Rencontre nationale des RDT le 23 novembre 2001 à Troyes.

, par Gérard Delenclos

Le Conseil National des Réseaux de Développement Technologique (RDT) a demandé à Christophe Juppin, l’animateur RDT de Champagne-Ardenne et directeur de Champagne Ardenne Technomogie, d’organiser la première « Rencontre Nationale des RDT » le 23 novembre 2001 à Troyes. Au cours de cette manifestation, les RDT des régions ont présenté aux représentants de l’état, des Régions, aux présidents des associations support et aux animateurs des outils ou des actions qu’ils ont mis en œuvre et qui sont transférables dans d’autres régions. Ces actions ont pour objectif le soutien aux entreprises.

Les réseaux de développement technologiques (RDT) ont été mis en place à partir de 1989, à l’initiative des ministres chargés de la Recherche et de l’Industrie, pour favoriser la croissance des Pme-Tpe, par une meilleure intégration des technologies nouvelles. Conscients des enjeux, les Conseils régionaux s’y sont associés très vite. Les membres de ces réseaux composés exclusivement d’ intervenants régionaux (Cci, Chambres de métiers, DRIRE, Anvar, Conseils régionaux, CRITT, Agences de développement, Centres de recherche) ont pour mission de proposer aux Pme-Tpe, plus particulièrement à celles peu familiarisées avec l’innovation, des conditions de mise en œuvre de transferts de compétence et d’accès aux systèmes d’aides publiques correspondants.

C’est l’amphithéatre de l’Université de Technologie de Troyes qui a accueilli les 300 personnes qui ont participé à la « Rencontre Nationale des RDT », journée de partage d’expériences des Réseaux de Développement Technologique (RDT), le 23 novembre 2001 à TROYES , de la première rencontre nationale des RDT.

Gérard Delenclos, animateur de la rencontre :

Le Président Philippe ADNOT, Président du Conseil Général de l’Aube et Sénateur vous accueille dans cette ville de Troyes et dans ce département de l’Aube. Mais dores et déjà, pour ouvrir ces rencontres nationales des Réseaux de Développement Technologique, je demande à Monsieur Philippe CHICAN, Président du Conseil national des Réseaux de Développement Technologique et Président d’Alsace Technologie, de venir à la tribune ouvrir, je dirais, lui-même cette manifestation, avant l’intervention de Monsieur ADNOT et ensuite du Président du Conseil Régional de Champagne Ardenne.
Monsieur CHICAN nous vous écoutons.

Philippe Chican, président du conseil National des Réseaux de Diffusion Technologique :

Monsieur le Sénateur, Monsieur le Président du Conseil Général de l’Aube, Monsieur le Président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne, Mesdames et Messieurs les Présidents, je crois qu’il y en a beaucoup dans la salle ce 23 novembre 2001 à Troyes.
Mesdames et Messieurs,

Le conseil National des Réseaux de Diffusion Technologique que j’ai l’honneur de présider a choisi, lors de sa session du 13 juin 2001 d’aller à la rencontre des partenaires des Réseaux oeuvrant sur le terrain.

Au premier rang de ceux-ci se trouvent les représentants des conseils régionaux, les présidents des associations support ainsi que les animateurs des Réseaux. Aller à votre rencontre, c’est le sens principal de cette manifestation qui doit être, pour vous, l’occasion de nous faire partager vos expériences et de nous faire part de vos préoccupations. Les présentations et les débats prévus au cours de cette journée seront ainsi l’occasion d’un approfondissement et d’un enrichissement que nous espérons réciproques.

Je me contenterai en préambule à cette journée de vous rappeler le rôle du conseil national et sa mission. Celle-ci s’articule en trois axes :

Le premier consiste à proposer au Réseau des orientations stratégiques et des actions nouvelles. Je crois que le poste d’observation dont nous bénéficions nous permet de faire la synthèse dans les différentes régions des meilleures pratiques ou des expériences les plus intéressantes. Une fois inventoriées, celles-ci pourront être remises à la disposition des différents réseaux sous forme d’outils synthétiques qu’il leur appartiendra ensuite de mettre en œuvre en fonction des besoins de leur propre tissu économique.

Le second axe porte sur la diffusion de l’information auprès de nos partenaires et financeurs. Les membres des réseaux recueillent une masse considérable de données auprès des entreprises qu’ils visitent. Leur mise à disposition est un service que nous devons, en tant que réseaux, aux DRIRE, aux DRRT et aux Régions, afin de leur permettre de prendre en compte l’évolution des besoins des entreprises dans leurs choix politiques et dans leurs orientations. Sans cela, cette masse d’informations restera pratiquement stérile.

Le troisième axe, enfin, consiste à faire progresser l’évaluation des Réseaux de Développement Technologique en mettant au point des indicateurs pertinents et fiables de leur action sur le terrain. C’est par cette action que vous pourrez améliorer chaque année votre efficacité au service des entreprises.

C’est grâce à vous, et avec votre aide, que le conseil national pourra remplir sa mission. Etre à la fois une instance de réflexion et de proposition à votre service. Je souhaite que cette journée vous donne l’occasion de prendre pleinement conscience de la puissance et du potentiel considérable que représentent aujourd’hui les 1258 membres prospecteurs qui composent vos Réseaux régionaux. J’espère que cette journée sera fructueuse pour tous, vous donnera l’occasion de confronter vos expériences et nous rendra tous capables d’être plus efficaces encore au service des entreprises qui sont nos clients et notre raison d’exister.

Je vous remercie de votre attention

Gérard Delenclos :

Dans la Champagne-Ardenne, il y a le département de l’Aube. Dans le département de l’Aube, il y a bien sûr Troyes.
Le département de l’Aube, Troyes et l’agglomération de Troyes, cités par la presse nationale, il y a quelques temps, avec le magasine « Entreprise » comme étant un département et une ville performante. Si je ne m’abuse la deuxième ville, en tout cas, pour les agglomérations d’environ 200 000 habitants pour ce qu’elles donnent aux entreprises et pour ce qu’elles font.

Mais mieux que moi, pour parler de ce département, j’appelle Philippe ADNOT, Sénateur, Président du Conseil général de l’Aube.
Monsieur le Président, faut-il dire du bien de ce département ? Nous vous écoutons.

Philippe Adnot ; Sénateur, Président du Conseil général de l’Aube :

Monsieur le Président du Conseil Régional, Mesdames Messieurs qui représentez les réseaux de Développement Technologique, Mesdames, Messieurs,
J’ai effectivement un grand plaisir à vous accueillir dans ce département que, peut-être, pour les uns ou les autres, vous connaissez déjà, mais que je vais quand-même essayer de vous présenter un peu mieux et puis ensuite je vous dirai pourquoi je suis particulièrement heureux de vous recevoir dans cette université pour l’action que vous conduisez en faveur du développement des technologies.

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Philippe Adnot ; Sénateur, Président du Conseil général de l’Aube

Le département de l’Aube, 300 000 habitants, c’est relativement banal, mais très original : un des dix départements les plus industriels de France, un des quatre premiers départements agricoles de France. Un département qui a 6 000 ha de vignoble de Champagne. Le seul département de France qui compte un village qui a trois appellations sur son territoire. Vous ne connaîtrez pas d’autres villages en France qui peuvent prétendre, à partir du même vignoble dire : « Voilà, nous sommes capables de fabriquer du Champagne, du coteau Champenois Rouge ou Blanc, et du rosé des Riceys ».Ce faisant, je vous ai indiqué la commune que maintenant vous vous devez d’aller voir en priorité, puisque c’est une des plus belles du département de l’Aube. Département de l’Aube : 25% de son territoire en forêts, avec des forêts magnifiques. Un département qui, avec son voisin : la Marne, possède un ensemble de lacs artificiels des plus grands d’Europe, avec le lac du Der, le lac au Temple et le lac de la forêt d’Orient.

Et puisque je vous parle du lac de la forêt d’Orient, vous avez compris que si nous avons à la fois la forêt du Temple et la forêt d’Orient, c’est tout simplement parce que dans ce département il y a une très grande histoire liée aux Templiers puisque c’est ici qu’est né le mouvement des Templiers et que Bernard de Clairvaux, puisque Clairvaux est dans l’Aube et leur a donné la règle. Donc, si un jour vous allez au bord des lacs, que vous passez par ces forêts du Temple ou d’Orient, pensez en même temps que vraisemblablement vous foulez le trésor qui y est encore caché et qu’il vous appartient naturellement de découvrir, une fois tous les dix ans, quand on vide le lac. N’hésitez jamais à venir voir et, avec votre poêle à frire, à chercher l’endroit où on a encore caché le trésor des Templiers.

Ceci pour la petite histoire, mais, en fait, l’histoire a toujours été très présente dans le département de l’Aube puisque, vous le savez, on a un patrimoine classé extrêmement important. La moitié du patrimoine classé de Champagne-Ardenne se trouve dans l’Aube. Et nous sommes, je crois, le département qui, du point de vue des verriers, est un des département les plus importants. Et je pense que vous irez peut-être le découvrir.
Alors cela, c’était à la fois le passé et la carte, un peu figés.

Malgré tout, est-ce que ce département a des problèmes ? Oui, puisque si nous sommes un des dix départements les plus industriels, ça veut dire que nous sommes les plus touchés par la compétition mondiale. Et ce qui a justifié l’endroit où vous êtes est justement le fait que notre industrie était très attaquée et que l’industrie textile perd des centaines d’emplois tous les ans depuis beaucoup d’années déjà.

Il nous reste malgré tous des fleurons de l’industrie textile. Elle n’est pas disparue, mais maintenant, elle pèse, bien sûr, beaucoup moins d’emplois et ça nous a obligés à nous poser un certain nombre de questions et à regarder comment, dans une région comme la nôtre, on peut relever le défi, à la fois d’une mutation de son activité économique et les raisons, les critères qui peuvent nous y aider.

Alors bien sûr on a fait comme tout le monde, on a fait des autoroutes et on s’est intitulé le carrefour de l’Europe. Bien entendu comme toutes les régions françaises, ça n’est pas très original. Donc il fallait essayer de faire plus. Comment est-ce qu’on peut faire pour faire en sorte que dans une région comme la nôtre, dans un département comme le nôtre, on ait plus de valeur ajoutée, on ait des entreprises qui puissent se développer et conquérir des parts de marché et qu’on soit attractif pour en faire venir d’autres ? Et je rejoins par là-même ce que vous faites, la volonté qui est la vôtre de diffuser la technologie.

Aucune entreprise française ne gagnera des parts de marché sur le monde à partir de sa compétitivité sur le coût de la main d’œuvre, évidemment, et donc, qu’est-ce qui peut nous permettre de gagner des parts de marché, et bien c’est seulement la capacité d’être en situation, de proposer des services qualitatifs, de proposer des solutions innovantes, de proposer des produits performants. Et pour ça, il faut maîtriser les innovations, la technologie. Et donc, pour pouvoir, j’allais dire, diffuser les innovations et la technologie ; pour avoir des entreprises modernes et intéresser celles qui pourraient nous rejoindre, ou favoriser la création, il fallait, bien sûr, qu’il y ait de la technologie à diffuser. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de développer ici, avec le soutien toujours constant, et j’espère qu’il ne se démentira pas mais j’en suis sûr, de la région Champagne-Ardenne et de son président. Et de ses présidents puisque le prédécesseur nous a énormément aidés mais Jean-Claude continue dans cette ligne. Et bien nous avons voulu, donc, créer le cœur du changement du département de l’Aube à partir de cette université qui forme des ingénieurs.

Ce projet a commencé avec, en septembre 93, 40 élèves ingénieurs sous couvert de Compiègne. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 1200, bien sûr sous notre couvert, avec une école doctorale qui commence à compter, avec un troisième cycle qui rassemble 170 chercheurs post-doctorants, etc. Et donc une réalité dans le domaine de nos laboratoires qui fait qu’aujourd’hui, je pense qu’on est connu internationalement et qu’on peut commencer à proposer un certain nombre de services aux entreprises ou même déjà de brevets et d’innovations qui vont changer la nature des choses et rendre nos entreprises plus compétitives et notre région plus attractive.

Pour que cela puisse se faire, il faut, bien sûr, qu’on ait un projet, qu’on ait la capacité de rassembler des hommes de qualité, qu’on ait un projet de développement. Nous ne nous arrêterons pas à 1200 élèves ingénieurs. J’espère qu’on ira à 3000, j’espère qu’on ira au-delà et le plus vite possible.

Mais il fallait aussi qu’il y ait un autre environnement autour de cette université. C’est la raison pour laquelle nous avons développé une pépinière d’entreprises pour laquelle nous avons développé un hôtel d’entreprises, une technopole, un endroit où on peut accueillir les entreprises innovantes en matière de technologie de manière à faire en sorte que puisse se renforcer la volonté de création de nouvelles entreprises.

Le département de l’Aube est très intégré dans tous les réseaux de capitaux risqueurs, dans tous les réseaux de création d’entreprises. Je préside le jury « Tremplin d’entreprises » qui rassemble 300 créateurs d’entreprises au sénat ; un réseau également au niveau européen, les « Trophées européens de l’entreprise » et nous essayons d’être au cœur de tous ces réseaux qui favorisent l’innovation, la création, le développement des entreprises.

C’est parfaitement complémentaire avec ce que vous faites et je suis donc très heureux de vous accueillir, ici, parce que nos espoirs sont communs, parce que nos ambitions sont communes et la réussite de la France dépend de vos ambitions.

Gérard Delenclos :

La Région Champagne-Ardenne a longtemps souffert, a-t-on dit de par le passé, d’un manque de recherche et d’innovation. Alors, très intelligemment, cette région a fait appel a un fou de recherche et d’innovation, un homme qui vit que par cela et qui est entrain de gagner ; j’appelle à la tribune le professeur Jean-Claude Etienne, sénateur et président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne.
Vous pouvez l’applaudir, c’est un universitaire qui mouille sa chemise !

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Professeur Jean-Claude Etienne, sénateur et président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne.

Professeur Jean-Claude Etienne, sénateur et président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne :

Merci Monsieur Delenclos d’avoir parlé de folie, en matière de recherche, mais c’est vrai, parce que j’y crois, parce que c’est quelque part un élément princeps de mon existence professionnelle, en tous cas, que sans recherche, il n’y a pas de progrès humain possible.

Alors je suis particulièrement heureux que vous ayez choisi la Champagne-Ardenne, et naturellement l’Aube et l’Université de Technologie de Troyes, pour vous retrouver, et que l’on puisse parler ensemble de la place de l’innovation introduite par la recherche dans ce qui peut exister comme progrès en matière de relations humaines à travers la donne des entreprises.

Il faut que l’on soit simple. Il n’y a pas d’implantation humaine, ici où là, sans qu’il y ait d’abord un élément attractif conditionné par l’emploi. Et l’emploi, qu’on le veuille ou non, c’est automatiquement lié à la valeur ajoutée, à la collectivité humaine, à la société, en matière de vie des entreprises, de création et de développement des entreprises. Et on sait de plus en plus que, de toutes les entreprises, celles qui créent le plus d’emplois, donc de vie, ce sont les petites et moyennes entreprises, parce qu’on a un effet qui va a contrario, au niveau notamment des grandes, qui fait que l’augmentation de la productivité peut fort bien s’accompagner d’une diminution de l’emploi. Alors qu’au niveau des PME, les deux donnes restent en parallèle et avec un développement qui est synergique, ou plutôt synergique.

Dans notre région, voyez-vous, en Champagne-Ardenne, à l’image de ce que le président Adnot, de manière fort brillante, vient de nous présenter pour l’Aube, notre vie économique s’est trouvée bénéficier d’un développement important dans le domaine de l’industrie. Ce fut la marque du siècle précédent. Et la productivité augmentant, le coût de la main-d’œuvre ayant sa part dans l’inflexion en terme d’emploi que nous avons subit, font qu’il y a, incontestablement, à propos de certaines grandes entreprises notamment, une involution sur le plan du nombre des emplois. Ce que nous constatons partout dans cette région Champagne-Ardenne, à propos de l’industrie, on le trouve aussi au niveau de notre agriculture.

Vous savez tous que, en Champagne-Ardenne, il y a 60 ans, on était les pouilleux de service dans le domaine agricole : c’était la Champagne pouilleuse. Et puis aujourd’hui, comme l’a dit le président Adnot à propos de l’Aube, et d’une manière générale pour toute la région Champagne-Ardenne, je peux le reprendre, nous sommes, au niveau mondial, parmi les premiers producteurs dans le domaine de l’agriculture.
Est- ce que cela s’est, pour autant, trouvé accompagné d’une augmentation du nombre des emplois dans ces deux domaines ? même dans le domaine de l’agriculture ? Certainement pas ! Bien au contraire. Et notre vivier principal aujourd’hui, c’est le domaine de la petite et moyenne entreprise pour créer des emplois dans cette région.

Mais j’imagine fort bien que ce qui est vrai l’est aussi pour la Champagne Ardenne est aussi vrai pour bien d’autres régions. Et je tiens à saluer mes collègues élus qui ont bien voulu, par leur présence, et notamment les vice-présidents amis qui se trouvent ici et qui remplacent leur président, et qui était déjà à côté de nous à Reims, il y a de cela quelques jours alors même que nous parlions de la problématique de l’innovation, de la vie des petites et moyennes entreprises et de la donne européenne.

Oui, parce qu’en matière d’innovation, il y a d’une part un credo, et puis d’autre part, la manière et les harmonies avec lesquelles on peut le chanter et le décliner sur le terrain.
Le credo c’est quoi ?
Le credo c’est que, de la même manière qu’en terme d’enseignement, qu’il soit surtout universitaire bien évidemment, mais pas seulement, il n’y a de véritable label pour un enseignement de qualité que dans la mesure où il y a une recherche de qualité. D’où l’importance des troisièmes cycles dans tous les développements universitaires notamment.

Mais une fois qu’on a dit cela, on peut dire aussi que sur le plan des petites et moyennes entreprises, là où les habitudes, les mœurs, les us et coutumes ne sont pas forcément tournés vers la recherche, la quête d’innovation mais au contraire, tournés vers l’échéance qui va arriver, la manière dont on va avoir de nouveaux marchés.
Et bien il faut bien savoir que tout cela, ça tourne autour de l’innovation, pourtant, et quand même, et qu’il faut des gens. Et des gens comme les réseaux, qui sont les vôtres, pour sensibiliser les responsables des petites et moyennes entreprises à cette donne fondamentale : les persuader qu’ils fassent de leur préoccupation première, quelque part, avec l’innovation, un élément déterminant du développement de leur entreprise.

