L’Assemblée nationale a créé, à la demande du groupe Les Républicains (LR), une commission d’enquête « visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ».
https://www.youtube.com/watch?v=oweVFXFFh04
Les auditions ont commencé fin octobre 2022 et vont se poursuivre tout l’hiver, permettant aux oppositions de feuilletonner sur le sujet pendant les possibles coupures de courant. Après avoir entendu des experts du secteur, des dirigeants ou ex-dirigeants d’entreprises énergétiques ou encore des conseillers ministériels, la commission compte convoquer à partir de février 2023 des anciens ministres de l’Écologie.
- Raphaël Schellenberger, le président LR de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France le 02 novembre 2022. https://www.youtube.com/watch?v=oweVFXFFh04
Raphaël Schellenberger, le président LR de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la souveraineté énergétique tient à ce que Ségolène Royal s’explique sur son action au ministère de l’Écologie (2014-2017), « de gré ou de force ».
- Marianne @MarianneleMag · 9 déc. 2022
Commission d’enquête à l’Assemblée : Ségolène Royal attendue de pied ferme sur le plafonnement du nucléaire
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Commission d’enquête à l’Assemblée : Ségolène Royal attendue de pied ferme sur le plafonnement du nucléaire
Raphaël Schellenberger, le président LR de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la souveraineté énergétique tient à ce que Ségolène Royal s’explique sur son action au ministère de l’Écologie (2014-2017), « de gré ou de force ».
https://www.marianne.net/politique/petites-indiscretions-grosses-revelations/commission-denquete-a-lassemblee-segolene-royal-attendue-de-pied-ferme-sur-le-plafonnement-du-nucleaire?utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1670602916#xtor=CS2-5
Infos sur cette commission : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-independance-energetique
- Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France le 02 novembre 2022.
https://www.youtube.com/watch?v=oweVFXFFh04
Compte rendu n° 2 de la Commission d’enquête du Mercredi
2 novembre 2022
- Jean-Marc Jancovici a été auditionné à l’Assemblée nationale le 02 novembre 2022.
https://www.youtube.com/watch?v=oweVFXFFh04
Les commentaires de Jean-Marc Jancovici :
La Commission d’enquête "visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France", devant laquelle j’ai été auditionné le 02 novembre 2022 (https://bit.ly/3FHL0BV ), va passer à ce qui était probablement son objectif premier depuis le début : nommer des "responsables" à la situation difficile dans laquelle nous sommes, préférentiellement des adversaires politiques de l’initiateur :).
Ce n’est pas la première fois que je le constate : j’ai été convoqué par deux autres Commissions d’enquête du Parlement :
– une sur "l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique" pilotée par un député LR : https://bit.ly/3iSJ9kV
– une sur le "coût réel de l’électricité afin d’en déterminer l’imputation aux différents agents économiques" demandé par un sénateur Vert : https://bit.ly/3PjgRw3
- Jean-Marc Jancovici devant la "Commission d’enquête sur le coût réel de l’électricité" du Sénat le mercredi 20 mars 2012.
A chaque fois un des buts était bien "d’épingler" des adversaires politiques, au motif qu’ils avaient décidé d’actions contraires à la conviction du parlementaire qui déclenchait la Commission.
Cela n’empêche évidemment pas d’apprendre des choses intéressantes pour qui prend le temps d’écouter les auditions ou de lire les rapports, et c’est bien en entrant dans ce niveau de détail que l’on peut profiter de ces travaux. La partie "tribunal pour politiques" n’est qu’une partie émergée - et pas la plus intéressante - de l’iceberg, sauf à permettre à l’ensemble de la classe politique de devenir plus adulte ensuite, et ce n’est pas garanti !
- Etienne Campion @EtienneCampion· 27 févr. 2020
La communication remplace l’expertise. Changer pour changer, sans horizon, simplement parce que "le nucléaire, c’est mal". Quand l’engagement écolo alimente la catastrophe écologique par dogmatisme, en préférant les opinions aux faits. -1
https://www.marianne.net/debattons/billets/fessenheim-centrale-ecolo-mais-sacrifiee
A l’évidence, fermer Fessenheim a privé le pays d’une production électrique bas carbone qui serait précieuse aujourd’hui. Mais qui en est responsable ? Ségolène Royal parce qu’elle a signé le décret ? François Hollande parce qu’il a pris cet engagement dans la campagne ? Emmanuel Macron parce qu’il n’est pas revenu dessus alors qu’il le pouvait ?
- Marianne @MarianneleMag · 10 déc. 2022
Hollande, Voynet, Macron... : les onze qui ont foutu en l’air le nucléaire
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Hollande, Voynet, Macron... : les onze qui ont foutu en l’air le nucléaire
La situation actuelle du parc nucléaire et le risque de pénurie d’électricité ne se résument certainement pas à un enchaînement de mauvaises décisions politiques. Il n’empêche : à entendre certains anciens ministres socialistes, écologistes et macronistes, personne – et surtout pas eux – n’y serait pour quoique ce soit dans la classe politique française. C’est pourtant le cas : « Marianne » a donc dressé une liste (non exhaustive) des fossoyeurs de l’atome.
https://www.marianne.net/societe/ecologie/hollande-voynet-macron-les-onze-qui-ont-foutu-en-lair-le-nucleaire?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1670649684#xtor=CS2-5
La presse qui a longtemps et majoritairement présenté le nucléaire comme bien plus dangereux que ses alternatives et facile à remplacer sans trop se demander si l’argumentation était factuellement solide ? Lionel Jospin qui a donné le coup d’envoi de 20 ans de nucléaire honteux ? Les experts techniques qui n’ont pas su faire la pédagogie des seuls faits ? L’Education Nationale qui a laissé circuler des manuels scolaires contenant des contre-vérités ? L’Allemagne qui a fait tout ce qu’elle a pu pour faire émerger des règles européennes défavorables au nucléaire et nous jeter dans les bras des russes ?
Clouer Ségolène Royal au pilori ne nous aidera que peu à mieux réfléchir à l’avenir. Plus que des noms, notre premier objet d’attention doit être l’adéquation entre processus de décision et problème à traiter. Ce sont les mécanismes structurels à l’oeuvre (cadre de marché, partage des faits, horizon temporel de l’action), qu’il faut examiner et éventuellement corriger. C’est moins spectaculaire que de conspuer un individu (même peu sympathique), mais bien plus fondamental.
Publié par Jean-Marc Jancovici le 11 décembre 2022 sur https://www.linkedin.com
Commission d’enquête à l’Assemblée : Ségolène Royal attendue de pied ferme sur le plafonnement du nucléaire
Publié par Louis Hausalter le 09 décembre 2022 dans https://www.marianne.net
Compte rendu n° 2 de la Commission d’enquête du Mercredi
2 novembre 2022
extraits :
(...)
M. Jean-Marc Jancovici.
Sur les énergies fossiles, qui sont le premier moteur de la civilisation dans laquelle nous vivons, la question de la perte de souveraineté est déjà à l’œuvre depuis longtemps. Cette perte va s’accélérer et se traduire directement en contraction de flux de toute nature, que nous avons l’habitude de résumer classiquement sous l’angle du produit intérieur brut (PIB).
