec un volet orienté sur les personnes à mobilité, en situation de handicap, les seniors, c’est de proposer des logements qui soient réadaptés. Je pense qu’on y reviendra un peu tout à l’heure. La spécificité, c’est qu’on était une start-up née en région parisienne, et depuis un an, on avait pris la décision de venir nous implanter en Région Grand Est. On avait plusieurs possibilités, et on est très content aujourd’hui, d’une, d’être implanté ici, on a l’impression d’avoir été là depuis pas mal de temps, ça fait juste depuis le 1er janvier 2022 qu’on a notre siège social et le bureau d’études à Bezannes.

Dominique LEBRUN
Caroline ! Mêmes questions, Urban Radar.

Caroline VIAULT
Bonsoir ! Urban Radar, notre métier, c’est d’accompagner les villes dans ce qui fait leur quotidien. Tout ce qui est la planification des mobilités, notamment en ville, on leur fournit des outils de visualisation de l’analyse de la donnée. Plutôt dans et l’accompagnement conseils. Urban Radar, pareil, c’est un choix réfléchi, d’avoir choisi d’incuber et d’implanter cette start-up dans le Grand Reims.

Dominique LEBRUN
Vous êtes où exactement ?

Caroline VIAULT
Depuis 2001, le siège est à Reims, et personnellement, je suis à Reims et sinon, nous sommes en Angleterre, Paris, aux États-Unis.

Dominique LEBRUN
Aujourd’hui, c’est quoi, c’est combien de personnes Urban Radar ?

Caroline VIAULT
Aujourd’hui, nous sommes à peu près une équipe de 20 personnes et nous travaillons avec 25 collectivités à peu près.

Dominique LEBRUN
OK. On va dire un petit peu plus après. Marouane, pour finir ce tour.

Marouane MARCHOUD
Bonsoir tout le monde ! Je m’appelle Marouane Marchoud. Plastilib est née d’un constat : pensez-vous qu’il soit normal que les gens soient obligés de voyager, pour réaliser une prestation de médecine et de chirurgie esthétique ? Partant de ce postulat, on a décidé de lancer Plastilib. C’est une plateforme de mise en relation et de financement, d’interventions de médecine et de chirurgie esthétique. Concrètement, on fait en sorte de générer une sorte de tiers de confiance dans un secteur qui tend à se digitaliser, et c’est pour ça qu’on a intégré Innovact. On est aux balbutiements du projet, on est en phase de levée de fonds, et le fait d’avoir intégré Innovact a été pour nous, quelque chose de primordial dans la structuration du projet, notamment avec des personnes comme Paul qui est présent, et Quentin qui m’a convaincu de venir à Innovact, et Catherine qui me suit actuellement.

Dominique LEBRUN
Concrètement, expliquez-moi, je n’ai pas tout suivi. Vous faites quoi exactement ?

Marouane MARCHOUD
On vend des prestations de médecine et de chirurgie esthétique en paiements fractionnés, avec des praticiens qui ont été vérifiés, qui ont été testés et qui suivent une charte de qualité, qu’on a pu réaliser par le biais de praticiens partenaires.

Dominique LEBRUN
Et pourquoi ce positionnement, parce qu’il y avait un problème ?

Marouane MARCHOUD
Exactement. Concrètement, il y a deux grandes raisons de ne pas passer le cap de la médecine et de la chirurgie esthétique, alors qu’il y a 67 % des femmes et 46 % des hommes qui se sentent mal dans leur peau, cette solution-là n’était pas utilisée dans le sens où il y a deux grandes problématiques : les tarifs très élevés des interventions de médecine et de chirurgie esthétique est l’une des principales raisons de ne pas y avoir recours, juste devant les risques et complications médicales. Et par le biais de Plastilib , on fait en sorte de répondre à ces deux grandes problématiques, l’accessibilité au marché certes, mais de manière très sécurisée et de confiance, pour faire en sorte de se dire : on va faire en sorte de passer par Plastilib pour trouver son praticien. Pourquoi ? Parce qu’il a été vérifié par le biais d’un suivi très précis, avec des normes très précises, pour pouvoir intégrer la plateforme pour les praticiens.

Dominique LEBRUN
En France et aussi à l’international ?

Marouane MARCHOUD
On commence par la France, mais effectivement, c’est un marché international. Pour la genèse du projet, c’est que j’ai travaillé dans une start-up espagnole qui s’appelle MultiEsthétiques, qui est une sorte d’annuaire de praticiens, et c’est là que j’ai pu identifier les différentes problématiques côté praticiens que côté patientes.

Dominique LEBRUN
Le projet est originaire de Bourgogne Franche-Comté.
Question naturelle : pourquoi vous êtes là ?

Marouane MARCHOUD
Concrètement, la Bourgogne Franche-Comté est aussi une belle région, je ne dis pas le contraire. Par contre, pour ce qui est de notre envie d’exceller dans le domaine de la santé, et plus particulièrement de la e-santé, il y avait deux territoires qui étaient intéressants pour nous et du coup, le Grand Est était celui qui a été choisi. Parce qu’il y avait véritablement une excellence du territoire, et on ne le regrette absolument pas, parce qu’on a intégré le Quest or Change qui nous permet de pouvoir avoir des spécialistes du domaine de la santé en général, et de la e-santé, pour ce qui est notre activité, et c’est pour ça qu’on a décidé de s’implanter là.