De la même manière qu’il n’y a pas d’enseignement de qualité sans un label de recherche de qualité, il n’y a pas aujourd’hui de développement d’entreprise sans un label innovant lui aussi performant.
Et c’est cela, c’est là qu’est votre rôle. Nous avons, vous avez, une place déterminante à jouer. Il n’y aura plus de création d’entreprise, il n’y aura plus de développement d’entreprises performantes, surtout au niveau des petites, sans que cette innovation prenne la place, toute la place, qui lui revient, comme élément catalyseur du développement de ces entreprises.

Cela, c’est le credo.

Maintenant, qui le chante ?

D’abord, vous !
Qui le diffuse ? Qui en fait pénétrer les principes de réflexion pour gérer les entreprises en premier ?
C’est vous ! c’est votre réseau !… Et c’est pour cela que nous attachons, nous les régions (Jean-Pierre Raffarin vous laissera un message en fin de réunion ce soir) une importance fondamentale, cardinale, à la place de l’innovation dans le développement, la création des entreprises.

Alors dans notre région nous avons, c’est vrai, une déclinaison tout à fait particulière à faire, eu égard à notre histoire. Chaque région a un tissu d’entreprises qui est, bien sûr, l’émanation, la conséquence, de l’histoire qu’il a connue.
En Champagne-Ardenne, c’est ce qu’a évoqué le président Adnot tout à l’heure, à propos notamment de l’industrie textile. Permettez-moi d’y ajouter, n’oubliant ni les Ardennes, ni la Haute-Marne, la donne de sous-traitance métallurgique qui est, chez nous, de la plus extrême importance.
Nous sommes en terme de sous-traitance, la troisième région de France. Et puis, derrière qui ? Derrière les pachydermes habituels : l’Ile-de-France et Rhône-Alpes en l’occurrence. Cela veut dire que dans cette donne, l’innovation est forcément présente pour qu’elle reste performante et qu’elle puisse se développer conformément aux donnes qui nous viennent de l’archétype typologique premier mais qui nous permettent d’envisager l’avenir avec espoir. Et puis ce credo, et bien, on ne peut vraiment le décliner sur le terrain qu’avec des sous. Il nous faut des moyens. Et que chacune et chacun d’entre vous prenne un peu sur son temps d’activité professionnelle premier pour s’impliquer dans ces réseaux est un élément fortement important.

Mais l’innovation, elle aussi, comme le reste, surtout dans la vie d’une entreprise, surtout si elle est petite ou moyenne, elle a un prix, elle a un coût. Et il faut savoir que les sources de financement, on les connaît, ici dans la région Champagne-Ardenne : on a eu, les premiers en France, le soin de signer une convention avec l’ANVAR, que l’on va porter à 3 millions dans le nouveau budget 2002. Que ici, comme ailleurs, les incubateurs jouent un rôle déterminant et que les sociétés à capital risque constituent évidemment un élément également inducteur et porteur de cette innovation sans laquelle il n’y a pas de perspective.
Les rapports entre l’Etat, et je salue Madame la représentante du Ministère qui nous honore de sa présence, et la Région, constitue un élément fort de ce soutien à l’innovation dans les petites et moyennes entreprises.

Il est évident qu’au moment où l’on sait qu’en 2006, et c’était l’objet de la réunion qu’avec quelques-uns uns d’entre vous nous avons eue avec Michel Barnier, responsable des régions européennes en tant que commissaire européen. Nous avons pu mesurer qu’en 2006 il allait être nécessaire de revoir l’accompagnement de l’Europe, au moins pour les pays d’Europe Occidentale, pour l’Europe des quinze, compte tenu de son élargissement envisagé. Et que si tant est qu’une masse d’argent d’accompagnement devrait être redistribuée sur les pays d’Europe centrale ou Orientale ; nous, en terme d’accompagnement, il nous fallait trouver des créneaux qualitatifs sur la base de projets transnationaux ou transfrontaliers, mais même de projets régionaux, dont l’innovation, je dis bien l’innovation, serait le cœur même de la nouvelle problématique des accompagnements européens. C’est dire qu’à l’occasion de ce diaphragme qui rétrécit quelque part quantitativement les accompagnements européens, il y a une donne qualitative nouvelle et un peu soulignée qui apparaît comme perspective de support financier d’accompagnements européens que nous n’avons peut-être pas assez cultivés dans les procédures d’accompagnement pour l’innovation auprès des petites et moyennes entreprises.

Et j’en terminerai par-là par une citation. Je ne suis pas un amateur forcené de citations mais je relisais, il y a quelques jours, un document du philosophe et académicien Michel Serres. Je crois que vraiment, sans aller dans le débat aristotélicien, vous savez, sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée, ça, c’est déjà de la vieille histoire. La communion entre les deux est étroite. Et le transfert de technologie, gage de l’innovation pour les entreprises, en est l’aboutissant le plus caractérisé. Il n’en reste pas moins que, comme le disait Michel Serre : « La science, c’est ce que le père enseigne à son fils. La technologie, c’est ce que le fils enseigne à son père ». Et vous, l’innovation, et bien, c’est quelque part l’enseignement que vous pouvez apporter, avec la force de la conviction qui peut être la vôtre, pour que l’entreprise se régénère, se ressource, se développe dans l’accomplissement le plus élaboré du progrès humain.
Merci à tous.


A- Qu’est-ce qu’un RDT ?

Un exemple de RDT : le RDT Champagne Ardenne Technologie.

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de gauche à droite : Gérard Delenclos, Alain Vallet, président de Champagne Ardenne Technologie, Francis Bécard ; vice-président de Champagne Ardenne Technologie et Christophe Juppin, directeur de Champagne Ardenne Technologie.

Gérard Delenclos, animateur de la rencontre :

Je demande à Monsieur Alain Vallet, Monsieur Francis Bécard et Monsieur Christophe Juppin de venir à la tribune à mes côtés. Prenez place je vous prie.
Monsieur Alain Vallet, président de Champagne Ardenne Technologie, Monsieur Francis Bécard ; vice-président de Champagne Ardenne Technologie et Monsieur Christophe Juppin, animateur de Champagne Ardenne Technologie.

Monsieur Vallet, je voudrais qu’en deux mots vous nous présentiez la structure Champagne Ardenne Technologie.

Alain Vallet, président de Champagne Ardenne Technologie

Avant tout, je tiens à remercier plusieurs personnes. D’abord ceux qui ont fait la qualité de cette journée. Ils s’y sont attachés et ils ont voulu démontrer le bien fondé de leur action. Ceux qui sont présents, à tous messieurs les présidents que je remercie énormément, et à tous ceux qui font aussi la qualité des réseaux, et ils sont nombreux à ne pas être présents, mais à faire que cette journée puisse prendre un reflet particulier.

Alors cette journée sera placée… je pense qu’on vient d’entendre des discours qui sont intéressants parce qu’ils nous recadrent dans nos finalités profondes, mais je pense qu’il faut placer cette journée sous l’angle du concret et du pratique et donc, assez rapidement, nous allons rentrer dans un certain nombre d’exemples pour illustrer, justement, les propos que l’on vient d’entendre.

Champagne Ardenne Technologie, c’est une structure légère. C’est actuellement trois personnes permanentes, dont le directeur Monsieur Christophe Juppin. C’est des membres et un conseil d’administration de bénévoles, qui sont réunis pour transmettre effectivement une certaine idée, une certaine foi, dans le transfert de technologie.

Alors on a parlé des petites entreprises. Je voudrais parler même des très petites entreprises puisque souvent les entreprises démarrent avec une ou deux personnes et là, elles ont vraiment besoin d’un sérieux coup de main, et là, elles ont vraiment besoin de réseau tel que Champagne Ardenne technologie.

Alors le réseau Champagne Ardenne Technologie c’est, pour fixer quelques chiffres : 75 membres. C’est aussi, en quelques années, donc sur la base de la fin des années 90, on était à 150 visites d’entreprises, c’est 500 visites d’entreprises. Là où on était à 30 PTR, c’est 40 PTR, etc. Oui, c’est cela. Et on a des limitations de budgets, on pourrait en faire plus.
Donc le président Etienne nous parlait des sous, si vous voulez, c’est un message.

Je tiens à dire aussi que Champagne Ardenne Technologie, c’est l’équilibre parfait entre, d’abord, la Région qui nous accueille et qui, effectivement, nous finance, mais aussi, l’Etat, qui, par l’intermédiaire de l’ANVAR notamment, fait un énorme effort, justement, pour faire que Champagne Ardenne technologie puisse exister et exister aussi grâce à son budget. Sans ce budget, nous ne sommes pas grand chose. Voilà…

Gérard Delenclos  :

Je voudrais quand même… vous êtes président, donc, de Champagne Ardenne Technologie. Vous venez de nous brosser un portrait rapide de cette structure. On a l’impression… de l’extérieur…mais vous allez vous en défendre, et puis tant pis si ma question est un peu dure : on a l’impression qu’il s’agit d’une strate de plus, d’un degré de plus dans l’interface recherche-innovation-entreprise. Vous servez vraiment à quelque chose ?

Alain Vallet :

Alors je dirai que c’est une bonne question.
Quand on m’a proposé… c’est l’ANVAR qui m’a proposé, j’étais à l’époque directeur industriel de Reims Aviation, et on m’a proposé de venir présider les destinées de Champagne Ardenne Technologie.
J’ai réfléchi un peu et je me suis engagé avec beaucoup de plaisir dans cette tâche, de façon complètement bénévole pour la raison suivante : c’est que je crois qu’effectivement, en France, on n’a qu’une issue dans l’évolution : c’est d’ajouter de la valeur à tout ce que nous faisons. Et je crois que c’est une réflexion qu’on peut conduire à la suite de ce que nous ont dit les précédents intervenants.

Je pense que, effectivement, ajouter de la valeur ajoutée, cela a un sens extrêmement profond et la première question qu’on peut se poser, c’est : « est-ce qu’un réseau de type réseau de transfert de technologie et une association, je dirais, régionale/nationale, peut apporter quelque chose de plus en ce sens d’une valeur ajoutée supplémentaire ? »
Je crois que oui. Je crois que la réponse est que, à partir du moment où un réseau se donne comme objectif de fédérer des énergies, de ne pas rajouter de la compétition sur des structures existantes, mais au contraire, de faire en sorte que tous les gens qui concourent a, effectivement apporté de la valeur ajoutée dont je parlais tout de suite, à l’effort national ; d’apporter de la valeur ajoutée à des entreprises qui, sans cet effort de fédération, ne verraient jamais la possibilité de concrétiser un certain nombre d’idées…parce que vous savez, on dit qu’en France on a des idées mais je ne pense pas que cela suffise : il faut aussi les mettre en pratique. Et je ne pense pas que la technique c’est une forme de mise en pratique des idées. Donc si vous voulez, je pense qu’un réseau tel que le réseau de transfert…de diffusion des technologies est un bon réseau. Et c’est quelque chose qui ajoute beaucoup de valeur, et qui permet, effectivement, de toucher des entreprises qui, sans ceci, ne le feraient pas.

Gérard Delenclos :

Alors dernière question, Alain Vallet : Comment ce réseau participe-t-il dans le dispositif de l’innovation et de soutien à l’innovation ? Quelle est votre place exacte ?

Alain Vallet :

Alors notre place, je l’ai dit tout à l’heure, il faut être très modeste, ce n’est pas de toucher les grandes entreprises.
Les grandes entreprises, je le sais parce que je travaille avec elles pour mes aspects professionnels, les grandes entreprises savent très bien qu’il faut faire un effort de recherche, de développement et font tout à fait l’effort qu’il faut, à la fois en terme de moyens budgétaires, à la fois en terme de place qu’elles accordent à ce développement sans lequel l’entreprise n’aurait pas de pérennité.
Cela, c’est clair.
Par contre, il est clair aussi que vous avez deux types de petites entreprises : vous avez des petites entreprises qui sont créées par des gens qui sont issus effectivement de l’université, et eux peuvent avoir besoin d’un coup de main dans des technologies qu’ils ne maîtrisent pas. Et il existe, sur le territoire, je dirais, régional et national, des gens capables d’apporter ce coup de main. Et il existe surtout de très petites entreprises qui n’ont même pas idée des technologies qui peuvent les aider et ce sont celles-ci qu’il faut aller rencontrer et je pense qu’il y a, pour l’instant, qu’une seule structure fédérative : ce sont les réseaux de transfert de technologie.

Gérard Delenclos :

Alors que sont ces réseaux, Alain Vallet, qui détectent les entreprises, qui détectent les besoins, qui font se rencontrer les entreprises qui sont complémentaires, qui ont des savoirs-faire spécifiques et qui peuvent, je dirais, se marier pour créer de l’innovation. C’est cela ?

Alain Vallet :

Absolument ! Et notre rôle c’est bien un rôle de détection de ces besoins et d’aller à la rencontre de ces entreprises et de les aider à mettre le pied à l’étrier.

Gérard Delenclos :

Comment le réseau de développement technologique s’articule, justement, dans le soutien à l’innovation. En vidéo et tout de suite, deux exemples de cette insertion en Champagne-Ardenne avec Francis Specte et Alain Martelin.

 Francis SPECTE, Directeur de l’Incubateur Champagne-Ardenne ICAR
L’Incubateur est une structure d’accompagnement à la création d’entreprise qui est dédiée particulièrement à des projets innovants et qui s’appuie sur les laboratoires de recherche publique. C’est-à-dire qu’on va retrouver un public cible principalement auprès des membres fondateurs qui sont principalement les universités : université de Reims, université de Troyes, qui sont également les écoles de commerce de Reims et de Troyes et aussi l’école des Arts et Métiers de Châlons ainsi que les Technopoles de Reims et de Troyes.
Quels rapports avez- vous éventuellement avec Champagne Ardenne Technologie et comment cela s’articule-t-il ?
Champagne Ardenne Technologie figure comme administrateur auprès du conseil d’administration . Nous avons donc déjà une proximité et une expertise par rapport à l’expérience de Champagne Ardenne Technologie sur tout l‘accompagnement technologique que l’on peut faire et nous avons également une proximité physique puisque nos bureaux jouxtent ceux de Champagne Ardenne Technologie et l’on peut ainsi communiquer très facilement et échanger des informations. Nous sommes à l’amont de la création d’entreprise et le relais tout naturel c’est Champagne Ardenne Technologie qui va pouvoir prendre le relais quand les entreprises seront créées.

 Alain MARTELIN, Animateur des Plates-Formes Technologiques
Je m’occupe d’un projet qui s’appelle les Plates-formes Technologiques et, à ce titre, nous sommes venus tout naturellement vers Champagne Ardenne Technologie car nous étions à la recherche de partenaires pour faire vivre les Lycées Techniques et Professionnels dans leur partenariat avec les entreprises. Voilà donc pour nous aujourd’hui le réseau nous permet de former les enseignants à la relation avec les industriels. Le deuxième aspect est de prolonger cette formation pour les plus volontaires d’entre eux à travers les propositions que nous fera Champagne Ardenne Technologie.

Gérard Delenclos :

Alors Francis Bécard, vous êtes Directeur de la Technopole de l’Aube et Vice-Président de Champagne Ardenne Technologie. Je voudrais qu’on rappelle en quelques mots les missions des réseaux de développement technologique et puis ensuite, que vous nous disiez qui sont les membres de ces réseaux en règle générale.

Francis Bécard :

Oui. Tout d’abord, je voudrais revenir sur la strate supplémentaire de tout à l’heure. Là je suis très inquiet…
La question m’a choqué, oui, car il me semble qu’à partir du moment où il y a un nombre d’acteurs bénévoles, que nous sommes quelque part (que ce soit Alain Vallet ou d’autres chefs d’entreprise qui s’impliquent), c’est rarement pour gaspiller son temps.
Il me semble qu’il y a un tri qui s’opère qui fait qu’on le fait par choix. Et si c’est une strate supplémentaire, on sait vite rentrer chez nous faire autre chose. C’est pas très compliqué. Donc je voulais revenir là-dessus deux secondes. Cela me paraissait important.

Deuxième chose. Je vais vous faire part de mon expérience peut-être pour illustrer mieux la réponse à la deuxième question. J’avais le privilège de diriger le centre de recherche du textile, il y a six ans à Troyes, dont je salue mon successeur. J’étais vraiment très isolé dans l’Aube, c’est-à-dire que je dirigeais mon centre de recherche, je transférais des compétences à l’international, mais je travaillais avec personne en Champagne-Ardenne parce que je ne connaissais personne.
Alors avec l’université, c’est pas bien dur, comme l’a souligné le président Etienne tout à l’heure, on connaît forcément les universitaires, mais entre les connaître et avoir envie de bosser avec, il y a une énorme frontière. Et le réseau, il sert à une chose qui me semble fondamentale, c’est que les hommes et les femmes aient envie de bosser ensemble, au-delà des structures, au-delà des missions qui nous sont attribuées les uns, les autres. C’est un problème d’envie, c’est un problème de volonté.

Je crois que, et Philippe Adnot et Jean-Claude Etienne l’ont souligné, il y a les structures, il y a l’argent, encore faut-il avoir envie de le faire. Et quand on a la chance, je crois que cela a été largement démontré, je crois qu’on a la chance en Champagne-Ardenne, mais cela doit être vrai dans de nombreuses régions, d’avoir des hommes politiques qui veulent bien regarder à long terme, qui veulent bien nous faire confiance, qui veulent bien nous donner les moyens de réagir, et bien c’est super passionnant.

Je ne crois pas que ce soit une strate supplémentaire. Je crois simplement qu’il faut chercher des résultats, mais cela c’est le combat avec les chefs d’entreprise.

Gérard Delenclos :

Francis Bécard, globalement, les grandes missions et ensuite, qui compose ces réseaux ?

Francis Bécard :

Les grandes missions ? Je dirais, la première pour moi, je répète, c’est vraiment faire du réseau des personnes qui se connaissent, qui se pratiquent, qui bossent ensemble. C’est vraiment la première pour moi.
Au-delà de cela, il y a des résultats qui sont attendus : c’est que les entreprises régionales, et nationales par le biais du réseau national, profitent d’instances comme l’UTT, c’en est une, c’est un exemple, cela va être l’URCA à Reims, cela va être l’AGROPOLE, cela va être dans d’autres régions des écoles d’ingénieurs en agroalimentaire, profitent de toutes ces compétences de matière grise qui sont sous-utilisées !

Voilà mon sentiment : aujourd’hui, en France, c’est qu’on a un potentiel de matière grise qui ne sert malheureusement pas le développement économique. Alors c’est la faute de personne. Arrêtons de chercher la faute des universitaires, la faute des chefs d’entreprise. Notre rôle à nous c’est de faire en sorte qu’il y ait ce transfert qui s’opère : de compétences, de connaissances et que, demain, cela se transforme en réalité économique et sociale. C’est tout.

