Yves Schneider chapeaute la saga du Cabaret Vert Un parcours très éclectique.

, par Pascal Remy

Après avoir passé sa jeunesse à Nouzonville, Yves Schneider, fils d’un ingénieur agronome et d’une pharmacienne, a réussi un bac scientifique. Premier de cordée dans la saga du Cabaret Vert, Yves Schneider a participé à la genèse d’un festival qui a accueilli 102 000 personnes en quatre jours en 2019. Il chapeaute depuis treize ans une association qui emploie 14 salariés à temps plein.

Après avoir passé sa jeunesse à Nouzonville, sa scolarité dans la Vallée de la Meuse et avoir été collégien et lycéen à Saint-Rémi à Charleville- Mézières tout en goûtant à différents sports (football, judo, tennis de table), Yves Schneider, fils d’un ingénieur agronome et d’une pharmacienne, a réussi un bac scientifique. S’il avoue « s’être planté parce que je n’étais pas prêt et assez mature pour la fac  » en voulant suivre des études d’histoire à Lille puis un GEA (Gestion des entreprises et administrations) à Reims, Yves Schneider va d’abord recourir à l’intérim à l’âge de 18 ans à Charleville-Mézières avant d’entamer avec succès une formation pour obtenir un… diplôme de clerc de notaire.

Ce n’est pourtant pas dans cette filière qu’il trouvera sa voie. La preuve : il est contacté en 2008 par le fondateur de la Petite Brasserie Ardennaise pour assurer un remplacement comme serveur au sein du bar de l’établissement. Il enchaînera ensuite dans la commercialisation et la livraison de bières avant de devenir brasseur après s’être perfectionné à l’Institut français de la brasserie-malterie de Nancy.

« C’était une époque qui coïncidait à un boom des micro-brasseries. Ce fut donc pour moi une expérience enrichissante au cours de laquelle j’ai appris à bosser en autonomie tout en travaillant en équipe, à appréhender une clientèle hétéroclite et à être aussi dans le dur en étant confronté à des problèmes. En raison des hauts et des bas de ce secteur d’activité et des gérances successives. J’en ai tiré des leçons pour la suite de mon parcours ». Parallèlement à cela et sans jamais arrêter, il travaille comme serveur dans différents bars les mercredis et vendredis soirs avant d’exercer cette fonction à partir de 2009 au Vert Bock.

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Premier de cordée dans la saga du Cabaret Vert, Yves Schneider a participé à la genèse d’un festival qui a accueilli 102 000 personnes en quatre jours en 2019.

Un pionnier au Cabaret Vert

Premier de cordée dans la saga du Cabaret Vert en compagnie du bassiste du groupe « Lads People », un certain Julien Sauvage, qui voulait créer un évènement rock à Charleville-Mézières axé sur le développement du territoire, Yves Schneider se remémore la genèse d’un festival qui a accueilli 102 000 personnes en quatre jours en 2019. « En septembre 2004, l’AME et Yannick Honet, créateur de tambours de Fête, nous ont mis en selle en nous proposant d’organiser un tremplin « Espèces Rock » à l’espace Lebon en y organisant des concerts tout en gérant la programmation, les loges et les buvettes. Bref, on avait carte blanche. Le succès a été tel qu’on a enchaîné l’année suivante sur le Cabaret Vert en attirant… 11 000 personnes sur la plaine Bayard avec comme têtes d’affiche Mano Solo, Mass Hysteria, Jacques Higelin et de nombreux groupes locaux. C’était le début d’une longue histoire  ».

« Mes 17 années au service du Cabaret Vert ont été une école de vie »

Julien Sauvage, 20 ans à l’époque et qui a toujours su bien s’entourer avait alors contacté Alberto Fernandez, organisateur du Festival du Vieux-Moulin, devenu depuis vice-président du Cabaret. « C’est ainsi que notre triumvirat avec beaucoup d’autres par la suite a fait émerger le Cabaret Vert. Un évènement qui désormais attire plus de 100 000 spectateurs et qui est doté d’un budget qui passera à 8 millions d’euros en 2022  ».