Dominique LEBRUN
Petite question justement par rapport à ça, Patricia Durin. Vous représentez le Grand Reims, c’est quoi vos ambitions pour votre territoire, en matière d’attractivité et d’accueil des start-ups ?

Patricia DURIN
Oui. Le Grand Reims est très ambitieux. Le Grand Reims est une intercommunalité qui est très jeune, puisque nous avons été créés en juin 2017. On est un territoire de 43 communes, ce qui représente 300 000 habitants et on a, au début du mandat, fait un projet de territoire où tous les élus ont réfléchi sur nos forces, nos faiblesses, et qu’est-ce que sera cette feuille de route projet de territoire ? Qu’est-ce qu’on veut pour notre territoire à long terme ?
Pour notre territoire, on veut un développement économique. On souhaite qu’il y ait un maximum d’entreprises qui viennent s’implanter chez nous, mais en misant sur nos atouts, sur nos secteurs d’excellence, c’est la santé, l’intelligence artificielle, l’artisanat d’art et la culture, mais aussi, ce qu’on souhaite, parce que l’avenir ce sont les start-ups, c’est de faire venir des start-ups. Parce qu’aujourd’hui, on est dans un monde qui est en plein changement, il y a des nouveaux modes de consommation, il y a des nouveaux produits, on doit complètement se remettre en question, et cela passe par les start-ups.

Dominique LEBRUN
Le vouloir, c’est bien, mais il y en a plein qui le veulent ! Comment vous voulez vous différencier ?

Patricia DURIN
Déjà, c’est par l’accueil. L’une de nos ambitions, c’est devenir un territoire de start-ups et déjà, on a été classé quatrième ville de France dans l’accueil des start-ups, dans un des derniers classements. Donc, c’est proposer un accueil à ces entreprises pour leur établissement, en matière d’immobilier, en matière d’accueil des dirigeants, en matière de salariés. C’est faciliter l’implantation des entreprises sur notre territoire.

Dominique LEBRUN
Patrick Fostier, en tant que vice-président d’Ardenne Métropole, vous n’avez pas tout à fait sur la même taille, mais Ardenne Métropole, c’est 80 % de la population du département des Ardennes, à quelque chose près ?

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De gauche à droite : Patrick Fostier, Vice-Président au développement Economique, Ardenne Métropole, Caroline Viault, projet Manager, Urban Radar et Dominique Lebrun, animateur de la table ronde.
Animé par

Patrick FOSTIER
Un peu moins. Bonjour à tous ! Ardenne Métropole, c’est 58 communes, c’est 130 000 habitants, on est aux deux tiers à peu près de la population du département, et on n’est pas loin des trois quarts de son activité économique. Donc, c’est évidemment très important. Pour répondre à votre question concernant nos ambitions. En 2014, il n’y avait à peu près rien pour l’accueil des entreprises, et absolument rien pour l’accueil des start-ups. Comme ça, on pouvait commencer à travailler un peu. Évidemment, pour nous, première chose que nous avons faite, c’est de mettre en place très rapidement l’incubateur, Rimbaud’Tech qui fonctionne maintenant depuis 2016, si ma mémoire est bonne. On avait vraiment besoin de cet outil, parce qu’on n’avait rien pour accueillir et on avait des projets qui tournaient. On avait des gens qui venaient nous voir, qui disaient : « Comment vous pouvez nous aider ? Parce qu’on a quelques idées, mais on voudrait les transformer en entreprise. » L’incubateur fonctionne plutôt bien, on est aujourd’hui, sur 5 à 10 start-ups qui rentrent chaque année, ça correspond au dimensionnement qu’on a fait. On est un territoire modeste, donc pour arriver à tirer notre épingle du jeu, il faut qu’on mette en avant nos avantages compétitifs. Qu’est-ce qu’on a ? On a des coûts immobiliers qui sont un peu plus bas que ceux de nos voisins, et on s’efforce d’être très agiles. C’est comme ça qu’on peut être efficace, qu’on peut justement se mettre en avant, c’est en réagissant très vite, à chaque fois qu’on a un besoin d’une entreprise, si elle nous demande de l’aider à acquérir des bâtiments, qu’elle nous demande un coup de pouce dans tel ou tel domaine, en montrant notre agilité et notre rapidité à réagir, c’est comme ça qu’on peut exister à côté de territoires plus importants que les nôtres.

Dominique LEBRUN
Olivier, quand vous êtes venu à Reims, est-ce que vous avez le sentiment ici d’être plus écouté, plus entendu, plus chouchouté ? Je dirais que c’est un pari au départ, votre projet initial.

