Femmes et industrie : le mariage est possible chez Ferry-Capitain Marthe Prunier, présidente directrice générale de Ferry-Capitain

, par Louis VANTHOURNOUT

Mardi 7 février 2023, le Medef de Haute-Marne proposait une journée pour mettre à l’honneur les cheffes d’entreprise. Parmi elles, figure Marthe Prunier, PDG de l’usine Ferry-Capitain à Vecqueville et présidente du groupe CIF font partie Hachette & Driout à Saint-Dizier.


Mardi 7 février 2023, la vice-présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France) Dominique Carlac’h, était en déplacement en Haute-Marne. Une venue orchestrée par Nicolas Boulommier, président du Medef 52, pour mettre en avant les femmes à la tête d’entreprises et évoquer plus globalement la place des femmes dans l’industrie. Et qui de mieux que Marthe Prunier, présidente directrice générale de Ferry-Capitain, pour servir d’exemple ?

Sixième génération de cette entreprise familiale, elle a intégré la société en 1986, avant de reprendre le flambeau onze ans après. En parallèle, elle est présidente du groupe CIF, qui emploie 1 300 personnes et comprend des sites comme Ferry-Capitain ou encore Hachette & Driout à Saint-Dizier.

Une part assez minime

A l’échelle du groupe, 15 % des emplois sont aujourd’hui pourvus par des femmes. « L’objectif serait d’atteindre les 30 % », assure Marthe Prunier. Soit le pourcentage actuel de femmes dans le secteur de l’industrie à l’échelle nationale, d’après des chiffres de l’Insee publiés en 2022. Sachant que 15 % des femmes occupent des postes de direction et seulement 10 à 15 % sont au cœur de la production.

Sans faire de féminisme exacerbé, Marthe Prunier veut valoriser les femmes qui œuvrent pour son entreprise. « Nous les mettons en valeur sur toutes les affiches qui sont publiées  », précise-t-elle. Dans le même but, la gente féminine est sollicitée pour répondre aux interrogations des jeunes lors des visites de scolaires. Une manière de montrer à la jeunesse (notamment les filles), que l’industrie ne s’adresse pas qu’aux hommes : «  Il faut dégenrer le secteur. Et pour ça, il faut aussi briser les stéréotypes que certaines femmes portent en elles », estime Dominique Carlac’h.

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La présidente directrice générale de Ferry-Capitain, Marthe Prunier, (à droite sur la photo), face à la vice-présidente du Medef, Dominique Carlac’h.

Du changement

Bien évidemment, les stéréotypes sont également liés aux collègues masculins : «  Il reste toujours les vieux stéréotypes, par exemple sur l’assistance mécanique. Mais l’intégration des femmes se passe vraiment bien », analyse Christian Fontaine, le directeur de l’usine. Par exemple, certaines tâches jugées “physiques” (clichés masculins) à l’époque sont facilités grâce au progrès technique, ce qui vaut pour tous les genres.

Résultat, « on assiste à une féminisation des postes intermédiaires  », selon Christian Fontaine. Nicolas Boulommier, président du Medef 52 et gérant de l’entreprise de tuyauterie AB Services à Saint-Dizier, observe que « de plus en plus de femmes envoient leur CV pour des offres de soudeur  ». Et si d’après Marthe Prunier le pourcentage de femmes reste stable, «  on arrive à les garder plus longtemps qu’avant  ». Cela se traduit également par davantage de « candidatures spontanées de jeunes femmes  ». Bref, pour qu’il n’y ait plus de barrières, «  il faudra un peu de temps », estime la PDG de Ferry-Capitain. Idem pour voir d’autres “Marthe Prunier” sur le territoire. « On a tout à gagner à féminiser la profession  », conclut Dominique Carlac’h.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr


Publié par Louis Vanthournout le vendredi 10 février 2023 dans le JHM n°10387 en page 9 JHM (Journal de la Haute-Marne)

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Publié par Louis Vanthournout le vendredi 10 février 2023 dans le JHM n°10387 en page 9 JHM (Journal de la Haute-Marne)
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Nicolas Boulommier, Dominique Carlac’h, Christian Fontaine et Marthe Prunier, au cours de la visite.