Succédant en 2008 à Julien Sauvage comme président non salarié de Flap, la structure porteuse du festival carolomacérien, Yves Schneider chapeaute donc depuis treize ans une association qui emploie 14 salariés à temps plein, compte 110 adhérents, 2 300 bénévoles et 400 partenaires. « C’est une mission qui me tient à coeur car le Cabaret Vert a été, depuis le début, mon école de vie. À ce poste politique, j’ai déjà côtoyé trois ministres : Bernard Cazeneuve et Edouard Philippe qu’on a accueillis sur la plaine Bayard avant d’être convié en déjeuner à la préfecture par la ministre de la culture Françoise Nyssen.  »

Bientôt gérant de la « Grande course »

Travaillant depuis 2019, sur un projet qui lui tient à coeur depuis très longtemps, Yves Schneider vient de se lancer dans une nouvelle aventure en rachetant avec son associé, Charles Dromzée, l’ex-restaurant « La Cave » à Charleville-Mézières. Après un long et patient travail de prospection. «  C’est là qu’on va développer un projet d’accueil touristique en y créant une auberge urbaine. Inoccupé depuis le premier confinement, en 2020, cet endroit situé en plein coeur de ville à quelques pas de la voie verte me semble avoir un énorme potentiel pour répondre à mon projet  ».

Après une première visite en février 2021 suivie d’études préliminaires, du passage sur place d’un architecte et d’un prévisionnel sur les travaux à engager pour répondre au mieux au concept, Yves Schneider a signé l’acte de vente le 19 novembre 2021. «  On envisage d’y créer une auberge urbaine en occupant les trois niveaux. Cinq chambres d’hôtes et 15 couchages au premier étage, un lieu de vie au rez-de-chaussée avec bar, petit-déjeuner, petite restauration et salon de thé ouverts à nos clients et à la population plus un bar plus cosy. Enfin au sous-sol où existait le restaurant, on va réhabiliter la cuisine pour laisser la place à des salles privatisables afin de les ouvrir aux familles pour des évènements privés (anniversaires, mariages…) et aux industriels pour l’accueil de séminaires. C’est là aussi que nous organiserons une quinzaine d’animations dans l’année sur différentes thématiques ».

Le chantier démarrera en mars 2022 pour une ouverture probable en début 2023. Yves Schneider vise une clientèle familiale, professionnelle et touristique en misant beaucoup sur l’engouement pour le vélo. « On veut que l’établissement soit une vraie porte ouverte sur l’Ardenne en accompagnant la clientèle sur des week-ends nature, gastronomique ou sportif et en se servant d’un important réseau d’acteurs locaux sur l’ensemble du département ».

Ses dates

1984 : Naissance le 21 janvier 1984 à Charleville-Mézières.

2003 : Premier contrat en tant que serveur à la Petite Brasserie Ardennaise.

2005 : Ouverture en septembre de la première édition du Cabaret Vert.

2008 : Devient président de l’association Flap.

2021 : Achat du bâtiment qui abritera l’auberge urbaine « La Grande Ourse ».

Pascal Remy

Publié par Pascal Remy le 10 septembre 2021 dans les petites affiches Matot Braine https://matot-braine.fr/


Le Cabaret Vert : un festival de records en 2022 !

Réussite totale pour cette 16ème édition du Festival Cabaret Vert, qui revenait à Charleville-Mézières du 17 au 21 août 2022, après deux années d’absence dues à la crise sanitaire. 125 000 festivaliers ont répondu présent, près de 25 000 par jour, un record depuis la création du Cabaret Vert en 2005. Événement incontournable de l’été dans les Ardennes, quel avenir pour ce festival en pleine ascension ? La prochaine édition est déjà dans les tuyaux. Cap sur 2023 avant de découvrir les clés de son succès.

Julien Sauvage, directeur et fondateur du Cabaret Vert, nous livre sa vision du futur du festival, qui était plus long cette année : «  Nous avons mis ce cinquième jour en place afin d’améliorer notre modèle économique, ce qui semble visiblement réussi. Néanmoins, nous nous rendons compte que le nombre de ventes du pass 5 jours, pour l’ensemble de l’événement, a diminué cette année. Nous nous demandons donc si nous avons trop typé nos journées en termes de programmation ou si le format est trop long pour le public.  » S’il ne veut pas trop s’avancer, car la décision se prendra de manière collégiale après une analyse poussée, le directeur du festival laisse entendre que le format pourrait revenir dès 2023 à quatre jours.