(...)
M. Jean-Marc Jancovici.
Je pense que nous ne réussirons pas à éviter la décroissance. Au vu des flux physiques, l’Europe connait déjà une décroissance depuis 2007 ou 2008, c’est-à-dire le moment du pic d’approvisionnement pétrolier. Un premier exemple est que le nombre de mètres carrés construits en Europe a atteint un pic en 2007, jamais atteint depuis. Un deuxième exemple est que la quantité de tonnes chargées dans les camions a été maximale en 2007. Mesurer la production industrielle — qui est mesurée en euros — avec une unité strictement physique telle que les tonnes ou les mètres cubes permettrait d’obtenir une réponse beaucoup plus claire.
- Marianne @MarianneleMag·
"L’autorégulation est le plus grand défi de l’espèce humaine. Il est malheureusement certain que les épisodes de l’été dernier ne sont qu’un apéritif à côté de ce qui arrive. Quand en plus, il y aura moins de pétrole, cela va devenir beaucoup moins drôle."
En tant qu’élites urbaines préservées du système, vivant en ville loin des flux physiques, nous ne nous rendons pas compte que nous connaissons une décroissance. Nous ne sommes pas les premiers à nous rendre compte avec nos sens que nous vivons déjà une espèce de décrue larvée en Europe. Les Italiens, les Espagnols et les Portugais s’en rendent très bien compte.
- Évolution de la consommation d’énergie par personne, en moyenne mondiale, depuis 1860. "Toutes ces sources d’énergie se sont empilées les unes sur les autres : à aucun moment nous n’avons commis de substitution à large échelle en en remplaçant rien qu’une seule par une autre."
Cette décrue va malheureusement s’accélérer car les combustibles fossiles, qui subissent eux-mêmes une décrue, jouent un rôle si central dans l’émergence de la civilisation dans laquelle nous vivons que cette décrue ne sera pas compensée par une autre forme d’énergie décarbonée dans les temps, compte tenu des ordres de grandeur qui sont en jeu. Les énergies décarbonées pourront jouer un rôle d’amortisseur — ce qui justifie l’intérêt de leur production — mais elles ne parviendront pas complètement à éviter une remise en cause car les combustibles fossiles sont absolument partout. Je ne crois pas à la possibilité de faire une civilisation telle que celle que nous connaissons actuellement sans combustible fossile.
En utilisant de moins en moins de combustibles fossiles, nous vivrons ce que nous appelons la décroissance, la contraction ou la sobriété, c’est-à-dire que nous devrons vivre avec moins de choses physiques. Il nous appartient que cette décroissance ne soit pas une catastrophe. Toutefois, je ne crois pas que nous y échapperons, pour des raisons physiques notamment.
(...)
M. Antoine Armand, rapporteur. Pouvez-vous qualifier l’évolution de la dépendance énergétique dans notre pays depuis l’après-guerre ?
M. Jean-Marc Jancovici.
La dépendance a baissé en termes de valeur ajoutée car nous avons coutume de considérer le nucléaire comme une production domestique. Il faut importer moins de 1 euro d’uranium par mégawattheure électrique produit avec du nucléaire en France, ce qui peut être considéré comme une part parfaitement négligeable. Toutefois, si nous raisonnons en termes de dépendance et de capacité à faire fonctionner le système français sans importation venu de l’étranger, nous ne sommes pas plus indépendants sur le nucléaire que sur le reste. Cependant, nous ne sommes pas dépendants de la même manière et, comparé aux hydrocarbures, notre confort temporel n’est pas exactement le même.
La France dispose de trois mois de stock d’hydrocarbures. S’agissant de l’uranium, nous pouvons stocker des années de fonctionnement sur le sol, ce qui laisse un peu plus de temps pour s’adapter si nous rencontrons un problème avec un fournisseur.
En passant des hydrocarbures au nucléaire, ce qui est la décision prise dans la production électrique dans les années 1970, nous ne pouvons pas dire que nous avons gagné en indépendance stricto sensu mais nous avons gagné en confort et en part de valeur ajoutée réalisée sur le sol français, en comparaison de ce qui est fait à l’étranger. Nous avons aussi gagné sur les émissions de CO2, même si ce n’était pas le but à l’époque.
M. Antoine Armand, rapporteur. Ce que vous venez de dire en prospectif signifie-t-il qu’avec un réinvestissement de la filière nucléaire — à technologie constante, marginalement évolutive avec les réacteurs pressurisés européens (EPR), différente avec les neutrons rapides ou très différente avec la fusion —, nous gagnerions en confort, mais pas en indépendance ?
M. Jean-Marc Jancovici.
Nous ne gagnerions toujours pas en indépendance stricto sensu car nous aurons toujours besoin d’un fournisseur étranger, notamment pour le chrome et le cuivre, qui sont nécessaires pour construire une centrale nucléaire et dont nous ne disposons pas en France. Toutefois, nous gagnerions en confort et en quantité. Concernant le cuivre, il me semble que l’ordre de grandeur est supérieur à dix entre le solaire et le nucléaire pour la quantité de cuivre par kilowattheure produit. Ainsi, si nous voulons produire des énergies décarbonées, nous sommes moins dépendants si nous faisons du nucléaire que si nous faisons un système solaire. En outre, d’une manière générale, les énergies renouvelables exploitant des sources diffuses (donc le vent et le soleil) ont besoin de davantage de collecteurs pour avoir la même quantité d’énergie à l’arrivée, sans parler du fait que nous avons besoin de sources concentrées — pour maintenir un système pas trop éloigné du système actuel — et, éventuellement, de stocker, ce qui demande également des moyens supplémentaires, notamment des métaux. Développer la filière nucléaire ne permet donc pas d’être indépendants mais d’être moins dépendants que d’autres options concernant les métaux.
Parmi les trois solutions que vous avez citées, la fusion peut être exclue d’emblée car, même dans cent ans, elle n’aura pas changé significativement la donne dans l’approvisionnement électrique décarboné. Le dispositif ITER a seulement pour objet de produire un peu plus d’énergie avec la fusion du plasma que l’énergie nécessaire pour mettre le plasma en chauffe à quelques millions de degrés. Par ailleurs, ITER ne comporte aucun dispositif électrogène et j’ignore si nous savons faire un dispositif électrogène avec du rayonnement gamma et des neutrons alors qu’il est possible de récupérer de l’eau chaude dans un réacteur à fission.