Olivier KERREC
La réponse est oui, très clairement. Nous en fait, pour repréciser un peu le contexte et après, je vais développer, c’est qu’on une société qui est créée il y a quatre-cinq ans, donc on avait passé ce stade de l’incubation, on a du chiffre d’affaires et on développait, notamment, on était pas mal sur le métier, sur le secteur de l’événementiel, notamment on faisait du village, on a fait le village de Rolland Garros plusieurs années, donc ce n’était pas mal. Mais notre volonté, c’était d’évoluer. On voulait venir sur le métier de l’habitat, sur le marché de l’habitat et deuxièmement, anticiper tout ce qui est réglementation environnementale et venir sur la construction biosourcée : l’acier, le métal, le bois.
C’est ça le contexte. Et quand on s’est un peu gratté la tête, on s’est dit : « Allons-y ! » On a regardé les régions et on est venu, et c’est vrai que sur notre cahier des charges, on avait plusieurs pôles. Le premier, c’était déjà, comme toute entreprise, c’est de regarder la question du marché. Venir dans un écosystème où on va pouvoir développer notre activité. C’est un premier point. On est plutôt sur des écoquartiers en milieu rural, pavillonnaire, on n’est pas du tout sur les habitations urbaines. On était en recherche de provincialisation. Le deuxième point, c’est ce qu’on appelle la supply chain : comment fabriquer en circuit court ? Et là, la carte se réduisait un petit peu. Et c’est important, et c’est une des questions d’ailleurs, aujourd’hui, on est qu’au début : c’est comment nous, start-ups, comment nous aussi sur l’aval, on vient s’intégrer sur une chaîne existante, et de voir comment on peut créer des synergies avec une industrie en place. Il y a deux ans, c’était un peu une vision, aujourd’hui, c’est une réalité : c’est comment réindustrialiser ? Et je pense que c’est aussi une des responsabilités des start-ups, de venir s’intégrer et de compléter une chaîne existante, éventuellement la muscler, et de trouver des synergies. Donc ça, c’était pourquoi la région Grand Est ?

Mais il y a un point qui est important comme attractivité, c’est le dynamisme qu’il y a dans cette région, encore une fois c’est une grande région, et le dynamisme et l’accueil. Et on est rentré sur une structure, et c’est un territoire très structuré. Donc oui, on existe plus quand on est sur un territoire qui est beaucoup moins, je dirais, dense que la région parisienne, c’est évident. Mais je pense qu’il y a un état d’esprit, il y a une culture qui a commencé à s’exprimer : comment redynamiser nos territoires ? On a trouvé en face de nous, des gens qui avaient envie qu’on vienne, ça, c’est vachement important, ça donne envie aussi de venir développer notre société, et en venant aussi, on a trouvé, on est rentré par cette porte qui est Grand E-Nov, on a eu la chance d’être sélectionné dans le programme Scal’E-nov, et de rencontrer, de travailler très rapidement avec des agences de développement. Je pense à Marne Développement, je pense à Ardennes Developpement, invest’in Reims sur la région Grand Est, et en l’espace de trois-quatre mois, on a eu un réseau qu’on avait mis peut-être deux-trois ans à construire en région parisienne. Circuit court et vraiment un contact humain très court, qui fait que c’est à la fois plaisant et assez efficace de développer un business ici.

Dominique LEBRUN
Caroline, pour vous aussi, c’est essentiel, c’est important de ne pas être un anonyme. Ce n’est pas pour flatte l’ego, mais c’est pour aussi aller un peu plus vite pour l’entreprise, c’est ça qui est important.

Caroline VIAULT
Tout à fait. Je rejoins beaucoup Olivier dans ce qu’il vient de dire, et je rajouterai même la cohérence en plus du dynamisme et de la réactivité, de l’agilité, il y a vraiment une cohérence quand on parle de Scal’E-nov, d’Innovact, quand on parle des dispositifs qui sont mis en place pour accueillir, et surtout, accompagner les start-ups, il y a vraiment une cohérence dans le Grand Est. Effectivement, on n’est pas un anonyme, Urban Radar a été fondé par deux Français qui ne venaient pas du tout du Grand Est, de la même façon que vous, et ils ont choisi le Grand Est parce que justement, il y avait cette cohérence et le rattachement humain qu’ils savent très bien aujourd’hui également développer pour la prochaine levée de fonds justement, de continuer à employer des talents dans la région.

Dominique LEBRUN
Au-delà de l’humain, il y a aussi un écosystème propice à l’innovation, vous êtes tous les deux passés par Scal’E-nov, soutenus par l’accélérateur Scal’E-nov, ça aussi, c’est quelque chose de différent, c’est le cas de le dire.

Caroline VIAULT
Oui, exactement. On est passé par Scal’E-nov pour le financement du Go to Market, on a eu un bel accompagnement d’Innovact. D’ailleurs, c’est Innovact qui a convaincu Philippe Rapin de venir dans le Grand Est pour s’implanter.

Dominique LEBRUN
Marouane, un petit sur justement cet écosystème, cet ensemble qui peut vous permettre d’aller plus vite, plus loin, plus haut ?

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Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ?
Olivier Kerrec, CEO, Inergeen
Patrick Fostier, Vice-Président au développement Economique, Ardenne Métropole
Caroline Viault, projet Manager, Urban Radar
Animé par Dominique Lebrun
Patricia Durin, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur, Grand Reims
Marouane Marchoud, fondateur , Plastilib
(Photo : Christophe Juppin)

Marouane MARCHOUD
Exactement, j’ai été bien conseillé. Il y a un maillage en fait. Et concrètement, lorsqu’on a besoin d’avoir un interlocuteur direct pour des problématiques particulières, il suffit de faire en sorte d’envoyer un mail à Catherine.
Donc concrètement, j’ai pu voir cette efficience-là et c’est ce qui me réconforte encore sur le fait d’avoir choisi le Grand Est. Parce qu’on a la possibilité d’avoir des réponses et des interlocuteurs par rapport à nos différentes problématiques. Et c’est ce qui permettra, à mon sens, de pouvoir avancer. C’est que si on arrive à faire en sorte de travailler ensemble, on a la possibilité de pouvoir passer une étape supérieure et puis d’avancer un peu plus vite. Dans le secteur d’activité qu’est l’innovation, c’est vraiment important.