Sur un éventuel agrandissement du festival, Julien Sauvage préfère jouer la prudence. « En 2019, nous battons tous les records et nous n’arrivons qu’à récupérer la moitié du déficit de 2018. L’équilibre de notre modèle économique est très précaire [...]. J’aimerais donc agrandir le festival pour améliorer notre équilibre. Au début nous avions prévu cela en 2023, mais s’agrandir directement après deux années de crise sanitaire peut être risqué. Nous avons quelques petites choses à revoir au niveau de l’organisation. Je pense que l’agrandissement ne se fera pas avant 2024.  »

« Pour l’écologie, nous ne sommes plus dans une période où nous pouvons nous permettre de penser - même si c’est intéressant de réfléchir. Là maintenant, il faut agir.  » - Jean Perrissin, responsable développement durable et qualité du Cabaret Vert.

Pour le Cabaret Vert et l’association Flap qui organise le festival, s’agrandir nécessite également de prendre en compte les problématiques liées au développement durable, auxquelles ils sont tant attachés. « On veut chercher un modèle plus vertueux tout en pouvant s’agrandir. Nous avons quelques idées en tête, à commencer par la réhabilitation de l’ancienne centrale hydroélectrique située dans l’usine de la Macérienne, afin de produire de l’électricité verte. De plus, Ardenne Métropole vient de nous valider un projet d’investissement très ambitieux pour réhabiliter l’ensemble de cette usine afin d’en faire un énorme parc urbain, adossé à une auberge de jeunesse, un tiers-lieu, un parc de jeux pour enfants, un pôle nautique. Nous avons obtenu un bail emphytéotique pour quarante années.  »

Enfin, pour revenir à la programmation musicale, Julien Sauvage aimerait que le festival attire plus d’artistes internationaux : «  Nous étions en train de franchir un cap juste avant le COVID. Nous allons encore vouloir franchir un échelon. Nous avons créé le festival pour la notoriété et les retombées économiques et nous voulons vraiment placer Charleville-Mézières sur la carte de l’Europe ! Réussir à programmer des artistes internationaux permet de renforcer la notoriété et la crédibilité du festival. Avoir réussi à attirer Skrillex, Major Lazer, Slipknot, Travis Scott ou encore Twenty One Pilots nous renforce et montre que l’on est en mesure d’accueillir ce genre d’artistes.  »

Une programmation éclectique

Le record de cette année 2022 s’explique effectivement par la programmation du Cabaret Vert. Pour son grand retour après deux années d’absence forcée, le festival ardennais a vu les choses en grand. Avec 108 artistes au rendez-vous, cette édition 2022 a tenu sa promesse de proposer un spectre musical très large. On retrouve parmi les têtes d’affiche certains grands noms du rap français tels que Vald, Orelsan ou encore Freeze Corleone. Quelques légendes du rock étaient également de la partie : Slipknot, les Pixies et Liam Gallagher. Pour finir, la journée du dimanche était consacrée aux familles et aux amateurs de grandes voix francophones. Ces derniers ont pu retrouver Stromae lors du premier jour mais aussi Véronique Sanson et Gaëtan Roussel pour clôturer le festival.

« Le dimanche au Cabaret Vert a toujours eu une dimension familiale avec un ticket moins cher et des artistes plus accessibles, explique Christian Allex, programmateur du festival. L’idée pour nous, c’est donc de proposer un programme un peu différent mais toujours pertinent. À l’image d’une personnalité comme Gaëtan Roussel qu’on aime beaucoup. »

Les cinq scènes du festival ont donc vu défiler des artistes aux genres divers. Certains lieux étaient dédiés à un style en particulier, comme le Greenfloor, « vaste piste de danse et fantastique lieu d’émergence », située au cœur d’un bois au bord de la Meuse. Ou encore la scène Razorback et sa décoration taillée dans la pierre, un véritable repère pour les amateurs de rock et de métal.

Des animations artistiques en tout genre

Le Cabaret Vert n’est pas qu’un festival de musique et c’est aussi l’une des raisons de son succès ! D’autres arts étaient à l’honneur tout au long des cinq jours de l’événement. Tout d’abord, le festival de bandes dessinées a mis en avant le 9ème art sur un espace de 300 m². Comme pour la musique, l’objectif était de satisfaire tous les goûts, de la science-fiction à l’humour en passant par l’héroïque fantasy. « Les festivaliers viennent pour voir Stromae ou les Pixies, mais il sont bien contents à un moment donné, entre deux concerts qui les intéressent un peu moins, de piocher dans les 250 séries à disposition pour un petit moment de lecture et rencontrer les 80 artistes présents  » détaille Laurent Quesada, responsable de la programmation du festival de BD du Cabaret Vert.

