Le premier comité syndical du Pôle métropolitain, composé des agglomérations troyenne, chaumontaise et sénonaise, s’est réuni jeudi 12 juillet à Troyes. La structure présidée par François Baroin entend devenir le contrepoint de métropoles comme le Grand Paris.
Consécutivement à l’arrêté préfectoral du 26 avril 2018 portant création du Pôle métropolitain Bourgogne-Sud Champagne Porte de Paris, les représentants des agglomérations Troyes-Champagne, du Grand Sénonais et de Chaumont ont officiellement installé la structure, jeudi 12 juillet, à Troyes et élu à sa tête François Baroin. Marie-Louise Fort, présidente du Grand Sénonais, hérite de la première vice-présidence, Christine Guillemy (Chaumont) de la deuxième et Alain Balland (Troyes Métropole) de la troisième.
Le pôle métropolitain a voté, dans la foulée, son premier budget prévisionnel qui s’équilibre en fonctionnement à 47.100 euros. Ce dernier s’appuie uniquement sur les contributions des trois membres fondateurs : 22.608 euros pour Troyes-Métropole, 12.717 euros pour le Grand Sénonais et 11.775 euros pour Chaumont.
Nous ne sommes pas une association amicale de villes comme il en a existé par le passé, notre ambition est tout autre. Les modalités de moyens et la structure juridique sont de plus grande puissance.
FRANÇOIS BAROIN (Président du pôle métropolitain)
Désormais installé, le pôle métropolitain annonce vouloir rapidement jeter les bases "d’une coopération nouvelle" qui doit s’inscrire dans la durée et entraîner dans son sillage de nouveaux partenaires. "Cette structure légère n’est pas une réponse défensive à l’émergence de régions XXL et des Métropoles, mais bien un élément de conquête", martèle François Baroin.
Le président, fraîchement élu, a d’ailleurs annoncé une accélération du calendrier, avec en ligne de mire la modification statutaire du pôle métropolitain afin d’intégrer de nouveaux partenaires : "Nous ne sommes que trois modestes fondateurs dans une histoire qui va s’écrire au cours des années et des décennies qui viennent. Avec pour objectif de faire comprendre à nos amis voisins que c’est un départ avec des portes dès à présent ouvertes. "
Je suis convaincue que la solution viendra des territoires pour faire face à des mouvements inéluctables comme le départ de nos jeunes, de nos entreprises, de nos enseignements, de nos internes. En un mot, de notre richesse.
MARIE-LOUISE FORT (Agglomération du Grand Sénonais)
François Baroin évoque des délais courts pour étoffer les rangs de la structure : "il peut y avoir des surprises assez importantes : Montargis est en réflexion. Toute une partie du Gâtinais également. Nemours et Fontainebleau s’interrogent. Le pôle du Nogentais dans la Marne aussi. Dans l’Yonne, la position d’une ville, qui a eu un club de football très célèbre peut aussi évoluer."
Sur l’ambition portée par le pôle métropolitain, là encore, le discours du président se veut offensif. "Nous ne sommes pas une association amicale de villes comme il en a existé par le passé, notre ambition est tout autre. Les modalités de moyens et la structure juridique sont de plus grande puissance, insiste François Baroin. Notre rôle est reconnu par nos représentants de l’Etat dans nos départements respectifs. Et fera de nous un interlocuteur à part entière. On pourra apporter le poids du pôle métropolitain auprès de chacune de nos intercommunalités, pour mener des négociations avec l’Etat. Pour être solidaires dans les sujets. Créatifs dans une ambition partagée."
Le pôle métropolitain doit nous permettre d’être plus visibles, plus forts, plus intelligents face à des grandes régions. Et de porter la parole de territoires intermédiaires souvent oubliés d’un Etat de plus en plus centralisateur.
CHRISTINE GUILLEMY (Agglomération de Chaumont)
Marie-Louise Fort, présidente de l’agglomération du Grand Sénonais, salue l’installation du pôle dont elle est à l’origine avec François Baroin. L’élue se dit "convaincue que la solution viendra des territoires pour faire face à des mouvements inéluctables comme le départ de nos jeunes, de nos entreprises, de nos enseignements, de nos internes. En un mot, de notre richesse". Et d’ajouter, "ceux qui auront su s’emparer de leur destin ne subiront pas ces mutations. Ils sauront, au contraire, les convertir en une opportunité pour l’avenir".
Sens, Troyes et Chaumont veulent faire vie commune
Christine Guillemy, présidente de l’agglomération de Chaumont, voit dans "cette histoire nouvelle, la possibilité offerte à des territoires à dominante rurale d’être plus visibles, plus forts, plus intelligents face à des grandes régions. Et de porter la parole de territoires intermédiaires souvent oubliés d’un Etat de plus en plus centralisateur."
Franck Morales
Publié par Franck Morales le 13 juillet 2018 dans www.lyonne.fr
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