Dominique LEBRUN
C’est quoi la problématique la plus essentielle, pour une entreprise comme la vôtre par exemple ? C’est le financement, c’est quoi ?

Marouane MARCHOUD
Les financements, c’est une chose, mais c’est surtout de pouvoir avoir une réponse liée à nos structurations. Sachant que nous, on veut vraiment un aspect d’excellence, on a été labellisé Institut National de la E-Santé, et le fait d’être rentré dans Innovact, nous a permis justement, par rapport à la e-santé, d’avoir une structure beaucoup plus saine, de manière à pouvoir être identifié comme un tiers de confiance. Et c’est ça qui a été vraiment important, outre bien sûr, le financement qui est important, dans le sens où lorsqu’on veut vraiment développer et du coup, être dans une phase Go to Market, attaquer le marché, on a besoin de l’équipe et de financement, mais c’est vraiment ça, le fait de pouvoir structurer le lancement en fait.

Dominique LEBRUN
Patricia, au-delà de la volonté des politiques, effectivement, on a bien compris, de faire venir des acteurs qui demain peuvent apporter une vie économique au territoire, quels sont les leviers que vous pouvez actionner, vous, en tant qu’élu pour, là encore, accélérer les choses ?

Patricia DURIN
Les leviers que nous avons, c’est déjà d’avoir une porte d’entrée unique pour les entreprises lorsqu’elles viennent nous voir et veulent s’implanter. On a intégré les missions invest’in Reims dans la direction du développement économique du Grand Reims. Ce qui permet d’avoir la totalité de la chaîne action que le chef d’entreprise veut trouver lorsqu’il vient nous voir. Déjà, ça, je pense que c’est important d’avoir une porte d’entrée unique. Après, les autres moyens, c’est accompagner par des financements. On a des aides aux investissements, on a des garanties d’emprunts, on a des aides à l’immobilier. Tous ces éléments-là, ce sont effectivement, sont très appréciés.

Et en plus, on accompagne les incubateurs. On accompagne Innovact depuis de nombreuses années, depuis 2018, on est avec Innovact2018, ça, c’est un point important, ils sont sur notre territoire. Après, il y a Scal’E-nov, il y a Grand E-Nov plus, toute la palette d’incubateurs, je dirais qu’il y a aussi autre chose, c’est promouvoir l’innovation et l’entreprenariat étudiant. Parce qu’aujourd’hui, un certain nombre de jeunes n’ont pas forcément la volonté de rentrer dans des grands groupes, on voit les mentalités qui changent et l’envie de quelle entreprise. Et ça, c’est aussi notre rôle. C’est accompagner les établissements d’enseignement supérieur et accompagner les couveuses, les incubateurs, tout ce qui est accélérateurs, qui sont logés dans les établissements d’enseignement supérieur. Il y en a à l’URCA, à NEOMA, et ça, c’est un point aussi important. L’autre point, c’est que l’innovation en général, elle découle de la recherche. Donc nous, Reims, ville universitaire, on attache beaucoup d’importance à accompagner la recherche. On finance des chaires, on finance des allocations doctorales. Ça aussi, c’est notre rôle et c’est l’avenir, et c’est ce qui précède l’innovation et ce qui déclenche parfois la start-up. Tout ça, ça fait partie de notre écosystème avec l’accompagnement des incubateurs.

Dominique LEBRUN
Patrick, un petit mot aussi, il y a des outils qui sont en commun, je pense à l’université naturellement, et puis, il y en a d’autres qui sont spécifiques au territoire, on a parlé de Rimbaud’Tech tout à l’heure, il y a peut-être d’autres outils encore Agence de développement, etc., qui sont importants.

Patrick FOSTIER
Oui. Sur la plupart des outils effectivement, comme vous le dites, on ne va pas être très originaux. Parce qu’on a besoin de mettre en place, quel que soit le territoire, de créer des outils, des aides au financement, un certain nombre de choses comme ça, une agence de développement Ardennes développement, un Campus Sup Ardenne, le développement des étudiants, des liens entre les étudiants et notre incubateur Rimbaud’Tech, pour essayer que des étudiants se rende compte qu’ils ont la possibilité aussi de devenir des porteurs d’entreprises, des pépinières d’entreprises, enfin, tous les outils.