« Nous souhaitons réellement placer Charleville-Mézières sur la carte de l’Europe » - Julien Sauvage, directeur et fondateur du Cabaret Vert.

Le cinéma possède aussi une place toute particulière dans l’esprit du festival. Un espace de 200m² a accueilli l’IDéal Cinéma et sa programmation variée. Dans cette zone, conçue avec la participation des étudiants de l’ESAD de Reims et l’association La Pellicule Ensorcelée, des séances ont été diffusées en continu. « Pour moi, c’est un endroit idéal pour souffler entre deux pogos. D’ailleurs, au-delà de la programmation, nous sommes sensibles au confort des spectateurs avec des conditions de visionnage très reposantes  », explique Jérôme Descamps, programmateur et responsable de l’association la Pellicule Ensorcelée.

Enfin, les arts de la rue étaient présents sur l’espace Le Temps des Freaks autour du thème «  Du monumental à l’intime ». L’objectif était de proposer à la fois des moments de partage collectifs, comme la gigantesque installation en forme de feu de joie imaginée par la Compagnie Carabosse, et des moments plus solitaires, comme le spectacle « Headspace » embarquant les festivaliers dans un voyage onirique de deux minutes.

Le Cabaret Vert en 2023, c’est pour quand exactement ?

La prochaine édition du Cabaret Vert devrait avoir lieu du jeudi 17 août au dimanche 20 août 2023. A ce jour, la programmation n’étant pas finalisée, aucun nom ne peut encore être communiqué. Les réflexions et pistes d’amélioration sont déjà en cours. Quelles surprises seront présentes pour la 18ème édition ? Il faudra prendre son mal en patience pour le savoir.

Le festival du Cabaret Vert a depuis toujours une conviction historique : être un festival durable et respectueux de l’environnement. Cette année n’a pas dérogé à la règle, bien au contraire. L’édition 2022 constitue une année de référence pour le festival, avec la réalisation d’un premier bilan carbone. La mobilité, la restauration, l’énergie ou encore les déchets sont autant de thématiques sur lesquelles le festival ardennais veut continuer à travailler à l’avenir.

Le vélo était d’ailleurs à l’honneur de cette édition avec la mise en place de parkings à vélos sécurisés et surveillés, la présence d’un service de petites réparations de vélos en partenariat avec l’association Ma Ville à Vélo. Une convergence de cyclistes a également eu lieu dimanche 21 août 2022 pour rejoindre le site du festival depuis la Place Ducale en passant par des chemins balisés. Pour la restauration, les circuits courts et les produits locaux ont été privilégiés. Depuis sa création, le Cabaret Vert a fait le pari de se fournir dans un rayon de moins 200 kilomètres pour ce qui est de l’alimentation et de la boisson.

Publié par Romain Buchy, Valentin Decary le 23 août 202 dans les petites affiches Matot Braine https://matot-braine.fr/


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Patrick Fostier @patrick_fostier · 05 octobre 2022
Deux heures pour parler du @CabaretVert avec Yves Scheider son président et Jean Perrissin son responsable du développement durable.
Quelles retombées économiques et culturelles pour les Ardennes ?
Quelles perspectives d’avenir ?
Quel investissement pour nos collectivités ?

Pour en savoir plus :

 Déa Arduinna déesse de la forêt d’Ardenne. le 26 septembre 2013
 Jacques Jeanteur est élu et entrepreneur à Charleville-Mézières le 23 septembre 2019
 Covid-19 : L’UIMM Champagne-Ardenne veut éviter la crise sociale le 08 juin 2020
 Covid-19 : Joseph Puzo « L’important, c’était de ne pas s’arrêter » le 11 juin 2020
 Covid-19 : Les sous-traitants subissent la crise de l’industrie aéronautique le 23 novembre 2020
 Yves Schneider chapeaute la saga du Cabaret Vert le 10 septembre 2021
 Aubin Jeanteur, nouveau président de la Chambre de commerce et d’industrie des Ardennes le 29 novembre 2021
 Lionel Vuibert, un représentant de la métallurgie à l’Assemblée nationale le 28 Juin 2022
 Quentin Delaire, directeur de l’incubateur Rimbaud’Tech à Charleville-Mézières le 06 juin 2022
 Sébastien Guenet devient le nouveau secrétaire général de l’UIMM Champagne-Ardennele le 18 juillet 2022
 Rémy Dessarts : « Les Ardennais n’ont pas abdiqué » le 16 septembre 2022