Le cinéma Metropolis annonce une cure de jouvence pour ses 20 ans À la veille du festival de Cannes 2024

, par Mirko Spasic

Ouvert en 2004, le cinéma Metropolis est né de la volonté de la famille Thirriot de moderniser l’offre de salles à Charleville-Mézières, en conservant son ancrage en centre-ville. Pour ses 20 ans, l’intérieur sera profondément modernisé.

Ce mardi 14 mai 2024 commence le festival de Cannes, le plus grand rendez-vous du cinéma mondial. Le cinéma Metropolis s’associe d’ailleurs à l’événement en proposant une soirée spéciale dès 19 heures, avec la projection en avant-première du film Le deuxième acte de Quentin Dupieux. C’est dans ce contexte que le multiplexe carolomacérien se prépare, au moment de son vingtième anniversaire, à une rénovation en profondeur.

« Ce chantier portera d’abord sur le confort et l’acoustique des salles »

François Thirriot, Pdg de Nord-Est cinéma

Que les amoureux des lieux se rassurent : le cinéma portera toujours le nom du chef-d’œuvre de Fritz Lang, film muet sorti en 1927, monument du 7e art. De même, l’extérieur du multiplexe ne sera pas modifié. En 20 ans, il a d’ailleurs bien vieilli, au prix d’une politique d’entretien rigoureuse et continue de la famille Thirriot, propriétaire des lieux.

« Nous terminons notre réflexion sur la rénovation et la restructuration du cinéma, explique le Pdg François Thirriot, à l’Ardennais. Ce chantier portera d’abord sur le confort et l’acoustique des salles, ainsi que sur la transformation du hall afin de mieux correspondre aux attentes de la clientèle. Les sanitaires seront également refaits. »

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Concrètement, le feu vert des banques est acquis, des demandes d’aides auprès des organismes partenaires du cinéma sont demandées. La nature précise des travaux en dépendra. Le calendrier sera échelonné sur près d’une année, car il est évidemment hors de question de fermer l’ensemble des salles pendant toute la durée de la transformation du Metropolis.

La volonté de rester en centre-ville

Avant le Metropolis, les Carolomacériens se rendaient au cinéma cours Briand, dans l’une des cinq salles des Clubs, ou allaient au Forum, dans une salle à l’ancienne, avec balcon et rideau de publicités locales. Le symbole d’une époque qui ravit des générations de cinéphiles, avec une salle dont la partie supérieure accueillait les services administratifs de la société Nord-Est cinéma, et qui avait forcément fait son temps.

Lorsque la réfection des Clubs a lieu en 1994, le premier multiplexe est déjà construit en France, à Toulon. « A ce moment-là, personne n’imaginait que le phénomène « multiplexe » toucherait les villes moyennes comme Charleville-Mézières  », se souvenait Jérôme Thirriot, frère de François décédé en 2008, à l’ouverture du Metropolis. Mais dès 1997, les grands groupes commencent à s’y intéresser.

Les deux frères vont chercher à construire le leur, toujours indépendant, « avec la volonté de rester en centre-ville, se souvient François Thirriot. Nous étions un peu des précurseurs, nous avions la volonté de le faire, mais nous avons aussi eu la chance et l’opportunité de disposer de cet immense terrain, pour construire un ensemble de 5000 m² au total. Ce fut un très gros chantier, avec également les deux restaurants qui accompagnent le projet. »

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De gauche a droite, François Thirriot, son épouse Noëlle, et son frére Jérôme Thirriot, avant l’ouverture de Métropolis le 26 janvier 2004 (Archives Angel Garcia)

Un changement du tout au tout

Le Metropolis a nécessité un investissement de 6,3 millions d’euros, avec dix salles de 80 à 500 places, pour un total de 2 000 fauteuils. Avec des salles modernes, en gradins, équipées de fauteuils rouges marqués du M de Metropolis. Changement du tout au tout par rapport aux anciennes salles en matière de confort, les dossiers des fauteuils sont espacés de 105 cm d’une rangée à l’autre pour avoir plus d’espace. Les salles sont équipées d’écrans de 10 à 20 m de large, le plus étroit étant de la taille du plus grand dans les ex-Clubs. Elles sont équipées d’une sonorisation numérique Dolby.