- Aymeric Pontier @aympontier · 11 déc. 2022
Des scientifiques 🇺🇸 annoncent une percée dans la fusion nucléaire par lasers (confinement inertiel) en réalisant un gain d’énergie net lors de la réaction : ils auraient produit 2,5 mégajoules d’énergie, alors qu’ils n’ont injecté que 2,1 mégajoules !
https://ft.com/content/4b6f0fab-66ef-4e33-adec-cfc345589dc7
La quatrième génération semble être le grand déterminant de la possibilité de disposer d’un nucléaire « durable » à l’avenir. Le nucléaire que nous exploitons aujourd’hui utilise un isotope très minoritaire de l’uranium, à savoir l’uranium 235, présent à environ 0,7 % dans l’uranium naturel. En raison des quantités récupérables d’uranium sur terre, en ordre de grandeur, si nous voulions remplacer une fraction significative des centrales à charbon mondiales par du nucléaire, il n’y aurait pas assez d’uranium 235 pour que cela fonctionne pendant des siècles. Pour que le nucléaire soit durable, il faut absolument passer à la quatrième génération, capable d’exploiter soit l’uranium 238 soit du thorium, sans trop tarder car, pour démarrer ces réacteurs de quatrième génération, nous avons quand même besoin du seul matériau fissile trouvable sur terre, à savoir l’uranium 235. En passant à la quatrième génération, nous serions capables d’exploiter les stocks d’uranium 238 accumulés mais cela ne change pas grand-chose en termes d’indépendance car nous continuons à avoir besoin d’importer d’autres métaux, notamment pour construire les réacteurs. Le poids de l’uranium n’est pas un élément absolument fondamental. Si un passage à la quatrième génération est toujours bon à prendre, l’argument premier est qu’à l’échelle mondiale, il s’agit du seul nucléaire qui puisse être réellement durable.
M. Antoine Armand, rapporteur. Pour compléter le panorama, pouvez-vous dresser le tableau, pour un certain nombre d’énergies renouvelables, en termes de capacité à sécuriser les approvisionnements, à moyen terme, de métaux et de fiabilité ?
M. Jean-Marc Jancovici.
Le trio de tête des énergies renouvelables utilisées dans le monde comme en France comprend la biomasse produite avec du bois — sous réserve de ce que j’ai dit en ouverture sur la déforestation —, l’hydroélectricité — c’est-à-dire l’exploitation des fleuves — et l’éolien.
Les perspectives sont assez différentes pour ces énergies renouvelables.
L’utilisation du bois est conditionnée par l’évolution de la forêt, qui sera mise à mal par le réchauffement climatique. À condition climatique stabilisée — c’est-à-dire si le réchauffement s’arrêtait —, 10 % de la forêt française mourra tout de même. Dans un monde se réchauffant de deux degrés, nous nous rapprochons plutôt de 40 ou 50 % des espèces actuelles, selon des simulations réalisées avec toutes les réserves que nous pouvons avoir et sachant que, ces dernières années, l’évolution a été plus négative que les simulations dont j’avais connaissance il y a dix ans.
Concernant l’hydroélectricité, nous connaitrons un stress hydrique qui nous desservira car les simulations au sujet du réchauffement climatique montrent globalement un assèchement sur le pourtour du bassin méditerranéen, et notamment dans les Alpes au sens large. Cet assèchement peut même s’étendre vers le nord puisque cette année, les réservoirs de barrages sont très mal remplis en Norvège. La sécheresse s’est donc étendue suffisamment au nord en Europe pour que la Norvège évoque même la possibilité d’exporter moins d’électricité que d’habitude, ce qui a provoqué de vives réactions au Danemark, qui a besoin des échanges avec la Norvège pour équilibrer l’intermittence de son parc éolien extrêmement développé. L’hydroélectricité ne peut pas être beaucoup plus développée en France. Avec la microhydraulique, nous pouvons faire des microproductions, mais, même en grand nombre, ces dernières ne changeront pas significativement la donne à l’échelle française.
Parmi les nouvelles énergies renouvelables, les deux contributions les plus utilisées sont les pompes à chaleur et l’éolien.
Concernant l’éolien, nous comptons l’énergie électrique qui sort d’une éolienne quand les pales sont mises en mouvement par la force du vent. L’avantage de l’éolien est qu’une fois construite, l’éolienne n’engendre pas d’émission. La limite est qu’il faut construire beaucoup d’éoliennes pour récupérer des quantités significatives d’électricité car l’éolien exploite une énergie relativement diffuse. Développer beaucoup de projets signifie que, pour chaque projet, des gens sont éventuellement capables de s’y opposer. Ensuite, le vent n’est pas toujours régulier en permanence alors que la puissance d’une éolienne dépend du cube du vent. Si la vitesse du vent est divisée par deux, la puissance électrique fournie est divisée par huit. À l’échelle de l’Europe, même avec l’interconnexion de toutes les éoliennes européennes, l’ensemble du parc éolien peut descendre à moins de 5 % de la puissance installée. Nous ne pouvons donc pas avoir un système purement éolien. En outre, même en ajoutant du solaire — qui est un peu contracyclique par rapport à l’éolien —, l’ensemble des deux ne permet toujours pas de garantir l’approvisionnement.
Ces énergies ont une limite en termes d’emplacements et de matériaux, car elles sont beaucoup plus intensives en métal que les modes centralisés que nous avons l’habitude d’utiliser jusqu’à maintenant. Ces limites sont plutôt physiques, a contrario des limites du nucléaire, qui sont plutôt liées aux compétences et au consensus. Je ne dis pas que la volonté humaine est une limite plus simple à franchir car elle peut au contraire être beaucoup plus compliquée.
Les pompes à chaleur exploitent le transfert d’énergie entre l’environnement et l’intérieur d’un logement ou l’intérieur d’une usine avec un cycle thermodynamique, qui a en général l’avantage d’avoir un rendement supérieur à 1 — c’est-à-dire que, pour un kilowattheure d’électricité que vous injectez dans la machine, vous transférez plusieurs kilowattheures de chaleur entre l’extérieur et l’intérieur d’un logement. Cette contribution commence à devenir significative mais cette énergie renouvelable a besoin d’électricité pour être mise en œuvre, ce qui constitue un peu un paradoxe. J’avais fait un petit calcul d’ordre de grandeur et déduit que, si on voulait remplacer l’ensemble du chauffage au gaz de France par des pompes à chaleur, après avoir préalablement isolé l’ensemble des bâtiments, il faudrait quand même trouver quelques dizaines de térawattheures d’électricité, ce qui est possible mais semble difficile.
Après l’éolien et les pompes à chaleur arrivent des contributions plus marginales telles que les agrocarburants, le solaire ou encore la géothermie.
La difficulté est qu’il n’y a aucune de ces énergies renouvelables pour lesquelles nous pouvons nous dire qu’il n’existe pas de problème à son expansion indéfinie.
(...)
Je ne suis pas en mesure d’expliquer très exactement ce qu’il s’est passé durant les vingt dernières années. Je continue à chercher, à essayer de me construire une histoire et je ne suis pas au bout de ma quête.
Il y a eu des épisodes isolés que nous sommes capables de reproduire. Par exemple, il ne fait absolument aucun doute dans mon esprit que l’objectif de 50 % de nucléaire et la fermeture de Fessenheim ont été décidés car François Hollande souhaitait conclure un accord avec Les Verts.