Ce qui est peut-être un peu plus spécifique, c’est qu’on a voulu donner l’accent par exemple sur l’impression 3D. Ça, c’est très spécifique au territoire, il y a longtemps, il y a maintenant six ans, qu’on a favorisé et financé avec la Région et l’État, l’implantation de Platinium 3D à Charleville-Mézières, qui est un outil assez novateur, à la fois en France et même en Europe, puisqu’il existe toutes les machines d’impression 3D industrielles, toutes les technologies, il y en a quatre ou cinq, qui sont présentes là et qui sont utilisées, à la fois pour faire la formation pour nos jeunes, parce qu’on a besoin évidemment d’avoir des jeunes qui sachent utiliser ces machines. On les a utilisées également pour faire de la recherche, parce qu’il y a au moins cinq-six ans, le champ des possibles était très ouvert, mais il fallait savoir dans quelle direction ils pouvaient utiliser cette impression 3D. Et puis, également, pour permettre à nos industriels, puisqu’on a beaucoup d’industries liées aux matériaux dans les Ardennes, historiquement, on est une terre de fonderies et de forges, et donc ces industries, elles ont besoin de passer à l’impression 3D, mais ces outils étaient très chers et inaccessibles pour un certain nombre d’entre elles. On leur a donné la possibilité avec cet outil-là. Et aujourd’hui, on a une entreprise qui s’est créée sur l’impression 3D, avec un certain nombre d’industriels du territoire qui se sont mis ensemble pour la créer et la développer, elle fonctionne très bien, on vient encore d’investir sur une nouvelle machine. Et on essaye de cette façon, c’est un peu l’avantage compétitif dont je parlais tout à l’heure dans un autre domaine, c’est de se spécialiser sur des choses un peu nouvelles où il y a de la place à prendre et où par conséquent, on peut accueillir des investisseurs. Et dernière chose pour ne pas être trop long. Je rappelle qu’on a aussi un outil fiscal extrêmement puissant, puisque notre territoire bénéficie des bassins d’emplois à revitaliser, BER, c’est un dispositif qui permet d’économiser des charges sociales et des impôts pendant plusieurs années, à partir de la création de l’entreprise ou de son développement. Et c’est un outil évidemment dont nous usons beaucoup, parce que ça permet d’accueillir sur le territoire, d’y implanter des entreprises, et nous sommes peu nombreux en France à pouvoir bénéficier de ce type de dispositif.

Dominique LEBRUN
Olivier ! Le territoire vous a permis de naître, d’accompagner en tout cas les premiers jours des entreprises qui sont essentiels. Après, il y a l’adolescence, il y a la taille adulte qui arrive un jour ou l’autre. Est-ce que, en termes de perspective, ce territoire vous semble à même de vous donner cette perspective de maturité ? Parce que créer une entreprise, c’est bien, la pérenniser, c’est un autre défi. Comment vous voyez les choses par rapport à ça ? Qu’est-ce qu’il faut, est-ce qu’il y a encore des petits points possibles d’amélioration ? Parce qu’on est là aussi pour évoquer ce qui peut encore aller plus avant.

Olivier KERREC
Oui. Je suis très content d’avoir cette discussion, ce bilan entre les entreprises qui naissent et le territoire est très important. Et on parlait du passé industriel, il y a des cultures, et comment il évolue mutuellement. Pour nous, oui. Aujourd’hui, on a un projet de construction d’usine avec une problématique, le béton, ce n’était pas vraiment ça le sujet. Ça pouvait en être un pour nous, mais c’est la continuité, c’est qu’on est venu sur ce territoire, on a été bien accueilli. Quand on est bien accueilli, il faut aussi donner un retour. Je pense que c’est notre responsabilité, ce retour, je pense qu’il se fait sur une implantation durable et sur la création d’emplois, sur s’intégrer et ne pas rentrer en compétition, dupliquer des choses qui fonctionnent déjà, et donc il y a cette usine, il y a ces métiers, et au travers de la filière bois grosso modo. Je fais d’ailleurs un aparté. Ce que je trouvais assez intéressant sur votre territoire, c’est que c’est une région globalement qui est aussi poussée par un redéploiement, qui cherche d’autres axes. Et pour des créateurs d’entreprises, on est sur des courants porteurs, parce qu’il y a un gagnant gagnant qui s’opère. Et donc, on a ce projet de construction d’usine, on s’inscrit vraiment sur la durée. Et sur les choses, je ne dirais pas les choses qu’il y a à améliorer, mais en tout cas, les challenges qu’on a collectivement nous, c’est comment, notamment sur cette la filière bois, on passe sur les nouveaux métiers, on passe sur l’industrialisation ? On parlait de l’impression 3D, je pense que c’est exemplaire. C’est qu’on n’est plus sur des métiers artisanaux, et comment on fait depuis le sourcing du bois jusqu’à la construction, l’industrialisation, comment on passe peut-être parfois, d’une culture, d’une organisation qui est un petit peu artisanale, à quelque chose d’industriel et qui soit créateur de valeur et donc il y a, sur cette structuration la filière bois, des discussions, des amorces, on aimerait peut-être que ça se cristallise plus vite. En tout cas, en termes de perspective, c’est qu’on puisse être aussi sur ce plan qui est très important, qui est la réindustrialisation ou l’industrialisation, en tout cas, en France. Je ne sais pas si c’est l’adolescence ou l’âge adulte, en tout cas, ce sont nos perspectives.

Dominique LEBRUN
Caroline ! L’adulte Urban Radar sera bien à Bezannes, à coté de Reims ?

Caroline VIAULT
L’adulte Urban Radar déjà, il souhaite continuer à grandir main dans la main avec ses partenaires.

Dominique LEBRUN
Quel âge vous avez aujourd’hui ? Enfin, je parle de l’entreprise !

Caroline VIAULT
C’est une entreprise qui est immatriculée depuis 2020, incubée en 2018 avec Innovact. L’idée, c’est vraiment de continuer à grandir justement, main dans la main avec Grand Testeur , Grand E-Nov plus aussi, qui nous ont beaucoup accompagnés, notamment dans notre démarche d’achat innovant, grâce aux collectivités qui ont bien voulu nous faire confiance et sauter ce pas, qui est assez porteur dans le Grand Est. Et l’idée évidemment, c’est de s’implanter dans la région, on vise les 31 emplois en 2023 avec la nouvelle levée de fonds, et il nous faut des contrats pour aller trouver les investisseurs, bien sûr, pour continuer à recruter. Innovact ça continue.