Gérard Delenclos :

Alors Francis Bécard, nécessité de se rencontrer, nécessité de travailler ensemble. Mais qui se rencontre et qui travaille ensemble ? Qui sont les membres de ces réseaux ?

Francis Bécard :

Qui se rencontre ? Je crois qu’on peut citer tous les centres de compétences qui existent dans les régions. En commençant par les centres consulaires, dans le commerce ou l’artisanat ou l’industrie. On peut citer les universités, les grandes écoles (je reviendrai deux minutes sur les grandes écoles parce que je crois qu’on oublie un petit peu cette dimension). On peut citer toutes les compétences techniques au travers des CTI. On peut citer les lycées professionnels, on peut citer les IUT.
Je crois qu’il y a vraiment un réseau de compétences énorme. Ça, ce sont les compétences que l’on peut apporter. Ensuite, il y a une mobilisation de toutes les structures porteuses de recherche, d’innovation, de nouvelles technologies et de connaissances au sens large du terme. Et de connaissance.

Je crois que les animateurs RDT font un boulot ingrat. Ils font un boulot très difficile parce qu’il y a un moment donné… vous savez, dans les entreprises, il y a un indicateur de performance, c’est le résultat net à la fin de l’année. Il y a un indicateur de performance.
Dans ce rôle-là, je crois que l’indicateur de performance n’est pas facile et je crois qu’on le mesure seulement…
Alors tout à l’heure, le président Alain Vallet a cité le nombre de PTR et autres… Moi, je crois qu’il faut le mesurer simplement dans l’intérêt que les entreprises portent à ce maillage. C’est tout.

Je voudrais dire juste une petite parenthèse.
Je crois qu’on commet une erreur. Alors Jean-Claude Etienne a souligné l’importance de l’implication universitaire au profit du développement des PME. J’en suis profondément convaincu et il a raison. Il l’a compris, en Champagne-Ardenne, parce que tout les outils qu’il a mis à notre disposition il y a 3-4 ans…. Si même je me plaignais auprès de lui, il y a 3-4 ans en disant : «  je n’ai pas tous les outils pour bosser », je dois reconnaître que le Conseil Régional, par son équipe, par son président, a tout fait en Champagne-Ardenne.On a tous les outils, on n’a plus qu’à remonter les manches et bosser.

Juste une petite chose qui me paraît très importante : c’est que j’ai la chance de manager la pépinière d’entreprises et on crée des entreprises à vocation technologique. Le message que je voudrais faire passer, c’est qu’aujourd’hui, il faut faire en sorte que les écoles de management bossent avec les écoles technologiques et les universités. Cela, c’est fondamental !

Il faut supprimer les frontières !
Il faut arrêter ces combats qui sont les combats de la Gaule. Il faut arrêter. Et demain, les écoles de management, on l’a dit tout à l’heure, en Champagne Ardenne, le patron d’ICAR l’a dit, les Sub de Co sont organisés avec l’université, avec l’UTT et avec l’ENSAM pour monter cet incubateur. Il faut non seulement qu’elles soient mobilisées pour le monter, c’est-à-dire, statutairement ; il faut aussi que le lendemain les gens bossent ensemble.
Il faut des diplômes en commun, il faut des UV en commun. Il faut faire en sorte que ces gens-là bossent ensemble, et cela c’est un vrai combat. Il ne faut pas exclure, à mon avis, du développement technologique les écoles de management.

Gérard Delenclos :

Merci Francis Bécard.
Témoignage à présent de conseillers technologiques. Ce sont des généralistes, ils appartiennent au réseau de développement technologique de Champagne Ardenne : Voici les témoignages filmés de Henri Gobinet et Jean-Jacques Flipo.

- Henri GOBINET, Conseiller Prospecteur CCI Troyes
Comment je travaille avec le réseau ? Avec le réseau, ce sont des échanges d’informations ou des réunions ou des formations. Donc il y a des opérations individuelles et des opérations collectives.
Quel regard portez-vous sur ces réseaux, l’intérêt de ces réseaux ?
L’intérêt d’un réseau c’est d’améliorer l’efficacité ou les conditions de travail, donc il y a des échanges et des mises en commun d’informations ou de savoir-faire.
Les Chambres se sentent très impliquées dans ces réseaux ?
Les Chambres se sentent impliquées tout simplement parce qu’une chambre travaille toujours avec des partenaires et donc pour nous c’est naturel de travailler en réseaux.

- Jean-Jacques FLIPO, Conseiller Prospecteur CCI Reims/Epernay
Pour moi le réseau c’est d’abord une porte d’entrée dans les entreprises avec une véritable porte d’entrée car nous avons un réseau de compétences en appui derrière nous. On a aussi des financements à apporter aux projets qu’ont les chefs d’entreprise. C’est un véritable lieu d’échanges entre les membres du réseau, ce qui nous permet de découvrir des compétences qu’on n’aurait jamais imaginées. Moi-même à mon niveau, il y a des centres de ressources que je n’aurais peut-être pas abordés sans le réseau, ou peut-être jamais abordés sans le réseau.

Gérard Delenclos :

Alors Francis Bécard, chambres consulaires… Il n’y a pas que des conseillers venant des chambres consulaires, il y a des conseillers venant d’autres horizons ?

Francis Bécard :

Bien sûr. Je l’ai dit tout à l’heure : des centres techniques, de l’université… les conseillers peuvent être soit uniquement conseillers, soit prescripteurs, soit prestataires. Là n’est pas le problème.
Le problème est d’avoir un conseiller qui sait identifier un problème dans une PME, aider le chef d’entreprise à formuler son problème, ce qui n’est pas toujours simple. Et une fois qu’il l’a formulé, trouver tous les outils disponibles au niveau national et international (il ne faut pas croire qu’on ne va solliciter que les outils régionaux) qui peuvent solutionner son problème.

Gérard Delenclos :

Alors on a vu les conseillers technologiques, on va voir maintenant des chargés de mission, des chargés d’affaires, des délégués de pôles Ce qu’on appelle des pôles d’excellence en Champagne Ardenne puisqu’il s’agit du pôle mécanique matériaux, du pôle emballage, du pôle textile et du pôle bois. On écoute ces quatre témoignages filmés.

Laetitia BLOT, Animatrice du POLE MECANIQUE MATERIAUX Champagne Ardenne
Déjà, on rencontre l’industriel, soit c’est nous qui le rencontrons, soit c’est nous qui allons le rencontrer suite à un courrier. Ensuite on essaie de voir un peu, de discuter avec lui pour voir quels peuvent être ses problèmes et qu’il nous présente son activité, ce qu’il fait généralement très volontiers quand c’est une petite entreprise. Ils aiment bien quand on essaie de s’adresser à eux et qu’on essaie de voir pour résoudre leurs problèmes.
Au cours de la discussion, les problèmes émergent, donc ils nous montrent leurs différentes activités.
Là ils nous présentent un appareil qui ne fonctionne pas très bien on essaie d’engager la discussion pour voir s’ils ont déjà la solution ou si on peu les aider avec les technologies que l’on maîtrise pour les aider à trouver une solution. Et on aborde le système d’aide et le dispositif , justement, mis en place par le Réseau de Champagne Ardenne Technologie pour les différents types d’aides qui peuvent exister pour leur structure.
Vous avez un exemple récent en tête ?
Oui, c’est une petite entreprise d’une seule personne. C’est un fabriquant de ressort du département des Ardennes. Cette personne avait un problème au niveau de la fabrication de ses ressorts, des pièces qui s’usent assez rapidement. Il souhaitait que l’on essaie de développer pour lui des dépôts, des revêtements.
On est en train de lui proposer une technologie sous vide pour essayer de limiter l’usure de ces pièces de mise en forme des ressorts (des pièces cylindriques pour la mise en forme) et pour essayer de prolonger la durée de vie de ces pièces. Etant donné que c’est une personne qui travaille seule, cela devrait pouvoir lui apporter un gain de rentabilité et lui permettre de fabriquer beaucoup plus de pièces avec ce dispositif. On est en train de lui monter un dossier de PTR, Prestation Technologique Réseau, qui est une aide financière pour cette entreprise qui est très petite.

- Yves DELCELIER, Chargé de mission PACKAGING VALLEY
Il y a une entreprise qui m’a contacté il y a peu, c’était pour un choix de matériel de conditionnement avec un développement de nouvelle activité.
De plus, c’est une entreprise qui est très récente, elle est en train de développer un produit pour une future activité. On se trouve avec une sorte d’empilement de deux structures récentes. Le but est de développer des produits d’entretien, et la recherche est de trouver, à la fois le concept de packaging et la chaîne de conditionnement.
Et donc les prochaines étapes pour vous, ce sera ?
Et bien ce sera de les contacter pour définir le bon choix, entre guillemets, d’aides possibles, tout dépend de qui va intervenir, qui va prendre en compte l’aide, et ensuite de monter le dossier afin de pouvoir restituer à l’ensemble du réseau et pour pouvoir répondre au besoin du client.

- Catherine SCHMIT, Chargée d’Affaires CLUB TEXTILE Intégral
L’articulation que je pourrais décrire avec le réseau Champagne Ardenne Technologie est reliée à la mission que j’ai et qui est de diversifier les entreprises textiles vers les textiles à usages techniques. Alors je vous explique pourquoi : Parce que dans le Réseau Champagne Ardenne Technologie il y a d’autres industries que le textile, évidemment ; et l’idée du textile technique c’est de s’appliquer à autre chose que tout ce qui est vêtir. C’est à dire toucher des secteurs d’activité comme l’agroalimentaire, le médical, etc…
Le Réseau Champagne Ardenne Technologie, c’est une opportunité d’avoir des transversalités et des complémentarités avec d’autres industries comme le bois, la métallurgie… Donc, c’est une occasion pour nous de multiplier les contacts que nous avons en dehors de la filière classique vêtir. J’ai été saisie d’une demande dans le bois, d’une société qui avait un problème de découpe, de patronage on va dire, de forme de découpe et je les ai mis en relation avec une société textile de confection qui est équipée en découpe automatique laser.
Donc c’est un peu dans l’autre sens , c’est-à-dire que j’ai aidé une société qui travaille dans le bois à résoudre son problème en lui proposant une technologie qui existait dans la confection. Donc on a fait un transfert de technologie entre les deux secteurs.
Ce que je peux dire, c’est qu’on a renvoyé l’ascenseur : c’est-à-dire que le réseau Champagne Ardenne Technologie a intégré le club textile, c’est-à-dire la filière textile dans son réseau et, parallèlement à cela, nous avons créé dans la région, à l’initiative de la DRIRE, et donc c’est le club textile qui est porteur de l’opération, qui reçoit les différents acteurs.
Nous avons décidé de réunir régulièrement toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin auprès des entreprises textiles pour : - mettre en commun nos informations, - travailler ensemble sur des problématiques d’entreprise parce que nous sommes complémentaires en terme de compétences, - éviter les doublons, c’est-à-dire d’aller solliciter trente-six fois un chef d’entreprise alors qu’on peut-être à plusieurs à aller le rencontrer, soit une seule personne qui est désignée, soit être deux.
Nous avons invité le réseau Champagne Ardenne Technologie à nous rejoindre dans ce cadre là. Ce qui fait que le réseau est démultiplié car il marche dans les deux sens et qu’il a intégré notre réseau à nous.

- Geoffroy COLYN, Délégué Général VALEUR BOIS
Nous sommes l’interprofession de la filière forêt-bois de Champagne-Ardenne. Nous travaillons avec les entreprises de transformation du bois en région depuis la graine jusqu’au panneau de particules, au panneau de fibres, jusqu’à l’ameublement, jusqu’au produit final si on peut dire.
Et donc, on s’insère par le biais du besoin qu’ont les entreprises d’être soutenues au niveau du développement technologique.
Le bois est un matériau ancien, mais c’est aussi et surtout un matériau d’avenir, et donc il faut le greffer avec des outils d’aide permettant aux entreprises de se développer.
Nous sommes aussi à la fois visiteurs d’entreprise et nous les rencontrons régulièrement. Nous visitons les entreprises de manière unitaire, ou bien également en groupe. Nous avons beaucoup de réunions, beaucoup d’échanges, ce qui nous permet de faire remonter l’information.
Nous avons pas mal de retours d’informations des chefs d’entreprise puisque nous discutons avec eux de manière ouverte, puisque nous ne sommes pas vendeur, nous ne sommes pas commercial. On ne vient leur apporter que des solutions, et donc au fur et à mesure des conversations on fait émerger certains problèmes, et nous, par notre connaissance du réseau, justement, et bien on peut leur apporter les solutions existantes, on trouve les bonnes portes.
Par exemple, au niveau d’une entreprise de transformation du bois qui sert à relier les pièces de bois dans l’ameublement.
Les chevilles de bois sont des produits d’assez faible valeur ajoutée, qui sont des produits avec peu d’intelligence si je puis dire, et bien la personne, chef d’entreprise, qui est l’entreprise ROUX, a eu l’idée d’amener de l’intelligence sur son produit assez basic, si je puis dire, de lui fournir une compétence particulière par rapport à des produits concurrents fabriqués dans l’est ou le sud-est asiatique, etc…
On a fait remonter l’information auprès de Monsieur JUPPIN et puis cela a suivi son cours jusqu’à la réalisation finale du produit, la mise en place de la machine, et la création d’un nouveau concept pour le tourillon qui est le tourillon pré-encollé.
Plutôt que de mettre de la colle après la fabrication du tourillon, on met la colle sur le produit directement. Cela a pris la forme d’une PTR dans un premier temps. La PTR, c’est par notre intermédiaire, par notre connaissance du territoire, si je puis dire, et puis après, le réseau s’est chargé du reste pour mettre en place les aides ultérieures de plus grande intensité, si je puis dire, qui a permis la création de la machine et la réalisation du produit, et même une sorte de consécration puisque Monsieur ROUX a reçu le prix de l’innovation au salon APROFAL en 2000, en début de cette année.
Ce salon est le rendez-vous des fournisseurs de l’ameublement et donc c’est tout à fait une reconnaissance importante pour ce produit.

Gérard Delenclos :

Christophe Juppin, vous êtes l’animateur du Réseau de Développement Technologique en Champagne Ardenne et le directeur de l’association support : Champagne Ardenne Technologie. Je voudrais que vous nous disiez, vous, en tant qu’animateur, votre mission principale et puis les missions qui en découlent. On a beaucoup parlé de PTR, il n’y a pas que cela dans vos missions quand même ? Vous n’êtes pas que celui qui finance ?

Christophe Juppin, animateur du Réseau de Développement Technologique en Champagne Ardenne et le directeur de l’association support : Champagne Ardenne Technologie :

Je ne suis pas seulement celui qui finance, je suis surtout celui qui écoute, notamment les petites entreprises, plus particulièrement celles peu familiarisées avec l’innovation et les outils d’aide, donc les entreprises de moins de 50 salariés. Ces petites entreprises sont vraiment notre cœur de cible. Notre savoir-faire consiste à aller détecter ces entreprises-là. Nous allons d’abord les écouter pour écouter leur problématique…

Gérard Delenclos :

Cela veut dire, Christophe Juppin, que quand vous détectez, vous êtes capable aujourd’hui de faire un catalogue des petites entreprises intéressantes. Celles qui font des choses intéressantes ou celles qui ont besoin de quelque chose ?
Vous avez un véritable catalogue aujourd’hui ?

Christophe Juppin :

Notre mission est de détecter les besoins des petites entreprises qui ont des problématiques technologiques. Lors de la rencontre, moi ou un membre du réseau, nous avons un échange avec les chefs d’entreprise pour reformuler leur problématique, faire ressortir leurs besoins en matière de technologie et ainsi leur offrir la réponse la plus appropriée.

Donc les réponses, elles sont de deux types : principalement la mise en relation avec tous les centres de compétences de la région dont on a parlés : laboratoires de recherche, universités, centres techniques…

Les détecter, comprendre leur besoin, les mettre en relation avec les laboratoires et les centres techniques pour une mise en œuvre des transferts de compétence.

Une fois que le projet a été bien reformulé, qu’on a trouvé le centre de compétence qui va apporter la solution et qui va faire évoluer le produit, ou le process, on va donc accessoirement apporter une aide financière.
Pour nous, l’accès aux systèmes d’aides publiques correspondants n’est pas la mission prioritaire. C’est un peu accessoire. Pour le chef d’entreprise, c’est attractif, mais c’est simplement un moyen pour accompagnement et pour aider à la réalisation du projet.

Nous avons, en Champagne Ardenne, trois types d’aide :
  La Prestation technologique Réseau qui est proposée dans tous les réseaux en France, comme en Champagne-Ardenne,
  « La COonvention de Recherche pour les TECHniciens supérieurS (CORTECHS) ». On en parlera cet après-midi : la convention pour l’embauche de technicien supérieur. Puis nous avons, nous proposons aussi,
  Le Stage technologique Réseau.

Ces dispositifs accompagnent toujours la même problématique : un projet et un accompagnement soit par :
  un conseil, c’est la prestation technologique réseau
  un stagiaire, le stage technologique réseau
  une embauche, la convention CORTECHS

Ce sont nos principales aides : Ce sont nos aides de premier niveau.

Gérard Delenclos :

C’est-à-dire ? premier niveau signifie ?

Christophe Juppin :

Ce type d’aide s’adresse à une entreprise qu’on peut qualifier de "primo innovante" c’est-à-dire qui découvre un certain nombre d’actions de technologie.

Nous sommes vraiment à la première marche de l’innovation. Nous avons un but incitatif. Mais bien sûr, le but n’est pas de s’arrêter à cette incitation. On espère, par l’expérience que l’entreprise aura des différents centres de compétence, des laboratoires de recherche ou des centres techniques, avoir acquis l’intérêt de cette complémentarité, des ressources qu’ils n’ont pas en interne, qu’ils vont trouver à l’extérieur, pour leur permettre justement d’évoluer. L’ANVAR prendra le relais en déployant ses aides à l’innovation au service de l’entreprise pour d’autres projets plus ambitieux.

Gérard Delenclos :

Parfait, nous allons voir maintenant un exemple, justement, concret, un exemple d’aide à l’entreprise par le biais d’un phénomène que vous avez évoqué : c’est le stage technologique de réseau.

Deux témoignages filmés : un chef d’entreprise et à côté de ce chef d’entreprise, un responsable du Bureau de Liaison Entreprise-Université. On voit cela tout de suite et puis on conclut sur cette partie.