- Etienne Campion @EtienneCampion· 27 févr. 2020
La communication remplace l’expertise. Changer pour changer, sans horizon, simplement parce que "le nucléaire, c’est mal". Quand l’engagement écolo alimente la catastrophe écologique par dogmatisme, en préférant les opinions aux faits. -1
https://www.marianne.net/debattons/billets/fessenheim-centrale-ecolo-mais-sacrifiee
- Jean Louis @JL7508 · 1 sept. 2022
Fermeture de Fessenheim :
▶️En 2020, Borne se félicitait d’avoir pris une décision que "nos prédécesseurs avaient reportée".
« Alors je vous confirme, c’est un moment historique parce que, comme vous le soulignez, ça fait des années qu’on dit aux Français qu’il faut baisser la part du nucléaire dans notre électricité, cela fait des années qu’ils entendent parler de l’arrêt de Fessenheim. Et depuis des années, nos prédécesseurs ont reportés la décision. Cette décision, elle est prise : le décret que j’ai signé avec le Premier ministre, il est ce matin au journal officiel, et samedi prochain 22 février 2020, le premier réacteur de Fessenheim
s’arrêtera. Donc, c’était effectivement un engagement d’Emmanuel Macron... » Élisabeth Borne ministre de la Transition écologique et solidaire.
▶️le 31 octobre 2022, elle s’est finalement défaussée en expliquant qu’en fait la décision avait été prise "pendant le quinquennat de F.Hollande" !
« Bonjour Madame la Première ministre, Jacques Seray, Europe1. Vous qui avez mis en oeuvre la fermeture de Fessenheim et souhaité la réduction de la part du nucléaire dans notre mixe énergétique. Ne vous sentez-vous pas responsable de la la situation dans laquelle nous nous trouvons. Avez-vous le sentiment, ou pas, avec le recul, d’avoir fait une erreur ? »
« Alors vous savez, c’est une forme de paquebot, une centrale nucléaire. Et quand la décision a été prise dans le quinquennat de François Hollande de fermer Fessenheim, cela veut dire que la poursuite de l’activité n’était pas possible dans ce quinquennat. » Élisabeth Borne Première ministre.
Lamentable.
https://twitter.com/i/status/1565235340763402240
La situation était similaire concernant Lionel Jospin et Superphénix.
Cependant, il m’est très difficile d’expliquer certains autres éléments. Par exemple, je ne peux pas expliquer pourquoi le pétrole est si absent du débat public en France. Le pic de production du pétrole n’intéresse personne. Encore aujourd’hui, quand vous expliquez que nous sommes déjà entrés en décrue subie d’approvisionnement pétrolier, les gens sont extrêmement surpris. Nous avons un peu commencé à parler du gaz en raison des menaces de Vladimir Poutine. Il existe donc une focalisation sur l’électricité dans le débat public qui ne vous aura pas échappé, notamment sur un antagonisme entre nucléaire et énergies renouvelables électriques qui fait les choux gras de la presse.
M. Antoine Armand, rapporteur. J’aimerais entendre votre opinion concernant le niveau d’information du grand public et des décideurs publics en termes de connaissance du domaine énergétique et l’implication sur les décisions prises.
M. Jean-Marc Jancovici. Ce niveau est faible.
L’énergie n’est pas un sujet central dans l’information médiatique, probablement parce qu’elle est vue comme un bien de consommation avant d’être vue comme le déterminant de ce qui fait notre monde. Or, sans camions, il n’y aurait pas de villes. Parler de l’énergie uniquement sous l’angle du prix est quand même extrêmement réducteur et court-termiste.
D’une façon générale, dans les médias français, il y a un problème de qualification technique , qui évolue doucement. Les médias français ne sont pas à l’aise avec les sujets très techniques, ce qui tient peut-être à la formation des journalistes — qui n’est pas technique et nécessite de compenser par de l’expérience sur le tas, ce qui prend du temps — ou à l’organisation des rédactions — où l’aristocratie est le service politique qui ne discute pas des vices et des boulons parce que l’intendance suivra.
Il est clair que la qualité de l’information est médiocre et que le niveau d’information de la population n’est pas très élevé. Je serais étonné que la situation soit extraordinairement différente dans les autres pays occidentaux. Toutefois, je pense que quelques pays sont quand même un peu plus matures, notamment la Grande-Bretagne où le débat est un peu plus éclairé. D’une manière générale, le degré de compréhension du grand public et son degré d’implication dans ces débats sont très faibles.
Les débats publics concernent une toute petite fraction de la population. Par exemple, je serais curieux de savoir, à la fin des débats organisés en ce moment par la commission nationale du débat public (CNDP), quelle fraction de la population en aura entendu parler. Mon expérience est que ces débats concernent une toute petite fraction de la population, ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle mais constitue en tout cas une donnée du problème.
Concernant les décideurs et les élus, j’ai envie de dire que la situation s’est différenciée durant les dix dernières années. Je pense que le monde civil a progressé plus vite que le monde politique. Au vu des débats que nous pouvons avoir aujourd’hui dans le monde politique sur ce sujet, je n’ai pas l’impression que nous avons beaucoup bougé par rapport à il y a dix ans, même si des décisions peuvent être prises. La conscience, dans la société civile, que les temps qui s’annoncent risquent de ne pas être très simples et la compréhension, parmi les décideurs, d’un certain nombre d’éléments concernant à la fois le climat et l’énergie ont quand même un peu progressé.
(...)
M. Jean-Marc Jancovici.
’émets l’hypothèse que la chaleur renouvelable est peu évoquée en France car, au moment du Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy avait dit que le nucléaire ne serait pas abordé. Les associations antinucléaires n’en ont donc pas parlé mais ont essentiellement évoqué les renouvelables électriques. Le sujet n’était pas tant le climat car remplacer une énergie bas carbone par une autre énergie bas carbone change peu de choses. Sans le dire, l’accent a été mis sur les renouvelables électriques en raison d’une motivation antinucléaire.
Ce point s’inscrit dans une opposition plus ancienne. Le nucléaire est en général l’élément pivot des débats publics sur l’énergie, beaucoup plus que les hydrocarbures, ce qui a beaucoup structuré, y compris le développement des énergies renouvelables.
En 2018 ou 2019, plus de deux tiers des Français pensaient que le nucléaire contribuait significativement aux émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit, à mon avis, d’une conséquence directe de ce débat ainsi que du fait que les énergies renouvelables et le nucléaire ont été très longtemps opposés.
Lorsque, dans d’autres pays européens, la chaleur renouvelable a fait l’objet de politiques de promotion anciennes, c’est que le pays disposait par ailleurs d’un potentiel important. Dans les pays nordiques, dont les gisements forestiers sont très importants rapportés à la population, la chaleur renouvelable fait l’objet d’effort depuis longtemps. Cet élément a peut-être joué en France car la chaleur renouvelable n’avait pas un potentiel très important. Lorsque le potentiel était important dans certaines régions de France, en particulier dans les départements d’outre-mer (DOM), elle a fait l’objet d’une promotion aussi puisque les chauffe-eaux solaires y sont raisonnablement répandus.