Dominique LEBRUN
Vous étiez venue pour ça aujourd’hui, je crois, de toute façon !

Caroline VIAULT
Complètement ! J’ai une trentaine de business-cadres qui attendent ! Non, l’idée, c’est vraiment, on sait que Reims veut devenir capitale de la culture en 2028 et on sait qu’on peut les accompagner avec, notamment notre produit Citizen Needs, à trouver des leviers d’attractivité et l’accès à tout ce qui est vie culturelle, dans le sens culturel pour les citoyens du Grand Reims notamment.

Dominique LEBRUN
Marouane ! Même sujet.

Marouane MARCHOUD
Je dirais qu’en fait, concrètement, c’est un travail de personnes. C’est-à-dire qu’on va avoir des motivations ou des envies de pouvoir lancer quelque chose, mais in fine, c’est une volonté politique qui va permettre tout ça. Là-dessus, le fait de pouvoir être systématiquement au contact avec les élus, nous permet de pouvoir faire en sorte de passer ce cap-là, et du coup, moi je pousserai toujours à faire en sorte que les choses aillent de plus en plus vite et qu’on puisse regarder dans la même direction, et de trouver ensemble les solutions pour développer le territoire in fine, et développer les entreprises et puis, bien sûr l’emploi. Et c’est ça qui nous intéresse aussi, c’est d’intégrer le Grand Est, pour nous, le territoire, c’est aussi de générer l’attractivité économique du territoire et créer de l’emploi sur le territoire.

Dominique LEBRUN
Vous, vous avez le sentiment d’une double proximité ? Proximité locale à Reims, et une proximité grande région malgré tout, qui aussi s’entend avec des gens qui restent accessibles au niveau d’une grande région comme le Grand Est.

Marouane MARCHOUD
C’est ça, exactement, et nous, on arrive à le faire par le biais de Quest for Change, qui chapeaute un peu les différents incubateurs du territoire, et qui nous permet de pouvoir avoir des réponses qu’on n’aurait pas probablement ici, sur le territoire, mais qu’on peut faire en sorte d’aller chercher là-bas. Et nous par exemple, on est dans le vif du sujet, dans le sens où nous allons faire en sorte de participer à l’Investor Day le 8 novembre, où c’est typiquement, l’exemple même du fait de pouvoir profiter aussi du Grand Est.et des solutions qu’on peut trouver par le biais d’un incubateur et de Quest for Change en particulier.

Dominique LEBRUN
Patricia et Patrick, tous les deux. De quelle manière finalement, vous travaillez déjà aujourd’hui ensemble, et de quelle manière il est possible d’aller plus loin pour vos deux territoires, avec des synergies, peut-être des choses à imaginer ?

Patricia DURIN
Déjà, nous avons des outils communs. Nous avons l’Agence d’urbanisme qui est commune, en matière d’aménagement, nous avons aussi l’Observatoire du territoire du logement étudiant. Ce sont déjà deux outils communs. Après, nous travaillons dans une même région qui a une même stratégie : la région Grand Est. Là aussi, c’est un outil commun. Nous avons des incubateurs quand même qui sont Innovact.
Après, je dirais, comme l’a dit tout à l’heure Patrick, chacun de nos territoires a sa spécificité. Et en fait, nous avons chacun notre excellence, notre savoir-faire. Nous par exemple, sur notre territoire, on a la bio-économie, on a un centre européen de bioéconomie qui est renommé, mais mondialement, et il y a de l’innovation qui sort de ce centre qui parfois s’implante dans les Ardennes, il y a des choses. Donc là aussi, on est en pleine coopération. 

Nous avons aussi l’Université de Reims Champagne-Ardenne où il y a des formations, il y a l’EiSINe qui est au niveau de Charleville, mais nous avons un centre qui a été présenté ici ce matin, le calculateur Romeo, qui est un super calculateur, qui bénéficie à tout le territoire. Donc, notre coopération est dans l’ensemble de nos actions, où on a notre excellence, on développe notre excellence, et ça bénéficie à l’un, à l’autre. Après, Reims est une ville universitaire avec 36 000 étudiants, il faut savoir que 47 % des étudiants de notre territoire viennent des départements limitrophes. Donc, nous avons beaucoup d’Ardennais ! La collaboration, elle se fait sur beaucoup de points, et nous avons toujours été des territoires très proches et je pense qu’elle est de fait.

Dominique LEBRUN
Patrick ! Que dire de la plus grande ville ardennaise : Reims ?

Patrick FOSTIER
C’est vrai que Reims est la plus grande ville ardennaise, tout le monde sait ça, parce qu’il y a beaucoup d’Ardennais qui effectivement, vont venir faire leurs études ou après qui s’y implantent. On est concurrent, il ne faut pas dire le contraire, bien évidemment, on est concurrent. Quand il y a une entreprise qui cherche à s’installer, il y a une concurrence. Mais en même temps, on est tous, je pense, extrêmement conscients qu’on existera, en particulier, par rapport à des territoires infiniment plus gros que nous, je pense à la région parisienne par exemple, on existera que si nous, on est solidaire et qu’on fonctionne. Il y a d’autres outils qu’on a en commun, l’Agence de développement, parce que nos Agences de développement ont le même président. Ça montre qu’on est capable de se parler. On a aussi des Business Angel qui se sont implantés dans les Ardennes, et qui sont un groupe qui était à l’origine rémoise : Business Angels Marne Ardennes.