 Catherine GILBERT PDG de la SA HANDICIEL qui témoigne sur les STR.
Actuellement, dans les agglomérations telles que REIMS, etc.… on traite des centaines de transports de personnes handicapées par jour. Humainement, il n’était pas possible de faire tous les jours les plannings. Sachant que nous refaisons tous les jours les lignes de minibus, tous les jours nous faisons 30 à 35 lignes de minibus tous les jours en transport.
Or en fait, pour automatiser cela, et pour garantir à l’usager handicapé que l’on était capable de gérer toutes les contraintes qui étaient liées à son problème de transport et que l’on respectait les heures, les lieux et toutes les contraintes, il a fallu développer ce moteur de calcul, c’était absolument incontournable.
Mais ce moteur de calcul, qui est tout à fait pertinent, avait des problèmes de vitesse de calcul. Il faut pouvoir calculer et arriver à du calcul en temps réel pour dispatcher les transports en intégrant ce qu’on appelle « l’explosion combinatoire des choix ».
Et c’est là que vous vous êtes tourné vers l’Université ?
Alors c’est là, où, effectivement, nous, on cherchait des gens qui éventuellement nous permettrait d’améliorer, puisque l’implication du logiciel buttait sur des problèmes de rapidité de calcul.
Nous, on était à l’affût de ce qui pouvait se faire dans le domaine scientifique.
Et puis, par ailleurs, le laboratoire RESICOM de l’Université, lui, cherchait une application industrielle qui permette de mettre en pratique l’accélérateur de calcul, puisqu’eux travaillent sur la parallélisation de calcul.

 Claudine ROCHER-CORDIER, BLEU Bureau de Liaison Entreprises Université (Reims)
Alors suite à cette rencontre entre le laboratoire de recherche RESICOM lors du salon INNOVACT 2000 et l’entreprise HANDICIEL, le laboratoire m’a contactée pour voir de quelle façon on pouvait matériellement trouver une aide financière et un support qui permettrait à l’étudiant de régler le problème de l’entreprise. Le laboratoire était très intéressé par ce projet, avait la compétence, avait des étudiants de DESS qui pouvaient répondre à cette problématique pendant une période de six mois.
Nous avons trouvé par le biais du Réseau de Diffusion Technologique de Champagne Ardenne une aide qui s’appelle Stage Technologique Réseau. Comme au niveau de l’Université nous sommes membre de ce réseau et que je fais partie des prospecteurs, j’ai pu monter ce type de dispositif en partenariat avec l’animateur du Réseau.
Et vous, vous travaillez plus largement avec Champagne Ardenne Technologie, vous utilisez pratiquement tout ce qu’il est possible d’utiliser ?
Oui, là, on parle d’un Stage Technologique Réseau, il m’est déjà arrivé de monter des procédures CORTECHS qui permettent à un technicien d’être recruté dans une entreprise et de développer un projet de développement technologique pendant un an.
On a également monté des PTR, Prestation Technologique Réseau, qui permettent de répondre à une problématique de l’entreprise, mais cette fois-ci qui est uniquement réalisé par le laboratoire et ses chercheurs pour le compte de l’entreprise.

Gérard Delenclos :

En conclusion, Alain Vallet, Francis Bécard, Christophe Juppin, tout va bien en Champagne-Ardenne. Tout va bien dans le Réseau de Développement Technologique ? Vous êtes et vous osez le dire, un des meilleurs réseaux de France, bien sûr ? !

Alain Vallet  :

Je ne veux pas le dire en présence de Christophe Juppin (sourire). Je rends hommage à tout le travail qui a été fait à Champagne Ardenne Technologie. Je pense qu’il reste encore beaucoup à faire.

Gérard Delenclos :

En tout cas, vous nous avez rassurés. Vous n’êtes pas une structure de plus. Vous existez et vous servez à quelque chose. N’est-ce pas Francis Bécard ?

Francis Bécard :

Moi je dirais simplement, en terme de conclusion que notre slogan dans l’Aube c’est : « Passe devant les meilleurs » et comme ils sont tous meilleurs, on a beaucoup de boulot.

B- Les nouvelles approches régionales pour l’innovation et le développement des entreprises :

Alors dans un premier temps, nous avons vu quelles sont les missions traditionnelles de ces Réseaux de Développement Technologique. Nous allons voir à présent ce que sont les nouvelles approches régionales pour l’innovation et le développement des entreprises. Et pour traiter de ce thème, j’appelle à la tribune Jean-Pierre Larcher pour le réseau de développement technologique Basse-Normandie, Jean-Marie Pruvot pour le réseau Nord-Pas de Calais et Alain Echenay qui est le Président du réseau Rhône Alpes.

On va à présent découvrir des travaux en cours dont le but est de susciter l’intérêt et de suggérer des pistes d’action reproductibles dans d’autres régions. Cela veut dire que ce dont vous allez nous parler est susceptible d’exister dans d’autres régions. Il y a un essaimage possible.

Alors Jean-Pierre Larcher, je crois que vous allez aller du côté du pupitre pour vous préparer. Le temps pour nous de voir une vidéo, là où vous avez un rôle très important puisque dans cette vidéo que nous allons voir, c’est une mission impossible, mais vous, vous arrivez à nous donner une solution.

Voix off du film : Jean-Pierre LARCHER dirige le réseau de Diffusion Technologique, sa mission : aider les entreprises à mieux gérer l’information.
« Pour mieux accéder à de nouveaux marchés, pour mieux innover, pour atteindre de nouvelles cibles commerciales , il faut connaître, il faut savoir, et ceci passe par de l’information.
Aller chercher la bonne information, de l’information qui a un sens, qui soit exploitable. Et comme vous avez des flux d’argent qui traversent une entreprise, vous avez des flux humains, vous avez des flux d’information qui permettent à l’entreprise de se développer, d’évoluer, d’anticiper, de s’ouvrir. »
Besoin de se renseigner ? Recherche d’un partenaire ? Les ingénieurs, les techniciens existent, mais comment les trouver ? Jean-Pierre LARCHER et ses équipes jouent alors les intermédiaires, activent leurs réseaux dans toute la France. Le résultat tient dans ces dossiers, au chef d’entreprise de faire son choix.
Nous sommes à RIELTRONIC, ici on construit des ordinateurs, on élabore des logiciels. Cette entreprise Normande travaille sur un nouveau produit : l’ordinateur à carte à puce sécurisé, une première en France.
Jean-Pierre TISSOT, le directeur, a eu l’idée, il a l’équipement, mais pas la technique de la carte à puce.
Il a donc fait appel à ce réseau . Résultat :
« Depuis maintenant une semaine, nous nous sommes rapprochés d’une start up de la région de Grenoble et nous avons déjà signé avec elle des accords de développement.
L’entreprise n’est pas toujours dotée des ressources pour faire des recherches et le fait de passer par ces organismes là nous permet de gagner beaucoup de temps en recherche. Ce qui a été fait en peu de temps, je dirais en quelques semaines, il m’aurait fallu plusieurs mois et peut-être beaucoup de dépenses d’énergie très forte ».
Sans compter des dépenses plus matérielles, en trouvant cette start up à Grenoble, il gagne du temps sur ses concurrents potentiels. Des prototypes sont déjà en cours et il pourrait bien arriver le premier sur le marché : Mission accomplie.

Gérard Delenclos :

Parfait, je vous remercie Monsieur le Président.
Nous venons de voir : Qu’est-ce qu’une politique de développement du territoire.
Nous allons maintenant, je dirais, un peu balayer tous les grands sujets qui ont été débattus ici. Et je vais demander, pour ce faire, à certaines personnes dans la salle de venir à la tribune.


Donc j’appelle à la tribune :
Laurence Tardy, Patrick Metral, Gérard Provost, Catherine Larrieu, Jean-Marie Delquignies, Maryvonne Boudet, et Evelyne Nakache.

Alors nous avons vu ce matin ce que sont les Réseaux de Développement Technologique à partir de l’exemple de Champagne-Ardenne.
Nous avons abordé les nouvelles approches régionales pour l’innovation et le développement des entreprises.
Je voudrais maintenant que l’on aborde un peu, au niveau de la discussion ces sujets et peut-être entrer un peu plus dans le détail. En tous cas, avoir des échanges entre vous et avec la salle s’il y a des interventions de la salle.

Débat avec les participants sur les trois sujets

Jean Rosselot – Conseil Régional Franche-Comté

Philippe Caniaux – ancien Vice-Président RDT

Béatrice Du Lau d’Allemans :

Je suis Béatrice DU LAU D’ALLEMANS, au Ministère de la Recherche. Je représente Monsieur Costes, Directeur de la Technologie, qui n’a pu venir ce matin.

Finalement, je trouve qu’il y a beaucoup de cohérence dans ce que disent tous les participants et même si on a l’impression que quelques fois ils ne disent pas la même chose.
Parce qu’en fait, il existe énormément de choses mises en place au niveau gouvernemental, si je puis dire, un dispositif très large pour aider les PME-PMI dans leur démarche d’innovation. Et justement, je trouve que le rôle intéressant du RDT c’est de présenter, c’est de diffuser et d’aller présenter cela aux PME-PMI dans leur démarche de conseil et de détection comme cela a été dit tout à l’heure.
C’est lui, le RDT, qui aide à avoir une bonne visibilité. Parce que c’est vrai que pour une PME-PMI cela paraît très compliqué. On se dit : « Mon Dieu ! il y a des laboratoires, il y a des CRITT, il y a des centres de recherche technologique, les CRT, il y a maintenant les PFT, des plates-formes technologiques, et puis on a entendu parler de CORTECHS, de stages longue durée et on n’a pas parlé des post-doc et du diplôme de recherche technologique qui sont aussi fait pour les PME-PMI. Et je trouve très intéressant le rôle du RDT qui, justement, lui, va auprès des PME-PMI expliquer cela et répondre exactement, coller à la demande. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de TPE qui n’a pas le droit d’aller voir un gros labo et c’est ce que vient de dire le dernier intervenant à la dernière question, c’est que si une TPE a besoin d’un labo, le RDT l’accompagnera vers le labo ; si la TPE n’a besoin que d’une PFT, c’est-à-dire une plate-forme technologique sur la base d’un lycée technologique ou professionnel ou d’un IUT, le RDT le guidera vers la PFT. Et s’il a besoin d’un stage de longe durée, le RDT lui donnera un stage ; s’il a besoin d’une PTR, il lui donnera une PTR ; s’il a besoin d’un CORTECHS ou d’un post-doc. Le RDT est là pour aider les PME-PMI à comprendre le dispositif assez complexe, cela a été dit, assez complexe, mais très complet, qui a été mis en place par les pouvoirs publics.

Donc le rôle du RDT est très important. Et je pense que c’est là que le RDT a toute sa place à prendre. Et il y a une autre chose dont on a parlée ce matin mais pas dans les débuts, plus dans les discours introductifs.
C’est le rôle aussi du RDT pour aider les PME-PMI dans le labyrinthe européen, et avec le sixième PCR. Je pense qu’il a aussi un rôle très important pour aider au montage des projets.

Philippe Delearde :

Je suis Philippe Delearde du cabinet EDAW TSD qui avait fait l’évaluation des RDT en 1999. Et je me réjouis de voir aujourd’hui que beaucoup de choses que l’on avait dit à l’époque se sont mises en place. Notamment ne serait-ce que le changement de nom puisqu’on est passé d’un Réseau de Diffusion Technologique à un Réseau de Développement Technologique.

C’est très important parce qu’effectivement, je pense que le RDT doit avoir une mission très proche des entreprises et non pas uniquement une courroie de transmission de technologies. Donc je pense que les RDT doivent effectivement faciliter l’accès à la stratégie d’entreprise. Ce que je voulais poser comme question c’est qu’effectivement en écoutant Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes, on s’aperçoit que les RDT vont de plus en plus vers des stratégies territoriales, notamment avec des territoires qui sont infra-régionaux.

Et donc, je voulais poser la question aux intervenants pour savoir si cette dimension infra-régionale, en quelque sorte, répondait bien aux besoins des entreprises par le développement d’outils régionaux et d’outils globaux. Est-ce que cette dimension infra-régionale est bien le rôle des RDT ?

Catherine Larrieu

Je crois que pour atteindre la cible des RDT, c’est à dire les PME qui ne viennent pas spontanément, tous les outils doivent être mobilisés. On n’a pas trop de forces sur le terrain. Et évidemment, le niveau infra-régional a un rôle très très important à jouer, sous réserve de le faire avec le professionnalisme suffisant pour aider à repérer les potentialités de projets et pour aider le chef d’entreprise à prendre la mesure de son besoin, puis à orienter. Alors le problème, c’est que ce niveau infra-régional a donc un rôle très très important en sensibilisation, en détection, en formulation de besoin.

Par contre, ils ne peuvent absolument pas assurer l’ensemble des réponses. Certaines des PME ont besoin d’un accompagnement, d’une réponse très locale, mais ce n’est pas le cas pour toutes. Donc là, je crois que la dimension régionale et la dimension inter-régionale, voire intra-nationale, que les RDT sont à même d’apporter via leur structure est tout à fait adaptée.

Jean-Marie Catebelle :

Jean-Marie Catabelle, Vice-Président du Conseil Economique et Social de la Région Champagne-Ardenne et Président du MEDEF régional.
Alors, j’ai plus une question sur la maîtrise de l’information. Donc on a entendu ce matin tout le travail en réseau qui est compliqué et qui est certainement très positif. Quelqu’un a dit que l’envers du décor n’avait pas à être connu par les entreprises. Cela, c’est vrai. La question que je pose c’est : est-ce qu’on ne pourrait pas accélérer un petit peu les transferts d’information et de connaissance en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication de façon à se placer davantage en amont pour les entreprises ? C’est-à-dire que l’entreprise, et même la très petite entreprise, a un besoin qu’elle ne sait pas très bien comment exprimer ; elle pourrait s’adresser à, alors en Champagne-Ardenne on avait déjà commencé à réfléchir sur le problème en parlant d’une plate-forme virtuelle. Plate-forme virtuelle qui connecterait les laboratoires, la recherche et les entreprises. Et ceci aurait l’avantage de forcer, je dirais, les petites entreprises à mieux formaliser leur besoin, et après, à accéder à des bases de données, de façon peut-être en amont de tout ce que vous représentez, finalement, comme moyen.
Un autre avantage que j’y verrais, c’est évidemment que les entreprises d’une région pourraient accéder à des technologies d’autres régions, voire européennes.

Jean-Pierre Larcher :

Deux éléments de réponse à cette question.
En 2002, la partie privative du site du réseau va permettre à des entreprises de pouvoir s’exprimer. Ce sera du type portail. De pouvoir s’exprimer auprès du conseiller en développement technologique de proximité ou auprès de la cellule d’animation. Donc là, la possibilité d’échanger à distance.

Deuxième élément de réponse : dans la suite de ce qui a été présenté ce matin, et dans le cadre d’une réponse qui a été donnée favorable à une proposition de notre part au titre du projet du SIPE d’usage collectif pour l’internet pour les entreprises, nous avons développé (et cela va être lancé l’année prochaine, nous expérimentons à l’heure actuelle dans le cadre du programme du SIPE), une plate-forme virtuelle sécurisée nationale permettant à une entreprise de travailler dans un espace propre avec une communauté d’acteurs publics et parapublics sur un projet de développement, en y appliquant et en y déployant la même méthodologie que j’ai présentée ce matin. Et en plus…D’autant plus que la structure porteuse de la fonction d’animation du réseau en région et le centre des technologies nouvelles qui est, je dirais, le bras armé de la Région et de l’Etat sur cette dimension TIC : Technologies de l’Information et de la Communication.
Donc il y a une cohérence en région qui est rendue possible, je souhaite le formuler maintenant, rendue possible par l’appui important, complet je peux le dire, de la Région et de l’Etat aux propositions que nous remontons au COT.

Jean-Marie Pruvot :

Je vais faire une réponse très rapide en deux points : tout d’abord, au niveau de la région Nord-Pas-de-Calais, nous mettons en appui du Programme Régional d’Innovation, nous ouvrons un portail innovation à destination des entreprises. Il faut savoir qu’aujourd’hui, le RDT ne communique absolument pas vers les entreprises en Nord-Pas de Calais. Ce portail ne sera pas le portail du RDT. Il sera porté par le RDT mais ce sera le portail de l’ensemble des acteurs. Donc au travers du portail, notamment, les entreprises pourront retrouver les compétences dans la Région Nord-Pas de Calais, mais surtout, dans l’ensemble des régions de France.

Donc le deuxième point, je pense que ce sera abordé cet après-midi : l‘ensemble des RDT sont actuellement en train de travailler sur le regroupement des compétences technologiques qui existent dans les régions associées à la sélection d’un moteur de recherche qui permettra à l’ensemble des entreprises et à l’ensemble des conseillers technologiques de retrouver la bonne compétence où qu’elle soit et donc pas uniquement dans sa région.

Alain Echenay :

Oui, il faut effectivement développer tous ces moyens de communication. Maintenant, je voudrais revenir à la réalité du terrain. Le taux d’utilisation actuel d’internet est des TIC dans les entreprises de 1 à 20 personnes est quand-même très faible. Le développement va se faire au cours des années, mais soyons réaliste. Je voudrais simplement rappeler que personnellement, je dirige une petite entreprise de 25 personnes. Quand je vois mes confrères, ceux qui utilisent internet sont vraiment extrêmement minoritaires. Donc je pense que c’est notre travail de les inciter à cela. On pourrait en parler longuement. C’est vraiment du prosélitisme.….

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Jean-Pierre Larcher , Gérard Provost, Patrick Metral, Laurence Tardy, Catherine Larrieu, Jean-Marie Delquignies, Maryvonne Boudet, et Evelyne Nakache.

Louis Debethune :

Je suis Louis Debethune, Direction des Entreprises Commerciales, Artisanales et Service au Secrétariat d’Etat en charge des PME.
Je voudrais intervenir pour dire tout le bien , bien sûr, que je pense des nouvelles technologies en appui à tout ce qui peut-être fait. Il me semble que, peut-être, et c’est un peu ce qui vient d’être présenté par un des animateurs de Réseau, ces dispositifs viennent plutôt en appui et en aval un peu plus qu’en amont. Je m’explique, beaucoup d’entreprises ont besoin, dans l’accompagnement qui leur est proposé par ces Réseaux, de pouvoir définir eux-même leur besoin. Qu’ils soient aidés dans la définition de leur besoin et aidés également dans la démarche consistant à aller chercher la référence, les compétences qui leur manque.

Donc, je pense que les nouvelles technologies sont un atout certain mais cela ne peut pas remplacer l’accompagnement direct et la liaison directe avec un conseiller qui lui va aider l’entreprise a cheminer avant de définir mieux son besoin.

Gérard Delenclos :

Vous dites d’accord pour ces nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais vous constatez qu’elles travaillent peut-être un peu trop en aval. Vous aimeriez qu’elles travaillent en amont. C’est cela ?

