Après la projection, un débat était proposé après une pause gourmande avec la dégustation des produits de la ruche et produits locaux.
Afin d’illustrer au mieux cette soirée, 2 invités de marque, Romaric Leconte du Conservatoire d’Espaces Naturels de Champagne Ardenne et Jean Marie Mouton président du Groupement pour le Développement de l’Apiculture Haut-Marnaise. Ils nous ont expliqué que derrière l’apparente frénésie de la ruche bourdonnante, se cache un modèle collectif à toute épreuve avec une organisation implacable afin de faire perdurer la colonie. Au cœur de cette du système : la reine. Il ne peut y avoir qu’une seule reine dans la ruche : aussi, à peine née, la reine élimine ses rivales potentielles en tuant larves et nymphes qui se trouvent dans les cellules royales.
Au bout de quelques jours, elle s’envole pour être fécondée : c’est le vol nuptial. La reine connaît plusieurs accouplements avec différents mâles, les faux-bourdons. Lorsque sa spermathèque est pleine, elle retourne dans la ruche, dont elle ne sortira plus. Quelques jours après sa fécondation, la reine commence à pondre. Les ouvrières sont issues d’œufs fécondés et les faux-bourdons d’œufs non-fécondés, déposés dans des cellules plus grandes. Des ouvrières entourent constamment la reine. Elles veillent sur elle en la nourrissant et la nettoyant constamment. La reine a pour unique mission d’assurer le renouvellement permanent des membres de la colonie.
La pérennité de la ruche dépend entièrement de ses pontes et quelles pontes ! À la belle saison et au mieux de sa forme, une reine pond plus de 2 000 œufs par jour, soit plus d’un œuf par minute ! Pour atteindre ces formidables performances, elle est abondamment nourrie de gelée royale et fait l’objet des soins attentifs de sa cour.
La reine se distingue par sa morphologie et sa longévité.
La reine mesure 18 à 20 mm contre 14 à 15 mm pour les ouvrières. Son thorax est plus large et son abdomen plus long. Dans de bonnes conditions, elle peut vivre 4 à 5 ans. Confrontée à la dégradation de l’environnement depuis quelques années, son espérance de vie se réduit de manière préoccupante à 1ou 2années seulement.
De l’œuf à l’ouvrière...
Au bout de 3 jours, l’œuf éclot. Débute alors le stade larvaire. Au 9e jour, les larves alimentées par les nourrices sont devenues grandes. Les ouvrières ferment alors leurs cellules par un opercule de cire. Quelques jours plus tard, la larve se transforme en nymphe.
8 jours plus tard, l’ouvrière rompt l’opercule et s’extrait de sa cellule. On nomme « couvain » l’ensemble des œufs, larves et nymphes qui se trouvent dans un rayon.
Les faux-bourdons sont choyés, puis expulsés de la ruche.
Les faux-bourdons (abeilles mâles) sont plus trapus et velus que les ouvrières. Ils naissent toujours au printemps et on en dénombre quelques centaines dans une colonie. Leur rôle est de féconder la reine. Ceux qui y parviennent en meurent : leur appareil génital est arraché lors de la fécondation.
Incapables de butiner, les faux-bourdons puisent dans les réserves de miel de la ruche. À l’automne, quand la nourriture devient moins abondante, les faux-bourdons sont tués ou expulsés de la ruche. Ne sachant pas se nourrir seuls, ils meurent.
Malgré son surnom de « reine », une reine des abeilles ne « dirige »pas la ruche. Sa seule fonction est de servir de reproducteur. Elle est continuellement entourée d’abeilles ouvrières qui répondent à tous ses besoins, lui donnent à manger et se débarrassent de ses déchets.
La reine des abeilles est capable de contrôler le sexe des œufs qu’elle pond. La reine dépose un œuf fécondé (femelle) ou non fécondé (mâle) en fonction de la largeur de la cellule. Les faux bourdons sont élevés dans des cellules considérablement plus grandes que celles utilisées pour les ouvrières. La reine féconde l’ovule en libérant sélectivement le sperme de sa spermathèque lorsque l’ovule passe dans son oviducte. Le débat s’est poursuivi avec de nombreuses questions et des réponses toujours bien documentées. Une soirée très instructive dans ces vastes royaumes alvéolés où rien n’est laissé au hasard.
A ce jour, le programme Cinétech est défini pour 2024, mais aucune projection de prévue, faute de coordinateur local.
- Cent personnes étaient présentes à ce Cinétech consacré aux abeilles et leur reine.
- De gauche a droite : Christophe Juppin, Jean-Marie Mouton et romaric Leconte.
Publié par Jean-Marc RACLOT dimanche 12 novembre 2023 dans le journal de la Haute-Marne https://jhm.fr/
- Publié par Jean-Marc RACLOT dimanche 12 novembre 2023 dans le journal de la Haute-Marne https://jhm.fr/
- Romaric Leconte et Jean-Marie Mouton.
– GDAHM52 : Cinétech n°51 « Les abeilles et leur reine »
Pour en savoir plus :
– Cinétech n°48 : « Demain tous crétins » le mardi 28 mars 2023 à 18h à Nogent (52)
– Cinétech n°49 : « Les pionniers de l’avion à réaction » le mardi 25 avril 2023 à 18h à Nogent (52)
– Le Cinétech n°49 et les pionniers de l’avion à réaction le samedi 29 avril 2023.
– Cinétech n°50 : « Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes. » le mardi 10 octobre 2023 à 18h à Nogent (52)
– Cinétech n°51 « Les abeilles et leur reine » le mardi 07 novembre 2023 à 18h à Nogent (52)
– La reine des abeilles couronne le Cinétech n°51 le 07 novembre 2023