Dominique LEBRUN
Et même la Chambre de Commerce devient Marno-Ardennaise.

Patrick FOSTIER
Vous avez raison de le souligner. Effectivement, je l’avais oublié, mais nos Chambres de Commerce sont en cours de mariage, si je puis dire, et vont se regrouper. On voit bien qu’on a des territoires qui sont bien entendu, bien plus fort ensemble, et comme vous l’avez dit, Patricia, on a aussi tous les schémas, et Dieu sait si notre complexe administratif sait nous sortir des schémas, entre le Sraddet, le SRDEII, etc., tous ces schémas-là sont des schémas qui sont régionaux et qui s’imposent à l’un et l’autre des territoires. On doit intervenir dans un ensemble qui en réalité, n’a pas de limite territoriale bien évidemment, et on travaille tous ensemble, même si on est parfois concurrent sur un projet.

Patricia DURIN
J’oubliais, les pôles de compétitivité aussi : Materalia, iar devenu Bioeconomy For Change, BioValley France.

Dominique LEBRUN
Quand on vient, quand on est une entreprise, on a besoin effectivement d’une oreille attentive, on a besoin aussi d’un cadre de vie, on a aussi besoin de talents, de gens qui sont capables de répondre à os problématiques, est-ce que dans ce domaine-là, vous considérez être servi ?

Olivier KERREC
Oui. Je voudrais juste profiter de l’occasion pour remercier Business Angels Marne Ardennes qui nous a épaulés depuis le départ, avec notre Club qui est Alsace Business Angels aussi, la région Grand Est nous a accompagnés. Je pense que c’est souvent un des points capital, ce qu’on nous dit, c’est : « Venez dans la région Grand Est, c’est juste à côté.  » C’est vrai que la porte d’entrée nous est à Bezannes (à coté de Reims), maintenant, c’est un très grand territoire. Ce qui est intéressant, surtout sur cette période, qui est un vrai sujet, je trouve que c’est très bien travaillé en amont sur la partie aussi enseignement, peut-être qu’il y a un travail à faire aussi entre rencontres entre start-ups et anticiper entre start-ups et la formation, parce que c’est un vrai souci le recrutement. Je pense qu’il y a sur ce territoire, une réelle attractivité.
Les porteurs de projet, ça, c’est très clair, ils recherchent aussi un mode de vie qui a évolué. Et donc, en termes de territorialité, en termes d’accueil en ville avec les familles, c’est indéniablement un atout sur la question du foncier, mais aussi du cadre de vie. Je pense qu’il y a cet exode des métropoles vers la province, on me demandait à un moment donné si c’était réversible, je ne crois pas. Et je pense que pour nous, c’était aussi un des sujets, une décision en tout cas, d’assurance, de se dire : on va pouvoir se développer parce qu’on va trouver des gens sur le bassin d’emploi qui correspondent à nos métiers, mais on va pouvoir aussi faire venir des gens parce que c’est une région qui est attractive.

Dominique LEBRUN
En 30 secondes chacun, pourquoi est-ce que ce territoire a de l’avenir ? Vous n’avez pas pensé qu’il n’y aurait que des questions faciles !

Patricia DURIN
Pourquoi je pense que ce territoire a de l’avenir ? En tant que vice-présidente de l’enseignement supérieur et de la recherche, je dirais parce qu’on a une politique en matière d’enseignement supérieur, qui est d’offrir des formations de qualité qui soient adaptées à nos entreprises. C’est pour ça qu’on va faire un schéma local enseignement supérieur, avec une vision à long terme. Et je dis que l’avenir d’un territoire est aussi dans ses jeunes, et dans ses jeunes bien formés.
Après, il y a aussi de l’avenir parce qu’on a un projet de territoire qu’on a défini, en essayant d’attirer les start-ups, en essayant de les garder, en mettant tout en œuvre pour les garder. Qu’on est très bien positionné, parce qu’on est à 45 minutes de Paris, on est sur nœud autoroutier, on est sur un nœud ferroviaire, donc on a beaucoup d’atouts. On est la ville à la campagne, parce qu’à la limite du centre de Reims, on est à la campagne. Donc, notre territoire a beaucoup d’avenir et on a des talents sur notre territoire et on tient à les garder et à les aider à se développer.

Dominique LEBRUN
Marouane, est-ce que Plastilib peut contribuer justement à l’avenir de ce territoire ?

Marouane MARCHOUD
C’est certain. Pour moi, je dirais, l’avenir de ce territoire, il tient au pragmatisme des gens en fait et des individualités qui génèrent un commun. Et c’est ce qui va faire en sorte de pouvoir être compétitif avec les autres régions qui n’attendent pas non plus, et du coup, c’est là qu’il y aurait des différences. C’est que de pouvoir se dire qu’on peut toujours s’améliorer, et faire en sorte que ce lien-là continue à perdurer, malgré le fait que c’est un jeu d’individualité à des personnes qui probablement, iront dans d’autres régions, mais il faut toujours garder cet ADN-là. À mon avis, pour nous, tant qu’il y a cet ADN, c’est sûr que le Grand Est sera toujours un territoire intéressant et primordial pour les sociétés.

Dominique LEBRUN
Caroline, la gare de Bezannes est potentiellement le nouveau centre du monde ? Parce la ligne avait ailleurs à une autre époque.