Louis Debethune :

Pas exactement.
Je dis, au contraire, c’est une fois que l’entreprise a commencé a bien comprendre les tenants et les aboutissants de son problème, accompagné par un Conseiller en Développement Technologique, qu’elle peut faire la démarche suivante qui consiste à aller sur le net chercher éventuellement des compétences ou des informations complémentaires dans l’axe qui lui a été proposé.

Je privilégie l’intervention humaine du conseiller avant d’entrer dans la technologie.

Claude Poinsot :

Je suis Claude Poinsot, représentant du Directeur de l’Action Régionale à la Petite et Moyenne Industrie au Secrétariat d’Etat à l’Industrie.
C’est une question aux membres des RDT. Tout à l’heure, on essayait de faire une distinction entre TPE et PME. Il me semble que les TPE sont dans les PME. Je crois qu’en France, on souffre (ce n’est pas les chefs d’entreprise qui me contrediront) des effets de seuil qui peuvent avoir des effets extrêmement pervers.

Est-ce qu’on pourra évoquer les modalités de prospection des RDT qui peuvent être différents, en fonction du tissu d’entreprises, effectivement, d’une région à l’autre. Justement approfondir des axes de prospection en fonction des RDT où certains ciblent les entreprises les plus petites, d’autres les moyennes. Pour moi, ce sont des entreprises et je n’ai pas entendu quel était le seuil. A quelle barre vous mettiez entre, pour distinguer les PME des TPE ?

Gérard Provost :

Je veux bien répondre parce qu’il se trouve que Monsieur Poinsot était à notre manifestation que nous avons organisée le 16 octobre 2001. Et vous avez constaté qu’il y avait 190 dirigeants de petites entreprises toutes moins de 30 personnes.
Et ce qu’ils nous ont dit : Il y a 90 dirigeants qui nous ont répondu sur la feuille d’évaluation, et qui nous ont surtout félicité pour ne pas avoir employé le terme PME-PMI parce qu’ils ne se reconnaissaient pas du tout là dedans et qu’ils étaient des petites entreprises et qu’on leur avait parlé un langage clair.
Alors, je ne sais pas si c’est une question de seuil. Je pense que c’est une question de spécificité. Bon, nous on a décidé que c’était les moins de 30. Bon, il y a la norme Européenne, il y a la norme Française…Le plus important, je pense, c’est de répondre aux attentes et aux besoins .

Gérard Delenclos :

Alors effectivement, c’est très important ce que vous dites parce qu’effectivement, ce n’est pas un effet de seuil. Mais Monsieur Poinsot vient de dire : « Les TPE sont des PME » et vous, vous dites : « Les TPE ne se reconnaissent pas dans les PME ». Donc ce n’est pas une question de seuil, c’est une question de nature.

Jean-Marie Pruvot :

Oui, je voudrais ajouter l’exemple de la région Nord-Pas-de-Calais. Nous, nous n’avons, bien sûr, aucun seuil. Toutes les entreprises qui expriment des besoins sont accueillies par les différents acteurs locaux. Par contre, c’est vrai que nous avons souvent un débat entre les RDT, notamment avec mon camarade Gérard. Nous sommes moins positionnés en Nord-Pas-de-Calais sur les toutes petites que sur les PME. C’est à dire que nous, toutes les entreprises nous intéressent, de 0 à, on va dire, à 100 salariés.
Je dois préciser une donnée économique importante : c’est que la Région Nord-Pas-de-Calais est aussi la région où la densité d’entreprises artisanales est la plus faible.

Jean-Marie Delquignies :

Je crois que ce problème de TPE ou de PME n’est pas un vrai problème. En effet, vous avez des TPE de 5 personnes, on vient de nous le signaler en Région de Basse-Normandie, qui pour moi ne sont plus des TPE étant donné qu’elles utilisent de la très haute technologie. Donc ces gens là ne sont plus de la TPE. Et en revanche, vous avez des gens, des entreprises qui étaient artisanales il y a 20 ans avec une seule personne, qui sont restées encore maintenant des TPE malgré le fait qu’elles ont atteint un seuil de 25 personnes. Tout simplement parce que le chef d’entreprise a un esprit TPE, et c’est vers ces gens là qu’il faut aller pour faire émerger les besoins de technologie.

Jean-Pierre Larcher :

TPE, PME ? Je dirais que la différence se fait sur les conditions d’organisation interne à l’entreprise qui lui permettent d’accéder aux ressources externes et d’utiliser ses propres ressources internes dans un processus d’innovation. Et en fonction de ces conditions d’organisation, il y a une approche de tel ou tel type a conduire. Voilà comment, nous, on aborde cette problématique en Basse-Normandie.

Autre point : il a été évoqué à plusieurs reprise les TIC. Je voudrais simplement réagir là dessus en disant que c’est pour les réseaux, me semble-t-il un train à ne pas manquer. C’est-à-dire que si on se retrouve dans deux ou trois ans et qu’on ne peut que constater que c’est important et intéressant : il sera trop tard. C’est maintenant !

Alors non pas pour parler de la technologie : Est-ce que les entreprises utilisent tel type de technologie dans le domaine des TIC ? Mais plus en regardant les applications possibles de ces technologies. Et donc les applications économiques possibles de la technologie. Une entreprise d’électroérosion de sept personnes qui s’interroge sur les relations électroniques qu’elle doit mettre en place avec son donneur d’ordres, est-ce que c’est EDIFACT, est-ce que c’est EDI, est-ce que c’est autre chose ? C’est une application économique ! Ce n’est pas uniquement la technologie qui doit être regardée.
De même les entreprises un peu plus structurées d’une vingtaine ou d’une trentaine de personnes qui bientôt vont avoir à s’approprier ou à intégrer la possibilité qui lui sera offerte par les pouvoirs publics, via les télé-procédures, va devoir s’interroger par rapport à l’impact de ces technologies sur sa fonction administrative et financière.
La fonction ressources humaines va devoir, là aussi, s’interroger sur : comment intégrer ces nouvelles technologies de l’information et de la communication pour gérer un programme de formation, pour gérer les compétences de son personnel.
Là il y a une vraie question, et toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, là sont intéressés.


Gérard Delenclos :

Je vais demander à Monsieur Guilbaud, vous êtes le Directeur Général adjoint de l’ANVAR. Est-ce que l’on peut, peut-être pas en forme de conclusion, mais vous êtes le dernier intervenant de cette matinée … est-ce que tout ce que vous avez entendu à cette tribune vous satisfait ? Est-ce que tout cela va ou bien, est-ce que vous avez un commentaire à faire ?

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de gauche à droite : Alain Vallet, président de Champagne Ardenne Technologie, Francis Bécard ; vice-président de Champagne Ardenne Technologie , Christine Patois, Professeur Jean-Claude Etienne, sénateur et président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne, Michel Guilbaud, Directeur Général adjoint de l’ANVAR

Michel Guilbaud, Directeur Général adjoint de l’ANVAR :

Moi, j’ai trouvé beaucoup d’intérêt dans ce que j’ai entendu. Je ne m’attendais pas à être le dernier intervenant de la matinée. Je me garderais de conclure puisqu’il y a des tas de choses concrètes qui vont être présentées cet après-midi.

Nous, en tant qu’ANVAR, on a cet observatoire formidable du fait que l’on participe de l’animation nationale des réseaux. Je crois que l’esprit de la journée, il est exactement ce que l’on essaie de faire vivre tout au long de l’année avec les réseaux, c’est-à-dire l’initiative de terrain et en même temps, le partage d’expérience entre les réseaux.

Moi, j’avais un peu envie de souligner ce mot « réseau », en fait, parce qu’il paraît très très banal dans notre vocabulaire, maintenant, finalement, tout fonctionne en réseau. Mais nous, en tant qu’ANVAR, on a l’autre point de vue qui est que, qu’on est un des acteurs du système. On a le sentiment que l’ANVAR fonctionne bien parce qu’il est sur un métier très précis et on ne veut pas être dans tout, on ne peut pas être dans tout, on est complémentaire des autres acteurs. Et donc, ce qui est fondamental ensuite, bien sûr, ce sont ces acteurs-là. Non pas essayer de les mettre dans un même moule, mais les mettre en réseau pour essayer de les faire fonctionner ensemble. Donc moi j’ai trouvé énormément d’enrichissements aux échanges de ce matin et je pense que cela va se prolonger cet après-midi.

Gérard Delenclos :

Parfait. Cet après-midi, nous verrons donc les offres de service aux entreprises, les offres complémentaires des réseaux, les relations européennes et puis nous conclurons avec l’intervention, à la fois, de Jean-Pierre Raffarin, Président de l’Association des Régions de France et du Préfet de la Région Champagne-Ardenne.

Nous avons rendez-vous maintenant avec le déjeuner. Nous nous retrouvons à 14h.

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de gauche à droite : Christophe Juppin, directeur de Champagne Ardenne Technologie, Francis Bécard ; vice-président de Champagne Ardenne Technologie , Professeur Jean-Claude Etienne, sénateur et président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne, Philippe Adnot, Sénateur, Président du Conseil général de l’Aube, Gérard Delenclos, journaliste.

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Francis Bécard ; vice-président de Champagne Ardenne Technologie

C.- Offres de services aux entreprises
Les PTR pour répondre au besoin des Entreprises :
4 études sectorielles inter-régionales

Les outils au service des Entreprises :

•Présentation du moteur de recherche – les annuaires de compétence
•Bases de données et transfert de données
•Numéro d’appel unique
•Nouveau Logo National
•Histoires à succès
•Démarche de prospection

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de gauche à droite : Bernard Rosenzweig, animateur du RDT Centre , Christine Morel, animatrice du RDT Franche-Comté et directrice de Franche-Comté Technologie et Annick Simaunaud, animatrice du RDT Limousin

Interview filmé des membres du comité de pilotage du RDT Limousin autour de la thématique « Plan de prospection concerté et sectoriel » ?

  M.COLMENERO (ANVAR – DRIRE) Membre du comité de Pilotage RDT Limousin
  Question : quelles sont les thématiques sectorielles engagées pour la démarche de prospection ? pourquoi ?
le RDT a engagé un certain nombre de prospections sur des thématiques telles que les traitements de surface, les contrôles non descriptifs, les technologies liées aux traitements des métaux et des prospections sur le thème des nouveaux matériaux. Ces prospections sont suivies et donnent lieu à une évaluation.
Pour l’avenir, que le comité de pilotage aura décidé, je vois un certain nombre de pistes de prospections sur les traitements de surface, sur les biotechnologies, sur les céramiques techniques étant entendu que tout ceci correspond à des offres technologiques de la région, puisque la région est fortement positionnée sur ces champs.
Je vois l’intérêt aux prospections menées dans le cadre des RDT. Il s’agit d’abord de prospections programmées tous les ans par le comité de pilotage.
Cette prospection permet de détecter les besoins en technologies des petites entreprises, des toutes petites entreprises et de les rapprocher des centres de compétences technologiques qu’il s’agisse de centre régionaux ou voir extra régionaux.

 M. CHAUZEIX - Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt du Limousin- Membre du RDT
question : que vous apporte le RDT dans la réalisation de votre travail de prospection ?
Le Réseau de Diffusion Technologique est un espace convivial où les prospecteurs peuvent se rencontrer, échanger les méthodes de travail, et affiner ainsi leurs méthodes d’approche des entreprises. En effet, il est souvent difficile de pouvoir détecter dans les entretiens, qui restent relativement brefs, des besoins réels sur le plan technologique des entreprises.
Et donc, le fait de pouvoir échanger avec d’autres prospecteurs, confronter nos méthodes d’approche des entreprises, nous permet de mieux connaître – l’environnement de l’entreprise, - quels sont les partenaires qui peuvent, sur le plan technologique, les aider et, à terme, - mieux conseiller l’entreprise sur le montage de ses dossiers d’investissement.

 M. GRANGER – Direction Formation au Conseil Régional du Limousin- Membre du comité de pilotage RDT limousin
question : quelle est l’utilité du RDT pour les acteurs institutionnels ?
Traditionnellement, le réseau est tourné vers les entreprises, mais pour ce qui est des acteurs institutionnels il y a d’autres outils qui peuvent nous être procurés par le réseau et notamment en matière d’une meilleure connaissance d’un recueil de données sur le tissu de nos entreprises.
Ceci est absolument nécessaire pour le pilotage des politiques régionales. Je vais parler de ce que je connais le mieux : la formation, où nous avons besoin, pour répondre au besoin des entreprises en matière de main d’œuvre, de bien connaître les évolutions technologiques, les besoins en matière de compétence.
Et maintenant, en plus, nous essayons de donner aux établissements de formation, au travers des Plates-formes des moyens leur permettant de rentrer dans le transfert de technologie à destination des entreprises.

  M.LAVIGNE (ADIMAC – DATAR )
Question : quelle est la plus value du RDT dans le cadre de l’inter région ?
Je crois que le RDT apporte, de par sa petite structure, une capacité de réactivité très forte face à la demande. Et, ce qui me paraît le plus important, dans le domaine de la filière bois comme dans d’autres domaines d’ailleurs, c’est sa très forte neutralité dans tout le traitement et les dynamiques sectorielles. C’était avec le RDT plus aisé, plus facile, de mettre autour d’une même table un ensemble de partenaires dans une démarche de prospection sectorielle ou dans une démarche autre, vis à vis de la filière du secteur bois par exemple.
Alors je crois, un bon exemple vaut mieux qu’un long discours : lorsqu’il a été prévu la création du pôle interrégional bois centré sur Tulle à l’échelle du Massif Central, il a été prévu, et il est toujours prévu de mettre en place un centre de recherche et de transfert de technologies.
Pour se faire, il été nécessaire d’analyser et d’identifier précisément les besoins en transfert de technologies des entreprises du Massif Central. Pour cette analyse, 2 solutions : soit on travaille avec l’ensemble des partenaires qui font la filière bois dans le Massif Central à toutes les échelles de chacune des régions. A ce moment là, on se retrouve donc avec une table de 80 personnes et la capacité de travail et d’action peut-être limitée. Soit, deuxième solution, c’est celle qu’on a choisie, on travaille avec des têtes de réseaux comme peut l’être le RDT dans chacune des régions qui font le Massif Central.
Le RDT s’assurant au sein de chacune des régions, les compétences qu’elle estime nécessaires pour réfléchir et identifier ses besoins en transfert de technologie qui permettront ensuite d’être réactif pour ces entreprises dans l’élaboration et la création de ce pôle interrégional bois centré sur Tulle. »

  M. BARRIERE – Direction Chambre régionale des Métiers du Limousin - Président du comité de pilotage RDT Limousin en 2000
Question : Quelle est la complémentarité de la CRM avec le RDT ?
Et bien tout dabord, la complémentarité entre le RDT et l’action des autres structures de développement économique et technologique me semble naturel puisque ces autres structures fournissent en quelque sorte des agents au RDT, librement, et le RDT donc, en retour, apporte aussi à ces différentes structures.
Alors l’action de prospection qui a été conduite auprès des entreprises du bois me semble être un bon exemple de cette complémentarité puisque la Chambre Régionale de Métiers dans le même temps mettait en place un plan de développement des entreprises de deuxième transformation du bois et l’action de prospection du RDT a été particulièrement riche d’enseignement pour l’action menée par la Chambre Régionale de Métiers et d’autre part l’action de la Chambre Régionale de Métiers permettra au final une valorisation collective des actions de prospection du RDT. C’est véritablement un partenariat gagnant – gagnant.

  Jean-Louis DELORD- Conseiller en développement technologique de la Chambre Régionale de Métiers du Limousin.
Question : comment s’est déroulée cette action sur la filière bois ?
Et bien, suite à la proposition du Président du comité de réseau de l’époque, qui était mon Directeur, cette action bois a démarré au niveau régional avec tous les membres du réseau qui pourraient être intéressés par ce problème. Donc dans ces membres du réseau, il y avait aussi bien l’industrie du bois que l’association de développement du massif central, que le bois sylviculture, la DRAF, la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, de façon à ce qu’on puisse intégrer cette étude des besoins des artisans de la deuxième transformation avec l’amont, avec l’aval et avec les partenaires industriels.
Nous avons donc défini ensemble, par rapport au fichier des entreprises à visiter, qui allait visiter quelle entreprise de façon à ne pas faire doublon. Ensuite nous avons défini ensemble un canevas d’entretiens, de façon à avoir des retours un peu cohérents, et de façon à pouvoir enrichir, nous, notre propre étude qui est, je répète, l’étude des besoins technologiques des artisans de deuxième transformation par des réflexions en amont de la filière, par exemple l’Agriculture ou la première transformation, ou bien les enrichir par rapport à la filière un peu plus développée que pourrait être les industriels.
Donc grâce à tous ces retours, nous avons pu construire un questionnaire de façon à valider les actions qu’on allait proposer à nos ressortissants. Ce questionnaire, grâce à cela, a vu dégager la validation des besoins latents des entreprises et les besoins exprimés des entreprises.

 Philippe CHALET – Direction de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie du Limousin-Poitou-Charentes - Membre du comité de pilotage du RDT Limousin
question : exemple d’appréciation de la réalité du travail de terrain des prospecteurs
J’ai souhaité accompagner sur le terrain un prospecteur. Nous avons donc visité deux entreprises d’une même filière, qui se portent bien, qui ont un beau plan de charge. Elles avaient été visitées il y a quatre ans, elles ne nous attendaient pas spécialement, mais à l’occasion de cette visite elles ont mis en relief des attentes auxquelles on a répondu. Il s’agissait d’études et en même temps de financements en matière d’environnement qui est un de leur enjeu majeur puisque ce sont des entreprises qui ont beaucoup de rejet de matière première. Et donc là dessus nous leur avons apporté quelque chose et de fil en aiguille on a répondu à beaucoup de leurs questions.