Une exposition pour un retour sur images

Dès le départ, le lieu s’est voulu multiculturel. Trois de ses salles sont équipées d’une scène pour accueillir des événements. Un espace permanent est destiné à accueillir des expositions photos. La première d’entre elles a lieu au moment de son inauguration. Jérôme Thirriot, photographe toujours muni de son Leica, a réalisé un reportage sur le chantier et immortalisé les hommes qui ont œuvré entre le 12 mai 2003 et son inauguration. L’exposition s’intitulait « Chantier d’images ». Une sélection des photographies prises à cette époque est à nouveau visible dans le hall du Metropolis pour commémorer cet anniversaire.

Huit millions de spectateurs en 20 ans

Vingt ans que le cinéma a ouvert et le succès a été immédiat, « avec tout de suite un doublement de la fréquentation et une moyenne annuelle de plus de 400 000 entrées, soit plus de 1 100 spectateurs par jour et 8 millions en cumulé. » L’offre de films a elle-même triplé, avec 350 longs métrages projetés chaque année. Jérôme Thirriot décédera le 21 avril 2008 à l’âge de 52 ans.

François Thirriot est depuis aux commandes de la société en duo avec son épouse Noëlle, directrice générale. En 2009, arrive le numérique, pour lequel les salles de projection du nouveau cinéma ont été prévues, tout en conservant les projecteurs argentiques, marquant le lien entre le cinéma d’hier et d’aujourd’hui. «  La technologie numérique a permis d’améliorer l’offre pour la version originale sous-titrée, note François Thirriot. Notamment pour le cinéma art & essai, classement que le Metropolis a depuis ses débuts. »

Bonne nouvelle, après les années Covid et leur fermeture, « les salles de cinéma ont montré qu’elles restaient le loisir culturel le plus accessible et le plus populaire, plateformes de streaming ou pas, dit François Thirriot. Sa modernisation lui permettra de s’engager avec confiance dans les prochaines décennies ».

Plus de 700 invités pour l’avant-première

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Le grand hall du multiplexe carolomacérien plein à craquer pour l’inauguration. - (Archives Angel Garcia)

Le mardi 27 janvier 2004, les cinémas Les Clubs, cours Briand, là où s’élève aujourd’hui la résidence Aristide-Briand du promoteur Benoît Migneaux, et Le Forum avenue Jean-Jaurès jouent leur dernière séance. Pour la bonne cause. Celle d’une plus grande présence du 7e Art à Charleville-Mézières, et d’une qualité incomparable par rapport à ses salles vieillissantes.

L’avant-première du Metropolis se déroule le lundi 26 janvier 2004, « dans l’esprit d’une générale de théâtre », selon l’expression de Jérôme Thirriot, qui partageait alors avec son frère jumeau François, et leur tante Françoise, la direction de la société familiale Nord-Est Cinéma. Avant que les premiers spectateurs soient accueillis mercredi 28 à la séance de 14 heures.

L’inauguration a lieu devant une foule si considérable qu’il faut les deux principales salles pour accueillir tout le monde. L’auteur de ces lignes anima la soirée, en présence de toute la famille Thirriot, les enfants de François déclarant, avec émotion, « le Metropolis officiellement ouvert !  ». Suit la projection d’un film qui n’est pas resté dans les annales de la critique cinématographique, mais qui était un événement, puisqu’il s’agissait de RRRrrrr !!! le film « préhistorique » réalisé d’Alain Chabat avec Maurice Barthélémy et Jean-Paul Rouve, qui réalisa tout de même 1,7 million d’entrées. Le long métrage était précédé de courts métrages de réalisateurs ardennais.

Bienvenue chez les Chtis toujours numéro un

Pour ses 20 premières années, le Top 10 du cinéma Metropolis s’établit ainsi :

1 Bienvenue chez les Chtis : 72 525 entrées (2008)

2 Intouchables : 38 477 (2011)

3 Les bronzés 3 : 34 126 (2006)

4 Avatar : 31 785 (2009)

5 Avatar 2 : 27 834 (2022)

6 Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? : 25 135 (2014)

7 Les Choristes : 22 300 (2004)

8 Le Roi Lion : 21 146 (2019)

9 Les Tuches 3 : 20 931 (2018)

10 La Ch’tite Famille : 20 359 (2018)

Publié par Mirko Spasic le mardi 15 mai 2024 sur https://www.lardennais.fr


Pour en savoir plus :

 Le premier laminoir de France (1777) a été livré aux ferrailleurs le 06 novembre 1967.
 Achille DAUGENET, fondateur de la Fonderie des Ardennes décède le 15 octobre 1953
 Deux soeurs Daugenet à la tête de la Bonneterie des Ardennes le 04 décembre 1986
 La famille Hanotel 1719-1952 sur sept générations le 14 janvier 1952.
 Parrainé par le Champagne le 04 novembre 2019
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