Nous pouvons faire en sorte de limiter les usages en le décidant. Rien ne nous empêche en théorie de militer auprès de l’Union européenne pour limiter le poids des véhicules neufs vendus. Il n’existe pas de limites physiques, mais seulement une affaire de volonté. Augmenter les usages augmente l’activité économique sous-jacente. Lorsque, quoi qu’on fasse, le prisme économique est placé comme prisme de lecture premier, la limitation des usages sera assez rarement recherchée. Même quand il s’agit de fumer et d’avoir des habitudes alimentaires néfastes, les usages ne sont pas limités et de la publicité est diffusée pour les inciter. Dès lors que nous prenons les activités sous l’angle économique, le mécanisme d’incitation à l’inflation des usages se met naturellement en route, parce que c’est ce qui entraîne l’inflation de l’activité. Si nous voulons sortir de ce mécanisme, nous devons accepter de changer la hiérarchie des indicateurs, ce qui n’est pas simple.
Par ailleurs, j’ai toujours la même opinion concernant la pertinence de remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables. Je pense délibérément que ce remplacement serait inutile et qu’il a constitué une perte de temps et d’argent. En revanche, dans le cadre dans lequel nous sommes aujourd’hui, il n’est pas stupide de produire des énergies renouvelables — même si cela dépend de leur nature et du but fixé. Je continue à penser qu’il faut raisonner de manière pragmatique et différenciée, en ne parant ni le nucléaire ni les énergies renouvelables de tous les brevets de vertu car toutes les énergies ont des avantages et des inconvénients. Il me semble que la bonne situation, vers laquelle nous devons essayer de tendre, est celle dans laquelle nous jugeons sur pièce.
Des informations publiques sont disponibles concernant la corrosion sous contrainte. Cédric Lewandowski a été auditionné par l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) il y a quelques jours. Je vous invite à aller voir son intervention, assez complète, qui fournit un certain nombre d’indications techniques sur ces corrosions.
- Nicolas Mounier @nmounier16 · 27 oct. 2022
Cedric Lewandowski a justifié qu’EDF n’en avait pas « trop fait » mais a indiqué que de toute façon EDF n’avait pas le choix : la réglementation Fr exclut tout défaut sur le circuit primaire principal (CPP) et assimilé.
https://twitter.com/i/status/1585728476296122369
Je pense que l’EPR était trop compliqué parce qu’on a cherché à faire à la fois plaisir aux Français et aux Allemands. Depuis l’origine, l’autorité de sûreté du nucléaire (ASN) n’a jamais été chargée de faire un arbitrage coût/bénéfice sur les mesures de sûreté qu’elle doit mettre en œuvre. Son seul prisme de lecture est la sûreté mais, si un excès de sûreté engendre un risque de défaut d’approvisionnement, pouvant lui-même entrainer des conséquences extrêmement délétères, cette question est hors de son champ. Or il me semble que nous ne pourrons pas faire l’économie de nous poser ce genre de question, dans un monde qui va lui-même être en économie de moyens. À l’avenir, nous serons nécessairement obligés — pour le nucléaire comme pour l’éolien — de revoir l’arbitrage avantages-inconvénients à l’aune d’un monde dans lequel nous sommes un peu dans une course contre la montre et dans lequel nous serons en économie forcée de moyens de façon croissante. Ce cadre est évidemment beaucoup moins confortable que le cadre dans lequel nous raisonnions jusqu’à maintenant. Il n’est pas évident que, dans ce monde, il faille faire un nucléaire aussi complexe que celui que nous faisons aujourd’hui.
Je ne crois pas qu’il faille construire uniquement des EPR 2 pour remplacer le parc actuel. La solution qui aurait ma préférence est d’employer les grands moyens sur le développement de la quatrième génération. Si nous nous mettons en « économie de guerre », je pense que nous sommes à quinze ans de pouvoir disposer de modèles déployables. À ce moment, nous faisons la jonction avec des EPR, le temps de pouvoir commencer à déployer de la quatrième génération. Toutefois, nous n’en faisons pas plus que cela. Cette option n’est pas sur la table actuellement. Dans l’intervalle, il est évident qu’aujourd’hui, si nous voulons davantage d’électricité, la seule option qui reste est de rajouter des moyens renouvelables dans les dix à quinze ans à venir.
Avec les énergies renouvelables, la difficulté est dans le système et non dans l’objet. Fabriquer une éolienne n’est pas compliqué alors que faire un système qui repose majoritairement sur des sources non pilotables est tellement complexe que je pense personnellement que nous aurons beaucoup de difficulté à y arriver. Néanmoins, nous pouvons en ajouter un peu.
Par ailleurs, le scénario publié par l’association Les Voix du Nucléaire, qui propose de développer des moyens renouvelables et des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) dans les décennies à venir, tant que nous ne sommes pas capables de faire la jonction avec du nucléaire de troisième et quatrième génération, me semble assez malin.
- EDF Hydro Grand EST @EDF_HydroEst · 26 févr. 2020
#Devinette : Que veut dire le sigle STEP ❓🤔 Réponse et explications en visitant la centrale de Revin dans les #Ardennes, à l’occasion des 10ème Journées de l’Industrie Electrique. #VisiterEDF
Les Steps se sont développées à partir des années 1970 pour optimiser le fonctionnement des grandes centrales électriques thermiques et nucléaires, face à une demande en électricité très variable dans le temps. Une Step est capable de délivrer de l’énergie en quelques minutes et avec un très bon rendement (entre 70 % et 85 %). Elle permet de stocker de grande quantité d’énergie électrique par l’intermédiaire de l’énergie potentielle de l’eau.
Je n’ai pas étudié ce scénario en détail mais je trouve qu’il n’est pas inintéressant. L’association Les Voix du Nucléaire indique qu’une fois que nous serons capables de déployer du nucléaire de quatrième génération, nous pourrons déconstruire les éoliennes et cesser de les utiliser.
Je pense que les SMR, du fait de leur taille, ne changeront pas significativement la donne mais peuvent être très intéressants pour les régions insulaires qui dépendent de l’électricité au fioul ou au charbon.
- François Dos Santos @frdossant · 14 sept. 2022
Nucléaire : Cet été, des modifications temporaires d’arrêtés de rejets ont fait grand bruit.
Cédric Lewandowski (EDF) remet les ordres de grandeur et montre que les possibilités de ces arrêtés n’ont concerné, en définitive, que 4 centrales sur moins de 10 jours.
La sécheresse est un problème de production et non un problème de sûreté. Lorsqu’un réacteur est mis à l’arrêt, un millième de l’eau utilisée lors du fonctionnement normal est nécessaire pour le maintenir en condition froide. En cas de manque d’eau, le risque encouru est le défaut de production mais il n’existe pas de risque pour la sûreté. Le défaut de production est un risque pour tous les modes qui dépendent de l’eau tels que les centrales nucléaires et thermiques ainsi que l’hydroélectrique. La plus grande centrale nucléaire américaine fonctionne sans mer et sans rivière mais avec les eaux usées d’une ville, qui lui servent de source froide.