Les actions inter-régionales :

Professionnalisation des membres – Formation – Campus

1 - En quoi la dimension interrégionale apporte–t’elle un plus à l’action des réseaux au niveau de la professionnalisation des ces membres ?
Tout d’abord, la dimension interrégionale est , nous le verrons tout au long de cette après-midi, une démarche naturelle des réseaux de diffusion technologique et plus précisément des animateurs de réseau puisqu’ ils sont eux-même regroupés, il faut le rappeler à nouveau, au sein d’un réseau national animé par Hervé Leblanc.
A cet effet, l’évaluation nationale a démontré que les actions du RDT (ex –RIDT) vont naturellement dans le sens d’une plus grande cohérence et de la diffusion des bonnes pratiques en Régions.
Les résultats obtenus sont significatifs au niveau des échanges entre animateurs qui sont bien informés de ce qui se passe dans les autres réseaux et qui mettent en place des bonnes pratiques prises ailleurs ; guide d’entretien, base de données, programme de formation, campus.
Sur ces derniers points, on constate ainsi l’émergence depuis quelques années, sur des problématiques communes, des regroupements de régions frontalières afin de mettre en place des actions communes.
Ces actions ne sont pas identiques mais visent toutes à un même objectif, la professionnalisation des membres à travers des modalités différentes.
Si les programmes de formations permettent d’améliorer les compétences de nos membres, la dimension interrégionale apporte un plus indéniable en proposant à l’ensemble des membres un corpus de formation conséquent et cohérent.
Tout nouveau membre peut ainsi rapidement se voir proposer un ensemble de formation qui lui permettra d’améliorer ses compétences beaucoup plus rapidement que si son réseau travaillait seul.
Autre effet positif, les régions moins importantes bénéficient ainsi des moyens des régions plus conséquentes, ce qui permet de créer une solidarité entre les régions et une -égalité de traitement- au profit des conseillers technologiques.
De même, l’action « campus d’été » initiée par le RDT Nord-Pas-de-Calais rassemble les RDT de Picardie, Champagne-Ardenne, Basse et Haute Normandie et Ile de France depuis cette année ( cf. photos derrière moi) vise à permettre aux CDT qui y participent (entre 60 et 70 personnes à chaque campus) de mieux connaître à la fois les membres de son propre réseau (développement d’un sentiment d’appartenance) et les compétences des régions avoisinantes (diffusion de la connaissance des compétences technologiques).

•Manifestations – Forums

Question : Quel intérêt pour ces structures d’être présent sur ce salon organisé par le RDT
  Michel PELLETIER – Président ATTELOR
La mission première d’ATTELOR est d’animer le Réseau de Diffusion Technologique, c’est-à-dire d’assister les PME-PMI Lorraine dans leur besoin de développement technologique.
Donc la présence d’ATTELOR sur ce salon est tout à fait essentiel. Ce que nous avons voulu c’est associer un peu tous ceux, publics, privés, para-publics qui oeuvrent au développement technologique des PME-PMI, sous les aspects techniques proprement dit et également sous les aspects esthétisme, design industriel.

 Mikaël SCHOENECKER – vice-Président de l’Union Française des Designers industriels.
Nous sommes sur le salon PROCEED pour présenter la méthodologie Design, la façon dont les Designers travaillent, au travers de leurs différentes prestations pour nos clients.

 Edith NANTY – Centre Design Est-France
Donc en tant que Centre Design Est-France, nous voulons présenter la démarche du Design industriel au travers d’un certain nombre de cas d’entreprises qui ont été associées à une opération pilote intitulée « Conception et performances », qui a pour objet d’accompagner huit entreprises lorraines dans le cadre d’une démarche de conception produit.

 Emmanuel KELBER – APOLLOR
nous sommes amenés à faire une opération collective qui va permettre de sensibiliser les PME-PMI lorraines à une nouvelle technologie qui est la technologie d’injection assistée Gaz.

  Yves GODEFERT- CRITT Technique Jet Fluide Usinage
Nous décelons dans les entreprises des problématiques, des projets, des idées, qu’il faut faire mûrir.
Le soutien du réseau et du CRITT, c’est d’apporter aux entreprises des méthodes et des moyens pour aller au bout de leurs idées. Pour aller au bout de leurs idées, nous leurs permettons d’évaluer leur projet, de diagnostiquer l’entreprise, de définir ses ressources et de les aider dans leur accompagnement de projet.

  Franck LEGRAND – Découpe SA
C’est surtout pour des projets de développement.
Principalement des projets sur lesquels on n’est pas en mesure de mettre des compétences humaines et financières en face d’un tel projet. Cela demande des ressources humaines, cela demande des gens qui connaissent et c’est là qu’une structure comme le CRITT et les projets qui sont développés au sein du réseau sont intéressants pour nous. Nous sommes une entreprise de 20 personnes, donc sur 20 personnes, chacune a suffisamment de travail, et sur des projets nouveaux il est intéressant d’avoir un appui technique tel que celui du CRITT.

 François-Xavier DUGOURD – Société MULOT- PETIT JEAN
C’est une entreprise qui fabrique du pain d’épices depuis 200 ans à Dijon en respectant la tradition du véritable pain d’épices de Dijon fabriqué à base de farine de froment, et avec des recettes, un savoir-faire traditionnel. Je suis allé effectivement à ce forum par curiosité pour savoir un petit peu ce qui se passait dans le domaine de la technologie en Bourgogne et effectivement, j’ai découvert beaucoup de choses.
J’ai découvert déjà l’ampleur des compétences et des connaissances technologiques que la Bourgogne peut offrir avec un réseau de formations et d’organismes spécialisés particulièrement compétents, notamment en matière agroalimentaire. Ces gens ont la chance d’avoir un potentiel extraordinaire dans ce domaine là. Et puis j’ai découvert aussi que parallèlement un certain nombre de PME, petites entreprises comme les nôtres, pourrait bénéficier de ces compétences, de ces connaissances par l’intermédiaire du réseau.
A partir de témoignages concrets, et cela nous a donné l’idée et l’envie de creuser un peu la question et de voir comment on pouvait résoudre nos problèmes par ce biais là.
On a une vraie problématique qui est donc de développer notre problématique tout en conservant la qualité, l’âme, l’identité, le savoir-faire de nos produits, ce qui a fait la pérennité et le succès de l’entreprise. Donc pour atteindre ces deux objectifs, il faut que l’on résolve un certain nombre de problèmes technologiques sur lesquels pour l’instant on butte, et c’est vrai que l’aide de Bourgogne Réseau et des organismes qu’elle fédère, on espère bien qu’elle va nous permettre de résoudre nos problèmes. Vous voyez, un an plus tard, on n’a pas tout résolu, loin de là, car c’est une longue aventure, mais disons qu’on a avancé.
On a déjà eu un conseil technologique, on a eu un diagnostic sur notre entreprise. Et puis là, on s’engage sur une étude plus longue avec l’ANVAR, avec le Conseil Régional, qui donc vont financer une étude importante pour nous qui va systématiquement analyser nos petits points technologiques que l’on a à résoudre pour augmenter notre production.

  René GROSJEAN – GROSJEAN VITICOLE-
Concepteur du CAVAL 1000, enjambeur de vigne léger.
Nous voilà dans l’atelier de fabrication. Après le premier couac que l’on a découvert, voici deux modèles de pré-série aussi, celui-là là, on peut bien voir la différence entre celui qui est réglé à 1,40 m pour les vignes et puis celui qui est réglé à 1,30 m et enfin le premier qu’on a essayé qui était réglé à 1,25 m. On s’aperçoit aussi que ces machines sont aux différents stades de la construction. Celle-ci va passer au montage du faisceau électrique et de la carrosserie, alors que celle-ci va s’habiller cette après-midi de sa carrosserie et de ses derniers accessoires avant d’être présentée dans les deux semaines au prochain VITEI.

 Gérard LEGA – Directeur Général EUROSIT
Notre entreprise se situe dans le mobilier de bureau, plus précisément dans le siège de bureau, vous avez ici un exemple de nos fabrications. Nous faisons du siège plutôt moyenne et haut de gamme. Aujourd’hui nous faisons 130 millions de CA et nous fabriquons en gros 240, 250 000 sièges par an et nous sommes principalement dans le métier du petit distributeur mais aussi chez les grands comptes, les banques et les administrations avec lesquels nous travaillons par appel d’offre. Notre marché est également à l’export pour environ 5 à 6% avec une grosse implantation au Japon.
Et donc je suis allé à ce Forum pour essayer de rencontrer éventuellement des gens de la région qui seraient dans ce type de matériaux que nous recherchions.
Principalement et très rapidement, trois contacts ;
  Assez paradoxalement, un contact avec l’ISAC qui est l’école d’ingénieurs que vous connaissez qui est tout prêt de chez nous et avec lequel, qui est je crois à 1 Km à vol d’oiseaux, avec lequel nous avions très peu de contacts, et finalement, je le répète c’est paradoxal, il a fallu ce Forum pour que nous nous rencontrions un peu plus officiellement que dans des contacts naturels, et depuis nous avons réfléchi sur un partenariat avec des étudiants et nous nous rencontrons maintenant un peu plus régulièrement.
  L’autre contact…c’est une entreprise qui s’appelle, je crois, P.A.I.S.qui est une entreprise de la région de Châlons qui rassemble deux, trois ingénieurs qui sont aussi des consultants auprès des arts et métiers et qui est spécialisée dans le domaine du calcul de structure en plasturgie et nous recherchions également des gens spécialisés dans ce type d’activité. Et donc, c’est très bien tombé et, là aussi, je crois que notre département Recherche et Développement entretient des contacts avec ce groupe, avec ces gens là.
Je crois que des choses vont se concrétiser dans le courant de l’année 2002. En tout cas nous continuons à poursuivre des contacts dans la région centre, puisque maintenant notre entreprise est de nouveau sur une voie de progression. Et nous allons continuer à progresser dans le domaine du développement de la recherche qui est, je pense, important pour se positionner sur le marché très concurrencé du siège de bureau.

 Eric BERTRAND – MEDIAL PRO - Leader Mondial des pneus modèle réduit.
Nous sommes une petite société qui fabrique des petits pneus pour des petites voitures… mais à usage de compétition, c’est-à-dire que nous sommes actuellement quatre fois champion du monde, sept fois champion d’Europe, de nombreux titres internationaux et on travaille avec 27 pays dans le monde entier pour exporter ces petits pneus.
Nous avons développé pour cela des matières un peu spécifiques sur ces petites voitures qui sont extrêmement puissantes et dont le rapport poids/ puissance est largement supérieure à celui d’une formule un à l’échelle.
…Ecoutez, c’était extrêmement positif parce que nous avons rencontré tout d’abord une société qui a entièrement créé de A à Z notre site internet, d’une part,
d’autre part, nous avons rencontré un bureau d’étude qui travaille actuellement sur une machine entièrement automatisée pour le montage des pneus et des gentes. Donc une bonne collaboration entre trois entreprises de la région.
Aujourd’hui, si vous voulez, pour monter les pneus sur des gentes de petite voiture, donc, de voiture de modèle réduit, ça n’est absolument pas comme sur une vraie voiture : la gente est en plastique, le pneu est collé sur la gente et à l’intérieur il y a une mousse qui remplace l’air d’un pneu de vrai voiture.
Aujourd’hui, toutes ces opérations sont fait manuellement, dans le bureau d’étude, personne n’avait d’idée pour faire une machine.
Et le bureau d’étude que nous avons rencontré lors de cette réunion a établi lui-même le cahier des charges, etc…et c’est parfait, quoi !…et le projet va aboutir dans les six mois qui viennent.

Les déclinaisons régionales :

•Aides spécifiques – CORTECHS – Stages longue durée

•Collaboration des RDT avec les plates-formes technologiques

D.- Relations européennes :

AKEN – le mode d’emploi des Réseaux pour l’Europe

Je suis Michel Kervoas, l’animateur du le RDT Bretagne , vais vous présenter en 8 mn un kit qu’il faut 5 heures pour parcourir, c’est une mission difficile. Le kit AKEN est l’aboutissement et l’outil de dissémination d’un projet européen.

Ce projet avait pour but d’implanter des RDT dans 3 régions européennes : l’ISLANDE, le TIPPERARY en Irlande, la TOSCANE en Italie. Cette expérimentation a permis de mettre en évidence les principales difficultés rencontrées lors de la mise en place d’un RDT dans des régions très différentes, puis d’élaborer un kit méthodologique composé d’un classeur et d’un CD Rom, que nous allons parcourir très brièvement.

Le module se décompose en 4 chapitres :
 Principes et règles de base,
 Mise en place du réseau,
 Lancement du réseau,
 Evaluation du réseau.
Par ailleurs, un glossaire avec les définitions des principaux termes employés est accessible.

Avant AKEN, chaque conseiller reçoit ses instructions de sa base spatiale, ce qui engendre du désordre : ils ne se connaissent pas entre eux, explorent les planètes indépendamment, ce qui fait que certaines planètes sont explorées plusieurs fois, et que d’autres ne sont jamais visitées.
Avec AKEN, les Institutionnels sont connectés à la base spatiale, dont ils définissent la stratégie. De la base spatiale partent les vaisseaux, de façon ordonnée et concertée, vers les planètes ; aucune d’elles n’est laissée pour compte.
Par ailleurs, des échanges d’informations ont lieu en permanence entre les vaisseaux / conseillers en développement technologique.
Après cette métaphore pédagogique, nous pouvons passer au premier chapitre :

Principes et règles de base.

Le rôle des conseillers : fournir des services spécifiques aux PME.
Le rôle de l’animateur : fournir des services spécifiques aux conseillers.
Le but principal du réseau : ajouter de la valeur à la politique de développement régional.

Nous passons maintenant au second chapitre : lancement du réseau.
La mise en place d’un réseau est une aventure que certains animateurs ont connue en France. Nous avions un grand avantage : la volonté du Ministre de la Recherche et de la Technologie qui, avec l’aide de l’ANVAR, poussait très fort pour la création des RDT. Lorsque l’on n’a pas un tel soutien, la difficulté est encore plus grande.

C’est pourquoi le kit doit expliquer des choses qui vous paraissent peut-être basiques. Les tâches de mise en place d’un réseau ont été décomposées en 6 points :

1. Estimer les chances de succès
2. Définir les objectifs
3. Préparer les arguments pour convaincre les partenaires
4. Identifier les personnes clés
5. Préparer les outils
6. Démarrer le réseau

4 points sont apparus importants :
1- l’animateur est un interface
2- Il est l’administrateur du réseau
3- Il n’a pas de pouvoir hiérarchique sur les conseillers
4- Il est impliqué dans d’autres réseaux

Nous abordons maintenant le troisième chapitre : le fonctionnement du réseau, et, en particulier, la vie quotidienne de l’animateur, du membre, et du comité de pilotage. Nous décrirons seulement la vie quotidienne de l’animateur ; nous avons tenté d’estimer la part de temps consacrée aux différents aspects de ce dur métier.
Chacun des six aspects mentionnés fait l’objet d’un développement précis dans les pages suivantes du kit, que vous ne verrez pas aujourd’hui.

En conclusion, le RDT Bretagne et ses partenaires sont à votre disposition pour tout complément d’information que vous pourriez souhaiter.

A noter que, outre le transfert effectué dans les régions partenaires, le kit AKEN a été utilisé pour implanter un réseau dans la région de SHEFFIELD. A la fin novembre, nous interviendrons dans une autre région d’Italie pour aider à la création d’un réseau.

Par ailleurs, MIDITECH a contribué à l’implantation d’un réseau au MAROC. Valérie RANDE, animatrice du RDT Midi-Pyrénées va vous parler de cette expérience.

Mise en place d’un réseau au MAROC

Le Maroc s’est engagé dans un processus de libération des échanges avec l’Union Européenne à l’horizon 2010. Les entreprises marocaines vont être confrontées à une concurrence qui risque de les priver de leur marché. Leur survie passe de manière incontournable par la mise à niveau et le développement technologique.
Conscients de cet enjeu majeur pour leur économie, les ministères marocains en charge de l’Industrie, et de l’Enseignement Supérieur, et de la Recherche Scientifique en partenariat avec le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Maroc, se sont associés dans le cadre d’un programme FSP "Fonds de solidarité prioritaire" pour "contribuer au renforcement du tissu industriel marocain par la valorisation de la recherche scientifique et le rapprochement Université/Entreprises". Il est à noter qu’il s’agit là de la première expérience de synergie interministérielle marocaine, une dimension importante dans le cadre de la mission dont je vais vous parler et tout particulièrement pour la création d’un RDT

Le projet FSP comprend 2 volets :
1. appui à la création de l’IMIST et d’un réseau d’incubation et d’essaimage
2. appui à la création d’un RDT et d’un réseau en génie industriel
Je n’évoquerai aujourd’hui que le 2ème volet et particulièrement la partie "mise en place d’un RDT"qui s’est appuyée sur 2 coopérations antérieures :
• le programme MAROC / RDT qui associe le Ministère de l’Industrie et l’ANVAR
• le programme MAROC / MIDI-PYRÉNÉES initié en 1998 entre le Ministère de le Recherche et la DRRT MP pour un partenariat industriel et technologique portant notamment sur l’ingénierie des RDT et la formation de futurs acteurs marocains de diffusion technologique et dans lequel j’ai été impliquée.

A la suite des formations réalisées précédemment, j’ai été sollicitée par l’ANVAR et l’Ambassade de France, pour participer à une mission d’expertise du FSP qui a été organisée fin février dernier. Elle se composait de 3 experts français représentant les milieux de l’université, du génie industriel et de moi-même pour le RDT et de 3 experts marocains représentant les partenaires impliqués dans le FSP. Durant 5 jours, nous avons eu pour tâche de définir une structure adaptée au contexte marocain, sa faisabilité et sa mise en œuvre dans le cadre des 3 années FSP.

Notre mission était de :
• définir un modèle de réseau adapté au contexte marocain : cadre - tutelle - responsabilité - financement - organisation - pilotage - membres du réseau (missions & rôle) - plan de financement
• définir les outils nécessaires au bon fonctionnement : déontologie - motivation & schémas incitatifs - formations - outils financiers - critères dévaluation - plans de prospection - système d ’information et de veille - sensibilisation des opérateurs économiques
• définir la mise en œuvre de ce réseau : formation continue - échéancier
Outre la constitution du RDT, nous devions également proposer la mise en place d’un réseau en génie industriel et tout comme pour le RDT, définir son concept et les outils nécessaires

Question : En quoi le modèle de RDT tel que nous le connaissons en France peut_il satisfaire le Maroc ?

