Le groupe Lisi achève sa mue industrielle en Franche-Comté

, par Christophe Juppin

Acteur mondial de premier plan dans les solutions d’assemblage pour l’aéronautique, l’automobile et le médical, le groupe conforte son implantation dans le Territoire de Belfort. Après avoir transféré son siège à Grandvillars, dans d’anciennes forges réhabilitées, il livrera dans l’été la fin de son dernier chantier franc-comtois, « Delle du futur ». Visite guidée.

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La tréfilerie de Grandvillars à côté de laquelle a été implanté le siège du groupe. © Lisi.

Acteur mondial de premier plan dans les solutions d’assemblage pour l’aéronautique, l’automobile et le médical, le groupe conforte son implantation dans le Territoire de Belfort. Après avoir transféré son siège à Grandvillars, dans d’anciennes forges réhabilitées, il livrera dans l’été la fin de son dernier chantier franc-comtois, « Delle du futur ». Visite guidée.

Visible depuis la route qui traverse la commune, le site des forges de Grandvillars (Territoire de Belfort), réhabilité, a de nouveau fière allure. L’activité industrielle avait démarré ici en 1684. Le nouveau visage de ces lieux historiques porte la marque du groupe Lisi et de la communauté de communes du Sud Territoire, qui ont choisi de leur donner un nouveau souffle et, depuis début 2018, ces deux acteurs locaux en ont repris possession. Au rez-de-chaussée, les services techniques de la collectivité. Au premier étage, le siège du groupe.

«  Un groupe mondial dans un village », sourit Emmanuel Viellard, son directeur général. Rien à voir en effet avec les tours de la Défense. À l’accueil, accrochées au plafond, des poulies hydrauliques qui actionnaient autrefois les machines saluent le visiteur. À la « cantine », plutôt très chic, les voûtes de briques répondent avec élégance aux larges baies vitrées donnant sur la tréfilerie de Grandvillars, l’usine de préparation matière. Et au sol, par endroits, des vitres laissent voir d’anciens rails.

Le montant de la réhabilitation, portée par la communauté de communes, propriétaire des lieux, s’est monté à un peu plus de 25 millions d’€. Locataire, avec un loyer qui lui permettra, dans vingt ans, de s’en porter acquéreur sous certaines conditions, Lisi prépare la suite de l’occupation de l’espace offert : le projet LKI, pour Lisi Knowlegde Institude, «  notre université interne », indique le dirigeant.

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Le siège du groupe franc-comtois de dimension mondiale, dans les anciennes forges, réhabilitées, de Grandvillars. © Lisi.

Dotée d’un budget d’aménagement de 850.000 €, cette université maison, qui accueillera toutes les formations internes, les comités et réunions, a été retenue dans le cadre du projet «  Territoire d’industrie ». « L’idée, c’est un espace convivial de 600 m2, au rez-de-chaussée et au premier étage, avec plusieurs salles, un amphithéâtre, un showroom. Nous voulons en faire quelque chose de modulable, l’axer sur le digital et l’usine virtuelle. Faire mieux, c’est une vraie préoccupation chez Lisi.  »

Dans cette nécessité de toujours faire mieux, dans un environnement industriel optimisé pour pouvoir continuer à produire en France où «  les coûts du travail sont les plus élevés au monde  », estime Emmanuel Viellard – dont le groupe emploie plus de 12.500 personnes sur quatre continents, voir ci-dessous –, l’autre projet franc-comtois qui occupe le groupe coté en bourse en ce début du mois de juin, c’est la livraison prochaine de la nouvelle usine de Delle 2, à cinq kilomètres de là.

Un magasin matière sur trois niveaux

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L’usine de Lisi Automotive à Delle, spécialisée de production de fixations vissées et de visserie, est entièrement reconfigurée. © Lisi.

Ici, quelques 15 millions d’€ ont été investis sur trois ans dans le projet baptisé « Delle du futur  » et destiné à redonner à cette usine Lisi Automotive spécialisée de production de fixations vissées et de visserie un niveau de compétitivité optimal. L’usine a subi un joli lifting : elle accueillera bientôt les sièges de deux «  business group » de Lisi Automotive dans les fixations filetées et les composants de sécurité, dans de vastes open spaces.

L’usine de production, elle, bénéficie d’une innovation maison : la rue qui traversait le site a été remplacée par un « magasin matière » qui comprend trois niveaux et un pont automatisé. L’équipement a été réceptionné en septembre 2018. « D’habitude, la matière est stockée au sol, le projet entrait dans le cadre du projet “Delle du futur”  », explique Philippe Marescot, directeur de l’usine.

Un nouveau bâtiment de 10.000 m2 permet aussi, depuis 2017, d’accroître les capacités de traitement thermique et de récupérer des volumes traités ailleurs. Sur le plan industriel, «  Delle du futur  » est terminé. Quant à l’accueil des deux sièges et les aménagements extérieurs, ils seront livrés en août. «  Ensuite il restera Lure, une petite unité d’outillage mais qui est bien équipée, et nous aurons revu tout le paysage industriel local  », assure Emmanuel Viellard.

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Lisi possède aussi une usine de composants pour l’automobile à Melisey (photo) et une autre à Lure, d’outils de frappe à froid. © Lisi.

Trois divisions et un deuxième pied sur le marché auto américain

Les racines du groupe Lisi remontent à… 1777 ! C’est en effet Frédéric Japy qui, à Beaucourt, une commune voisine de Grandvillars, avait donné l’impulsion en créant une fabrique de mouvements d’horlogerie.

Quelques décennies plus tard, Japy s’associait avec l’industriel voisin Viellard et Migeon pour lancer la production industrielle de vis à bois. Et deux siècles et demi plus tard, le groupe présidé par Gilles Kohler et dirigé par Emmanuel Viellard pèse 1,64 milliard d’€ de chiffre d’affaires, emploie 12.500 salariés dans 49 sites industriels répartis sur treize pays du globe.

Lisi est présent dans trois secteurs d’activité et organisé en trois divisions : Lisi Aerospace (57% de l’activité, 25 sites dont 11 en France), Lisi Automotive (35% de l’activité, 22 sites dont 9 en France) et Lisi Medical (8% de l’activité, 5 sites dont 2 en France).

En 2018 le groupe familial belfortain a investi 30,9 millions d’€ en R&D, déposé 28 brevets – dont 10 inventions – et a mis un deuxième pied aux États-Unis pour le marché automobile avec le rachat de Hi-Vol, après celui de Termax en 2017.


publié par Monique Clémens le 06 juin 2019 dans https://www.tracesecritesnews.fr/


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