La question du coût du nucléaire est essentiellement une question de cadre de marché. Par exemple, le coût du mégawattheure de la centrale d’Hinkley Point s’élèvera à plus de 100 livres sterling. Or, si le financement de cette centrale avait eu lieu avec de l’argent disponible à 2 % par an — et non pas avec de l’argent disponible à 10 % par an —, la même centrale aurait produit des mégawattheures aux alentours de 50 euros. Le vrai sujet du coût du nucléaire est la structure de financement, qui dépend essentiellement du cadre public ou non. Le nucléaire n’a rien à faire dans un cadre privé car il s’agit, par essence, d’une activité régalienne qui relève de l’État et qui doit accéder à des financements qui sont ceux de l’État. Toutefois, j’ai le même raisonnement pour les énergies renouvelables et je considère que le fait d’avoir fourni des produits financiers à 15 % de rendement sur capitaux investis pour les premiers panneaux solaires n’aurait jamais dû exister.
La question des déchets nucléaires est très importante dans le débat public. Le fait que ces déchets fassent partie des éléments générant le plus de peur ne me semble pas du tout en adéquation avec la hiérarchie des nuisances lorsque nous regardons tout ce qui est déversé dans l’environnement (CO2, phytosanitaires ou encore particules fines). Les déchets nucléaires sont de deuxième ordre car, même si leur nature n’est certainement pas anodine, ils sont tout petits, peu nombreux et confinés.
De très loin, l’option préférentielle est de les mettre dans un trou et de les oublier, ce que les Suédois ont décidé de faire. Je considère que le retraitement est une bonne idée puisqu’il permet de concentrer de façon très importante le volume à stocker et de récupérer un certain nombre d’éléments qui sont récupérables dans les assemblages usés.
La réversibilité du stockage ne me semble pas cruciale. Un stockage non réversible s’est produit de façon très naturelle il y a deux milliards d’années dans une mine d’uranium à Oklo au Gabon, où des réacteurs sont apparus spontanément. Les produits de fission avaient très peu migré par rapport à l’endroit où ils s’étaient formés. Nous sommes capables de mettre du pétrole et du gaz sous pression dans une couche géologique profonde, dans laquelle ils resteront pendant des millions d’années. Nous pouvons donc très bien placer des éléments solides comme des colis vitrifiés dans une couche géologique appropriée et ne pas être très inquiets à l’idée qu’ils réapparaissent cinquante ans plus tard.
Il faut savoir qu’au bout de quelques siècles, les produits de fission sont revenus au niveau de radioactivité de l’uranium initial. C’est moins que la cathédrale Notre-Dame, qui est à l’air libre et donc beaucoup plus agressée. Le chiffre de 100 000 ans est souvent mis en avant mais la partie la plus radiotoxique est beaucoup plus courte.
Le biogaz, qui est une énergie dérivée de la biomasse, est intéressant pour des usages de niche. Faire des cultures dédiées pour produire de grandes quantités de biogaz, comme l’ont fait les Allemands, ne me parait pas du tout pertinent. En revanche, faire du biogaz avec des déchets agricoles ou des couvertures intermédiaires et s’en servir prioritairement pour remplacer les combustibles fossiles de la mécanisation agricole me parait tout à fait approprié. Dans le plan de transformation de l’économie française, nous proposons de déconstruire le réseau de gaz en France et de nous passer de cette source d’énergie, essentiellement fossile. L’injection dans le réseau devient donc un peu moins intéressante.
La production électrique peut éventuellement présenter un intérêt si elle sert à remplacer le gaz dans les usages d’hyperpointe. Ce n’est alors plus le même genre d’installation car il faut de grandes installations pour avoir des quantités de gaz qui ne soient pas complètement dérisoires.
Si l’hydrogène est utilisé pour stocker de la production électrique intermittente, le rendement de chaîne est extrêmement mauvais, de l’ordre du quart de l’énergie initiale. Si nous voulons absolument stocker de l’électricité, il vaut mieux faire des stations de pompage. Il reste à convaincre quelques habitants de Savoie que l’on va noyer les vallées avec l’eau du lac Léman.
(...)
Mme Julie Laernoes (Ecolo-NUPES). Vous évoquez d’autres sujets dans vos écrits, mais on ne vous entend que sur le nucléaire.
M. Jean-Marc Jancovici.
Si on ne m’entend que sur le nucléaire, il faut vous adresser aux journalistes . J’ai été invité par la matinale de France Inter pour le lancement de la bande dessinée Le monde sans fin, après avoir refusé une première invitation pour parler de nucléaire. Durant la semaine qui vient de s’écouler, j’ai dû refuser entre cinq et dix invitations à parler du nucléaire dans la presse. J’assume mes opinions mais, une fois qu’on vous a enfermé dans une case, il est difficile d’en sortir. Par ailleurs, je n’élude pas les questions sur le sujet. Je fais ce que je peux pour qu’on ne retienne pas que les propos relatifs à ce sujet mais je ne maitrise pas complètement le processus.
- Jean-Marc Jancovici, Associé Carbone 4 - Président The Shift Project
Jean-Marc Jancovici, Associé Carbone 4 - Président The Shift Project
Je m’exprime également par d’autres canaux que la presse, notamment sur LinkedIn, mon site personnel et dans des vidéos, où je ne parle pas que de nucléaire, tant s’en faut.
J’essaie de renvoyer, autant que possible, à mes écrits et mes oraux primaires.
J’ai compris que vous n’aimiez pas beaucoup le nucléaire mais je ne sais pas s’il est utile de répondre en détail à tous vos propos.
Mme Julie Laernoes (Ecolo-NUPES). Ma position n’est pas un choix idéologique. Lorsque je regarde bout à bout les éléments rationnels, notamment ceux dont vous faites état dans un certain nombre d’écrits, je n’aboutis pas à la même conclusion. C’est pour cette raison que je vous posais une question sur les quinze années qui nous reste pour agir et sur l’incertitude du développement de la technologie, que vous mettez en exergue parmi les options et que vous défendez. Je m’interroge sur cette croyance totale que le nucléaire sauverait le climat, ce qui me parait antinomique.
M. Jean-Marc Jancovici.
Si vous avez bien lu ce que j’ai écrit et écouté ce que j’ai dit, je n’ai jamais affirmé que le nucléaire sauverait le climat. J’ai toujours souligné que le nucléaire n’éviterait pas la décroissance. J’ai toujours dit qu’il ne serait pas à l’échelle pour remplacer les combustibles fossiles. La seule chose que je dis est qu’il fait partie des amortisseurs de la décroissance et, dans cette catégorie, je considère qu’il a un certain nombre d’avantages physiques en raison desquels en faire autant que nous pouvons est une bonne idée, sachant que ce ne sera jamais des montagnes puisqu’il existe des limites temporelles et de compétences sur son déploiement.