Bien entendu, il ne s’agissait pas de calquer le modèle français mais de proposer un système correspondant réellement aux besoins marocains. J’avais déjà rencontré une partie des partenaires mais nous avions un planning de rencontres et de visites très dense (Recherche, enseignement supérieur, Services de l’Industrie, interfaces, centres techniques, consultants privés, centres d’innovation, associations, banques, Fédération CCI) qui nous a permis d’avoir une vision assez exhaustive de la situation globale au Maroc et de définir les partenaires à associer au RDT.
• 6 500 entreprises sont recensées, le Maroc est un pays sous-industrialisé : 92% sont des PMI • moins de 10 % d’entre elles travaillent à l’export. Nos différents interlocuteurs ont dressé le panorama d’entreprises peu préparées à la concurrence étrangère, en majorité sous-capitalisées, de management familial et faible encadrement, confrontées à un problème d’alphabétisation. Leur seul critère de compétitivité est le prix. Leur besoins relevent plus de la modernisation que de l’innovation, de simples interventions liées à l’organisation du travail et à la gestion des procédés et produits leur permettraient de se hisser rapidement aux normes du commerce international.
• Pour ce qui concerne la recherche universitaire, il apparaît comme clairement nécessaire de l’orienter vers les besoins des entreprises et de professionnaliser l’enseignement universitaire pour lui permettre de répondre à la demande des entreprises (c’est là l’une des tâches du réseau de génie industriel). Le Ministère avoue ne pas avoir eu jusque-là de politique claire en matière de recherche scientifique et de manquer de vision concernant les compétences ou les équipements des différents labos qui sont en cours de recensement.
• Du côté de l’enseignement supérieur, la population étudiante représente moins de 10% d’une génération et 60% d’échecs sont constatés en fin de 1er cycle, les débouchés pour les jeunes diplômés se résument le plus souvent au fonctionnariat,
Les autorités marocaines sont tout à fait conscientes de ces faiblesses et mettent en œuvre ces dernières années des réformes et des actions d’envergure en en vue d’une part de rapprocher l’universités et les entreprises et de fixer les grandes orientations de la recherche (loi 01/00) et d’autre part de mettre à niveau et de promouvoir l’activité entrepreneuriale.(centres techniques, cellules d’assistance conseil aux PMI, normalisation, qualité, pépinières). Toutefois, ces actions sont souvent assujetties au versement de fonds européens elles ne sont pas opérationnelles à court terme.
De manière générale, les liens existant entre organismes de développement économique et entreprises sont liés aux aspects réglementaires et très hiérarchisés. Les seuls outils incitatifs financiers sont : un crédit d’impôt recherche ressemblant au système français, l’appui à des programmes de recherche financés par l’association R&D Maroc (consortium de grandes entreprises), des crédits européens (mais là encore on est confronté aux problèmes de versement). Un fonds de l’innovation est retenu sur le principe mais ne dispose pas de ressources pour le moment.
L’état des lieux ainsi réalisé a fait apparaître la nécessité de
• CONSTRUIRE (et le mot prend tout son sens) une proximité active avec les entreprises
• former des hommes ressources en innovation et en génie industriel
• recenser et diffuser l’offre technologique
• orienter la recherche vers les besoins des entreprises
• inciter les entreprises a s’engager dans une démarche stratégique de développement technologique
Missions qui entrent tout à fait dans les compétences des RDT tels que nous les connaissons

Question : A quoi ressemble le RDT Marocain ?

Le schéma général du RDT proposé est calqué sur les RDT français avec toutefois des spécificités liées à l’environnement et à la culture marocaine. Je passerai rapidement sur les similitudes pour présenter les actions spécifiques
Objectif :. - Missions :
Membres du réseau : personnels d’organismes publics et parapublics de développement industriel et/ou technologique en contact avec les entreprises - adhésion volontaire - missionnés par leurs organismes - signent un code de déontologie
CCI - Centres techniques - Structures d’interface Universités (EST, FST, Écoles Ingénieurs) –- Délégations Ministère de l’Industrie - Associations sectorielles - fédération du Conseil et Ingénierie.
DIAPO 7
Pilotage : Ministères Industrie & Enseignement Supérieur - Fédérations CCI + R&D Maroc (qui s’impliquent financièrement) - SCAC/FSP.
Cellule d’animation : 2 animateurs mis à disposition par le Ministère de l’Industrie et R&D Maroc - des responsables régionaux seront formés ultérieurement
Structure : localisée au département de l’Industrie - RDT national expérience pilote sur des zones ciblées
Outils & moyens d’animation :
formation d’animateurs et des intervenants - animation des intervenants (comm interne et externe - professionnalisation - rencensement de l’offre) - Base de données experts : Universités, BE, labos privés - Internet/intranet - prospection - visites et suivi - tableaux de bord – charte de déontologie

Outils d’aide aux entreprises :
PTR : la subvention est financée par R&D Maroc - la fédération des CCI et le SCAC/FSP
290 prévues sur 3 ans reparties entre RDT RGI et IMIST avec intervention dégressive du FSP (le Ministère de l’Industrie met en place un fonds spécial de développement industriel financé par la taxe parafiscale qui permettra d’assurer la pérennité des PTR)
Fonds d’expertise : spécification des besoins effectuée par un expert public ou privé, suite à un pré-audit (1 jour ou 2) - 100 FE / an (1400 FrF)
pour ces procédures, l’animateur fait valider par les 3 financeurs qui définissent la clé de répartition du financement de la PTR sous 3 jours
Indicateurs : visites - PTR - Fonds d’expertise - pré-audits - mises en relation - interventions de proximité - formations Réalisation de : outils de communication - banques de données –- / Satisfaction des clients & des acteurs / Nombre d’adhésions - Taux de fidélisation

Question : Votre mission s’est déroulée fin février 2001, ou en est-on actuellement ?

L’ensemble des partenaires est fortement impliqué dans la mise en place de ce réseau :
• il est reconnu pour sa capacité de rassemblement notamment en regard de la modicité des moyens financiers mis en œuvre et sa parfaite adéquation au système économique marocain (approche entreprise - dynamisation recherche)
• le panel d’intervenants technologiques est fortement motivé et renforcé dans sa démarche d’approche des entreprises par l’émergence d’une culture commune liée aux échanges. LE RDT est un outil simple à s’approprier et qui leur permet de s’autonomiser (on a pu voir que les programmes européens en faveur du Maroc qui concernent le plus souvent des équipement lourds, mettent beaucoup de temps à se mettre en place. Les actions en faveur des entreprises sont quant à elles réalisées par des experts étrangers ce qui ne permet pas aux marocains de se valoriser)
• Enfin, les pouvoirs publics marocains sont soucieux de pérenniser l’action et mettent en œuvre les outils financiers nécessaires (PTR, animation)
de manière concrète,
• la cellule d’animation est opérationnelle (2 personnes) – le réseau est constitué : 40 Intervenants ont adhéré 4 formations se sont déroulées en octobre (Limousin) – les animateurs se sont formés à la gestion des PTR (Ile-de-France)
• les 1ères interventions technologiques ont été lancées (novembre) - 5 PTR « pilotes » vont être attribuées
• une mission d ’assistance à la cellule d’animation est programmée (novembre/décembre) pour l ’analyse des 5 interventions pilotes
Le réseau est lancé et la collaboration entre les RDT français et marocain se poursuit au travers de missions d’assistance à la cellule d’animation, de formations …de manière formelle et informelle ( échanges par mail)

CRI (Centre Relais Innovation)

Les CRI (Centres relais Innovation) ont été créés en 1995 par la DG ENTREPRISE (ex DG 13) de la Commission européenne.

Il s’agit d’un contrat entre la Commission et un consortium.
En France, les consortia sont généralement constitués par l’ANVAR, les ARIST et les ASSOCIATIONS. 68 CRI recouvrent l’Europe au sens large.

En FRANCE, il y a 8 CRI, dont un CRI transnational (Nord de la France et Nord de l’Angleterre). Chaque CRI recouvre plusieurs régions ; ainsi la CRI ATLANTIC exerce sa mission sur 3 régions : Bretagne, Basse Normandie, Pays de la Loire.

L’objectif des CRI est d’aboutir à la signature d’accords de partenariat technologique transnational entre les entreprises. Cela commence par un audit technologique dans les entreprises, afin d’identifier les offres et les demandes. Puis, à travers le réseau, nous recherchons les partenaires en dehors de France et effectuons la mise en relation.
Ce réseau est donc un tremplin pour la coopération technologique. Le but est d’encourager les entreprises à innover, en utilisant le transfert de technologies transnational, et en facilitant l’accès par les PMEs aux résultats de la recherche.

Le réseau CRI a plusieurs outils à sa disposition : site Internet, évènements communs tels que bourses et séminaires, missions d’entreprises, échange de personnel, groupes thématiques.
De plus, en France, nous avons bâti un système de traduction des offres et demandes technologiques. Enfin, le CRI ATLANTIC a bâti un système semi-automatique de diffusion ciblée des offres et demandes technologiques.

TII (Technologie Innovation Information) – Réseaux Européens

A côté du réseau CRI, très proche des Institutions européennes, il existe un réseau privé appelé TII (Technologie Innovation Information), qui regroupe 300 partenaires dans 30 pays.

Les membres de TII sont des structures très diverses, allant du conseiller technologique au broker anglo-saxon, en passant par les Universités, les CCI, les incubateurs, ainsi que les établissements financiers spécialisés.

Le site WEB de TII comprend une présentation de l’association, un forum et des bases de données : annuaire des membres, et offres et demandes technologiques.

L’annuaire des membres contient un profil des compétences, qui permet de rechercher des partenaires selon l’ activité économique de leur clientèle, leur spécialisation technologique, les services qu’ils fournissent, ou leur pays.

Par ailleurs, l’un des services les plus efficaces rendus par TII est la diffusion par e-mail d’informations précises et synthétiques sur les appels d’offre européens dans le domaine de l’innovation et du développement. C’est beaucoup plus facile et rapide que de consulter CORDIS ou d’autres sites. De plus, l’information vous parvient, il n’y a donc pas à aller la chercher.

Un journal périodique, TII FOCUS, parait tous les trimestres. Il contient des informations sur l’association et ses membres, et des apports méthodologiques.

Chaque année, TII organise une conférence de 2 jours. En 2001, le thème était la commercialisation des nouvelles technologies, tendances et perspectives. En 2002, le thème sera probablement "la culture européenne et le management du savoir".
Des séminaires sont régulièrement organisés par TII sur des thèmes tels que l’exploitation commerciale des technologies, les accords de licence, la négociation, la veille technologique, l’utilisation d’Internet pour la veille, ...
Pour compléter les séminaires, TII a constitué un Institut de transfert technologique, qui organise une université d’été. Les séminaires sont animés par des spécialistes européens reconnus.

Voici un exemple de thèmes traités : évaluation d’une technologie, management de l’innovtion, propriété industrielle, techniques de créativité...

TII participe au réseau européen de CLI, centres de liaison industrielle (en Anglais, INDUSTRIAL LIAISON OFFICES, qui ont pour mission de stimuler les transferts technologiques des Universités vers les entreprises.

Le réseau des CLI comporte plusieurs groupes thématiques. Les objectifs sont nombreux :
 Renforcer l’utilisation des technologies européennes,
 Diffuser des bonnes pratiques,
 Développer les liens avec l’industrie,
 Travailler en réseau avec d’autres pays du monde. C’est ainsi que TII participe aux conférences "Transatlantic Technology Forum", échanges d’expériences avec les Universités américaines.

A noter que l’association dispose aussi à BRUXELLES d’un bureau qui peut être utilisé par les membres.

Conclusions et perspectives

Gérard Delenclos :

Nous allons tout de suite écouter un entretien filmé de Jean-Pierre Raffarin, le Président de l’Association des Régions de France, qui est Président de la Région Poitou-Charentes et qui est membre du Conseil National des RDT. Un enregistrement qui a été fait au Sénat. Nous écoutons Jean-Pierre Raffarin qui nous donne tout d’abord la place des réseaux dans le développement régional face à la mondialisation.

Jean-Pierre RAFFARIN

Les Réseaux de Développement Technologique sont au cœur de la problématique de l’économie Française. Quelle est la nouvelle donne économique ? La nouvelle donne, c’est la mondialisation . Cela veut dire en général, globalisation, gigantisme et concentration.
Quelle est la réponse de la France au gigantisme et à la concentration ? Une seule réponse : l’intelligence.
L’intelligence, l’innovation, la création de valeur ajoutée, tous ce qui peut créer de la richesse.
Comment, dans ce pays, on crée de la richesse ?
D’abord et avant tout, avec les petites et moyennes entreprises, c’est pour cela que les Réseaux de Développement Technologiques sont au cœur de cette problématique.
Il nous faut mobiliser l’intelligence de ce pays. Nos universités, nos pôles technologique, nos centres de recherche, évidemment ; mais cette science, cette connaissance, il faut surtout la partager et puis la rendre opérationnelle, la rendre dynamique sur le territoire.
Donc, il faut organiser le partage de cette connaissance, organiser la connexion avec l’énergie entrepreneuriale et notamment les petites et moyennes entreprises.
C’est comme cela qu’on pourra être à la fois local, en raciné, connaissance partagée, les innovations, les technologies, tout ce qui est la création de richesses dont notre pays a besoin.
C’est cela le message de la France : enracinement de l’intelligence, mais rayonnement, pas de frontières. Rayonnement mondial, connexion à des réseaux. C’est pour cela qu’il faut que l’ANVAR, avec l’ensemble des partenaires, nous puissions mobiliser notre énergie nationale et l’ouvrir sur le monde. La part de la France dans la mondialisation, c’est la part de l’intelligence. Cela a toujours été le message de notre pays.
Quand la France existe, au niveau mondial, c’est par ses idées. Et notre problème, aujourd’hui, c’est de faire de la richesse avec nos idées. C’est à dire de mobiliser les petites et moyennes entreprises, cette énergie entrepreneuriale, sur les connaissances et notamment les connaissances technologiques.
C’est pour cela, je crois, qu’aujourd’hui le Réseau est finalement la réponse à la globalisation. Restons enraciné, mais par la connexion, soyons ouvert : local, mondial, et tout cela dans les technologies de l’avenir.
C’est pour cela que je vous remercie de votre mobilisation.

Débat avec les participants

Pierre Bourgogne :

Je suis Pierre Bourgogne, Directeur de l’innovation au Conseil Régional de Lorraine, et à ce titre, je fais partie de la « bande des quatre ».

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De gauche à droite : Christophe Juppin, directeur de Champagne Ardenne Technologie, Michel Guilbaud, Directeur Général adjoint de l’ANVAR, Philippe Jurgensen, Président Directeur Général de l’ANVAR, Philippe Chican, Président du Conseil des réseaux et Président d’Alsace Technologie, Jean Daubigny, Préfet de Région Champagne-Ardenne.

Gérard Delenclos :

Monsieur François Bouvier, autant que je me souvienne, il y a 10 ans, vous avez participé au cahier des charges à la base de la création des réseaux. C’est bien cela ?
On a dû vous poser la question dix fois, mais pour moi, elle est toute nouvelle cette question. J’ai presque envie de vous demander comment vous voyez évoluer les choses. Est-ce que ce qui était écrit dans ce cahier des charges, c’était déjà avec dix ans de recul ce qu’il fallait faire ?
Est-ce que les réseaux vivent bien ? Est-ce qu’ils se développent bien ? Et est-ce que vous êtes, oh j’allais dire, presque content d’eux ?

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François Bouvier (à droite) a participé, en 1989, au cahier des charges à la base de la création des réseaux. photo du 23 novembre 2001.

François Bouvier :

Ecoutez, je n’aurais pas la prétention de donner des notes, bonnes ou mauvaises, aux membres du réseau. Mais en revanche, je pourrais dire que : premièrement, je vous adresse ici le salut d’ Hubert CURIEN puisqu’il m’a demandé de venir le représenter à votre réunion aujourd’hui parce que c’est lui le père des RDT.

Alors je n’ai pas pu assister à toute la réunion mais, comme il y a des fuites qui sont particulièrement bien organisées, j’ai cru entendre ou savoir que vous aviez parlé d’un certain nombre de choses qui me montrent, qu’effectivement, par rapport au projet original qui était de mettre ensemble tous les acteurs de la technologie au niveau des régions pour qu’ils se parlent, pour qu’ils échangent et qu’ils additionnent leurs compétences. Parce qu’ici, on est dans une logique où un plus un égal trois, donc lorsque nous avons voulu faire cela au sein de réseaux, puisque le grand avantage des réseaux c’est qu’ils ne sont pas hiérarchisés, donc tout le monde peut changer de façon égale avec les autres. Et bien en écoutant ou en sachant ce que vous avez dit aujourd’hui, il me semble que beaucoup de choses ont évolué et je crois, beaucoup de choses ont évoluées dans le bon sens.

D’abord parce qu’on a vu naître des expériences nouvelles passionnantes, par exemple, les réseaux sont impliqués dans la création de nouveaux outils, nouveaux outils pour la nouvelle logique. Par exemple, la logique des start-up, la logique d’accompagnement des entreprises dans des dimensions nouvelles. Et il y a une chose qui vient d’être rappelée, maintenant, mais qui a été dite par plusieurs régions, qui est le fait que maintenant est bien pris en compte, ou sont bien pris en compte, tous les aspects non techniques de la technologie

Je pense à ce qui a été dit par la Basse-Normandie ou le Nord-Pas de Calais en matière de maîtrise de l’information et de veille technologique ; ou a ce qu’a fait, en Nord-Pas-de-Calais en matière de culture de l’innovation, le fait d’intégrer la culture de l’innovation chez les chefs d’entreprise ; ou bien dans bien d’autres réseaux, les problèmes d’accompagnement financiers. On a vu aussi des évolutions comme celles de Rhône-Alpes qui est un grand réseau où la territorialisation est de plus en plus forte.

On voit aussi, donc, des relations avec les plates-formes technologiques, c’est-à-dire les nouveaux entrants ou les nouveaux intrants dans le système technologique, comme cela a été rappelé en Aquitaine. Et puis on voit aussi apparaître, ou se développer, ce que nous voulions à l’origine, c’est-à-dire l’inter-régionalité mais aussi, et cela c’est nouveau, l’international.

Gérard Delenclos :

Monsieur Philippe Jurgensen, vous êtes le Président Directeur Général de l’ANVAR et c’est de vous qu’il est question. Alors je vais vous demander simplement de, non pas de conclure sur ce qui a été dit cet après-midi, mais de nous donner votre sentiment entre l’ANVAR et les réseaux, entre les réseaux et l’ANVAR, et sur ce que vous avez écouté attentivement cet après-midi vous inspire quoi, tout de suite ?

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Gérard Delenclos, animateur de la rencontre et Philippe Jurgensen, Président Directeur Général de l’ANVAR

Philippe Jurgensen, Président Directeur Général de l’ANVAR :

D’abord, je suis heureux d’être dans cette réunion et avec les animateurs qui sont visiblement passionnés par leur tâche et qui ont tout l’élan qu’il faut pour le travail difficile qu’ils ont à faire. Je ferai quatre remarques :
Je pense d’abord qu’on ne peut être frappé par le fait que le Réseau de Diffusion Technologique devenu maintenant le réseau de développement technologique, est une structure fondamentalement décentralisée. Cela nous va très bien à nous parce que nous sommes aussi complètement décentralisés. Tous nos dossiers sont instruits et décidés en région et cela permet à ce réseau de travailler avec nous, l’ANVAR, mais aussi de travailler étroitement, on a entendu Jean-Pierre Raffarin tout à l’heure, avec les régions qui sont un point d’appui solide, et puis avec un tas d’autres partenaires qu’on a pu voir au fur et à mesure de la réunion. Chaque région, naturellement, ayant son approche, cela aussi, cela a été dit tout à l’heure.