Caroline VIAULT
Peut-être en tout cas, la gare de Bezannes est certainement un maillon de ce réseau effectivement. Je tiendrai à rajouter que je ne suis pas président d’entreprise, mais je suis une salariée, je suis une employée, et effectivement, je vous rejoins tous quand vous dites qu’il est très important d’attirer des talents sur place et également, le très fort lien entre les start-ups et l’éducation, l’information. Parce qu’on parle beaucoup d’accompagner les collectivités dans les achats innovants, on parle beaucoup d’accompagner les collectivités dans des transitions écologiques, qui est notre cœur de métier notamment, mais effectivement, il est très important aussi de faire le lien entre tout ce qui est entreprenariat , start-ups et la formation supérieure. Parce qu’à un moment, sinon, on va se casser le nez.

Dominique LEBRUN
Olivier, région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? Il y avait un point d’interrogation, il faut le retirer ?

Olivier KERREC
Oui.

Dominique LEBRUN
J’ai dit court, mais là, c’est parfait ! Le mot de la fin pour Patrick.

Patrick FOSTIER
La question que vous aviez posée à Patricia tout à l’heure m’intéresse beaucoup, j’y réponds de façon brève. Je pense profondément que ce qui est notre ressource principale dans les Ardennes, ce sont les êtres humains qui peuplent le territoire. On a un territoire qui a beaucoup souffert, pour ceux qui connaissent un peu l’histoire industrielle, on a subi toute une armature, etc., on a un territoire qui est résilient, alors, c’est un mot très à la mode, mais je pense que ça a une vraie valeur, et on a des gens qui se battent pour leur territoire. Si les deux plus grands festivals de Grand Est se trouvent dans les Ardennes, ce n’est pas totalement un hasard, c’est parce qu’il y a des jeunes du territoire qui se sont pris par la main. Alors, pour le Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, il y a 60 ans qu’ils se sont pris par la main, pour le festival Cabaret Vert , c’est beaucoup plus récent, mais ce sont des jeunes qui se sont battus, qui ont démarré avec quelques milliers d’euros, et qui aujourd’hui, portent un festival de musique. Je pense que ça, c’est une caractéristique de ce territoire, et les hommes et femmes qui le compose, les êtres humains qui le compose. Et bien évidemment, c’est à mon avis, la principale ressource sur laquelle nous pourrons compter pour nous développer.

Dominique LEBRUN
Merci en tout cas à tous les cinq, on avait 45 minutes, on a commencé à 18, il est 03, donc on a les 45 minutes. Merci en tout cas à vous, et merci à vous toutes et à vous tous pour votre présence. Sans vous, ça n’aurait pas été pareil. Merci beaucoup !

Table ronde de clôture :

« Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? »

Olivier Kerrec, CEO, Inergeen
Patrick Fostier, Vice-Président au développement Economique, Ardenne Métropole
Caroline Viault, projet Manager, Urban Radar
Animé par Dominique Lebrun
Patricia Durin, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur, Grand Reims
Marouane Marchoud, fondateur , Plastilib

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Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ?
Olivier Kerrec, CEO, Inergeen
Patrick Fostier, Vice-Président au développement Economique, Ardenne Métropole
Caroline Viault, projet Manager, Urban Radar
Animé par Dominique Lebrun
Patricia Durin, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur, Grand Reims
Marouane Marchoud, fondateur , Plastilib
(Photo : Christophe Juppin)

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Patrick Fostier @patrick_fostier · 03 novembre 2022
Les Start-up dans les magnifiques locaux de Science Po #Reims. Je participais à une table ronde consacrée à l’industrialisation des solutions innovantes en @regiongrandest . Nous n’avons pas à rougir des outils en place en Champagne et dans les #ardennes. #Industrie #innovation

Pour en savoir plus :

 Innovact by Semia, l’incubateur Innovact version 2 est sur les rails le 9 novembre 2018
 Les Trophées de l’Innovation à Troyes, Nancy et Strasbourg ont dévoilés les 16 Startups qui rejoignent la Promo#2 Scal’E-nov le 28 janvier 2020
 « Lorsqu’un industriel s’implante dans une région, la première chose qu’il regarde, c’est l’environnement universitaire ! » : l’interview de Guillaume Gellé le 26 mai 2020
 « Quest for change » : objectif entrepreneurs Grand-Est !le le 23 mars 2021
 Innovation : i-Tego (Nogent-52), la start-up qui (r)assure le 02 novembre 2021
 Nicolas BOUZOU, le regard de l’expert le 10 décembre 2021
 Patrick Fostier, le “Monsieur économie” des collectivités le 24 décembre 2021
 Quentin Delaire, directeur de l’incubateur Rimbaud’Tech à Charleville-Mézières le 06 juin 2022
 Le Grand Est, un cocon pour les start-up le 13 juin 2022
 START&UP #3 dédié aux startups le 03 novembre 2022 à Reims
 Greentech et Grand Est : entente très cordiale le 03 novembre 2022 à Reims
 « Lancer, développer, industrialiser des solutions, innovantes ou d’avenir : la Région Grand Est, la Champagne-Ardenne attractive ? » le 03 novembre 2022 à Reims
 Huit nouveaux porteurs de projets ont pitché le 30 novembre 2022 à Reims.
 Guillaume Gellé, président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, a été élu président de France Universités le 15 décembre 2022
 L’innovation en portes ouvertes à Rimbaud’Tech le 02 mars 2023