J’ai également écrit dans mon premier livre que l’énergie infinie serait une absolue catastrophe. En revanche, j’ai toujours dit qu’il fallait, dans un monde imparfait et qui le sera malheureusement de plus en plus, hiérarchiser nos possibilités d’action et choisir en premier l’option ayant la balance entre avantage et inconvénient la plus intéressante. Or je fais partie des gens qui ne croient pas que, pour des raisons physiques, nous irons jusqu’au bout des scénarios de déploiement des énergies renouvelables diffuses, électriques et intermittentes car ce système est trop complexe, qu’il existe quatre conditions physiques au sujet desquelles l’AIE et RTE indiquent qu’il faudrait parvenir à franchir une barrière et qu’il existe des sujets de stockage (notamment intersaisonnier), d’ajustement en fréquence ou encore de disponibilité.
Je pense que nous n’arriverons pas à aller au bout des scénarios de déploiement des énergies renouvelables diffuses, électriques et intermittentes. Or, en France, nous avons déjà réussi une fois un déploiement du nucléaire. Dans Le monde sans fin, nous utilisons l’image d’un parachute de secours. Cette solution présente des avantages supérieurs à ses inconvénients.
Mon opinion sur le nucléaire date d’une époque où je n’avais pas touché un euro de la part d’un acteur de la filière. Cette opinion date du moment où j’ai commencé à m’intéresser à la question climatique. Chronologiquement, j’ai regardé successivement le climat, le nucléaire et le pétrole. À l’époque, je n’avais aucun lien économique avec le monde de la filière nucléaire. J’ai juste posé de nombreuses questions et, tant que je n’avais pas compris, j’ai continué à poser des questions. C’est de cette époque que date ma conviction que le nucléaire est à mettre du côté des solutions et non du côté des problèmes. Toutefois, ce n’est pas parce que cela fait partie des solutions que c’est miraculeux.
J’insiste sur le fait que le nucléaire n’évitera pas des efforts massifs de sobriété, mais les allégera.
(...)
M. Jean-Marc Jancovici. Concernant le numérique, vous avez raison, j’ai mauvaise conscience.
Je relirai d’abord le numérique au thème de cette commission. Il s’agit d’un domaine dans lequel nous n’avons aucune souveraineté. En effet, la fonction la plus régalienne de l’État, qui est de collecter l’impôt, a été confiée aux GAFA. J’ai donc besoin d’un ordinateur, d’un système internet et d’un système mondial de télécommunication. Ce que nous venons de faire sur la 5 G relève d’un abandon supplémentaire de souveraineté puisque les opérateurs français seront incités à s’équiper avec des tas de composants de réseaux qui ne sont pas fabriqués en France et que les Français seront incités à changer de smartphone pour des appareils fabriqués à l’étranger, afin de regarder Netflix dans le métro et que l’application Tinder fonctionne mieux. Nous sommes clairement aujourd’hui dans ce que j’appelle l’ébriété numérique.
Avant de savoir si la première chose à faire est de fermer la chaîne YouTube de Jean-Marc Jancovici— ce qui est une option puisque cette fermeture supprimerait de la pollution numérique —, je fais ce que je peux en demandant aux personnes qui visionnent mes vidéos de les regarder en très basse définition. Toutefois, il est clair que je participe aux émissions liées au numérique.
Dans le monde, la moitié de l’empreinte carbone du numérique est due à la fabrication des équipements (écrans, ordinateurs, smartphones, composants de réseau et serveurs) tandis que l’autre moitié est due aux opérations de ces équipements. Ce qui augmente aujourd’hui extrêmement fortement la croissance du trafic du système digital mondial est la vidéo en ligne, et notamment le streaming — avec Netflix en tête —, YouTube, la pornographie et les vidéos familiales.
- The Shift Project @theShiftPR0JECT · 14 dec 2022
Le 8 novembre 2022 le Shift présentait son nouveau rapport : « ClimatSup Business - Former les acteurs de l’économie de demain » afin d’intégrer les enjeux écologiques dans les enseignements en gestion.
👉 Replay : https://www.youtube.com/watch?v=b41Ov6-YgtM
👉 Rapport : https://bit.ly/3UV25g
Le Shift Project avait formulé quelques suggestions pour limiter cette inflation. Nous avions notamment proposé à l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) que les licences octroyées aux opérateurs soient faites sous conditions de maitrise de l’empreinte carbone. À l’époque, l’Arcep avait noté l’idée. À partir du moment où nous voulons limiter un usage, seules deux options sont possibles : les quantités ou les prix. Au sein du Shift Project, nous sommes un peu plus communistes, donc nous préférons limiter par les quantités plutôt que par les prix car nous considérons que ce système est plus égalitaire.
Par ailleurs, la débauche d’équipements que nous utilisons pour des usages totalement récréatifs tels que le metavers — dont je ne suis pas complètement convaincu qu’ils aideront à faire pleuvoir ou à se sortir un peu mieux de la situation que nous sommes en train de décrire — nécessite des composants que nous ne pourrons plus mettre dans des choses qui sont indispensables au fonctionnement quotidien de notre société. Par exemple, aujourd’hui, sans électronique, il n’existe plus de banques. Même si nous disons beaucoup de mal des banques par ailleurs, ces usages sont devenus essentiels à très court terme et nous « gaspillons » des ressources pour des choses assez futiles.
Il me semble que cela justifierait également des investigations un peu plus approfondies de l’Assemblée nationale afin de se pencher sur les actions à mettre en place en termes de stratégie numérique dans ce pays. Il ne suffit pas de céder — comme notre Président de la République lors du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas — à la fascination devant le gadget.
- LePetitCaporal @_LePetitCaporal · 14 dec 2022
Rien que pour cette masterclass, ça valait le coup d’ouvrir Twitter aujourd’hui.
https://twitter.com/i/status/1602758500270022656
Concernant la sécurisation des sites, il faut vivre avec l’idée qu’un accident est toujours possible. La question est : compte tenu des avantages que nous offrent les dispositifs non accidentés, sommes-nous prêts à courir le risque de l’accident ? Aujourd’hui, le risque le plus important en cas d’accident est le risque de panique, et non celui d’un dommage physique. Pour des raisons que je n’ai pas complètement percées, le nucléaire engendre des réactions disproportionnées par rapport à la cigarette, à la circulation routière ou à un aliment dont je ne redonnerais pas le nom ici. En cas d’accident sur un réacteur à eau pressurisée, le plus probable est que, comme à Three Mile Island, vous perdiez le réacteur à l’intérieur de l’enceinte de confinement. En cas de conflit, la vraie question est de savoir si l’accident ajoutera massivement des dommages. Un accident dans la centrale de Zaporijjia ne changera malheureusement pas significativement le bilan de la guerre en Ukraine. Lorsqu’une installation est endommagée à cause de la guerre, le vrai problème est la guerre.
En outre, il existe de nombreuses manières de causer des morts avec des dommages aux installations de production électrique. La convention stipule qu’en cas de guerre, les belligérants ne doivent pas porter atteinte aux centrales nucléaires ni aux barrages. Or, si vous voulez faire beaucoup de dégâts très rapidement, il vaut mieux détruire les barrages que les centrales nucléaires. En France, faire sauter le barrage de Vouglans engendrerait six mètres d’eau place Bellecour à Lyon.