Un deuxième aspect, il me semble, c’est que l’on a là un réseau qui va très loin parce qu’il y a plus de 1200 animateurs et membres des réseaux qui sont en contact du terrain. Il va plus loin que beaucoup d’autres intervenants dans la connaissance détaillée de ce terrain, dans la prospection très en amont aussi. Mais on l’a vu également, en allant bien plus loin, que cette prospection et en accompagnement aussi les entreprises vers le développement technologique.

Un troisième point frappant, si je peux me permettre cette remarque, c’est que l’Etat, c’est nous-même, le contribuable disons, n’a pas beaucoup d’argent à nous donner. Et je trouve qu’à ce contribuable, nous arrivons, à travers le Réseau de Développement Technologique, vous arrivez à donner la réponse qu’il attend, c’est-à-dire, pour reprendre le propos d’Arpagon : « Faire bonne chaire avec peu d’argent  ».

La prestation technologique réseau, cela n’est pas un très gros montant de subvention. Les autres concours qui ont été décrits sont également des concours légers et pourtant, leur effet multiplicateur est absolument extraordinaire. Et je trouve que c’est aussi dans une période où l’argent public se fait très rare, quelque chose d’important à souligner.

Et puis le dernier point, bien sûr, on devrait commencer par là, d’ailleurs, il est dans votre nom même, c’est ce terme de « réseau ». Alors on emploie beaucoup de néologismes comme « réseauter », qui est un mot affreux, mais alors il faudrait employer « networking » ce qui n’est pas très joli non plus. Donc vous êtes par construction un réseau et aujourd’hui, il faut travailler en réseau, il faut travailler en liaison avec tous les autres réseaux qui se développent.

On en a évoqué beaucoup. On a évoqué les CRI par exemple, ces réseaux européens de communication pour les entreprises, la bande des quatre. On aurait pu parler, également, des Réseaux thématiques, des Centres Nationaux de Recherche technologique, etc, etc… Beaucoup de partenaires et vous avez naturellement vocation, étant vous-mêmes construits comme cela, de travailler en réseau.

Bravo pour tout ce que vous faites et, comme vous le savez, tous les jours nous sommes entièrement derrière vous, avec vous, dans cette entreprise.

Gérard Delenclos :

Monsieur Philippe Chican. Il vous appartient de clore la partie technique et puis ensuite, c’est Monsieur le Préfet de Région qui interviendra.
Monsieur Philippe Chican, je rappelle que vous êtes le Président du Conseil des réseaux et Président d’Alsace Technologie. Nous vous écoutons.

Philippe Chican :

Une réflexion et plusieurs constats.
La réflexion, en fait, je suis assez frustré à la fin de cette journée mais je pense qu’un certain nombre d’animateurs le sont également, parce que c’était tellement riche que l’on n’a pas eu vraiment le temps d’approfondir les différentes expériences qui nous ont été présentées. Alors c’était frustrant pour l’auditoire parce qu’on aimerait en savoir plus. Une minute pour parler de quelque chose qui prend cinq heures, je salue la performance, en effet, et personne n’a dormi. Mais cela a dû être aussi frustrant pour certains des animateurs parce qu’ils avaient probablement autant de choses aussi intéressantes à dire et on ne leur a pas donné l’occasion de monter à cette tribune. Alors c’est un peu dommage. Cela nous donne simplement l’envie de reproduire cet exercice avec, peut-être, un petit peu plus de temps.

L’objectif, aujourd’hui, ce n’était pas forcément de partager toutes les expériences mais de faire en sorte que le Réseau de Diffusion, de Développement Technologique prenne lui-même conscience de sa réalité et de sa force. J’espère que cela a été atteint. Il y aura sûrement d’autres occasions pour que ce sentiment se renforce.

Quelques réflexions :
Premièrement, sur le rôle de l’animateur : moi, je retire de cette journée la conviction, forte, que la cheville ouvrière et le principal facteur de réussite d’un Réseau régional, c’est l’animateur de ce réseau. Alors j’ai entendu, de la part de certains d’entre vous, des remarques ou des réflexions sur le nom qu’il faudrait donner à l’animateur, sur sa position, sur son statut… Je pense qu’il y a effectivement un travail à faire sur ce point et je me propose de solliciter le Conseil National sur ce sujet. C’est très difficile d’être animateur. Il n’y a pas de position hiérarchique par rapport aux membres du réseau. On est obligé de s’imposer par la compétence ou par l’expertise ou par le charisme mais certainement pas parce qu’on a décrété que vous étiez le chef. Ce qui rend l’exercice d’autant plus difficile. Cela suppose que vous bénéficiez du soutien, sans faille, des gens qui vous ont mis en place, la bande des quatre entre autre. Cela veut dire que dans les Régions, vous devez avoir un support affiché pour que l’on vous donne toutes les possibilités de vous exprimer et d’entraîner le Réseau dont vous avez animé les actions sur le terrain au mieux des possibilités qui vous seront données. Donc je pense qu’on va travailler dessus dans les mois qui viennent et, en tous cas, je solliciterai le Président Jurgensen sur ce sujet.

Je tiens au passage à le remercier devant tout le monde d’avoir pris sur son temps pour venir aujourd’hui partager un petit peu de notre réflexion. Il n’a pas eu beaucoup de patrons au niveau ministériel ou dans les tutelles pour se déplacer. Lui est venu, ce qui prouve encore une fois, s’il en était besoin, que l’ANVAR soutient sans faille l’action des Réseaux. Je vous remercie Monsieur le Président pour cette manifestation de motivation.

Encore une remarque : il y a énormément de choses qui se font dans les régions, parfois en parallèle. Cela met en évidence qu’il faut absolument qu’au niveau du Conseil National on recense très vite toutes ces actions et que l’on essaie de fédérer les énergies. Parce que ce que j’ai pu voir au travers des présentations montre bien qu’on invente des réponses tout à fait pertinentes à des problèmes qui sont généraux et qu’on a très vite intérêt à utiliser ces réponses partout où le besoin s’en fait sentir, sans avoir à réinventer la même solution deux régions plus loin. Cela nous donnera effectivement du grain à moudre pour le prochain Conseil qui devrait se tenir au début de l’année et dont je vais demander qu’il se tienne assez vite pour qu’on puisse exploiter tout ce qui a été fait aujourd’hui.

Le dernier point, c’est qu’aujourd’hui, je pense que nous sommes mûrs pour lancer une action de communication qui permette d’afficher auprès du public le réseau. On a parlé tout à l’heure de numéro unique, c’est un des moyens de faire parler du réseau. Et je pense qu’au niveau du Conseil National, il est souhaitable que nous prenions des initiatives en matière de communication pour l’ensemble du territoire parce que ce n’est pas au niveau d’une région que l’on peut communiquer. On peut, bien sûr, mais si on peut faire parler des Réseaux de Développement Technologique de manière générique, c’est au niveau national qu’il faut le faire. Et cela, c’est le rôle du Conseil National. Donc on va s’y employer également, ce qui nous donne à peu près l’ordre du jour de la prochaine réunion.

Gérard Delenclos :

Merci Monsieur le Président.
Avant de donner la parole à Monsieur le Préfet de Région, je voudrais vous remercier, vous tous pour, je dirais, pour la qualité de votre écoute, de votre participation. Je voudrais remercier toute l’équipe technique qui a travaillé à cette réalisation et surtout, et je vous demande de les applaudir, toute l’équipe de Monsieur Christophe Juppin, pour cette parfaite réalisation. Merci Mesdames et Messieurs.
Nous écoutons en conclusion de cette rencontre troyenne, Monsieur Jean Daubigny, Préfet de la Région Champagne-Ardenne.

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Jean Daubigny, préfet de région Champagne-Ardenne

Jean Daubigny :

J’ai passé seulement une partie de l’après-midi avec vous. Je regrette de ne pas avoir pu être avec vous plus longtemps. Mais ce n’est pas le Préfet de la Région Champagne-Ardenne qui réagissait il y a quelques instants, c’était l’ancien Préfet de la Région Réunion. Et je me disais en regardant la carte et le réseau : « Je viens de vivre une expérience intéressante. Trois ans au contact de pays et d’entreprises qui sont en train d’entrer de plain-pied dans la technologie la plus avancée  ». Je parle des pays du Sud-Est asiatique, de l’Inde, très présente dans cette partie du monde. Je parle aussi des pays qui, actuellement, sont en train d’émerger en Afrique. Maurice et Madagascar n’ignorent pas l’informatique et n’ignorent pas les choses les plus pointues. Quand on va dans les industries textiles de Maurice, on y trouve des photos qui viennent du Musée de la Bonneterie de Troyes. Mais c’est là que se produisent, vous le savez, avec une réactivité en 8 jours aux commandes et grâce, justement, aux technologies les plus avancées, y compris de communication. Les produits qui sortaient autrefois des usines d’ici et qui viennent dans nos grands magasins ici. C’est un symbole mais c’est surtout, si vous voulez, quelques mots que je voulais dire à ce propos, qu’il n’y a pas de seuil, en quelque sorte, à mes yeux. J’en ai acquis la conviction au bout de ces trois ans dans cette partie du monde.

Il y a une capacité d’accéder et une volonté de le faire. Et il n’y a pas de seuil, j’allais dire, minimum. Il y a vraiment une capacité d’accéder et la volonté de faire. Et nos entreprises, il y a une bonne natalité d’entreprises à la Réunion. L’indice calculé montre qu’il y a deux fois et demi plus de créations d’entreprises en moyenne à la Réunion que dans un département français moyen. Et bien nos entreprises, j’espère qu’elles vont bientôt avoir accès, là-bas aussi, à ce Réseau que vous constituez, Monsieur le Président, pour montrer que nous avons ces capacités partout.

Je suis Préfet de la Région Champagne-Ardenne, actuellement. Je ne vais pas plus loin là-dessus mais vous m’avez conforté, vous m’avez tout à fait conforté dans une idée, une aspiration que j’avais dans mes fonctions ces dernières années, qu’il y avait dans notre pays, en Europe, toutes les ressources qu’il fallait mais qu’il fallait savoir les toucher ou savoir les mobiliser.

Je suis ravi, évidemment, dans mes fonctions actuelles de constater cette présence et de la constater par votre colloque, ici, aujourd’hui. Je sais quand même quelques autres choses en dehors de l’importance de la technologie, c’est que, aussi, nous avons essayé de bâtir ensemble, avec le Conseil Régional, ici de Champagne Ardenne, comme ailleurs, au travers du contrat de plan Etat-Région, des instruments qui permettent d’aider l’action que vous entendez mener. On mesure bien ici le rôle que peuvent avoir les petites et très petites entreprises après un certain nombre d’évolutions du cadre industriel dans cette région. Mais l’absolue nécessité de leur donner cet accès que vous leur permettez. Je faisais mon bilan, en quelque sorte, de la semaine en vous écoutant et je me disais : « tiens, je pense à deux entreprises auxquelles je vais filer quelques adresses et dire quelques petites choses qui vont peut-être leur permettre de répondre ». La dernière fois, c’était ce matin, non pas que j’en ai les capacités mais nous devons tous former un Réseau. C’est cela que je veux dire. Et je voudrais rassurer Monsieur Kervoas, certes, quand on est assis dans nos confortables bureaux bien chauffés (qu’il vienne me voir, le mien est plutôt breton de température que surchauffé, mais enfin bon, qu’il vienne nous voir, on est quand même, je crois, capable, et notamment parce qu’il nous a réveillés par son discours, on n’a pas dormi, je le répète à mon tour). On est capable de s’associer à cette notion de Réseau. Je crois que nous avons tous besoin de former un Réseau et que c’est donc au-delà de votre organisation, la leçon que je tire aujourd’hui.
Mieux connaître ce genre d’initiative, mieux les traduire, peut-être aussi à certains moments car je faisais la réflexion avec un chef d’entreprise il y a quelques instants. Nous entrons même dans le réseau RDT, nous entrons parfois dans certaines complexités. Il faut réussir à, présenter les choses de manière simple. Huit minutes, c’est sans doute la bonne efficacité, finalement, pour permettre à tout le monde d’accéder.

La dernière chose que je voudrais dire c’est qu’avant l’accès au réseau, j’ai conscience encore plus après vous avoir écoutés, que ce sont toutes les vertus de dynamisme que nous devons favoriser. Quand il y a dynamisme, il y a création de besoin. Quand il y a création de besoins, allez, on finit toujours par trouver l’adresse du Réseau, surtout si nous sommes tous mobilisés autour.

Merci.

Gérard Delenclos :

Merci Monsieur le Préfet de Région.
Merci à vous tous. Vous êtes invités au cocktail.
Merci et bonne fin de soirée.


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Rencontre nationale des RDT le 23 novembre 2001 à Troyes.

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17 décembre 2002
Annuaire nationale des Réseaux de développement technologique (RDT) du 17 décembre 2002

Historique des organismes de soutien à l’innovation en Champagne-Ardenne :

En 1967 l’agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) a été créé pour valoriser, principalement auprès de l’industrie, les résultats de recherche des grands laboratoires publics et/ou universitaires français (transfert de technologie).
En 1979, l’ANVAR s’est vu confier la gestion de l’aide à l’innovation.


14 décembre 1988 en Conseil des Ministres, Monsieur Hubert CURIEN , Ministre de la Recherche et de la Technologie, a présenté une communication préconisant le lancement d’un réseau de diffusion technologique. Ce projet a pris forme et a été officiellement lancé par le Ministre dans deux régions : en Lorraine le 4 décembre et en Limousin le 5 décembre 1988. L’ANVAR et le CEA participer activement à cette opération. L’objectif est d’améliorer l’action en faveur des petites et moyennes entreprises et en particulier pour faire ressortir leurs besoins en matière de technologie et ainsi leur offrir la réponse la plus appropriée.


- 8 février 1991 : annonce officielle à Châlons-sur-Marne de la mise en place du Réseau de Diffusion Technologique par Mr CHEREQUE, Ministre délégué à l’aménagement du Territoire et des Reconversions.
 14 mars 1991 Assemblée Générale Constitutive avec 35 personnes, dont 27 membres fondateurs, et Yves BONNET, Préfet de Région. Le nom de l’association est Champagne Ardenne Technologie . Le président de l’association élu est Monsieur Eugéne VOISIN, PDG de la SODEMAT à TROYES. L’Etat et la Région financent l’association à 50/50%. La coordination et l’animation nationale de l’ensemble des RDT ont été déléguées à l’ANVAR.
 18 mars 1991 Récépissé de déclaration de constitution de l’association
 Le 23 août 1993, embauche d’une animatrice Réseau Virginie NIVIERE
 Le 7 décembre 1993, Jacques DOCHEZ nommé Président.
 Le 7 juin 1999, Alain VALLET, de REIMS AVIATION, nommé Président.


- Le 21 août 2000, embauche d’un nouvel animateur du Réseau de Diffusion Technologique, Christophe JUPPIN Directeur de Champagne Ardenne Technologie en remplacement de Virginie BERLIOZ démisionnaire, qui suit son mari en Charente-Maritime (LVMH).
 ICAR, l’incubateur public, a été officiellement créé en décembre 2000.


- 8 juillet 2005 la Banque du Développement des PME fusionne avec l’Anvar pour créer le groupe Oséo.


- L’Agence pour la Recherche et l’Innnovation en Champagne-Ardenne (Champagne-Ardenne Research and INNovation Agency CARINNA) a été créée le 29 janvier 2007 par la fusion de l’incubateur ICAR, Europol’Agro et Champagne-Ardenne Technologie (Réseau de Développement Technologique (RDT) Champagne-Ardenne) et a exercé son activité de juin 2007 à décembre 2014.


-La loi du 31 décembre 2012 a créée la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui résulte de la fusion du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), de CDC Entreprises et d’Oséo.
 Depuis le 15 juin 2013, Nicolas Dufourcq est le Président du Conseil de l’établissement public BPI-Groupe


- L’Agence ID Champagne-Ardenne a été créée le 18 décembre 2014 par la Fusion par absorption des agences CARINNA (agence d’innovation) et CADev (agence de développement) et a exercé son activité de juillet 2015 à décembre 2017. En quelques mois aprés la fusion, la quasi totalité du personnel de CADev a quitté la structure.


- L’Agence Grand E-nov, l’Agence Régionale d’Innovation du Grand Est, a été créée le 26 juin 2018. Cette fois, il n’y a pas eu fusion, mais fermeture des structures préexistantes : ID Champagne-Ardenne à Reims, le Centre de Ressources Régional à Metz en Lorraine ( qui comportait le Réseau de Développement et d’Innovation (RDI) en Lorraine) et Alsace Innovation, à Mulhouse en Alsace. Sur les 18 ex-collaborateurs d’ID Champagne-Ardenne 6 anciens collaborateurs d’ID ont été repris dans l’effectif de Grand E-nov.


Pour en savoir plus :

 Rencontre nationale des RDT le 23 novembre 2001 à Troyes.
 Champagne Ardenne Technologie : Soutenir l’innovation dans les PME en janvier 2002
 Rencontre inter-RDT « Exemples de nouveaux matériaux solides à base d’agro-ressources sur le marché » le 19 octobre 2006 à Reims
 Réseau de développement technologique le 18 juin 2002
 Rencontre nationale Inter Réseaux à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris le 17 décembre 2002
 Aider les PME à s’ouvrir à l’innovation technologique en décembre 2003
 Champagne -Ardenne Technologie s’auto-dissout dans Carinna le 16 mai 2007
 L’urgentiste de l’innovation en mars 2010
 Des résultats bien concrets pour l’agence Carinna en 2012.
 Valérie RANDÉ : « Le RDT de Midi-Pyrénées guide et accompagne les entreprises qui veulent innover » le 21 février 2013
 L’innovation, ça rapporte, le 13 mai 2014
 La nouvelle « ID » de la région du 18 décembre 2014 à Reims
 Vincent Steinmetz évincé d’ID Champagne-Ardenne le 19 avril 2016
 Le « diagnostic innovation » : Mikroland, l’innovation au service de la chirurgie
 Création de l’Agence Régionale de l’Innovation – Grand E-nov
 Grand E-nov : Booster l’innovation en Grand Est le 26 juin 2018 à Metz
 Christophe Juppin valorise et développe l’écosystème innovant de Haute-Marne
 Accompagnement : « La région devient la plus attractive de France pour les start-up » le 03 décembre 2018 à Reims
 WooDoo ou l’invention du bois augmenté en juillet 2018
 « Le XXIe siècle sera l’ère de la bioéconomie et du bois » déclare Timothée Boitouzet le 22 juin 2018.