Ferry-Capitain en phase avec le monde actuel

A l’occasion de la journée spéciale “Le Medef au féminin”, la vice-présidente nationale et le président départemental se sont rendus à Ferry-Capitain. L’usine de Vecqueville projette 10 millions d’euros d’investissement prochainement.

Mardi 7 février 2023, une journée spéciale sur la thématique “Le Medef au féminin”, était organisée à l’initiative de Nicolas Boulommier, le président du Medef Haute-Marne. Direction Vecqueville, plus précisément à la presque bicentenaire usine Ferry-Capitain (depuis 1831), dont le PDG est une femme : Marthe Prunier. Pour l’occasion, la vice-présidente du Medef national, Dominique Carlac’h, a fait le déplacement.

320 salariés

L’entreprise familiale – dont il s’agit de la sixième génération à sa tête – emploie aujourd’hui 320 salariés. Sachant que Ferry-Capitain fait partie du groupe CIF, fort de 1 300 personnes, présidé par… Marthe Prunier. Les cheffes d’entreprises de cette ampleur ne sont pas légion. Et même si l’intéressée est plutôt discrète, Nicolas Boulommier souhaitait « rendre hommage à ces femmes qui s’investissent, comme c’est parfaitement le cas ici ». Encore plus dans le secteur industriel où les effectifs féminins sont restreints : « 15 % à l’échelle du groupe », selon Marthe Prunier. Toutefois, les mentalités évoluent dans les deux sens avec moins de stéréotypes pour les hommes, comme pour les femmes. (Lire jhm quotidien du 10 février)

La venue de Dominique Carlac’h était l’occasion d’évoquer l’activité et l’objectif de l’entreprise qui est d’être «  au plus proche des besoins des utilisateurs en leur apportant des solutions  », résume Christian Fontaine, le directeur de l’usine qui a fait visiter les locaux après un moment d’échanges. Si la partie fonderie demeure historique pour Ferry-Capitain, «  60 % de l’activité actuelle concerne l’usinage et la fabrication d’engrenages  », ajoute celui qui y travaille depuis 38 ans. En autant d’années, le directeur a assisté à une évolution positive sur le volet écologique. Pour casser l’image préconçue de “industrie = pollueur”, Ferry-Capitain recycle ses chutes métalliques, son sable, ses eaux, et produit ensuite des chips de polystyrène. Une véritable « économie circulaire », souligne Marthe Prunier.

10 millions d’€ d’investissement

Aujourd’hui, 80 % de la production vecquevilloise est exportée. Cela s’explique notamment par la frilosité de certaines entreprises qui privilégient l’aspect financier avec du low-cost. Pour contrecarrer l’argument financier, la société joue la carte de l’innovation. En ce sens, un nouvel investissement est prévu prochainement. « Nous investissons en permanence pour rester à la pointe. Nous allons investir 10 millions d’€ dans un nouveau bâtiment  », précise la PDG. Le projet n’est pas nouveau, mais les délais pour obtenir le permis de construire traînent depuis plus d’un an. Marthe Prunier préfère en rire : «  Heureusement qu’il y a deux ans de délai pour la réception de la nouvelle machine ».

A travers les discours entendus de « collectif », comme lorsque les salariés se sont serrés les coudes quand l’activité était plus calme, Dominique Carlac’h est ressortie ravie de cette visite : « Je vois une dirigeante remarquable avec l’anti-fatalisme du chef d’entreprise. On a parlé de crises liées à la Covid, à l’énergie, à la fuite des talents, mais ici, on les affronte en trouvant des solutions en permanence. Ce n’est pas pour rien que l’entreprise continue de tourner depuis bientôt 200 ans.  »

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

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Certaines pièces sont plus que captivantes.

Publié par Louis Vanthournout le mardi14 février 2023 dans le JHM n°10391 en page 6 JHM (Journal de la Haute-Marne)

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Publié par Louis Vanthournout le mardi14 février 2023 dans le JHM n°10391 en page 6 JHM (Journal de la Haute-Marne)

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