La bonne réponse tient dans le mot pédagogie. L’époque va probablement nécessiter que votre métier comporte plus qu’avant le fait de faire la pédagogie des problèmes. Je sais bien qu’un élu fait normalement la pédagogie des solutions. Toutefois, de temps en temps, je pense que vous serez contraints de faire aussi la pédagogie des problèmes et la seule manière d’y parvenir est d’être capable de maitriser à peu près les sujets sur le plan technique.
Je me suis exprimé de manière générale sur l’ouverture à la concurrence des systèmes électriques en disant qu’elle avait été une erreur, ce que je pense toujours. Nous avons essentiellement perdu notre temps à faire quelque chose qui n’a apporté aucun élément positif. Cette ouverture à la concurrence a juste servi à enrichir des distributeurs, à divertir de la rente par rapport aux propriétaires des dispositifs de production et à créer des effets de volatilité dans les prix de marché dont nous voyons les effets en ce moment. Il ne faut donc pas aller encore plus loin dans cette direction.
- Nicolas Meilhan @NicolasMeilhan · 23 décembre 2022.
@BrunoLeMaire affirmait le 25 septembre 2021 : « Le marché unique européen de l’électricité ne marche pas, il est aberrant ». Qu’a-t-il fait en 15 mois pour le changer ? Rien. A quoi sert-il ? Probablement à rien.
Pour Bruno Le Maire le marché unique de l’électricité est obsolète".
"Le marché unique européen de l’électricité ne marche pas, il est aberrant", a estimé vendredi 23 septembre 2022 le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, affirmant souhaiter débattre lundi avec ses homologues européens de la révision d’un système selon lui "obsolète".
https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/energie/pour-bruno-le-maire-le-marche-unique-de-l-electricite-est-obsolete_AD-202109240483.html
- Carėne Tardy @Carene1984 · 13 décembre 2022
Nicolas Meilhan « Il faut faire comme les Espagnols et les Portugais, sortir de ce marché européen. On a l’électricité la moins chère du monde, 20€ du mégawattheure et on la paye 600€. Dans quel monde cela existe ? » 4 mois que ça dure, aucune réaction.
https://twitter.com/i/status/1602640195391717379
Rétropédaler sur ce sujet demande que la France commence à militer et à faire de la pédagogie du problème auprès de nos amis européens, en disant que l’époque voudrait que nous arrêtions ce genre de système, qui n’a strictement aucun intérêt, et que nous revenions à quelque chose de plus intégré, permettant de faire de la planification sur le long terme. En matière de systèmes énergétiques, le maître mot est la planification. Or cette dernière est impossible quand le marché est ouvert.
Nous aurions pu faire de l’ouverture à l’amont et un duopole. C’est exactement ce qui a été fait pour l’eau. Dans les infrastructures très capitalistiques, c’est ce qui finit par se passer, avec un oligopole régulé. Nous pouvons discuter pour savoir si un oligopole régulé est mieux qu’un monopole. Néanmoins, il s’agit du seul marché compatible avec le besoin d’opérateurs capables d’assumer des investissements lourds. La concurrence à l’aval n’avait aucun intérêt.
(...)
- Marianne @MarianneleMag · 10 déc. 2022
Hollande, Voynet, Macron... : les onze qui ont foutu en l’air le nucléaire
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Hollande, Voynet, Macron... : les onze qui ont foutu en l’air le nucléaire
La situation actuelle du parc nucléaire et le risque de pénurie d’électricité ne se résument certainement pas à un enchaînement de mauvaises décisions politiques. Il n’empêche : à entendre certains anciens ministres socialistes, écologistes et macronistes, personne – et surtout pas eux – n’y serait pour quoique ce soit dans la classe politique française. C’est pourtant le cas : « Marianne » a donc dressé une liste (non exhaustive) des fossoyeurs de l’atome.
https://www.marianne.net/societe/ecologie/hollande-voynet-macron-les-onze-qui-ont-foutu-en-lair-le-nucleaire?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1670649684#xtor=CS2-5
- Marianne @MarianneleMag · 9 déc. 2022
Commission d’enquête à l’Assemblée : Ségolène Royal attendue de pied ferme sur le plafonnement du nucléaire
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Commission d’enquête à l’Assemblée : Ségolène Royal attendue de pied ferme sur le plafonnement du nucléaire
Raphaël Schellenberger, le président LR de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la souveraineté énergétique tient à ce que Ségolène Royal s’explique sur son action au ministère de l’Écologie (2014-2017), « de gré ou de force ».
https://www.marianne.net/politique/petites-indiscretions-grosses-revelations/commission-denquete-a-lassemblee-segolene-royal-attendue-de-pied-ferme-sur-le-plafonnement-du-nucleaire?utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1670602916#xtor=CS2-5
- La Champagne Viticole @LaChampagneViti · 12 dec 2022
💬 « Un bébé qui nait aujourd’hui a droit au 1/10e des émissions de ses grands-parents. »
Jean-Marc Jancovici : « Si on veut des miracles, il faut les provoquer nous-mêmes »
Invité par l’Association Viticole Champagne en clôture de l’assemblée, l’ingénieur consultant en énergie-climat a dressé un état des lieux du réchauffement climatique et de ses conséquences désastreuses pour le vivant. La seule façon selon lui de limiter les dégâts pour les générations futures : développer dès maintenant une économie fondée sur une stricte sobriété.
https://lachampagneviticole.fr/jean-marc-jancovici-si-on-veut-des-miracles-il-faut-les-provoquer-nous-memes/
- INA.fr @Inafr_officiel · 3 janv. 2023
CRISE CLIMATIQUE. « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » La formule d’Emmanuel Macron lors de ses vœux a fait réagir. Depuis plus de 40 ans, les alertes sur le réchauffement de la planète se succèdent.
https://twitter.com/i/status/1610321373595074560
Pour en savoir plus :
– Jean-Marc Jancovici : « Subventionner le solaire et l’éolien, c’est subventionner le CO2 » le 20 mars 2012.
– "Décarboner l’économie c’est un projet extrêmement noble" Jean-Marc Jancovici le 27 novembre 2018
– « On n’a pas trouvé mieux que le nucléaire pour produire de l’électricité sans trop polluer »
– Jean-Marc Jancovici : « L’Allemagne est le contre-exemple absolu en matière de transition énergétique »
– Jean-Marc Jancovici : "Fermer une centrale nucléaire au nom du climat : l’imposture du gouvernement le 22 février 2020."
– Jean-Marc Jancovici : « Le temps du monde fini commence » le 24 février 2020.
– Jancovici : "On peut réindustrialiser la France dans une économie décarbonée "le 31 mai 2020
– Pourquoi les médias ne comprennent-ils rien aux questions d’énergie le 4 mars 2021
– Jean-Marc Jancovici : « Les éoliennes et les panneaux solaires n’ont pas servi à décarboner le pays » le 09 juillet 2021
– Jean-Marc Jancovici : "Ceux qui ont fait le choix du gaz n’ont plus que leurs yeux pour pleurer" le 09 août 2022
– Les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France le 02 novembre 2022
– « Nous allons devoir décarboner de gré ou de force » 05 décembre 2022